Visa pour l'image: une 34e édition qui donne à voir «l'actualité du monde»

Le festival international Visa pour l'image débute samedi à Perpignan pour «montrer l'actualité du monde», au-delà du thème dominant du moment (Photo, AFP).
Le festival international Visa pour l'image débute samedi à Perpignan pour «montrer l'actualité du monde», au-delà du thème dominant du moment (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Visa pour l'image: une 34e édition qui donne à voir «l'actualité du monde»

  • Jusqu'au 11 septembre, la 34e édition de cet événement majeur du photojournalisme propose expositions, projections et débats mettant en valeur et expliquant le travail des photographes de presse
  • Après deux années impactées par le Covid, Jean-François Leroy et son équipe espèrent «retrouver un festival vraiment normal», ouvert sur le monde

PERPIGNAN: Bouleversement climatique ou intimité de l'humain, guerre en Ukraine, mais aussi en Syrie, au Yémen, au Soudan: le festival international Visa pour l'image débute samedi à Perpignan pour "montrer l'actualité du monde", au-delà du thème dominant du moment.

Jusqu'au 11 septembre, la 34e édition de cet événement majeur du photojournalisme propose expositions, projections et débats mettant en valeur et expliquant le travail des photographes de presse.

"Malheureusement, le monde continue en dehors de l'Ukraine (...) Il se passe des choses partout sur la planète dont, à cause de l'Ukraine, on ne parle plus. Et nous nous attachons à montrer l'actualité du monde dans son entièreté", a déclaré à l'AFP Jean-François Leroy, fondateur de Visa en 1989 et toujours attaché à ne pas limiter le festival à un seul sujet, "aussi important soit-il".

De l'interminable guerre afghane vue par Andrew Quilty de l'agence VU, aux rebelles birmans dans l'objectif de Siegfried Modola, et de l'apocalypse environnementale documentée par Alain Ernoult à l'impact de la pêche industrielle montré par George Steinmetz, 25 expositions sont au programme.

Comme la pandémie de Covid-19 l'année passée, l'actuelle guerre en Ukraine - qui a fait la Une des médias depuis février dernier avec l'attaque de la Russie, mais "gronde depuis huit ans aux portes de l'Europe", rappelle Jean-François Leroy - ne pouvait évidemment pas être absente de Visa.

L'Ukraine et son contexte 

Ainsi, l'exposition des photos de Sergei Supinsky, de l'Agence France-Presse (AFP), qui a documenté la république soviétique, puis l'indépendance, la révolution de Maïdan en 2014, la révolution orange, etc., permet de recontextualiser le conflit d'aujourd'hui.

En outre, le festival comptera parmi ses invités Mstyslav Chernov et Evgeniy Maloletka, derniers journalistes à avoir couvert le blocus de Marioupol pour l'Associated Press (AP), et exfiltrés en mars par les médecins de l'hôpital de cette ville dévastée par les bombardements russes.

"Comme tous les ans, il y a plein de coups de coeur: des photographes qui reviennent parce que lorsqu'ils font des choses intéressantes, on les reçoit avec plaisir (...) et des découvertes", a ajouté le directeur de Visa.

"Sans répit", la photographe libanaise Tamara Saade dénonce par ses images "la négligence et la corruption", à l'origine de l'explosion chimique qui a ravagé une partie de Beyrouth en août 2020, et de la dépression économique dans laquelle s'enlise son pays.

Françoise Huguier se met, elle, "Toute en retrait" pour dévoiler l'intimité d'un défilé de mode, d'arrière-boutiques coréennes ou des derniers appartements communautaires de Saint-Pétersbourg.

La complexité et la fragilité de l'humain sont aussi au coeur des "Chambres de l'esprit" de Valerio Bispuri sur le monde invisible de la maladie mentale, ou de la misère des Américains "En marge" d'Eugene Richards.

Projections et débats 

Six soirées de projections, qui font la signature de Visa, retracent les événements les plus marquants des douze derniers mois. Les images d'Ukraine, mais aussi du retour des talibans en Afghanistan, des conflits en Syrie, au Yémen, au Soudan seront ainsi à découvrir, ou à revoir, sur écran géant au Campo Santo, site médiéval emblématique de Perpignan.

Des débats, conférences, hommages et rencontres avec des photographes émaillent aussi les journées du festival.

Le travail des médias pour "désarmer les fake news" sera l'un des thèmes des échanges, Jean-François Leroy invitant à ne pas y voir "un clou de plus dans le cercueil du photojournalisme +classique+, mais plutôt un outil supplémentaire dans l'écosystème de l'information, pour enrichir le message que véhicule l'image".

Les différents prix, qui récompensent les meilleurs reportages de l'année écoulée, seront remis à partir du 31 août, avec en point d'orgue le Visa d'or News au cours de la soirée du 3 septembre, qui clôturera la semaine professionnelle.

Après deux années impactées par le Covid, Jean-François Leroy et son équipe espèrent "retrouver un festival vraiment normal", ouvert sur le monde et empreint de découvertes, de convivialité, avant que Visa s'expose aussi à La Villette, à Paris du 16 au 30 septembre.


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com