L'Irak va continuer de fournir du fioul au Liban, assure le Premier ministre libanais

 L'Irak va prolonger d'un an l'accord de fourniture de fioul au Liban, qui subit de longues coupures d'électricité, en échange de services, a déclaré jeudi le Premier ministre libanais Najib Mikati (AFP)
L'Irak va prolonger d'un an l'accord de fourniture de fioul au Liban, qui subit de longues coupures d'électricité, en échange de services, a déclaré jeudi le Premier ministre libanais Najib Mikati (AFP)
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Publié le Jeudi 11 août 2022

L'Irak va continuer de fournir du fioul au Liban, assure le Premier ministre libanais

  • Les deux pays sont pourtant tous deux plongés dans une crise énergétique gravissime, et les pénuries d'électricité entravent le fonctionnement de leurs services hospitaliers
  • Les livraisons de carburant sont cruciales pour le Liban, où les centrales électriques sont quasi à l'arrêt et où les délestages atteignent 23 heures par jour

BEYROUTH: L'Irak va prolonger d'un an l'accord de fourniture de fioul au Liban, qui subit de longues coupures d'électricité, en échange de services, a déclaré jeudi le Premier ministre libanais Najib Mikati.

En juillet 2021, l'Irak a accepté de fournir un million de tonnes de fioul pour faire fonctionner les centrales électriques du Liban en échange de la fourniture de biens et services médicaux.

Les deux pays sont pourtant tous deux plongés dans une crise énergétique gravissime, et les pénuries d'électricité entravent le fonctionnement de leurs services hospitaliers.

"Le gouvernement irakien, dirigé par Moustafa al-Kazimi a accepté lors d'une réunion aujourd'hui (...) de prolonger le contrat selon lequel l'Irak fournira du fioul au Liban pour une période d'un an, selon les mêmes conditions précédentes", a indiqué jeudi M. Mikati dans un communiqué.

Les livraisons de carburant sont cruciales pour le Liban, où les centrales électriques sont quasi à l'arrêt et où les délestages atteignent 23 heures par jour.

Toutefois, le fioul irakien n'est pas directement utilisable dans les centrales électriques libanaises. Beyrouth continuera donc d'acheter un autre type de carburant compatible auprès d'autres fournisseurs, qui obtiendront en échange le fioul irakien.

A sa signature en 2021, l'accord entre les deux pays était d'une valeur de 300 à 400 millions de dollars.

Avec l'augmentation des prix de l'essence, l'accord vaut "maintenant 570 millions de dollars, selon nos derniers calculs", a déclaré fin juillet à l'AFP le ministre libanais de l'Energie Walid Fayad.

"Une délégation ministérielle irakienne devrait se rendre prochainement à Beyrouth pour convenir des services que Bagdad souhaite en échange du carburant", a ajouté M. Fayad.

Le Liban connaît la pire crise de son histoire, marquée par une flambée vertigineuse des prix, une dégringolade historique de la monnaie nationale, une paupérisation inédite de la population et de graves pénuries.


Des mercenaires d'Europe de l'Est soupçonnés d'avoir attaqué le journaliste iranien Pouria Zeraati

Le chargé d'affaires iranien, Seyed Mehdi Hosseini Matin, a nié toute implication du gouvernement dans l'attaque contre Zeraati. (X/File)
Le chargé d'affaires iranien, Seyed Mehdi Hosseini Matin, a nié toute implication du gouvernement dans l'attaque contre Zeraati. (X/File)
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  • Les services de sécurité britanniques pensent que des criminels liés à Téhéran ont perpétré l'attentat au couteau de Londres
  • La police suit des pistes en Albanie dans le cadre de son enquête.

LONDRES : La police a déclaré vendredi qu'un groupe de mercenaires d'Europe de l'Est est soupçonné d'avoir perpétré l'attaque au couteau contre le journaliste iranien Pouria Zeraati à la fin du mois de mars.

M. Zeraati a été poignardé à plusieurs reprises par trois hommes lors d'une attaque devant son domicile dans le sud de Londres.

Le présentateur d'Iran International a perdu beaucoup de sang et a été hospitalisé pendant plusieurs jours. Il a depuis repris le travail, mais vit désormais dans un lieu sécurisé.

Iran International et son personnel ont fait l'objet de menaces répétées, qui seraient liées au régime iranien, lequel a désigné la chaîne comme organisation terroriste pour sa couverture des manifestations de 2022.

Le chargé d'affaires iranien, Seyed Mehdi Hosseini Matin, a nié toute implication du gouvernement dans l'attaque contre Zeraati.

Les enquêteurs ont révélé que les suspects avaient fui le Royaume-Uni immédiatement après l'incident, les rapports suggérant qu'ils s'étaient rendus à l'aéroport d'Heathrow avant d'embarquer sur des vols commerciaux vers différentes destinations.

La police suit des pistes en Albanie dans le cadre de son enquête.

Les unités antiterroristes et les services de sécurité britanniques qui mènent l'enquête estiment que cet attentat est un nouvel exemple de l'utilisation par le régime iranien d'intermédiaires criminels pour cibler ses détracteurs sur le sol étranger.

Cette méthode permet à Téhéran de maintenir un déni plausible et d'éviter d'éveiller les soupçons lorsque les suspects entrent dans le pays.

M. Zeraati a été attaqué le 29 mars alors qu'il quittait son domicile pour se rendre à son travail. Son émission hebdomadaire est une source d'informations impartiales et non censurées pour de nombreux Iraniens, dans leur pays et à l'étranger.

Dans une interview accordée cette semaine à l'émission "Today" de la BBC Radio 4, M. Zeraati a déclaré qu'il allait physiquement "beaucoup mieux", mais que son rétablissement mental après l'agression "prendrait du temps".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le chef du Hamas Haniyeh à Istanbul pour rencontrer Erdogan

Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
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  • M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes
  • M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza

ISTANBUL, Turquie : Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est reçu samedi à Istanbul par l'un de ses plus fervents soutiens, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tentera d'imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Pour cette première rencontre officielle depuis le début de la guerre le 7 octobre, les deux hommes se retrouveront au palais de Dolmabahce sur le Bosphore à 14H00 (1100 GMT), a indiqué une source officielle à l'AFP.

M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes.

Le Hamas a pour sa part simplement indiqué que la guerre dans la bande de Gaza serait au menu des entretiens, dans un communiqué diffusé vendredi soir à l'arrivée de son chef.

M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza.

Il avait alors rencontré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, avec lequel il s'est longuement entretenu mercredi à Doha.

M. Fidan recevait pour sa part samedi matin le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri et les deux responsables devaient s'exprimer à la mi-journée devant la presse.

- Frontières de 67 -

Lors de sa visite à Doha, a spécifié M. Fidan mercredi, les représentants du Hamas lui «ont répété qu'ils acceptent la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967» donc, implicitement l'existence de l'Etat d'Israël, «et de renoncer à la lutte armée après la création de l'État palestinien».

«Le Hamas n'aura alors plus besoin d'avoir une branche armée et continuera d'exister en tant que parti politique», avait détaillé M. Fidan qui s'était dit «heureux de recevoir un tel message».

Le ministre turc disait également s'être fait l'écho auprès de ses interlocuteurs des «inquiétudes des Occidentaux» pour qui le Hamas est un mouvement terroriste «qu'ils comparent à Daech», acronyme arabe désignant le groupe Etat islamique.

La Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, mais elle s'est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Cette visite de M. Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir «réévaluer» son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétine.

Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains.

La Turquie pourrait donc en profiter pour tenter de reprendre la médiation au nom de ses bonnes relations avec le Hamas.

Cependant, Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), basée à Washington, se montre circonspect et ne prédit à M. Erdogan qu'un rôle «très limité», au côté d'autres médiateurs, en raison du rejet qu'il suscite de la part d'Israël.

M. Erdogan a encore estimé cette semaine que les Israéliens «ont surpassé Hitler» dans la bande de Gaza.

«Erdogan ne sera pas le bienvenu» affirme Sinan Ciddi en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à «un nazi» et qualifié Israël «d'Etat terroriste»: «Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël», estime-t-il.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël et plus de 250 personnes ont été enlevées dont 139 se trouvent toujours dans la bande de Gaza. Depuis, les représailles israéliennes ont tué près de 34.000 personnes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


WhatsApp est utilisé pour cibler les Palestiniens par le biais du système d'IA Lavender d'Israël

Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes. (AFP/File)
Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes. (AFP/File)
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  • La sélection des cibles est basée sur l'appartenance à certains groupes WhatsApp, selon un nouveau rapport
  • L'accusation soulève des questions sur les revendications de l'application en matière de confidentialité et de cryptage

LONDRES : WhatsApp serait utilisé pour cibler les Palestiniens par le biais du système d'intelligence artificielle israélien controversé, Lavender, qui a été associé à la mort de civils palestiniens à Gaza, ont révélé des rapports récents.

Au début du mois, la publication israélo-palestinienne +972 Magazine et le journal en hébreu Local Call ont publié un rapport du journaliste Yuval Abraham, exposant l'utilisation par l'armée israélienne d'un système d'intelligence artificielle capable d'identifier des cibles associées au Hamas ou au Jihad islamique palestinien.

Cette révélation, corroborée par six officiers des services de renseignement israéliens impliqués dans le projet, a suscité l'indignation de la communauté internationale, car elle suggère que Lavender a été utilisé par l'armée pour cibler et éliminer des militants présumés, entraînant souvent des pertes civiles.

Dans un récent billet de blog, l'ingénieur logiciel et activiste Paul Biggar a souligné la dépendance de Lavender à l'égard de WhatsApp.

Il a indiqué comment l'appartenance à un groupe WhatsApp contenant un militant présumé peut influencer le processus d'identification de Lavender, soulignant le rôle essentiel que jouent les plateformes de messagerie dans le soutien des systèmes de ciblage d'IA tels que Lavender.

« Un détail peu discuté dans l'article sur l'IA Lavender est qu'Israël tue des personnes sur la base de leur appartenance au même groupe WhatsApp qu'un militant présumé », a écrit Bigger. « Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas ».

Il explique que les utilisateurs se retrouvent souvent dans des groupes avec des inconnus ou des connaissances.

Paul Biggar a également suggéré que la société mère de WhatsApp, Meta, pourrait être complice, sciemment ou non, de ces opérations.

Il a accusé Meta d'avoir potentiellement violé le droit humanitaire international et ses propres engagements en matière de droits de l'homme, soulevant des questions sur les revendications de confidentialité et de cryptage du service de messagerie de WhatsApp.

Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes.

Avant même le début du conflit, le géant de Menlo Park a été accusé de faire deux poids deux mesures en faveur d'Israël.

En février, le Guardian a révélé que Meta envisageait d'étendre sa politique d'incitation à la haine au terme « sioniste ».

Plus récemment, Meta a discrètement introduit une nouvelle fonctionnalité sur Instagram qui limite automatiquement l'exposition des utilisateurs à ce qu'elle considère comme un contenu « politique », une décision critiquée par les experts comme un moyen de censurer systématiquement le contenu pro-palestinien.

Répondant aux demandes de commentaires, un porte-parole de WhatsApp a déclaré que l'entreprise ne pouvait pas vérifier l'exactitude du rapport, mais a assuré que « WhatsApp n'a pas de portes arrière et ne fournit pas d'informations en vrac à un gouvernement. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com