Une minute de silence "très respectueuse" dans les écoles pour Samuel Paty

Une lycéene participe à un hommage au professeur de français Samuel Paty au lycée Honoré d'Estienne d'Orves à Carquefou. (Sébastien SALOM-GOMIS / AFP)
Une lycéene participe à un hommage au professeur de français Samuel Paty au lycée Honoré d'Estienne d'Orves à Carquefou. (Sébastien SALOM-GOMIS / AFP)
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Une minute de silence "très respectueuse" dans les écoles pour Samuel Paty

  • Les élèves de France se sont arrêtés pour une minute de silence "très respectueuse" en hommage à Samuel Paty
  • "Cette minute de silence était très émouvante, mes élèves de Troisième étaient tous très respectueux et très touchés. Ils avaient besoin de ce temps de recueillement"

PARIS: Lundi à 11H00, les élèves de France se sont arrêtés pour une minute de silence "très respectueuse" en hommage à Samuel Paty, assassiné le soir des vacances de la Toussaint, l'occasion également pour les professeurs de revenir sur la liberté d'expression et la laïcité à l'école.

Après deux semaines de vacances, 12 millions d'élèves ont effectué lundi, dans une France reconfinée, une rentrée scolaire particulière entre vigilance sanitaire et sécuritaire, et un hommage à Samuel Paty, assassiné sauvagement le 16 octobre pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.

Le ministère de l'Education demandait aux enseignants d'observer une minute de silence en classe à 11H00 après la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs. 

"Cette minute de silence était très émouvante, mes élèves de Troisième étaient tous très respectueux et très touchés. Ils avaient besoin de ce temps de recueillement", a témoigné à l'AFP Benjamin Marol, professeur d'histoire-géographie dans un collège de Montreuil près de Paris.

Selon cet enseignant, il était en revanche "essentiel de pouvoir échanger en amont de cette minute de silence avec la classe sur les faits qui se sont déroulés à Conflans-Sainte-Honorine, pour que cette minute puisse avoir du sens". 

"Il faut être conscients que tous les élèves n'ont pas le même niveau d'informations, ils ne suivent pas tous l'actualité", a-t-il ajouté. 

C'est le constat de Salomé, élève de quatrième dans un collège parisien. "Nous n'étions en fait que deux dans la classe à avoir suivi réellement ce qui s'est passé pour Samuel Paty, c’était donc important de revenir sur les faits, tous ensemble, avant de clôturer la séquence par une minute de silence", raconte-t-elle. 

"Tous très respectueux"

"Nous étions tous très respectueux pendant cette minute de silence, c'était important pour nous tous de la suivre", dit-elle.

Au collège Jean-Jaurès de Cenon, établissement en Réseau d'éducation prioritaire (REP) dans la banlieue de Bordeaux, la professeure d’histoire-géo Françoise Lecoeur s'est dit "très émue" pendant l'hommage. "Ici nos élèves viennent de milieux très différents, de milieux où le discours sur les valeurs de la République n'est pas celui de la maison, la religion, mais aussi l’éducation des filles", a-t-elle poursuivi.

Le Premier ministre Jean Castex a lui rendu hommage à Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, la ville où il enseignait, en observant une minute de silence avec les élèves d'une classe locale de CM2.

Jean Castex, qui auparavant s'était rendu au collège du Bois d'Aulne, a insisté sur la nécessaire reconstruction collective et le rôle central des professeurs dans l'école de la République. "Ici, Samuel Paty apprenait à chaque enfant de la République à devenir un citoyen libre. Pour lui, pour notre pays, nous continuerons. C'est notre honneur et notre devoir", a écrit sur Twitter le Premier ministre.

Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer expliquait sur France Inter que "la France doit être totalement unie autour de ses professeurs. On dit souvent que le ministre de l'Education est le ministre des professeurs, aujourd'hui plus que jamais. Ils sont centraux dans notre société. On a l'occasion de le voir davantage encore en période de crise", a-t-il lancé.

La rentrée des classes, qui devait initialement être décalée à 10H00 pour laisser le temps aux équipes pédagogiques de préparer cet hommage au professeur décapité, a finalement été maintenue à l'horaire habituel, entraînant le dépôt d'un préavis de grève par plusieurs syndicats enseignants.

Les enseignants du collège Pasteur de Villemomble en Seine-Saint-Denis se sont par exemple mis en grève lundi pour protester "contre l'organisation, réduite, de l'hommage à Samuel Paty, une décision indigne", selon eux.

"D'autres organisations étaient possibles permettant de tenir compte des conditions de cette rentrée hors normes. Elles ont été balayées d’un revers de la main, sans considération pour les impératifs humains et pédagogiques", ont-ils regretté dans un communiqué.

Thomas Saettler, prof de physique-chimie, syndiqué SNES-FSU, explique lui que, pour les enseignants, "c'était impossible de ne pas se retrouver pour parler de l'émotion suscitée par le fait qu'un enseignant ait été assassiné pour avoir exercé son métier, et il était important qu'on construise notre réponse".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.