Damas Jewellery: «la plus forte croissance du marché du luxe au Moyen-Orient se fera en Arabie saoudite»

L'objectif de la marque Damas Jewellery est d'être reconnue comme la première maison de création de bijoux au Moyen-Orient et de représenter «l'alternative aux marques internationales», assure Luc Perramond, son PDG. Photo fournie.
L'objectif de la marque Damas Jewellery est d'être reconnue comme la première maison de création de bijoux au Moyen-Orient et de représenter «l'alternative aux marques internationales», assure Luc Perramond, son PDG. Photo fournie.
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Damas Jewellery: «la plus forte croissance du marché du luxe au Moyen-Orient se fera en Arabie saoudite»

  • L'objectif de la marque Damas Jewellery est d'être reconnue comme la première maison de création de bijoux au Moyen-Orient et de représenter «l'alternative aux marques internationales», assure Luc Perramond, son PDG
  • Le joaillier compte vingt magasins en Arabie saoudite et prévoit d'étendre sa présence à Djeddah et Riyad

Dans une interview à Arab News en français, Luc Perramond, PDG de Damas Jewellery, explique les objectifs du bijoutier, la dynamique du secteur et l'importance de la relation avec les clients.
Fondé en 1907, Damas Jewellery est le premier joaillier du Moyen-Orient.
Ayant rejoint la maison Damas en avril 2020, Luc Perramond a transformé l'incertitude imposée par la pandémie en opportunité afin de restructurer et de repositionner l'entreprise, lui permettant d’avoir une organisation plus efficace à la fin du Covid-19. L'évolution des préférences des consommateurs, qui s'est accélérée sur la même période, s'est accompagnée d'une transformation de la marque et de l'industrie.
La conception de bijoux est la dernière industrie composée à 80% d’entreprises qui ne sont pas des marques (produits génériques), mais ce sont les grandes marques qui connaissent un niveau de croissance plus rapide.

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Fondé en 1907, Damas Jewellery est le premier joaillier du Moyen-Orient. Photo fournie.


«L'avenir appartient aux marques fortes», affirme M. Perramond. «Les consommateurs veulent une marque et la sécurité qui en émane en termes de qualité, de valeur et de lien émotionnel qui se crée», ajoute-t-il.
Damas mise sur le design pour renforcer son positionnement sur le marché. En tant qu’unique marque arabe, elle se situe entre les grandes enseignes internationales (par exemple, Cartier, Bulgari) et les bijoutiers locaux vendant des produits génériques.
L'avantage concurrentiel de l'entreprise réside dans ce positionnement, qui lui permet de répondre à une clientèle plus large et de s'appuyer sur l'offre de valeur par le biais de prix compétitifs.
Damas est une «marque plus démocratique», accessible à travers ces 150 magasins répartis dans la région, avec près de trois millions de clients au Moyen-Orient, ce qui renforce encore plus sa position sur le marché.

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Damas mise sur le design pour renforcer son positionnement sur le marché. Photo fournie.


Parmi ses collections à succès, Alif (la première lettre de l'alphabet en arabe). Lancée en octobre 2021, cette collection est dédiée à la femme arabe, qui représente l'avenir de la région.

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Parmi ses collections à succès, Alif (la première lettre de l'alphabet en arabe). Lancée en octobre 2021, cette collection est dédiée à la femme arabe, qui représente l'avenir de la région. Photo fournie.


Damas a réuni une équipe de «femmes d’exception» («women of substance»), qui se distinguent par leurs réussites dans différents domaines (sport, affaires, politique…), soulignant l’importance de leur rôle dans le changement de la société. L'ambassadrice actuelle de la marque est l'actrice libanaise Nadine Njeim.
«Nous sommes des bijoutiers et nos clientes sont toutes des femmes. Nous devons comprendre nos clients», assure Luc Perramond. Néanmoins, préserver l'identité de la marque et construire son ADN passe également par l'autonomisation des femmes en interne.
En adoptant cette approche, Damas a vu son taux de participation des femmes augmenter dans la région, en particulier en Arabie saoudite, passant de 13 % en 2020 à 35 % en 2022.

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Aujourd'hui, l'objectif de la marque Damas est d'être reconnue comme la première maison de création de bijoux au Moyen-Orient et de représenter «l'alternative aux marques internationales, de constituer la marque de référence». Photo fournie.


Aujourd'hui, l'objectif de la marque Damas est d'être reconnue comme la première maison de création de bijoux au Moyen-Orient et de représenter «l'alternative aux marques internationales, de constituer la marque de référence», précise le PDG de Damas.
Dynamique du marché du luxe
Globalement, le marché du luxe dans ses différents segments a bien résisté au cours des six derniers mois malgré la hausse de l'inflation, car il continue de cibler les clients ayant un revenu disponible plus élevé.
Au Moyen-Orient, l'industrie devrait croître à un rythme plus rapide qu'en Europe. Dubaï est en train de devenir un pôle d'attraction pour les particuliers fortunés, avec «environ 4 000 millionnaires attendus dans l'émirat en 2022. L'offre de marques de luxe à Dubaï est forte et l'environnement économique y est favorable», affirme Luc Perramond.
Damas compte vingt magasins en Arabie saoudite et prévoit d'étendre sa présence à Djeddah et Riyad. La capitale saoudienne, qui affiche une croissance à deux chiffres en ligne avec la Vision 2030, abrite le magasin phare de Damas dans le Royaume.
«L'Arabie saoudite sera le marché du luxe qui connaîtra la croissance la plus rapide dans les cinq prochaines années dans la région», souligne Luc Perramond. La prochaine frontière de Damas est l'Égypte, un pays où «nous avons une longue histoire et où la marque est reconnue», assure le PDG.
Diamants cultivés en laboratoire ou naturels?
Les diamants cultivés en laboratoire feront partie de l'avenir de l'industrie du diamant. Il s’agit déjà d’un phénomène important aux États-Unis, notamment ces dix dernières années, et qui gagne en popularité en Europe et au Moyen-Orient.
Damas a lancé l'année dernière une collection appelée «Gaia», faite de diamants cultivés en laboratoire, qui connaîtra un deuxième lancement en octobre 2022.
«Les diamants cultivés en laboratoire sont de vrais diamants certifiés, nous devons sensibiliser les consommateurs sur ce front, en raison des malentendus existants», souligne M. Perramond, qui détaille les avantages de ce type de diamants, notamment leur production plus éthique.
Les diamants cultivés en laboratoire sont également près de 40 % moins chers que les diamants naturels, ce qui attire plus de clients, non seulement de la génération Y, mais aussi une clientèle à la recherche de produits plus durables. «Ces diamants ne sont pas en concurrence avec les diamants extraits, mais ils vont élargir le marché», note le PDG de Damas.
Stratégie marketing
«Environ 75 % des clients de l'entreprise cherchent des informations en ligne et prennent leur décision avant de se rendre en magasin: il y a une culture du shopping dans les centres commerciaux au Moyen-Orient», déclare M. Perramond.
Atteindre les clients depuis le confort de leur foyer est un défi permanent pour le bijoutier afin d'accroître sa part de marché, grâce à une stratégie omnicanale et en s'appuyant sur le marketing d'influence à cette fin.
Damas s'est tourné vers une stratégie centrée sur le digital, allouant 80% de ses investissements au secteur. Le bijoutier compte plus d’1,2 million d'abonnés sur les réseaux sociaux et augmente sa base d'abonnés de 20 % par an.
«Nous générons un engagement de qualité avec nos "followers", et nous sommes actuellement leaders en termes de résonance sur le marché («noise»), ainsi que n°1 sur Snapchat en Arabie saoudite pour les bijoux», explique-t-il. Ceci malgré la fragmentation du marché (géographie, type de clientèle) ce qui rend l’exercice plus difficile à réaliser.
Le groupe représente des marques internationales au Moyen Orient, telles que Mikimoto, Graff et Djula, pour laquelle Damas travaille avec l'influenceuse koweïtienne Ahood.
Le PDG de Damas finit par insister sur l'importance de la confiance comme clé du succès dans l'entreprise. «La joaillerie est un événement permanent, où il faut suivre ses clients et être présent à chaque instant de leur vie», conclut-il.

 


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com