Présidentielle américaine: Trump affirme qu'il va saisir la Cour Suprême, le décompte toujours en cours

Le président américain Donald Trump en conférence de presse depuis la Maison Blanche le 4 novembre (Photo, Chip SOMODEVILLA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP).
Le président américain Donald Trump en conférence de presse depuis la Maison Blanche le 4 novembre (Photo, Chip SOMODEVILLA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP).
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Publié le Mercredi 04 novembre 2020

Présidentielle américaine: Trump affirme qu'il va saisir la Cour Suprême, le décompte toujours en cours

  • Le président américain Donald Trump revendique avoir « gagné » l'élection malgré le décompte en cours. Il a ainsi annoncé son intention d'avoir recours à la Cour Suprême, après avoir accusé les démocrates de « fraude » électorale
  • Plus tôt, le président américain, Donald Trump, a accusé mercredi son rival démocrate Joe Biden d'essayer de « voler » l'élection, sans aucun élément concret à l'appui, au moment où le décompte se poursuivait dans un scrutin extrêmement serré

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump revendique avoir « gagné » l'élection malgré le décompte en cours. Il a ainsi annoncé son intention d'avoir recours à la Cour Suprême, après avoir accusé les démocrates de « fraude » électorale : « Nous allons nous rendre devant la Cour Suprême et nous allons faire en sorte que les résultats de ces élections ne soient pas faussés » affirme le président devant un parterre d'enthousiastes à la Maison-Blanche. Cette annonce intervient alors que le décompte n'est pas achevé dans nombre d'Etats-clés. 

« Honnêtement, nous avons gagné l'élection », a déclaré Trump lors d'une brève allocution depuis les salons de la Maison Blanche, évoquant une « fraude » et une « honte », et assurant qu'il entendait saisir la Cour suprême. « Nous étions prêts à célébrer quelque chose de magnifique », a-t-il encore affirmé.

Plus tôt, le président américain, Donald Trump, a accusé mercredi son rival démocrate Joe Biden d'essayer de « voler » l'élection, sans aucun élément concret à l'appui, au moment où le décompte se poursuivait dans un scrutin extrêmement serré.

« On est devant et de loin, mais ils essaient de voler l'élection. Jamais nous ne les laisserons faire », a-t-il lancé dans un tweet contre lequel Twitter a immédiatement mis en garde ses utilisateurs, estimant qu'il pouvait être « trompeur ».

Lors d'une brève déclaration depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, Joe Biden a lui estimé qu'il était « en bonne voie » pour l'emporter. « Gardez la foi, nous allons gagner ! » a lancé l'ancien vice-président de Barack Obama devant des sympathisants réunis en « drive-in ».

« Nous sommes confiants sur l'Arizona », un État clé, a ajouté Joe Biden, 77 ans, en appelant à la patience, alors que régnait une certaine confusion sur les résultats dans plusieurs États clés.

Dans des États-Unis traversés par des crises sanitaire, économique et sociale d'une ampleur historique, les Américains se préparaient à une longue nuit, voire de longues journées d'attente, à l'issue d'une campagne particulièrement agressive.

La vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore au Texas, peinait à prendre forme.

Le président républicain a conservé la Floride, déjà remportée en 2016. Il a aussi gagné l'Ohio, remporté depuis 1964 par tous les candidats qui ont aussi accédé à la présidence.

Biden mise sur le Nord

Le démocrate semblait lui bien placé pour l'emporter dans l'Arizona, ex-bastion conservateur, qui deviendrait ainsi le premier État de cette élection à changer de camp par rapport à 2016.

Le chemin de l'ancien vice-président de Barack Obama vers la Maison-Blanche, à défaut de percée dans le Sud, passe par le Nord industriel du pays. 

L'objectif affiché est de reprendre trois États arrachés sur le fil par Donald Trump en 2016 : Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie. Or dans ces États, le dépouillement pourrait se poursuivre mercredi, voire sur plusieurs jours, notamment en raison du niveau record du vote par correspondance.

« Si Trump gagne la Floride, la Caroline du Nord et l'Ohio, mais Biden l'Arizona, Biden est favori à 85% dans notre modèle. Mais il y a 6% de possibilités d'une égalité au sein du collège électoral », a tweeté le site spécialisé FiveThirtyEight.

Pour l'emporter, un candidat n'a pas besoin d'être majoritaire en voix au niveau national : il doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des États. À ce stade de la nuit, le président sortant en dispose de 175 et le démocrate 223.

Comme cela était largement anticipé, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants, selon les estimations des médias américains. 

Le sort du Sénat, aujourd'hui contrôlé par les républicains, restait en revanche indécis.

Ton mesuré de Trump

Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont rapidement engrangé l'essentiel des États qui leur étaient promis. L'Indiana, le Kentucky, l'Alabama, l'Idaho ou encore le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. La Californie, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware pour Joe Biden.

Dans un tweet envoyé en début de soirée depuis la Maison Blanche, Donald Trump a affiché sa confiance, affirmant que les choses se présentaient « très bien » pour lui à travers le pays.

Quelques heures plus tôt, lors d'une visite à un QG de campagne républicain dans la banlieue de Washington, il avait cependant évoqué, fait rarissime chez lui, une éventuelle défaite. « Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas », avait dit le milliardaire de 74 ans, la voix fatiguée par une fin de campagne qui l'a vu enchaîner les meetings à un rythme effréné. 

Joe Biden, 77 ans, a lui refusé, « par superstition », de se livrer à des pronostics, tout en se disant « confiant ».

« Virer Trump »

Après une campagne beaucoup plus discrète que celle de son adversaire, le démocrate a sillonné mardi l'État clé de Pennsylvanie, où il est né, effectuant une sorte de pèlerinage sur les lieux de son enfance.

« De cette maison à la Maison-Blanche, par la grâce de Dieu », a-t-il écrit sur les murs du domicile de Scranton où il a passé ses jeunes années.

Dans tout le pays, les démocrates qui se sont rendus aux urnes pour l'élire semblaient surtout motivés par leur rejet de l'impétueux président.

« Nous voulons un meilleur avenir pour notre pays », dit Rossana Arteaga-Lorenza, 37 ans, venue avec son fils Henry à la soirée électorale « drive-in » où devait s'exprimer Joe Biden à Wilmington.

À l'inverse, Roberto Montesinos, un Américain d'origine hondurienne de 71 ans, a fièrement voté pour Donald Trump à Miami : « La pandémie n'est pas de sa faute, celui qui dit ça est un ignorant ! » a-t-il lancé en assurant « gagner plus » aujourd'hui qu'il y a quatre ans.

Partout les électeurs se méfiaient de l'attitude du camp adverse. « Trump va faire tout ce qui est en son pouvoir pour gagner, c'est effrayant », estimait Megan Byrnes-Borderan, une New-Yorkaise démocrate de 35 ans.

Signe tangible des angoisses du pays, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, se sont barricadés en prévision de possibles violences post-électorales.

À New York, devant la célèbre Trump Tower, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. 

Mais alors que le vote s'est déroulé globalement sans encombre, la Bourse a terminé en forte hausse, manifestant une certaine confiance des marchés.

« L'Amérique d'abord »

Pendant des mois, Donald Trump a agité le spectre d'une « gauche radicale » prête à transformer la première puissance mondiale en un « Venezuela à grande échelle ».

Joe Biden, soutenu par Barack Obama, multiplie les mises en garde contre les conséquences potentiellement dévastatrices sur les institutions démocratiques d'un second mandat Trump, étrillé comme « le pire président » de l'histoire récente des États-Unis.

Ce pur représentant de l'aile modérée du parti démocrate a aussi fait de l'élection un référendum sur la gestion de la pandémie par le républicain.

Donald Trump n'a cessé d'être rattrapé par cette crise sanitaire, qu'il s'est toujours efforcé de minimiser. Jusqu'à être lui-même contaminé et hospitalisé, début octobre. 

« Je suis guéri » et « immunisé », martèle-t-il depuis en vantant sa forme éclatante et en moquant celle de son rival.

Par contraste, Joe Biden paraît en effet plus fragile. Prompt aux gaffes, cet ancien bègue a encore semblé confus mardi lors d'une prise de parole à Philadelphie, mélangeant ses petites-filles et semblant présenter aux personnes autour de lui son fils Beau, décédé en 2015.


Russie: un deuxième journaliste arrêté pour des vidéos pour l'équipe de Navalny

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi (Photo, Fournie).
Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi (Photo, Fournie).
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  • La plupart des associés de l'opposant défunt sont en exil à l'étranger, d'autres ont écopé de lourdes peines de prison
  • Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d'avoir participé à la préparation de vidéos pour la chaîne YouTube NavalnyLIVE

MOSCOU: Un journaliste russe a été placé en détention en Russie pour "extrémisme", accusé d'avoir participé à la création de vidéos pour l'équipe de l'opposant défunt Alexeï Navalny, a rapporté l'agence de presse américaine Associated Press, avec laquelle il a notamment collaboré.

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi et qui collaborait occasionnellement avec l'agence de presse canadienne Reuters.

Associated Press s'est dite dans un commentaire à l'AFP dimanche "très préoccupée par la détention du vidéo-journaliste russe Sergueï Kareline" et indique "rechercher des informations supplémentaires" sur cette affaire.

Complices

Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d'avoir participé à la préparation de vidéos pour la chaîne YouTube NavalnyLIVE de l'équipe de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison en février dans des circonstances troubles.

Son mouvement a été classé comme "extrémiste" par la justice, ce qui fait courir le risque de poursuites à ses collaborateurs et partisans.

La plupart des associés de l'opposant défunt sont en exil à l'étranger, d'autres ont écopé de lourdes peines de prison.

Les autorités russes ont renforcé ces derniers mois leur pression sur les médias indépendants et étrangers en Russie, dans un contexte de répression tous azimuts des voix dissidentes depuis le début de l'offensive en Ukraine.

Fin mars, une photojournaliste, Antonina Kravtsova, qui travaillait sous le nom d'Antonina Favorskaïa, avait été également placée en détention pour des accusations d'"extrémisme".

Elle couvrait très régulièrement les procès d'Alexeï Navalny pour SOTAvision, l'un des derniers médias documentant depuis la Russie les répressions politiques, classé "agent de l'étranger" par les autorités russes.

Un journaliste russe de l'édition russe du média Forbes, Sergueï Mingazov, a, lui, été arrêté le 26 avril, accusé d'avoir diffusé de "fausses informations" sur les exactions imputées à l'armée russe en Ukraine.

Plusieurs autres journalistes se trouvent en détention en Russie dont l'Américain Evan Gershkovich, visé par des accusation d'"espionnage" qu'il rejette tout comme son média, ses proches et les autorités américaines.

Une journaliste russo-américaine, Alsu Kurmasheva, travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), est aussi en détention depuis octobre 2023 pour ne pas s'être enregistrée en tant qu'"agent de l'étranger" comme l'exigent les autorités.


Washington annonce 6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
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  • Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie
  • Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi

WASHINGTON: Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a annoncé vendredi un nouveau volet de 6 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, au moment où Washington tente de rattraper le retard dans ses livraisons à Kiev après des mois d'impasse au Congrès.

"Il s'agit de la plus grande enveloppe d'aide militaire que nous ayons annoncée jusqu'ici", a souligné le responsable américain, lors d'une conférence de presse.

Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie.

Il permettra à Kiev de "stabiliser la ligne de front", a salué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi.

Les deux montants s'inscrivent dans le budget de 61 milliards de dollars d'assistance à Kiev voté cette semaine au Congrès et promulgué dans la foulée par Joe Biden, l'Ukraine rencontrant actuellement des difficultés dans sa guerre contre la Russie.

Si l'aide d'un milliard de dollars dévoilée mercredi proviendra des stocks de l'armée américaine, celle annoncée vendredi proviendra de contrats avec l'industrie de défense ou de partenaires. Ce qui signifie qu'elle nécessitera davantage de temps pour parvenir jusque sur le champ de bataille.

Après avoir promulgué mercredi la loi prévoyant ces 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, Joe Biden avait promis un envoi rapide et massif d'armement.

Vote au Congrès 

Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev, mais le Congrès n'avait pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d'un an et demi -- principalement en raison de querelles partisanes.

Avant cette semaine, Washington n'avait annoncé d'aide à l'Ukraine qu'à une seule occasion cette année: une aide de 300 millions de dollars en mars rendue uniquement possible en raison d'économies réalisées par le Pentagone sur d'autres achats.

L'adoption de ce plan d'aide est un soulagement pour l'armée ukrainienne, confrontée à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions, face aux pressions constantes des troupes russes à l'est. Les autorités prédisent une dégradation sur le front potentiellement dès la mi-mai.

Et si le retour de l'aide américaine va permettre à l'armée ukrainienne de reprendre l'initiative face à la Russie, la préparation d'une contre-offensive sera bien plus longue, a estimé jeudi une responsable militaire américaine.

"Les Ukrainiens ont rationné leurs munitions depuis un moment (...), donc les Russes ont, pour résumer, repris l'initiative", a déclaré à la presse cette responsable sous couvert de l'anonymat.

L'aide militaire des alliés "va permettre aux Ukrainiens de commencer à reprendre l'initiative", mais "ce ne sera pas un processus rapide", a-t-elle ajouté.

La réception et la mise en place opérationnelle des nouvelles livraisons va prendre du temps, rien que "pour défendre leurs positions", a-t-elle prévenu, disant ne s'attendre à "aucune offensive de grande ampleur dans un premier temps".


Biden se moque de Trump lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche

Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
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  • «L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans»
  • Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire»

WASHINGTON, États-Unis : Le président Joe Biden a fait preuve d'autodérision samedi tout en égratignant son concurrent à la présidentielle américaine Donald Trump, un «enfant de six ans», lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche, événement qui a suscité une manifestation contre la guerre à Gaza à ses abords.

De nombreux invités de marque, journalistes ou célébrités, sont arrivés à l'hôtel Hilton de la capitale fédérale au moment où une centaine de manifestants étaient rassemblés près de l'entrée. Certains protestataires ont alors entonné des slogans tels que «Honte à vous».

A l'intérieur du bâtiment, la guerre entre le Hamas et Israël n'a toutefois pas occupé le devant de la scène, au contraire des moqueries sur l'âge de Joe Biden ou ses chutes occasionnelles dans les escaliers de l'avion présidentiel.

La présence du dirigeant américain à ce gala annuel s'inscrit dans la longue tradition de l'événement, interrompue pendant le mandat de son prédécesseur Donald Trump, qui veut que le président écoute, avec le sourire, un humoriste l'éreinter en règle devant une assemblée en smoking et robes longues, puis prononce un discours émaillé de blagues plus ou moins réussies.

A la manœuvre cette année pour rire du président américain se trouvait le comédien Colin Jost, auteur et acteur pour l'émission phare de la télévision américaine «Saturday Night Live», diffusée sur NBC. Son épouse, l'actrice Scarlett Johansson, était également présente samedi au dîner.

«Je voudrais signaler qu'il est 22H00 passées, Joe l'endormi est toujours debout, pendant que Donald Trump a passé la semaine à s'endormir au tribunal chaque matin», a asséné l'humoriste, dans une allusion au procès à New York de l'ancien président pour une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X.

Entre autodérision et taquineries à l'encontre des médias, M. Biden, 81 ans, a pris la parole pour railler son rival républicain, 77 ans, expliquant que «l'âge est la seule chose que nous avons en commun».

Colin Jost et Joe Biden ont toutefois adopté un ton plus grave en abordant la question du climat politique aux Etats-Unis. La rhétorique de Donald Trump constitue un danger selon le président américain, en particulier après l'assaut du Capitole en 2021, et «les enjeux ne pourraient être plus élevés», d'après lui.

- Manifestation pro-palestinienne  -

«L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans».

Loin des rires de l'assistance parcourant la salle, une manifestation s'est déroulée devant l'hôtel, d'où, depuis une fenêtre du dernier étage, des protestataires ont suspendu un drapeau palestinien de plusieurs mètres de long. D'autres étaient rassemblés en contrebas, au niveau de la chaussée, tenant des pancartes ou des mégaphones.

Le dîner de gala s'est tenu alors que le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans les campus américains, avec des arrestations par centaines et le déploiement de policiers anti-émeute.

Un des groupes qui ont organisé la manifestation devant l'hôtel Hilton, Code Pink, a dit vouloir «arrêter» le dîner pour protester contre «la complicité du gouvernement Biden dans le ciblage et le meurtre de journalistes palestiniens par l'armée israélienne», précisant que cette action serait «non violente».

Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire», et pour réclamer un arrêt des hostilités à Gaza.

Plusieurs journalistes palestiniens avaient appelé dans une lettre ouverte leurs confrères américains à boycotter cet événement très couru, point d'orgue de tout un week-end de réceptions mondaines.

«Vous avez une responsabilité particulière de dire leur vérité aux puissants et de soutenir l'intégrité journalistique. Il est inacceptable de rester silencieux, par peur ou pour des raisons de carrière, lorsque des journalistes à Gaza continuent d'être détenus, torturés, et tués parce qu'ils font leur métier», ont écrit une vingtaine de journalistes palestiniens.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une association établie à New York, au moins 97 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, dont 92 Palestiniens. Au moins 16 autres ont été blessés.

Le dîner était organisé par l'association des correspondants à la Maison Blanche. Cet événement annuel donne aussi lieu à une remise de prix et à une distribution de bourses à des étudiants en journalisme.

L'an dernier, 2.600 invités avaient assisté à l'événement.