Dans le sud de l'Ukraine, sauver le patrimoine culturel à tout prix

Natalia Tcherguik, conservatrice de Khortytsia, une île-musée à Zaporijjia, répond aux questions des journalistes le 12 août 2022. (Photo, AFP)
Natalia Tcherguik, conservatrice de Khortytsia, une île-musée à Zaporijjia, répond aux questions des journalistes le 12 août 2022. (Photo, AFP)
Des employés de Khortytsia, une île-musée à Zaporijjia préparent des œuvres d'art à emporter pour les conserver dans l'ouest du pays à Zaporizhzhia, le 12 août 2022. (Photo, AFP)
Des employés de Khortytsia, une île-musée à Zaporijjia préparent des œuvres d'art à emporter pour les conserver dans l'ouest du pays à Zaporizhzhia, le 12 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 août 2022

Dans le sud de l'Ukraine, sauver le patrimoine culturel à tout prix

  • Natalia Tcherguik a pris la route vers l'ouest: dans son camion, une tonne de tableaux, d'armes de collection et de céramiques du 17e siècle
  • «Nous avons fait 1 000 kilomètres en cinq jours. C'était un voyage épouvantable, nous roulions avec des avions passant au-dessus de nos têtes sans même savoir s'ils étaient ukrainiens», se souvient cette femme de 50 ans

ZAPORIJJIA: Début mars, quand l'avancée de l'armée russe dans la région de Zaporijjia semblait inéluctable, Natalia Tcherguik a pris la route vers l'ouest: dans son camion, une tonne de tableaux, d'armes de collection et de céramiques du 17e siècle. 

« Nous avons fait 1 000 kilomètres en cinq jours. C'était un voyage épouvantable, nous roulions avec des avions passant au-dessus de nos têtes sans même savoir s'ils étaient ukrainiens », se souvient cette femme de 50 ans, commissaire d'exposition du musée de Khortytsia. 

« Le plus difficile, c'était de convaincre les gens aux barrages de ne pas fouiller les collections et de laisser passer le camion au plus vite », poursuit-elle. 

L'île-musée de Khortytsia, sur le fleuve Dnipro, fut occupée dès le 16e siècle par les cosaques ukrainiens, qui en firent leur base jusqu'à sa destruction par l'impératrice russe Catherine II en 1775. 

C'est là que vit le jour la première « Sitch » zaporogue, un régime politique pratiquant la démocratie directe. 

C'est « un lieu sacré pour l'histoire de l'Ukraine », confie Maksym Ostapenko, 51 ans, qui dirige le musée créé sur place, un haut-lieu culturel ukrainien abritant notamment des dizaines d'objets historiques trouvées au fil des fouilles archéologiques. 

« Plan d'évacuation »  

Originaire de la région, M. Ostapenko a rejoint l'armée ukrainienne au début de l'invasion russe, comme la plupart de ses collègues. Mais ils n'ont pas abandonné leur musée pour autant. 

« A vrai dire, nous avions esquissé un plan d'évacuation en 2014, après l'annexion de la Crimée » par la Russie, reprend M. Ostapenko: »Nous avions élaboré une 'liste prioritaire' d'une centaine d'œuvres, les plus précieuses, qui devaient être évacuées en cas de danger ». 

« Le patrimoine culturel ne peut pas être reconstitué. Nous sommes obligés de prendre des précautions », insiste le directeur. 

Dès le 23 février, deux jours après un discours de Vladimir Poutine laissant peu de doutes quant à la réalité de l'invasion, les équipes du musée commençaient à démonter les collections. Quand l'offensive de Moscou a été lancée le lendemain, c'est sous les pilonnages russes qu'ils démarraient l'évacuation. 

Arrêtée une quarantaine de kilomètres au sud de Zaporijjia, l'armée russe n'a finalement pas pris possession de Khortytsia même si trois missiles sont tombés sur l'île, sans toucher les bâtiments du musée. 

La « Sitch Kamianska », une de ses filiales située plus au sud, dans la région de Kherson, où fut pensée la première Constitution ukrainienne, a en revanche été rapidement occupée par les troupes russes. 

« Le personnel n'a plus d'accès au site. D'ailleurs, nous n'avons plus de contact avec nos collègues depuis un moment », déplore M. Ostapenko. 

Pillage 

D'après l'Unesco, 175 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février. Le ministère ukrainien de la Culture considère qu'environ 100 musées, et près de 17 000 objets du patrimoine culturel, se trouvent dans les territoires occupés. 

À 60 kilomètres de Khortytsia, Vassylivka, proche de la ligne de front, a été occupée par l'armée russe dans les premiers jours de l'invasion. 

La ville héberge le manoir de Popov, une étrange bâtisse néogothique datant du 19e siècle et endommagée par des tirs début mars. 

Une partie de l'équipe du musée a décidé de rester. Sa directrice Anna Golovko, 39 ans, vit à Zaporijjia mais tente de garder le contact avec ses collègues. 

« Ils font tout pour préserver les bâtiments mais ça reste extrêmement compliqué. Dès qu'ils recouvrent une fenêtre, un nouveau bombardement la fait sauter », confie-t-elle. 

L'équipe du musée n'a pas eu le temps d'évacuer hors des territoires occupés les collections du manoir qui, dès le lendemain de la chute de la ville, a reçu la visite de militaires russes cherchant, selon Mme Golovko, à piller les bâtiments. 

Début août, deux de ses collègues ont été emprisonnés quatre jours et interrogés pour qu'ils dévoilent l'emplacement des collections, ajoute-t-elle. 

Quant à Natalia Tcherguik, elle est revenue vivre à Zaporijjia après son périple dans l'ouest mais confie que le sort du patrimoine ukrainien, notamment dans les régions occupées, est une question « douloureuse, omniprésente » pour elle. 

« Si nous n'arrivons pas à sauver notre patrimoine culturel, la victoire de l'Ukraine ne vaudra rien ». 

 


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.