Arabie saoudite: Pour la première fois, les revenus non pétroliers dépassent les revenus issus du pétrole

Un pompiste recharge une voiture dans une station de la capitale saoudienne, Riyad. (RANIA SANJAR / AFP)
Un pompiste recharge une voiture dans une station de la capitale saoudienne, Riyad. (RANIA SANJAR / AFP)
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Arabie saoudite: Pour la première fois, les revenus non pétroliers dépassent les revenus issus du pétrole

  • L'Arabie saoudite a réalisé les revenus trimestriels non pétroliers les plus élevés jamais enregistrés depuis le début de l'annonce du premier budget trimestriel du Royaume
  • La stratégie de l’Arabie saoudite de diversifier les sources de revenus à travers la Vision 2030 va dans la bonne direction, car avant sa mise en œuvre, le pétrole représentait environ 90 % des revenus

Le ministère saoudien des Finances a publié le budget de l'Arabie saoudite pour le troisième trimestre de 2020. Ce dernier indique que le volume des revenus s'élève à 215,6 milliards de riyals (1 riyal = 0,23 euro), les dépenses atteignant 256,3 milliards de riyals.

Le déficit a été largement réduit à 40,8 milliards de riyals, alors que le déficit au deuxième trimestre de cette année s’élevait à 109,2 milliards de riyals, bien que les prix du pétrole aient été à des niveaux historiquement bas.

L'Arabie saoudite a réalisé les revenus trimestriels non pétroliers les plus élevés jamais enregistrés depuis le début de l'annonce du premier budget trimestriel du Royaume.

Cela a été mené à bien, non seulement en raison des bas prix du pétrole et de l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), mais également grâce aux réformes structurelles de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Les revenus non pétroliers saoudiens ont dépassé les revenus pétroliers sur une base trimestrielle. Ces derniers représentaient environ 43 % des revenus totaux au troisième trimestre de 2020, après avoir atteint 92,58 milliards de riyals. Au troisième trimestre de 2019, les revenus non pétroliers s'élevaient à 131,84 milliards de riyals.

Les revenus non pétroliers représentaient environ 57 % du total des revenus budgétaires saoudiens au cours du troisième trimestre de 2020, après avoir atteint 122,99 milliards de riyals. Au troisième trimestre de 2019, ils s’élevaient à 75,36 milliards de riyals.

Il serait judicieux de comparer les troisièmes trimestres de 2019 et de 2020 en termes de niveaux de prix du pétrole. Bien que le prix moyen du Brent au troisième trimestre de 2019 ait été d'environ 62 dollars (1 dollar = 0,86 euro) le baril, le prix moyen du Brent s’élevait à environ 43 dollars le baril au troisième trimestre de 2020.

Les bas prix du pétrole pourraient également avoir contribué à ce que les revenus non pétroliers saoudiens dépassent les revenus pétroliers, sur une base trimestrielle.

Par ailleurs, une augmentation de la TVA a eu lieu au cours du troisième trimestre de cette année (à partir de juillet 2020). Elle est passée de 5 % à 15 %, augmentant les revenus d'environ 14 milliards, au cours de ces trois mois.

En comparant le troisième trimestre de 2019 au troisième trimestre de cette année, les revenus non pétroliers ce dernier ont bondi de 63 %, passant de 75,36 milliards de riyals l'année dernière à 122,99 milliards au troisième trimestre de cette année.

Cet objectif a été atteint grâce à la poursuite des initiatives et stratégies mises en œuvre au cours de cette dernière période.

Cela démontre que la stratégie de l’Arabie saoudite de diversifier les sources de revenus à travers la Vision 2030 va dans la bonne direction, car avant sa mise en œuvre, le pétrole représentait environ 90 % des revenus.

Les réformes financières, que le ministère des Finances a lancées afin de réduire la dépendance des revenus de l'État vis-à-vis du pétrole et de diversifier les sources de revenus, ont commencé à porter leurs fruits, compte tenu de l'augmentation notable de la part des recettes fiscales dans les recettes totales.

C’est le signe que les finances publiques du Royaume sont sur la bonne voie, ce qui a été salué par les institutions financières internationales.

Ces chiffres montrent que l'économie saoudienne a pu continuellement contenir et faire face avec succès aux effets de la pandémie de coronavirus.

L’ensemble des politiques et des mesures anticipées de l’Arabie saoudite a ont porté ses leurs fruits, en compensant une grande partie des effets de la double pandémie résultant de la forte chute des prix du pétrole, lors du plus grand choc de demande pétrolière de l’histoire.

Ces facteurs ont influé sur les grandes économies en général, en sus du fait de doubler l'impact sur les pays exportateurs de pétrole, notamment l'Arabie saoudite (le plus grand exportateur de pétrole au monde).

La Vision 2030 de l’Arabie saoudite a pris des mesures pour réduire les revenus non pétroliers. Durant cette période, cela a prouvé que la stratégie de l’Arabie saoudite fonctionnait bien, avant même l’année 2030, en contenant les effets de la pandémie mondiale et la fragilité économique.

  • Faisal Faeq est conseiller en marketing de l'énergie et du pétrole. Il a auparavant travaillé auprès de l'Opep et de Saudi Aramco. Twitter: @faisalfaeq
  • Clause de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Arab News.

IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.