Mineurs piégés au Mexique: brusque montée des eaux, colère des familles

Des proches des 10 mineurs piégés dans une mine de charbon après un effondrement de plus d'une semaine, assistent à une conférence de presse dans la communauté d'Agujita, municipalité de Sabinas, État de Coahuila, Mexique, le 14 août 2022. (Photo, AFP)
Des proches des 10 mineurs piégés dans une mine de charbon après un effondrement de plus d'une semaine, assistent à une conférence de presse dans la communauté d'Agujita, municipalité de Sabinas, État de Coahuila, Mexique, le 14 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 août 2022

Mineurs piégés au Mexique: brusque montée des eaux, colère des familles

Des proches des 10 mineurs piégés dans une mine de charbon après un effondrement de plus d'une semaine, assistent à une conférence de presse dans la communauté d'Agujita, municipalité de Sabinas, État de Coahuila, Mexique, le 14 août 2022. (Photo, AFP)
  • «Les principaux coupables et criminels sont les propriétaires des puits» de la mine, a déclaré Magdalena Montelongo, soeur de Jaime, l'une des personnes prises au piège depuis le 3 août
  • Aux puits 3 et 4, l'eau atteignait 15,5 m et 12,5 m respectivement, soit une hausse de 8 à 10 m par rapport aux niveaux enregistrés vendredi

AGUJITA: Le sauvetage des dix personnes prises au piège dans une mine inondée du Mexique a subi dimanche un sérieux revers, après la « brusque hausse du niveau de l'eau » annoncée par les autorités, ruinant les espoirs de leurs proches qui exigent que les responsables soient punis si le décès des mineurs devait se confirmer. 

« Les principaux coupables et criminels sont les propriétaires des puits » de la mine, a déclaré Magdalena Montelongo, soeur de Jaime, l'une des personnes prises au piège depuis le 3 août. 

« C'est un crime qui ne peut rester impuni. Si mon frère et ses collègues ne sortent pas vivants, c'est un crime », a-t-elle dénoncé lors d'une conférence de presse improvisée près de la zone de sauvetage, soulignant les « très mauvaises conditions » de travail. 

L'accident survenu dans la mine El Pinabete, située dans l'État de Coahuila, le principal producteur de charbon du Mexique, est le dernier d'une série d'accidents survenus dans la région et souvent causés par de mauvaises conditions de sécurité. 

Le niveau de l'eau du puits N° 2, qui s'était établi jusqu'à vendredi à 70 cm et pouvait permettre l'accès des secours, atteignait dimanche 12,92 m, ont souligné les autorités dans un communiqué, ajoutant que « des ingénieurs évaluent la situation sur place et les raisons de cette hausse soudaine du niveau de l'eau ». 

Aux puits 3 et 4, l'eau atteignait 15,5 m et 12,5 m respectivement, soit une hausse de 8 à 10 m par rapport aux niveaux enregistrés vendredi. « Les ingénieurs mettront en place une nouvelle stratégie à même de permettre l'évacuation de l'eau de la mine d'El Pinabete », ont assuré les autorités. 

La coordinatrice nationale des Secours et responsable de l'opération, Laura Velázquez, s'est empressé d'assurer aux familles dans un communiqué que « les mineurs piégés ne seront pas abandonnés ». 

Les secours ont « perdu du temps » 

Cette nouvelle représente néanmoins un coup particulièrement dur pour les familles des mineurs qui ont exprimé la crainte d'une intervention trop tardive pour sauver leurs proches. 

Plutarco Ruiz, beau-père d'un mineur piégé, a déclaré que les autorités avaient « perdu du temps » car « dès le début », elles auraient dû extraire l'eau de la mine. 

Depuis samedi, les proches des mineurs ont dit se sentir « désespérés » par la lenteur de la progression du sauvetage, tout en exprimant leur méfiance vis-à-vis de la gestion des opérations. 

La coordinatrice Laura Velázquez a affirmé aux proches des mineurs que les secours font de leur mieux dans « des conditions exceptionnelles », soulignant que la mine El Pinabete était voisine de celle de Conchas Norte, abandonnée il y a une trentaine d'années, période à laquelle « son niveau d'eau est devenu très élevé ». 

Les autorités mexicaines avaient annoncé vendredi que les « conditions » étaient réunies pour que des secouristes entrent dans la mine inondée, à la recherche de 10 mineurs disparus. 

Grâce au pompage incessant, le niveau de l'eau a été abaissé à 70 centimètres dans l'un des trois puits parmi lesquels les secours devaient tenter de pénétrer, alors qu'il était de 30 mètres au lendemain de l'accident, le 3 août, avait déclaré le secrétaire à la Défense, Luis Cresencio Sandoval. 

Mercredi, un plongeur avait pénétré dans un des puits mais n'avait pu avancer car il s'était heurté « à des obstacles pour pouvoir entrer dans les galeries », selon le gouverneur de l'Etat de Coahuila, Miguel Riquelme. 

Plusieurs centaines de personnes participent aux secours, notamment avec un drone sous-marin, pour sauver les mineurs dont les proches sont de plus en plus inquiets à mesure que le temps passe. 

Selon les autorités, les mineurs effectuaient des travaux d'excavation le 3 août lorsqu'ils ont percé une nappe phréatique. 

Coahuila, la principale région productrice de charbon du Mexique, a connu une série d'accidents miniers mortels au fil des ans. Le pire est survenu dans la mine de Pasta de Conchos en 2006 lorsqu'un coup de grisou a tué 65 mineurs. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.