En Allemagne, la laborieuse réouverture des centrales à charbon

Cette photo prise le 25 août 2022 montre la centrale électrique au charbon de Moorburg à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne. (AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre la centrale électrique au charbon de Moorburg à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

En Allemagne, la laborieuse réouverture des centrales à charbon

  • Depuis plus d'un an, plus aucune fumée ne sort de l'imposante cheminée qui coiffe les cubes en béton composant l'usine de Moorburg, un quartier excentré de la ville de Hambourg (nord)
  • Cette centrale thermique a été précocement fermée à l'été 2021, seulement six ans après sa mise en service, en échange de subventions publiques destinées à réduire le charbon dans le mix énergétique allemand

HAMBOURG: Plus facile à dire qu'à faire : en Allemagne, la crise du gaz russe a contraint le gouvernement à faire le choix d'un recours accru au charbon avant l'hiver. Mais des obstacles freinent le rallumage des centrales.

Depuis plus d'un an, plus aucune fumée ne sort de l'imposante cheminée qui coiffe les cubes en béton composant l'usine de Moorburg, un quartier excentré de la ville de Hambourg (nord).

Cette centrale thermique -l'une des plus modernes du pays- a été précocement fermée à l'été 2021, seulement six ans après sa mise en service, en échange de subventions publiques destinées à réduire le charbon dans le mix énergétique allemand.

Lorsque le gouvernement s'est résolu, face au risque d'une crise énergétique majeure cet hiver, à relancer certaines centrales pour compenser la baisse drastique des livraison de gaz russe, tous les regards se sont tournés vers les turbines de Moorburg.

Mais l'entreprise Vattenfall, son propriétaire suédois, a rapidement douché les espoirs : "il n'est pas envisageable que la centrale rouvre", a-t-elle affirmé cette semaine.

Cherche main d'oeuvre 

"On ne redémarre pas comme ça une usine", résume Gudrun Bode, porte-parole de Vattenfall, qui pointe du doigt la "rouille" des installations, après un an d'inactivité.

La coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz a autorisé 27 centrales à charbon à reprendre leur production pour une période limitée, jusqu'en mars 2024.

Depuis l'annonce, fin juin, de ces redémarrages possibles, seule une centrale a rouvert en pleine capacité : celle de Mehrum, début août, près de Hanovre (nord) d'une capacité de 690 MWh.

Le secteur, à l'image de toute l'industrie allemande, manque cruellement de main d'oeuvre.

A Moorburg, "la plupart de ceux qui sont partis ont trouvé un emploi ailleurs, ou sont à la retraite", estime Robert Wacker, directeur de la centrale.

"Le besoin de main d'oeuvre représente plusieurs centaines de postes", confirme à l'AFP le groupe énergétique RWE, qui prépare la réouverture de trois blocs de 300 MWh chacun.

Début juillet, la centrale de Jänschwalde (est), à 150 kilomètres de Berlin, disait chercher à recruter cent salariés.

Certaines centrales ont par ailleurs déjà été partiellement démontées.

C'est le cas à Moorburg, qui doit se reconvertir dans le secteur de l'hydrogène, une priorité pour l'avenir énergétique de l'Allemagne.

Dans la salle des turbines, des milliers de petites pièces détachées sont entreposées dans des boîtes. Un rotateur, l'élement permettant à la turbine de tourner, est emballé dans de l'aluminum, prêt à être expédié.

Le transformateur, vaste rectangle entreposé devant le bâtiment, permettant d'envoyer l'électricité dans le réseau, ne dispose plus, lui non plus, de toutes ses pièces.

Embouteillage 

L'approvisionnement en charbon est tout aussi délicat.

Le faible niveau de l'eau dans les fleuves du pays, soumis à une forte sécheresse, freine considérablement le transport fluvial de marchandises, et notamment de matières premières. Les réseaux de transports routiers et ferroviaires se retrouvent surchargés.

Résultat : la centrale à charbon de l'énergéticien Uniper, Heyden 4, à l'ouest du pays, va redémarrer lundi mais pas à plein régime.

Son exploitation sera "limitée en raison de la capacité insuffisante de transport ferroviaire de charbon vers le site", a indiqué le groupe allemand à propos de cette unité, la plus importante des 27 autorisées par le gouvernement.

Le fournisseur d'énergie STEAG prévoit également de sortir deux centrales de sa réserve, fixant le mois de novembre comme date possible de redémarrage. Mais il prévient qu'il sera difficile de se conformer à la règle imposant de disposer de réserves de houille pour 30 jours de fonctionnement à pleine charge "étant donné la situation logistique tendue du transport ferroviaire".

Pour faire face, Berlin vient d'adopter un décret donnant la priorité aux convois ferroviaires livrant du charbon sur les trains de passagers, une mesure inédite.

Ce recours accru au charbon est un désavoeu pour la coalition allemande, à laquelle participent les Verts qui détiennent le portefeuille de l'Economie. La part du charbon dans la production d'électricité en Allemagne était de 27,4% en 2021, en baisse constante ces dernières années.

Le chancelier allemand Olaf Scholz assure ne pas renoncer à son objectif d'abandonner cette énergie polluante en 2030, et exclut "une renaissance des énergies fossiles".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.