«Discours séparatistes»: l'expulsion de l'imam Iquioussen validée par le Conseil d'Etat

Dans sa décision, le Conseil d’Etat estime que son "discours antisémite", "réitéré (...) après ses excuses de 2004", et son "discours systématique sur l'infériorité de la femme", dans "des vidéos toujours disponibles sur internet dont les dernières ont été réalisées en 2021. (AFP).
Dans sa décision, le Conseil d’Etat estime que son "discours antisémite", "réitéré (...) après ses excuses de 2004", et son "discours systématique sur l'infériorité de la femme", dans "des vidéos toujours disponibles sur internet dont les dernières ont été réalisées en 2021. (AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

«Discours séparatistes»: l'expulsion de l'imam Iquioussen validée par le Conseil d'Etat

  • Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de cet homme, né en France mais de nationalité marocaine - une expulsion suspendue le 5 août par le tribunal administratif de Paris
  • Mardi, le Conseil d'Etat n'a pas suivi la décision du tribunal administratif. Cette décision est «une grande victoire pour la République», s'est réjoui M. Darmanin

PARIS : Le Conseil d'Etat a donné son feu vert mardi à l'expulsion de l'imam marocain Hassan Iquioussen dont Gérald Darmanin avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les "discours séparatistes".

Désavouant le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu en urgence le 5 août l'expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l'expulser vers le Maroc ne constituait pas "une atteinte grave et manifestement illégale à (sa) vie privée et familiale".

Hassan Iquioussen, âgé de 58 ans, est né en France et y réside régulièrement mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous Français.

Dans un tweet publié juste avant le communiqué du Conseil d'Etat, le ministre de l'Intérieur a qualifié cette décision de "grande victoire pour la République". "Il sera expulsé du territoire national", a ajouté M. Darmanin.

786 «étrangers radicalisés» expulsés depuis 5 ans

Gérald Darmanin a affirmé mardi que "depuis 2017, 786 étrangers radicalisés avaient été expulsés" du territoire national, et que "74 d'entre eux" l'ont été au cours "des derniers mois", en se félicitant de la décision du Conseil d'Etat de valider l'expulsion de l'imam Iquioussen.

Dans une déclaration depuis la cour du ministère de l'Intérieur, il a répété que cette décision du Conseil d'Etat était à ses yeux "une victoire pour la République".

Le ministre a fait valoir qu'Hassan Iquioussen "prêchait dans les endroits les plus pauvres de France et savait exactement ce qu'il faisait et contribuait au séparatisme". Le ministre a mis l'accent sur le "double discours" de l'imam installé dans le Nord, en dénonçant des propos "xénophobes, antisémites, homophobes, contraires à la dignité des femmes".

"Il sera expulsé du territoire national. Dès son interpellation, il sera placé en centre de rétention administratif", a-t-il affirmé.

M. Darmanin a expliqué avoir demandé aux préfets "de lui proposer des possibilités d'expulsion de personnes qui tiennent des discours de haine contre la République".

Il a tenu à préciser que le gouvernement ne confondait "pas les radicalisés avec l'immense majorité des musulmans de France".

L'avocate de l'imam, Me Lucie Simon, a réagi sur le même réseau social en estimant que cette décision symbolisait "un Etat de droit affaibli" et a déploré "un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire".

"Le combat judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH", a-t-elle ajouté.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait refusé de suspendre l'expulsion début août, expliquant qu'elle n'accordait des mesures provisoires de suspension "qu'à titre exceptionnel", lorsque le requérant était exposé "à un risque réel de dommages irréparables".

«Provocation à la haine»

Dans sa décision, le Conseil d’Etat estime que son "discours antisémite", "réitéré (...) après ses excuses de 2004", et son "discours systématique sur l'infériorité de la femme", dans "des vidéos toujours disponibles sur internet dont les dernières ont été réalisées en 2021", constituaient bien "des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine".

Et s'il reconnaît que ses attaches en France sont "fortes", il souligne que les enfants de l'imam "sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, qui est également de nationalité marocaine, ne se trouve pas dans l’impossibilité de se déplacer au Maroc et de l’y rejoindre le cas échéant".

Le Conseil d'Etat a également rejeté les autres arguments soulevés par la défense de l'imam, jugeant notamment qu'il n'était "pas établi" qu'un renvoi au Maroc "puisse l’exposer à un risque de traitements inhumains et dégradants".

Le ministre de l'Intérieur avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par la DGSI "depuis dix-huit mois", selon lui.

L'arrêté d'expulsion, daté du 29 juillet, lui reproche "un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République".

Depuis, M. Darmanin a pris à plusieurs reprises la parole pour justifier sa décision, accusant notamment l'imam, dans un entretien au Journal du Dimanche, de semer "un jihadisme d'atmosphère" et prônant la fermeté face à une "minorité d'emmerdeurs" parmi les étrangers vivant en France.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait considéré dimanche qu'un éventuel blocage de l'expulsion par le Conseil d'Etat constituerait "un très mauvais signal". Me Simon avait critiqué sur Twitter cette prise de parole, la considérant contraire au "principe à valeur constitutionnelle de séparation des pouvoirs".

Lors de l'audience devant le Conseil d'Etat vendredi, la représentante du ministère de l'Intérieur avait dénoncé le "double discours" d'Hassan Iquioussen, le dépeignant comme "un prédicateur charismatique qui a su acquérir une légitimité au sein d’un très large auditoire et qui, depuis des années, répand des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence".

Me Simon avait souligné que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client, dont la chaîne YouTube compte 178 000 abonnés, avaient "été tenus parfois il y a plus de vingt ans" et qu'il n'avait "jamais été ni poursuivi ni condamné pour ces propos".

Deux enquêtes ont par ailleurs été ouvertes en août par le parquet de Paris après les nombreux messages de menaces et d'injures reçus par Me Simon et par l’un des trois magistrats du tribunal administratif, signataire de l’ordonnance de suspension de l’expulsion de M. Iquioussen.


La France doit reconnaître l'Etat palestinien «avant qu'il soit trop tard»

La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira. (Photo d'archives AFP)
La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira. (Photo d'archives AFP)
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  • "J'attends de la France de reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il ne soit trop tard, pour préserver la perspective et déclencher un processus entre les Palestiniens et les Israéliens", a déclaré Mme Abou-Hassira
  • "Ce serait une dynamique qui va créer une perspective politique" pour parvenir à la solution à deux Etats, a ajouté la représentante palestinienne, jugeant que l'autre alternative était "un seul Etat d'apartheid"

PARIS: La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira a appelé Paris à "reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il soit trop tard", pour préserver la possibilité d'une solution à deux Etats, dans une interview vendredi à France 24.

"J'attends de la France de reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il ne soit trop tard, pour préserver la perspective et déclencher un processus entre les Palestiniens et les Israéliens", a déclaré Mme Abou-Hassira, en demandant à la France d'être "cohérente".

"Ce serait une dynamique qui va créer une perspective politique" pour parvenir à la solution à deux Etats, a ajouté la représentante palestinienne, jugeant que l'autre alternative était "un seul Etat d'apartheid".

"Il est de la responsabilité de l'Europe et des Etats-Unis de reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine, qui vivrait en paix et en sécurité avec l'Etat d'Israël, et qui vivrait aussi en égalité", a-t-elle martelé.

Des représentants de pays arabes et européens, dont le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, se retrouvent à Madrid vendredi pour essayer de faire avancer cette perspective. Quelques pays européens dont l'Espagne et l'Irlande, la Norvège ont reconnu l'Etat palestinien. Paris de son côté affirme ne pas y être opposé mais répète attendre le moment "favorable" pour le faire.

Au moment où la guerre à Gaza, déclenchée par le massacre du 7 octobre, va bientôt entrer dans sa deuxième année, la représentante palestinienne a réclamé un "cessez-le-feu immédiat" et "la fin de l'occupation militaire israélienne sur l'ensemble des territoires palestiniens occupés".

"Il est temps que la communauté internationale intervienne concrètement et avec force pour imposer ce cessez-le-feu", a-t-elle insisté, alors que des négociations infructueuses se déroulent depuis des mois sous l'égide des Américains, des Egyptiens et des Qataris.

"Le projet israélien est très clair (...)  C'est un projet de colonisation, d'annexion et d'expulser par la force le peuple palestinien de la Palestine occupée", a-t-elle dénoncé.

La guerre à Gaza a fait plus de 41.000 morts selon le ministère de la Santé du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le conflit a été provoqué par la sanglante attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.


Parade et concert géant: les JO de Paris s'offrent une «  after » sur les Champs-Elysées

Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant. (AFP)
Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant. (AFP)
Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant. (AFP)
Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant. (AFP)
Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant. (AFP)
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  • Les tribunes provisoires se démontent dans tout Paris, les désormais célèbres mascottes Phryges sont soldées, le metteur en scène Thomas Jolly est "en pleine descente" après avoir orchestré quatre cérémonies mais la fête olympique se prolonge
  • "Même si on est peu fatigué on est content d'y retourner", explique Thierry Reboul, directeur des cérémonies, la mine un peu chiffonnée. L'idée a plu car les 70.000 places gratuites à réserver se sont arrachées en une heure mercredi

PARIS: De la sueur, des cris, des larmes, du sport et des chansons tout un été. Mais il y en a encore ! Les Jeux de Paris remettent ça samedi et s'offrent une "after" sur les Champs-Elysées avec une parade des athlètes et un concert géant.

Les tribunes provisoires se démontent dans tout Paris, les désormais célèbres mascottes Phryges sont soldées, le metteur en scène Thomas Jolly est "en pleine descente" après avoir orchestré quatre cérémonies mais la fête olympique se prolonge.

"Même si on est peu fatigué on est content d'y retourner", explique Thierry Reboul, directeur des cérémonies, la mine un peu chiffonnée. L'idée a plu car les 70.000 places gratuites à réserver se sont arrachées en une heure mercredi.

Plus de 4.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser l'évènement, selon le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin.

Place d'abord aux athlètes qui défileront sur le haut de l'avenue des Champs-Elysées.

300 athlètes

Celui qui a fait démarrer le compteur de médailles d'or pour la France avec le rugby à VII, Antoine Dupont, sera là, aux côtés du judoka Teddy Riner ou du nageur Léon Marchand, devenu l'une des stars de ces JO. Mais aussi l'escrimeuse Manon Apithy-Brunet ou encore la triathlète Cassandre Beaugrand.

Près de 300 sportifs, sur les quelque 800 membres des délégations olympiques et paralympiques au total, sont attendus sur cette avenue mythique.

Les Champs ont souvent servi de lieu de célébration notamment pour l'équipe de France de football. Le dernier défilé en date, en 2018, avait d'ailleurs frustré des milliers de personnes lorsque les Bleus, champions du monde en Russie, avaient descendu à toute vitesse l'avenue en bus pour rejoindre l'Elysée.

Samedi, tout se tiendra en plein air -- la météo prévoit des températures très fraîches, mais le beau fixe -- y compris les remises de décorations aux médaillés, une tradition qui se déroule généralement à l'Elysée. Le président de la République Emmanuel Macron et d'autres champions déjà distingués pourront décorer leurs pairs.

« Best of des cérémonies »

Sur la place de l'Etoile sont aussi attendus des acteurs des JO, comme des agents publics, des volontaires, des membres du comité d'organisation (Cojo), entre 8.000 et 10.000 personnes au total. Les forces de sécurité intérieure, mobilisées en masse pendant tout l'été, seront là pour sécuriser cette ultime fête.

Pour le concert en soirée, une grande scène sera disposée autour de l'Arc de Triomphe pour un concert retransmis sur France Télévisions. L'identité des artistes n'a pas encore été dévoilée. Il y aura un "best of des cérémonies", a précisé Thierry Reboul, avec des images projetées sur le monument. La soirée se finira avec "DJ set" de 23h00 à minuit.

Une fois la bande son éteinte, il sera temps pour les organisateurs pendant plusieurs semaines de se pencher sur les dernières factures et les comptes. Le Cojo a d'ailleurs précisé que le coût de cette parade-concert, dont le principe avait été annoncé par le président de la République pendant les JO, serait partagé entre les différents acteurs des Jeux et les partenaires.

Fin 2023, la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, avait annoncé le principe d'une loi comprenant des mesures sur l'héritage des JO, dont une partie pouvait s'inspirer d'un rapport fait par l'ex-ministre des Sports Marie-George Buffet et Stéphane Diagana en décembre 2023.


La demande de destitution de Macron sur le bureau de l'Assemblée mardi

A ce stade, la reprise des travaux est prévue le 1er octobre, à moins qu'Emmanuel Macron ne convoque une session extraordinaire fin septembre. Hypothèse suspendue à la nomination du gouvernement de Michel Barnier, auquel la gauche a déjà promis d'opposer une motion de censure. (AFP)
A ce stade, la reprise des travaux est prévue le 1er octobre, à moins qu'Emmanuel Macron ne convoque une session extraordinaire fin septembre. Hypothèse suspendue à la nomination du gouvernement de Michel Barnier, auquel la gauche a déjà promis d'opposer une motion de censure. (AFP)
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  • Convoqué mardi à 9H30, le bureau de l'Assemblée, principale instance exécutive de la chambre, doit examiner en fin de réunion "la recevabilité de la proposition de résolution" signée par les 72 députés LFI
  • Une étape qui aura valeur de test pour le Nouveau Front populaire, en position de force depuis juillet avec 12 des 22 membres dudit bureau

PARIS: La demande de destitution d'Emmanuel Macron, déposée par les députés LFI, sera mardi matin à l'ordre du jour du bureau de l'Assemblée nationale, où la gauche est en majorité et déjà sous la pression des Insoumis.

Convoqué mardi à 9H30, le bureau de l'Assemblée, principale instance exécutive de la chambre, doit examiner en fin de réunion "la recevabilité de la proposition de résolution" signée par les 72 députés LFI, ainsi qu'une petite dizaine d'autres élus rattachés aux groupes écologiste et communiste.

Une étape qui aura valeur de test pour le Nouveau Front populaire, en position de force depuis juillet avec 12 des 22 membres dudit bureau. Assez donc pour passer ce premier cap, à condition que pas une voix ne manque.

Les Insoumis y veillent déjà, à l'image de Clémence Guetté, vice-présidente de l'Assemblée et à ce titre membre du bureau, qui s'est adressée à ses pairs sur X: "Votez la recevabilité, ne balayez pas la volonté du peuple".

"Voter contre la recevabilité, c'est s'opposer au débat", a tranché la cheffe des députés LFI Mathilde Panot sur le même réseau social, estimant que "la dignité du Parlement est en jeu".

Manière de mettre leurs alliés de gauche sous pression, après que plusieurs personnalités dont l'ex-président socialiste François Hollande et la patronne des écologistes Marine Tondelier ont exprimé publiquement leurs réticences sur cette procédure de destitution.

Le Parti socialiste a décider de ne pas s'y associer.

En cas de feu vert, le texte serait transmis à la commission des Lois. Certains de ses membres, contactés par l'AFP, s'interrogent toutefois sur la possibilité d'ajouter ce sujet à l'agenda tant que l'Assemblée ne siège pas.

A ce stade, la reprise des travaux est prévue le 1er octobre, à moins qu'Emmanuel Macron ne convoque une session extraordinaire fin septembre. Hypothèse suspendue à la nomination du gouvernement de Michel Barnier, auquel la gauche a déjà promis d'opposer une motion de censure.