En Chine, jeunes recherchent emploi désespérément

La photo prise le 26 août 2022 montre des personnes assistant à un salon de l'emploi à Pékin. (AFP)
La photo prise le 26 août 2022 montre des personnes assistant à un salon de l'emploi à Pékin. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

En Chine, jeunes recherchent emploi désespérément

  • Un jeune urbain sur cinq était sans emploi en juillet, selon les chiffres officiels. C'est trois fois plus que la moyenne nationale de la population active et un niveau inédit depuis 2018
  • Elément aggravant, près de 11 millions de nouveaux diplômés ont débarqué sur le marché du travail cet été, alors que l'économie tourne au ralenti

PEKIN: "C'est vraiment la galère": avec le ralentissement économique en Chine, des dizaines de millions de jeunes peinent à trouver un travail et se livrent à une concurrence féroce pour un nombre d'emplois toujours plus restreint.

Un jeune urbain sur cinq était sans emploi en juillet, selon les chiffres officiels. C'est trois fois plus que la moyenne nationale de la population active et un niveau inédit depuis 2018.

Elément aggravant, près de 11 millions de nouveaux diplômés ont débarqué sur le marché du travail cet été, alors que l'économie tourne au ralenti: +0,4% de croissance au deuxième trimestre sur un an, au plus bas depuis deux ans.

"Cela fait déjà deux-trois mois que je cherche, mais c'est vraiment compliqué pour l'instant", explique à l'AFP Zhao Yuting, 22 ans, qui a obtenu son diplôme d'anglais le mois dernier.

"Plus ça prendra de temps, plus j'aurai la pression", explique la jeune femme, retournée vivre chez ses parents.

Selon elle, des candidats expérimentés se bousculent désormais même pour décrocher des emplois d'ordinaire réservés aux jeunes diplômés, laissant une partie de ces derniers sur le carreau.

Zhao Yuting dit avoir envoyé son CV à des dizaines d'entreprises. Seules quelques-unes, dit-elle, l'ont rappelée pour un entretien, rejetant au final sa candidature en raison de son manque d'expérience.

La jeune femme pensait pouvoir gagner sa vie en donnant des cours d'anglais, le temps de trouver un travail à temps plein.

Mais les récents tours de vis gouvernementaux contre les entreprises technologiques et le secteur de l'éducation privée, habituellement grands pourvoyeurs d'emplois, ont contribué à assécher le marché.

«Plus grave»

La conjoncture économique a été dégradée notamment par les confinements et quarantaines drastiques décidés par les autorités face aux foyers de Covid-19.

Si aucun chiffre officiel n'existe pour le taux de chômage en milieu rural, Zhuang Bo, économiste au cabinet de conseil TS Lombard basé à Londres, estime que le nombre de jeunes demandeurs d'emploi pourrait y être deux fois supérieur aux villes.

"La réalité est bien plus grave que ce que montrent les chiffres", souligne aussi Ho-fung Hung, spécialiste de l'économie chinoise à l'Université Johns-Hopkins, aux Etats-Unis.

"Si le problème persiste sans qu'un remède soit trouvé, il pourrait facilement générer de l'instabilité sociale."

Lors d'un récent forum de l'emploi à Shenzhen (sud), métropole paradis des nouvelles technologies, de nombreux jeunes diplômés faisaient la queue pour s'entretenir avec des recruteurs.

Mais en raison du peu d'emplois à pourvoir, les entreprises privilégient les étudiants issus des meilleures universités.

"Mon but c'était de travailler à Shenzhen, la Silicon Valley chinoise", explique à l'AFP Luo Wen, un jeune diplômé en informatique.

"Mais après quatre mois de recherche infructueuse, je suis prêt à travailler dans une ville plus petite, pour un salaire moindre", soupire-t-il.

Les diplômés ayant réussi à décrocher un emploi ont un premier salaire en moyenne inférieur de 12% à ce qu'il était l'année dernière, selon le site spécialisé sur l'emploi Zhaopin.

Devenir fonctionnaire? 

D'autres candidats déçus choisissent de poursuivre leurs études en attendant.

L'augmentation croissante du nombre d'étudiants dans l'enseignement supérieur depuis 10 ans contribue également à une saturation du marché, pointent les spécialistes de l'éducation.

"La pandémie et les confinements ont juste aggravé le problème", estime M. Hung.

Face à cette situation, le gouvernement cherche à stimuler les recrutements avec des réductions d'impôts pour les PME.

Le Premier ministre Li Keqiang a concédé que cette crise de l'emploi était "grave et complexe" et appelé les entreprises publiques à recruter davantage et offrir de meilleures conditions à leur employés.

Devant la morosité ambiante, un nombre croissant de demandeurs d'emploi se tournent vers les examens de la fonction publique. A l'automne dernier, ils étaient deux millions à s'inscrire - un record historique.

Selon un récent sondage du service de recherche d'emploi 51job, 40% des personnes interrogées disent ainsi préférer un emploi stable de fonctionnaire qu'une carrière en entreprise.

Mais pour Zhao Yuting, qui dit n'avoir ni les moyens d'étudier davantage ni le réseau pour obtenir un poste de fonctionnaire, peu d'options subsistent.

"J'ai du mal à visualiser mon avenir", explique-t-elle.

"J'ai l'impression de piétiner dans ma recherche d'emploi. C'est vraiment la galère."


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.