Cisjordanie: L'Arabie saoudite exige l'arrêt des attaques israéliennes

Des Palestiniens portent le corps de Hussein Taha, 16 ans, lors de ses funérailles avec Ibrahim al-Naboulsi et Islam Sabouh, dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, mardi 9 août 2022 (Photo, AP).
Des Palestiniens portent le corps de Hussein Taha, 16 ans, lors de ses funérailles avec Ibrahim al-Naboulsi et Islam Sabouh, dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, mardi 9 août 2022 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Cisjordanie: L'Arabie saoudite exige l'arrêt des attaques israéliennes

  • Lors d'une réunion du Conseil des ministres à Djeddah présidée par le roi Salmane, les ministres ont exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités
  • Le politicien palestinien Mustafa Barghouthi a déclaré à Arab News que les crimes d'Israël conduiraient à un soulèvement massif côté palestinien

RAMALLAH: L'Arabie saoudite a demandé mardi une action internationale pour mettre fin aux attaques meurtrières des forces armées israéliennes contre le peuple palestinien.

Lors d'une réunion du Conseil des ministres à Djeddah présidée par le roi Salmane, les ministres ont exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à déployer tous les efforts nécessaires pour mettre fin au conflit.

L'appel saoudien a été lancé alors que trois Palestiniens ont été tués et 40 autres blessés dans un raid israélien à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, et que Moamen Jaber, 17 ans, a succombé à ses blessures à l'hôpital d'Hébron après avoir été abattu par des soldats israéliens lors d'affrontements antérieurs à Bab al-Zawiya.

Ces quatre décès portent à 130 le nombre de personnes tuées cette année par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

«De Naplouse à Hébron, après Gaza et Jénine, l'occupation continue de commettre ses crimes ouverts contre notre peuple dans tous les territoires occupés», a avisé le Premier ministre palestinien, Mohammed Chtayyeh.

Les décès de mardi sont survenus après que les forces d'élite israéliennes ont encerclé une maison dans la vieille ville de Naplouse en début de matinée, se rapprochant d'Ibrahim al-Naboulsi des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, et d'au moins un autre membre du groupe, nommé Islam Sabbouh.

Après que Naboulsi a refusé de se rendre, les forces israéliennes ont ouvert le feu et ont frappé la maison avec des missiles antichar Matador, tuant les hommes à l'intérieur. Un autre Palestinien, Hussein Jamal Taha, âgé de 16 ans, a également été tué.

Des milliers de Palestiniens ont participé aux trois funérailles, les plus importantes à Naplouse depuis vingt ans.

De violents affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes ont éclaté en Cisjordanie, blessant au moins 20 civils, pour la plupart de jeunes hommes. Une grève générale a été décrétée en signe de deuil.

Naboulsi avait déjà survécu à plusieurs tentatives d'arrestation ou d'assassinat au cours des cinq derniers mois.

Cette nouvelle attaque intervient moins de quarante-huit heures après la suspension de ses opérations militaires dans la bande de Gaza par Israël, qui ont coûté la vie à 46 Palestiniens et blessé plus de 300 civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Nabil Abouroudina, porte-parole de l'Autorité palestinienne, a condamné les meurtres à Naplouse et a déclaré que l'occupation israélienne se rapprochait, par son agression, d'une confrontation globale avec l'ensemble du peuple palestinien.

Abouroudina a signalé que le gouvernement israélien n'était pas intéressé par l'instauration de la paix et de la stabilité, et qu'il s'efforçait de verser le sang des Palestiniens pour obtenir des gains dans la politique intérieure israélienne.

Il a indiqué que le délégué américain à l'ONU, en soulignant le droit d'Israël à se défendre, soutenait le récit israélien, ce qui était inacceptable parce qu’Israël était l'agresseur. Si cette agression se poursuit contre le peuple palestinien, elle déclenchera la violence dans toute la région, a-t-il averti.

Taysir Nasrallah, un membre du Conseil révolutionnaire du Fatah et un leader éminent de Naplouse qui a assisté aux funérailles mardi, a déclaré à Arab News que les personnes en deuil ont scandé des slogans appelant à la vengeance contre Israël.

«Il semble que le Premier ministre israélien, Yair Lapid, ait commencé sa campagne électorale de manière anticipée en tuant le plus grand nombre de Palestiniens, ce qui lui permettrait d'obtenir le plus grand nombre de voix», a-t-il estimé.

Les Palestiniens estiment que les récentes escalades militaires israéliennes à Jénine, Gaza et Naplouse sont liées à la campagne électorale israélienne, dont les votes sont prévus le 1er novembre, et que Lapid, qui n'a pas l'expérience militaire de son principal rival, Benjamin Netanyahou, souhaite apparaître aux électeurs comme capable de traiter militairement avec les Palestiniens.

«Nous pensons que cette escalade militaire sans précédent contre les Palestiniens a des objectifs électoraux, et cela confirme que les dirigeants israéliens n'ont aucun projet envers les Palestiniens autre que de les tuer», a précisé Nasrallah.

Il a appelé l'Autorité Palestinienne à prendre une décision définitive pour mettre fin à ses relations avec Israël.

«La nouvelle génération palestinienne ne croit pas en l'approche des négociations, qui n'a apporté aucun résultat aux Palestiniens depuis vingt-sept ans, si ce n'est l'augmentation des colonies, des meurtres et des destructions contre les Palestiniens. Par conséquent, l'Autorité palestinienne doit prendre une décision définitive pour mettre complètement fin à ses relations avec Israël, quels que soient les résultats de cette décision», a-t-il indiqué.

Le politicien palestinien Mustafa Barghouthi a déclaré à Arab News que les crimes d'Israël conduiraient à un soulèvement populaire palestinien total.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.