Les forêts, un investissement en vogue au défi des incendies

Un incendie brûle dans une forêt près de maisons à Clefs-Val-D'Anjou, près de La Flèche, dans l'ouest de la France, le 9 août 2022. (Photo, AFP)
Un incendie brûle dans une forêt près de maisons à Clefs-Val-D'Anjou, près de La Flèche, dans l'ouest de la France, le 9 août 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 23 août 2022

Les forêts, un investissement en vogue au défi des incendies

Un incendie brûle dans une forêt près de maisons à Clefs-Val-D'Anjou, près de La Flèche, dans l'ouest de la France, le 9 août 2022. (Photo, AFP)
  • En France, environ 75% des 17 millions d'hectares de forêts sont privés et il est possible pour les particuliers d'investir dans l'achat de parcelles en vue de leur exploitation
  • En 2021, le prix du bois, toutes essences confondues est de 81 euros le mètre cube, selon l'interprofession

PARIS: Être propriétaire d'une parcelle de forêt plutôt que d'une action d'une entreprise: l'investissement sylvicole a le vent en poupe depuis plusieurs années mais doit désormais faire face au risque grandissant d'incendies et d'événements climatiques extrêmes. 

En France, environ 75% des 17 millions d'hectares de forêts sont privés et il est possible pour les particuliers d'investir dans l'achat de parcelles en vue de leur exploitation, ou dans des groupements gérant des forêts, de la même manière qu'un placement dans des actions. 

Ce sont ces mêmes groupements forestiers qui se retrouvent en première ligne alors que plus de 60 000 hectares ont brûlé en France cet été. 

"Autour de Landiras (lieu d'un vaste incendie en Gironde en août, ndlr), près de la moitié des parcelles incendiées appartenait à des adhérents", déplore auprès de l'AFP Stéphane Vieban, directeur général de l'Alliance Forets Bois, une coopérative forestière qui représente un million d'hectares de forêts. 

Surtout, à peine "10%" de ces forêts touchées étaient assurées contre les incendies, qui ont consumé les revenus à attendre de l'exploitation du bois. Et quand assurance il y a, celle-ci ne couvre que rarement l'entièreté du manque à gagner ou des travaux de reboisement. 

De quoi grever le retour sur investissement, autour de 2 ou 3% par an, même si des incitations fiscales sont par ailleurs de mise. 

Les propriétaires de ces parcelles n'ont pas tout perdu pour autant. En plus des fruits de l'exploitation du bois, investir dans des forêts peut aussi rapporter grâce à la hausse du prix des terrains, qui est indépendant de l'arbre qui y pousse. 

Or, les prix ont doublé en 25 ans: en moyenne, un hectare valait 2.180 euros en 1997 contre 4.410 hectares en 2021 selon l'indicateur du marché des forêts avec des données des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Autre signe d'une montée en puissance du secteur: le nombre de transactions a augmenté de plus de 70% entre 2009 et 2021. 

Pour les particuliers, les risques de pertes sont limités car les investissements ne se font pas sur une parcelle spécifique mais sont mutualisés, expliquent tous les acteurs du secteur. "On veille à la diversité des localités, des essences d'arbres et en terme de maturité", présente Arnaud Filhol, directeur général de France Valley, qui compte 22 000 hectares sur 142 forêts en France et en Europe. 

Préserver la forêt ? 

Face aux multiples conséquences du changement climatique sur les forêts, avec les incendies, mais aussi les sécheresses, la question d'aller investir dans les forêts les plus à risque se pose, notamment pour les nouvelles structures. 

"Nous ne sélectionnons pas de forêts situées au sud de l'Auvergne pour limiter le risque d'incendie (...) sauf avec des critères bien particuliers", notamment si elles se trouvent en montagne et exposées à un climat humide et frais, explique Benoît Gueguen, analyste de Vatel Capital, 2 000 hectares sous gestion depuis 2014. 

De même, très peu d'investisseurs se risquent à aller dans l'arc méditerranéen. La nature des massifs, le temps sec et la difficulté d'installer des aménagements pour limiter le départ ou la propagation des flammes a de quoi refroidir bien des ardeurs. 

Mais les plus grosses structures, souvent issues de regroupements d'entités locales, y sont déjà installées. 

"Nous avons aussi un engagement de participer au développement des territoires" et de préservation de la forêt, détaille Jean-Pierre Mesnil, directeur des investissements forestiers et fonciers à la Société Forestière, une filiale de la Caisse des Dépôts qui gère plus de 300 000 hectares sous gestion, dont 45 000 hectares en Aquitaine. 

"On surveille toutes nos forêts. On les entretient, passe les débroussailleuses le long des routes" illustre M. Mesnil. Les propriétaires paient aussi des cotisations pour financer les Associations de défense contre l'incendie (DFCI). 

Selon M. Filhol, "demain sera plus dur qu'aujourd'hui. Les coûts vont augmenter, mais cela reste corrélé au prix de vente", espère-t-il. 

En 2021, le prix du bois, toutes essences confondues est de 81 euros le mètre cube, selon l'interprofession, le niveau le plus haut atteint depuis le début de l'étude, en 2001, et malgré une offre importante cette année-là. C'est un bond de 33% par rapport à 2020. 


Bercy veut qu'EDF "rouvre" le dossier de la vente d'une pépite technologique à un Américain

Cette photo aérienne montre la centrale à charbon d'EDF à Cordemais, dans l'ouest de la France, le 3 juin 2025. (AFP)
Cette photo aérienne montre la centrale à charbon d'EDF à Cordemais, dans l'ouest de la France, le 3 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Le ministère français de l'Economie a demandé à EDF de "rouvrir" le dossier de la vente de sa pépite technologique Exaion, spécialisée dans les supercalculateurs, au groupe américain Mara

PARIS: Le ministère français de l'Economie a demandé à EDF de "rouvrir" le dossier de la vente de sa pépite technologique Exaion, spécialisée dans les supercalculateurs, au groupe américain Mara, a-t-il indiqué vendredi à l'AFP.

"On demande à EDF de rouvrir le sujet et de le réévaluer", affirme Bercy, soulignant que "le dossier n'est pas clos", confirmant une information des Echos.

"C'est comme si on suspendait la procédure avec Mara (une entreprise américaine spécialisée dans les technologies liées aux actifs numériques) le temps de se réinterroger", a précisé le ministère de l'Economie, ajoutant que le dossier est entre les mains d'EDF, détenu par l'Etat à 100%, et de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

EDF a officialisé le 11 août la signature d'un accord prévoyant l'acquisition par Mara de 64% dans Exaion pour 168 millions d'euros,  soulevant des critiques sur la vente d'actifs stratégiques français à des pays étrangers.

La société, filiale de l'énergéticien français, développe des centres de données de calcul de haute performance.

"Allons-nous brader les pépites tech souveraines qui grandissent en France?", a notamment apostrophé dimanche sur le réseau X l'ancien ministre de l'Economie, Antoine Armand.

Il y a en tout état de cause "un certain nombre d'autorisations préalables avant d'aboutir à la cession effective", affirme Bercy selon qui il y a désormais trois scénarios: soit EDF décide de ne pas céder Exaion, soit il cherche un autre investisseur notamment européen, soit la vente à Mara se poursuit. Dans ce cas, une procédure de contrôle des investissements étrangers (IEF) serait déclenchée par le Trésor dont un potentiel blocage devrait être motivé.

"Quand on dit que la direction du Trésor est sur le dossier, derrière c'est l'Etat", a souligné auprès de l'AFP une source proche du dossier selon qui "rien n'est définitif" à ce stade.

"Exaion opère des activités qui ne sont pas stratégiques ou souveraines comme EDF ou une entreprise de la défense, mais porte des technologies qui peuvent être extrêmement importantes à l'avenir et pour lesquelles on pourrait avoir un intérêt à garder une part de souveraineté ou une souveraineté complète", précise le ministère.

"Du point de vue d'EDF, c'est une bonne nouvelle qu'ils se mettent d'accord avec Mara", a aussi reconnu Bercy, à l'heure où la France veut se montrer attractive pour les investisseurs étrangers.

"L'accord d'investissement dans la filiale Exaion entre Mara et EDF Pulse Ventures est soumis à plusieurs conditions suspensives, dont le contrôle des investissements étrangers en France", a sobrement réagi vendredi EDF dans un communiqué.


Le festival du shopping dynamise l’économie et le tourisme à Asir

Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
Short Url
  • Son attrait large souligne le rôle clé du festival dans la stimulation de l’activité économique et de la demande locale
  • Le festival propose des programmes de formation ciblés pour les jeunes de la région, développant leurs compétences et fournissant des talents locaux qualifiés au marché du travail

​​​​​​RIYAD : La 26e édition du Festival du shopping d’Abha constitue un pilier économique majeur de la saison estivale à Asir, attirant des visiteurs venus de toutes parts grâce à une offre variée mêlant commerce, culture et divertissement.

Son fort pouvoir d’attraction souligne l’importance du festival dans la dynamisation de l’activité économique et de la consommation locale, rapporte mercredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le festival offre également des programmes de formation ciblés à destination des jeunes de la région, permettant de développer leurs compétences et de fournir au marché du travail des talents locaux qualifiés.

Il comprend cinq halls commerciaux présentant une large gamme de produits, allant des articles ménagers aux vêtements, parfums, confiseries et autres produits essentiels.

Au-delà du commerce, le festival favorise aussi le tourisme dans la région d’Asir, en associant activité économique et richesse culturelle.

Les visiteurs peuvent profiter des séances de shopping tout en assistant à des spectacles artistiques et folkloriques, des soirées culturelles, des animations et un parc d’attractions dynamique.

Ces activités renforcent l’attractivité touristique de la région, incitant à des séjours plus longs et à une hausse des dépenses, selon la SPA.

Ce dynamisme crée un cercle économique vertueux qui bénéficie à l’hébergement, à la restauration et aux transports, tout en préparant le terrain pour de nouveaux investissements dans les infrastructures touristiques et commerciales.

Des pavillons représentant l’Inde, la Chine, les Philippines, le Maroc, le Pakistan, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, le Kenya et le Sénégal enrichissent l’expérience des visiteurs, ajoutant une touche internationale aux marchés et produits exposés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Short Url
  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com