L'explosion du divertissement, moteur de la transformation de l'Arabie saoudite

Les événements sportifs, les projections de films, les expositions d'art et les concerts pop sont de plus en plus répandus dans le Royaume, et les Saoudiens en raffolent (Photo fournie).
Les événements sportifs, les projections de films, les expositions d'art et les concerts pop sont de plus en plus répandus dans le Royaume, et les Saoudiens en raffolent (Photo fournie).
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Publié le Samedi 27 août 2022

L'explosion du divertissement, moteur de la transformation de l'Arabie saoudite

  • Le Royaume s'est rapidement imposé comme pôle d'attraction pour les événements culturels, les expositions d'art et les projections de films
  • La Vision 2030 prévoit et soutient l'expansion du marché du divertissement à 30 milliards de riyals saoudiens

DUBAÏ: Il y a encore cinq ans, la plupart des formes de divertissement de masse étaient mal vues en Arabie saoudite. Aucun concert public ne diffusait de musique, aucun cinéma n'offrait aux spectateurs la magie des films, et la séparation des sexes était la norme dans les lieux publics.

Aujourd'hui, l'Arabie saoudite, qui ne disposait pratiquement d'aucun lieu de divertissement, est devenue un pôle au Moyen-Orient pour les événements culturels, les expositions d'art et les projections de films.

Tout cela résulte de la Vision 2030, le plan de réforme du prince héritier Mohammed ben Salmane lancé en 2016 pour transformer le Royaume sur le plan social et économique. Cette stratégie prévoit une croissance annuelle des dépenses des ménages saoudiens en matière de divertissement d'environ 2 %.

Entre-temps, l'industrie saoudienne du divertissement a connu une croissance explosive. Des salles de cinéma ont ouvert dans toutes les villes, et les hommes et les femmes peuvent se réunir et se fréquenter librement.

Des fans saoudiens assistent au MDL Beast Fest, un festival de musique électronique, qui se tient à Banban, dans la banlieue de la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).

Les grands concerts de musique comme le MDL Beast attirent des centaines de milliers de personnes. Des festivals internationaux de cinéma et des expositions d'art contemporain sont régulièrement organisés, et des célébrités et des artistes se rendent fréquemment en Arabie saoudite.

«Nous voulons que les Saoudiens profitent de leur pays, nous voulons leur apporter du divertissement et devenir comme le reste du monde», a déclaré à Arab News Kaswara Alkhatib, responsable des médias au National Events Center du Royaume.

«Les Saoudiens n'ont plus besoin de voyager pour se divertir, et les étrangers peuvent venir se divertir dans le Royaume. Dans le monde d'aujourd'hui, vous ne pouvez pas être un pays fermé qui ne propose pas de divertissement et permettre à votre population de voyager à l'étranger. Cela a été le facteur de changement le plus important qui a influencé la mentalité des Saoudiens.»

Le secteur du divertissement est l'une des nombreuses forces à l'origine des changements sociaux et économiques qui ouvrent l'Arabie saoudite au monde. La Vision 2030 prévoit et soutient l'expansion du marché du divertissement pour atteindre 30 milliards de riyals saoudiens (8 milliards de dollars).

Une photographie publiée par l'Autorité générale de la culture saoudienne, le 26 avril 2018, montre l'Ensemble national de musique arabe (AME) de l'Opéra du Caire se produisant au Centre culturel King Fahd à Riyad (Photo, AFP/Autorité générale de la culture saoudienne).

L'Arabie saoudite abrite l'une des plus grandes populations du Moyen-Orient. Avec environ la moitié de ses habitants âgés de moins de 30 ans, l'appétit pour le divertissement est important et croît fortement. Des centaines de nouveaux cinémas, de projets de parcs à thème, de villes de loisirs et de centres de divertissement familial devraient être construits d'ici 2030.

Selon une étude réalisée en 2021 par la société américaine Research and Markets, le marché saoudien du divertissement devrait passer de sa taille actuelle (23,77 millions de dollars en 2020) à 1,17 milliard de dollars d'ici la fin de 2030, soit un taux de croissance annuel de 47,65 %.

«L'industrie saoudienne du divertissement est passée de zéro jusqu'à devenir un véritable phénomène en l'espace de quelques années», a déclaré Alkhatib. «Avant Saudi Seasons, le divertissement n'existait pas en Arabie saoudite. Avant, se divertir signifiait aller au centre commercial, dîner ou se réunir en famille ou entre amis. Avant, il y avait très peu d'endroits où une famille ou des amis pouvaient se rendre, avec très peu d'occasions de faire la fête ou d'assister à des concerts.»

«Il n'y avait pas de cinémas, de pièces de théâtre ou de concerts internationaux. Les Saoudiens avaient l'habitude de se rendre à l'extérieur de l'Arabie saoudite pour assister à un concert et voir certains des chanteurs saoudiens les plus populaires comme Mohammed Abdu. Les concerts ne se faisaient pas en Arabie saoudite, mais à l'extérieur du pays.»

Aujourd'hui, les Saoudiens sortent en masse pour assister à des spectacles musicaux. Hommes, femmes et enfants assistent à ces événements, appréciant les concerts mettant en vedette non seulement des artistes nationaux mais aussi des artistes étrangers.

Des femmes saoudiennes se rassemblent devant un cinéma du Riyadh Park Mall après son ouverture au grand public, le 30 avril 2018 (Photo, AFP).

«Aujourd'hui, nous sommes fiers de proposer ces concerts chez nous. Non seulement pour les artistes saoudiens, mais aussi parce que nous avons réussi à attirer de nombreux artistes internationaux et des célébrités de la région et de l'Occident», a affirmé Alkhatib. «Cela a certainement été l'une des principales transformations.»

Saudi Seasons, une initiative lancée par la Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national en 2019, planifie et organise des festivals dans différentes régions pour mettre en lumière la culture et le patrimoine saoudiens et proposer du divertissement à davantage de Saoudiens.

La première édition de Saudi Seasons a organisé 11 festivals dans tout le Royaume, une pratique qui se poursuit. Des «saisons» ont été organisées pour Riyad, Djeddah, la province orientale, Taif, Al-Soudah, la fête nationale, Diriyah, AlUla, Hail, le Ramadan et l'Aïd Al-Fitr.

L'initiative est menée par diverses autorités saoudiennes, dont le ministère de la Culture, l'Autorité générale du divertissement, le ministère des Sports et le Bureau saoudien des expositions et des congrès, sous la direction d'un comité dirigé par le prince héritier.

Les principaux objectifs de Saudi Seasons sont d'augmenter les dépenses en matière de tourisme en Arabie saoudite, de fournir davantage d'opportunités d'emploi, de stimuler les initiatives commerciales et le tourisme en Arabie saoudite, et d'améliorer la qualité de vie.

EN CHIFFRES

* 50% des habitants ont moins de 30 ans.

* 6% des dépenses des ménages pour le divertissement dans le cadre de la Vision 2030.

* 80% du budget actuel des ménages pour le divertissement est dépensé à l'étranger.

* La taille du marché du divertissement devrait atteindre 30 milliards de riyals saoudiens dans le cadre de la Vision 2030.

L'initiative a également créé un grand nombre d'opportunités d'emploi pour la jeunesse saoudienne. La saison 2019 de Djeddah a créé à elle seule 5 000 opportunités d'emploi pour les jeunes hommes et femmes.

L'industrie cinématographique saoudienne s'est développée en même temps que les progrès rapides du Royaume en matière de divertissement. Ces dernières années, de jeunes cinéastes sont revenus dans le pays après avoir travaillé des années à l'étranger, pour profiter des investissements du Royaume dans le domaine du divertissement.

En février 2020, le ministère de la Culture a créé la Commission du film, un organe gouvernemental chargé de «développer et organiser le secteur cinématographique, d'élever son niveau de production, de commercialiser les films saoudiens, d'encourager le financement et l'investissement et de développer du contenu. La commission soutient également les jeunes talents créatifs, définit les lois et règlements, et représente le Royaume dans les forums régionaux et internationaux liés au cinéma».

Parmi les autres organismes qui soutiennent le cinéma dans le Royaume, figurent Film AlUla et la fondation Misk, créée par le prince héritier, pour donner aux jeunes Saoudiens les moyens d'agir et soutenir la transformation sociale de l'Arabie saoudite. Misk gère, entre autres, un programme d'écriture de scénarios pour venir en aide aux cinéastes.

L'Arabie saoudite abrite l'une des plus grandes populations du Moyen-Orient. Avec environ la moitié de ses habitants âgés de moins de 30 ans, l'appétit pour le divertissement est important et croît fortement (Photo fournie).

Saad Abutaily, un jeune Saoudien de 29 ans, qui travaille pour l'entreprise basée à Riyad Nebras Films, est né et a grandi à Londres, où il a vécu la majeure partie de sa vie jusqu'à son retour au Royaume en 2019.

Abutaily a mis l'accent sur la quantité de fonds disponibles pour soutenir les cinéastes saoudiens. «Tout revient à la vie maintenant», a-t-il lancé à Arab News.

À Nebras, Abutaily a déclaré voir régulièrement des jeunes diplômés recevoir une aide du gouvernement pour produire leurs films et faire avancer leur carrière.

En mai, il a été annoncé que les studios saoudiens Telfaz 11, en pleine expansion, avaient conclu un accord avec la société française Easy Riders Films pour produire conjointement quatre films saoudiens. Selon Abutaily, Nebras produit actuellement un autre film de manière indépendante.

Le septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton lors du Grand Prix d'Arabie saoudite, l'un des nombreux événements sportifs organisés dans le Royaume dans le cadre de la Vision 2030 (Photo, AFP).

En novembre dernier, les autorités saoudiennes ont annoncé des investissements totalisant 64 milliards de dollars dans l'industrie du divertissement naissante, dans le cadre d'un effort plus large pour sevrer l'économie du pétrole et, en temps voulu, devenir la première destination de la région pour le cinéma.

«En 2019, les choses ont commencé à changer. En 2021-2022, le pays est complètement différent», a déclaré Abutaily depuis Riyad, où il réside. «Je profite désormais davantage de mes week-ends ici qu'à Cannes ou à Londres. Il y a tellement de choses à faire ici maintenant. Il y a des artistes, des scénaristes, des producteurs de films et des cinéastes. La liste est longue.»

«C'est ce qui fait qu'il est sain pour nous de vivre à nouveau en Arabie saoudite. Nous sommes enfin acceptés par notre gouvernement et par les services de sécurité, et tous les quelques mois, il y a encore plus de changements et de nouvelles annonces.»

Les Saoudiens n'ont plus besoin de voyager pour se divertir, et les étrangers peuvent venir se divertir dans le Royaume, selon Kaswara Alkhatib, responsable des médias du National Events Center d'Arabie saoudite (Photo, AFP).

M. Abutaily a déclaré que c'était une époque formidable pour l'Arabie saoudite, non seulement pour les Saoudiens mais aussi pour les étrangers. «Les producteurs de musique produisent désormais de la musique en Arabie saoudite. Des artistes, des cinéastes et bien d'autres sont revenus dans le pays depuis les États-Unis, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis. Ils sont revenus lorsqu'ils ont réalisé combien de nouvelles opportunités s'offraient à eux.»

«La Covid-19 nous a ralenti, mais les choses ont repris leur cours et battent leur plein. La culture a toujours été présente en Arabie saoudite, mais elle était très limitée. Il n'y avait que des restaurants, des centres commerciaux et des cafés. Maintenant, je vois des Saoudiens qui reviennent de l'étranger pour assister à de grands rassemblements publics et à des spectacles ici.»

Les cinéastes saoudiens voyagent également davantage dans le Royaume, visitant Abha, AlUla, NEOM, Taif, Djeddah et la province orientale, s'inspirant de leur propre pays et tournant des films sur place dans diverses régions.

«Le monde entier est curieux de l'histoire saoudienne», a affirmé à Arab News Mujtaba Saeed, un cinéaste de 35 ans qui partage son temps entre l'Arabie saoudite et l'Allemagne.

«Nous avons beaucoup d'histoires jamais racontées, et nous voulons partager notre expérience humaine avec le monde. En tant que cinéaste, nous recevons désormais le soutien précieux de la Commission du film créée par le ministère de la Culture, qui nous a aidés à raconter notre histoire au reste du monde.»

Son récent court-métrage Zawal, qui décrit la pandémie du point de vue d'un réfugié, a remporté la Palme d'or au Festival du film saoudien 2022 et a récemment reçu la Voile d'or au Festival des stations de radiodiffusion et de télévision du Golfe, à Bahreïn.

«Nous vivons actuellement un moment historique en Arabie saoudite», a déclaré Saeed. «Nous voulons nous exprimer, raconter nos histoires et montrer au monde que nous sommes semblables, que nos besoins et nos objectifs sont universels.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.