Soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe en vedette à Venise

L'actrice américaine Marilyn Monroe pose en 1959 pour les photographes à l'aéroport de La Guardia avant de s'envoler pour Chicago. (Photo AFP)
L'actrice américaine Marilyn Monroe pose en 1959 pour les photographes à l'aéroport de La Guardia avant de s'envoler pour Chicago. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

Soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe en vedette à Venise

  • Marilyn Monroe, morte à seulement 36 ans, fait l'objet d'un biopic produit par Netflix et présenté en avant-première à la Mostra de Venise
  • Produit par Netflix, le film d'Andrew Dominik, présenté en avant-première mondiale et en compétition pour le Lion d'Or, sera mis en ligne le 28 septembre, sans passer par la case des salles de cinéma

VENISE: Soixante ans après sa mort, elle n'aurait pas encore dit toute sa vérité ? Marilyn Monroe est au cœur du film le plus attendu de la Mostra de Venise, "Blonde", qui retrace la vie et la fin tragique d'une star broyée par la machine hollywoodienne.

Le film d'Andrew Dominik est présenté en avant-première mondiale et en compétition pour le Lion d'Or. Produit par Netflix, il sera mis en ligne sur la plateforme le 28 septembre, sans passer par la case des salles de cinéma.

"Blonde" promet une relecture féministe et romancée du parcours de Norma Jeane Mortenson, le vrai nom de Marilyn, morte en 1962 à l'âge de 36 ans après être devenue une icône de la culture populaire.

Son destin a déjà inspiré moult créateurs, d'Andy Warhol et ses portraits au film "My week with Marilyn" avec Michelle Williams, il y a dix ans, en passant par des écrivains comme Norman Mailer. "Blonde", lui, promet de jeter une lumière crue sur le système patriarcal d'Hollywood, sans prétendre éclaircir le mystère qui continue d'entourer son décès.

Il est fondé sur le roman-fleuve de l'Américaine Joyce Carol Oates, biographie fictive mais documentée de la star, parue en 2000. A travers la trajectoire cauchemardesque de Marilyn, abusée par les hommes et l'industrie et qui chercha toute sa vie un impossible amour, elle dresse un portrait au vitriol de l'Amérique des années 1950/60.

C'est Ana de Armas, étoile montante cubaine de 34 ans repérée notamment en James Bond girl dans "Mourir peut attendre" et en infirmière dans le film à énigmes "A couteaux tirés", qui relève le défi d'incarner la plus grande star de l'histoire du cinéma. Ce rôle, pour lequel elle a dû affronter des critiques liées à son accent espagnol, pourrait la propulser dans une nouvelle catégorie.

Marilyn Monroe en dix grandes dates

Marilyn Monroe, morte à seulement 36 ans, fait l'objet d'un biopic produit par Netflix et présenté en avant-première à la Mostra de Venise. Retour sur la vie de la star hollywoodienne en dix dates marquantes:

1926: Norma Jeane

Elle voit le jour le 1er juin 1926 à Los Angeles. Sous le nom de Norma Jeane Mortenson. Elle grandit sans père, avec une mère instable, Gladys.

Monteuse de films, celle-ci la laisse souvent dans des salles de cinéma pendant qu'elle travaille. La petite fille reste des journées à regarder des films, fascinée notamment par Jean Harlow, la première "bombe" d'Hollywood.

En proie à des crises de démence, sa mère est plusieurs fois internée. Elle se retrouve ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil et subit des traumatismes.

1942: mariée à 16 ans

Norma Jeane, qui a adopté le nom de Baker (premier mari de sa mère), épouse Jim Dougherty, un voisin. Un mariage à 16 ans pour fuir sa jeunesse malheureuse. Elle travaille alors comme ouvrière dans une usine d'armement. Un an plus tard, Dougherty s'engage dans la Navy. Le divorce est prononcé en 1946.

1946: Appelez-moi Marilyn

Repérée par des photographes, un temps mannequin et "cover girl", la jeune starlette, qui a teint ses cheveux en blond, signe un premier contrat de six mois avec la 20th Century Fox pour 75 dollars par semaine. Elle devient Marilyn Monroe, nom de jeune fille de sa mère.

1952: «Les Hommes préfèrent les blondes»

Elle tourne dans la comédie d'Howard Hawks, considérée comme l'un des plus grands films de sa carrière. Elle proteste contre la forte disparité salariale entre Jane Russell et elle.

1954: Joe DiMaggio

Deuxième union, cette fois avec la légende vivante du baseball, Joe DiMaggio. "Ma principale ambition est maintenant de me consacrer à mon mariage", dit-elle alors.

Las, le couple bat vite de l'aile et ils divorcent moins de dix mois plus tard.

1955: Strasberg et l'Actor's Studio

Soucieuse de progresser dans son jeu d'actrice, elle demande à intégrer le prestigieux Actor's Studio de Lee Strasberg, qui accepte.

"J'ai travaillé avec des centaines d'acteurs et d'actrices et il n'y en a que deux qui sont bien meilleurs que les autres. Marlon Brando et Marilyn Monroe", confiera le directeur artistique.

1956: Mme Arthur Miller

Le 29 juin, elle épouse son troisième et dernier mari, le dramaturge Arthur Miller, pour qui elle se convertit au judaïsme. Leur union, très tumultueuse, dure cinq ans.

1958: «Certains l'aiment chaud»

Elle retrouve Hollywood et le succès avec ce film de Billy Wilder, devenu culte. Mais le tournage en Californie est chaotique en raison notamment de ses retards à répétition et de sa difficulté à apprendre son texte.

Son partenaire Tony Curtis est excédé. Les scènes nécessitent jusqu'à 35 à 40 prises. Elle reçoit toutefois le Golden Globe de la meilleure actrice de comédie. Enceinte pendant le tournage, elle subit une deuxième fausse couche juste après.

1961: troubles psychiatriques

Le divorce d'avec Miller est prononcé en janvier. Pendant leur union, Marilyn, qui a entamé en 1959 une longue thérapie, a fait plusieurs tentatives de suicide.

1962: une mort mystérieuse

Elle déserte en mai le plateau de "Ca va finir par craquer" pour aller entonner son célèbre "Happy birthday, Mister President" en l'honneur de John Fitzgerald Kennedy, ce qui lui vaut d'être à nouveau congédiée par la Fox.

Trois mois plus tard, dans la nuit du 4 au 5 août, la "Mmmm Girl" est retrouvée morte dans sa nouvelle villa de Brentwood, près de Los Angeles. Elle a 36 ans.

"Suicide probable" par overdose médicamenteuse, conclut le rapport officiel d'autopsie. Depuis, les spéculations vont bon train, certains affirmant qu'il s'agit d'un assassinat politique camouflé en suicide.

«Critique des vaches sacrées»

Reconstituer, parfois à l'aide de photos d'archive, des séquences légendaires du 7e art, comme l'interprétation par Marilyn de "Diamond's are a girl best friend", le titre phare de la comédie "Les Hommes préfèrent les blondes", n'est pas le moindre des défis auquel se mesure ce biopic.

Au-delà du glamour et des paillettes, le réalisateur de "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" (2007), dont c'est le premier film de fiction depuis une décennie, promet de plonger les spectateurs dans la psyché de Marilyn, depuis son enfance cabossée.

Le film, dont l'interdiction aux moins de 17 ans aux États-Unis a été qualifiée de "connerie monumentale" par le réalisateur, explore sa tumultueuse vie sentimentale, enchaînement de déceptions pour une artiste érigée par l'industrie et la presse.

Cinq choses à savoir sur Marilyn Monroe

Soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe est la vedette de la Mostra de Venise, où est diffusé en avant-première le biopic "Blonde" produit par Netflix. Voici cinq choses à retenir sur cette icône universelle:

Une enfance chaotique

Elle grandit sans père et n'a qu'une photo de lui. Il ne voudra jamais la rencontrer. Son identité ne sera confirmée qu'en 2022, à la faveur de tests ADN.

Elevée par sa mère Gladys, une femme instable qui sera internée, Norma Jeane Mortenson (son nom de naissance) est ensuite ballottée d'orphelinat en familles d'accueil. Onze au total. Elle est violée à 8 ans par le locataire anglais de sa tutrice. Un traumatisme à l'origine de son bégaiement, contre lequel elle lutte toute sa vie, avec ce phrasé si particulier.

Pour s'échapper, elle se marie à 16 ans avec un marin qu'elle appelle... "Daddy" et dont elle divorce vite.

Dans chaque mari, elle cherchera un père. Ses deux autres unions -avec la légende du baseball Joe DiMaggio et le dramaturge Arthur Miller- se soldent aussi par des échecs. "Je suis toujours tombée amoureuse d'hommes auxquels je pouvais parler de moi et qui finissaient par me dire de la boucler".

Marilyn l'intello

"Seule !!!!! Je suis seule. Je suis toujours seule, quoi qu'il arrive". Loin de la ravissante idiote façonnée par Hollywood, c'est une jeune femme intelligente et lucide, comme en témoignent ses lettres, textes intimes et poèmes écrits depuis ses 17 ans, publiés en 2010.

Marilyn est passionnée de littérature. A 25 ans, ses étagères sont couvertes de livres de Joyce, Beckett, Proust, Flaubert; elle ne sort jamais sans un Dostoïevski et lit du Rilke sur le plateau de "Eve"."Elle lisait avec l'avidité désordonnée de ceux qui ont grandi dans des maisons sans livre", écrit Michel Schneider dans "Marilyn, dernières séances". Qui voit en elle "une intellectuelle qui se protégeait de la souffrance de penser par une voix d'enfant et une bêtise affichée".

Ambitieuse et perfectionniste à l'extrême, "elle a investi tout ce qu'elle avait et tout ce qu'elle pouvait pour s'améliorer. Par exemple, lorsqu'elle était mannequin, elle a pris des cours d'anatomie pour comprendre comment le corps bouge", écrit Sébastien Cauchon dans "Marilyn". Suivront des cours de chant, de diction, d'art dramatique... Déjà grande star, elle choisit de se perfectionner à l'Actor's Studio.

Elle rêve de rôles dramatiques mais son étiquette de blonde sexy et écervelée lui colle à la peau.

60 ans avant #MeToo, une rebelle à Hollywood

"Il y a plusieurs sortes de loups. Certains sont méchants, d'autres sont des profiteurs qui se servent sans rien donner en échange et d'autres encore en font un sport", écrit-elle en 1953 dans le magazine "Motion Picture".

L'article s'intitule "Wolves I have known" ("Ces loups que j'ai croisés"), en référence au Petit Chaperon rouge. Plus de 60 ans avant les mouvements #MeToo et "Balance ton porc", elle est l'une des premières à dénoncer les prédateurs de Hollywood. "Les éconduire est un travail à plein temps. (...) Survivre à la meute appartient à chacune".

"Le mouvement #MeToo devrait mettre Marilyn Monroe dans son panthéon. Ce qu'elle a fait l'a rendu possible", estime le psychanalyste Gérard Miller dans "Marilyn, femme d'aujourd'hui", diffusé sur la chaîne de télévision France 5.

Femme révoltée, elle livre un bras-de-fer à la Fox pour obtenir le salaire des autres actrices. Avec son complice, le photographe Milton Greene, elle va jusqu'à fonder sa propre maison de production.

En pleine chasse aux sorcières McCarthyste, elle prend aussi publiquement la défense de son mari Arthur Miller, accusé de sympathies communistes, et fait l'objet d'une surveillance du FBI.

Ella Fitzgerald et les droits civiques

Ses engagements la conduisent à être sensible aux droits civiques des Noirs américains.

Amatrice de jazz, elle fait la connaissance en 1954 d'Ella Fitzgerald. L'actrice blonde et la chanteuse noire deviennent de grandes amies.

Alors qu'Ella est refusée sur certaines scènes en raison de sa couleur de peau, Marilyn obtient qu'elle puisse chanter au Mocambo, à Los Angeles, contre la promesse d'assister au concert tous les soirs, au premier rang. Elle lance ainsi la carrière de la chanteuse, qui n'oubliera jamais sa "grande dette" à son égard.

"Marilyn était animée d'un vrai idéalisme révolutionnaire. Malgré et probablement à cause de ses difficultés", écrira Arthur Miller.

Sa mort et ses zones d'ombre

"Je n'ai jamais eu l'habitude du bonheur", confie-t-elle un mois avant sa mort.

Sa disparition brutale à 36 ans, dans la nuit du 4 au 5 août 1962, va renforcer son mythe. Et fait l'objet de spéculations depuis des décennies. S'est-elle suicidée? A-t-elle succombé à une overdose de médicaments? Ou, comme certains l'affirment, enquêtes à l'appui, est-ce un assassinat politique, en lien avec ses relations intimes avec les frères Kennedy?

"Suicide probable", conclut le rapport d'autopsie. L'actrice est retrouvée dans son lit, une main sur le téléphone, la table de chevet jonchée de médicaments. Elle n'a laissé aucun écrit.

Peu avant sa mort, elle a pourtant accepté de réépouser - ils ont évoqué la date du 8 août ! - Joe DiMaggio, le seul homme de sa vie à ne pas s'être servi d'elle. Et l'un des rares à assister aux obsèques.

"Blonde" est "une critique des vaches sacrées américaines", a promis le réalisateur, dans une interview au magazine professionnel Screen Daily. 

Bobby Cannavale et Adrien Brody interprètent respectivement deux anciens maris de Marilyn Monroe, la star du base-ball Joe DiMaggio et le dramaturge Arthur Miller. La bande originale du film est confiée aux rockeurs Warren Ellis et Nick Cave, des proches du réalisateur auxquels il a déjà consacré des documentaires.

Le film est l'un des projets les plus ambitieux en matière de cinéma de Netflix, service aux 220 millions d'abonnés dans le monde engagé avec les grands studios et les autres services de streaming dans une course pour produire de nouveaux contenus.

Venise est devenu une place de choix pour la plateforme, qui y a présenté en 2018 "Roma", d'Alfonso Cuaron, oscarisé ensuite, tout comme l'an dernier "The Power of Dog" de Jane Campion, également oscarisé.

"Blonde" n'a pas pu être présenté à Cannes, les films Netflix ne sortant pas dans les salles de cinéma françaises n'ayant pas accès à course pour la Palme d'or.


L’équipe australienne d’ABC dénonce une couverture biaisée du conflit en faveur d’Israël

Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. (AFP)
Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. (AFP)
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  • Le personnel mentionne «une dépendance excessive aux sources israéliennes et une méfiance flagrante à l’égard des sources palestiniennes»
  • Il dénonce par ailleurs un langage qui «favorise le récit israélien par rapport au journalisme objectif»

LONDRES: Le personnel d’Australian Broadcasting Corporation (ABC) se montre inquiet face à ce qu'il considère comme une couverture biaisée du conflit à Gaza en faveur d’Israël

Dans un document obtenu par Al-Jazeera grâce à une demande d’accès à l’information, le personnel mentionne «une dépendance excessive aux sources israéliennes et une méfiance flagrante à l’égard des sources palestiniennes», ainsi qu’un langage qui «favorise le récit israélien par rapport au journalisme objectif».  

Le résumé de trois pages détaille une réunion de novembre dernier durant laquelle 200 membres du personnel ont exprimé leurs inquiétudes concernant la couverture médiatique du diffuseur. 

«Nous craignons que le langage que nous utilisons dans notre couverture soit biaisé, privilégiant le récit israélien au détriment du journalisme objectif», peut-on lire sur le document. 

«C’est mis en évidence par notre réticence à utiliser des mots tels que “crimes de guerre, génocide, nettoyage ethnique, apartheid et occupation” pour décrire divers aspects des pratiques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie, même lorsque ces termes ont été utilisés par des organisations et sources respectables.» 

Même si ABC a reconnu ne pas pouvoir porter d’accusations pour génocide ou crimes de guerre, le personnel fait valoir que la chaîne «devrait être plus proactive dans sa couverture afin de remettre en contexte le conflit», insistant sur le fait que l’agression israélienne dans la région n’est pas décrite avec les «bons mots». 

En réponse à ces accusations, un porte-parole d’ABC déclare: «Tous les événements majeurs font l’objet de discussions internes approfondies. Nous écoutons et respectons les commentaires du personnel.» 

Le porte-parole s’est refusé à tout autre commentaire sur les questions internes, mais il affirme que le bureau du médiateur d’ABC a examiné la couverture du conflit à Gaza et l’a trouvée «professionnelle, de grande envergure et reflétant des événements dignes d’intérêt». 

Ces dernières nouvelles font suite à de précédentes controverses au sein d’ABC, notamment le licenciement prétendument illégal de la journaliste libano-australienne Antoinette Lattouf après qu’elle a partagé sur les réseaux sociaux un rapport de Human Rights Watch alléguant qu’Israël utilisait la famine comme arme de guerre à Gaza. 

Le personnel a menacé d’organiser une grève à moins que la direction de l’organisation ne réponde à ses préoccupations concernant une ingérence extérieure. 

Selon certaines informations, des tensions persisteraient au sein d’ABC quant au conflit à Gaza, bien des mois après la première réunion du personnel. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Abullatef Alrashoudi, le boulanger saoudien qui fait sensation à Paris

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  • Aujourd’hui âgé de 34 ans, Abullatef Alrashoudi gère son propre café dans l’un des quartiers les plus branchés de Paris
  • Abullatef Alrashoudi est déjà connu dans le quartier comme «le chef saoudien» et ses clients lui demandent toujours des nouvelles de son pays natal

LONDRES: Cinq ans après le début de sa carrière médicale, le chirurgien saoudien Abullatef Alrashoudi s’est séparé définitivement de son stéthoscope. 

Le jour de son 30e anniversaire, il reçoit une offre du Cordon Bleu, la prestigieuse école culinaire parisienne qui a formé des sommités – de la chef américaine Julia Child à Mary Berry, l’une des premières juges de «The Great British Bake Off». 

Aujourd’hui âgé de 34 ans, M. Alrashoudi, qui gère son propre café dans l’un des quartiers les plus branchés de Paris, considère ce courriel comme un tournant dans sa vie. 

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(Photo fournie) 

«C’était le plus grand des cadeaux», déclare-t-il. «La pâtisserie a toujours été mon rêve et la médecine me montrait que ce n’était pas la bonne voie.» 

Après ce changement, qui, selon lui, a énormément surpris ses collègues à l’hôpital, la carrière d’Abullatef Alrashoudi a connu un essor remarquable. Neuf mois exténuants à étudier les techniques de la pâte à pain et de la boulangerie qui lui ont permis de travailler dans les plus grands restaurants parisiens – et finalement d’ouvrir son propre café. 

LÂM – qui combine le surnom d’Abullatef Alrashoudi, «Latif», et «âme» – est ouvert depuis un peu plus de six mois, mais il accueille déjà un flux constant d’habitués. 

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(Photo fournie) 

Cet espace aéré et minéral à la façade verte se trouve en face d’une boutique de Bubble Tea et d’une galerie d’art dans un quartier «branché et en plein essor», juste à côté de la place de la République, dans la capitale française. 

Dans la vitrine, une machine italienne La Marzocco fabriquée à la main, dans le même vert vibrant que le drapeau saoudien, produit du café onctueux de la marque parisienne haut de gamme Coutume

Ces préparations aromatiques sont accompagnées de viennoiseries fines qui combinent les techniques françaises traditionnelles avec des saveurs alléchantes du Moyen-Orient: la richesse du tahini, le goût sucré des pistaches croustillantes et le parfum de la rose. 

Abullatef Alrashoudi est originaire de la province riche en dattes d’Al-Qassim, mais il a grandi dans le nord de Riyad. Il explique qu’à la place du roulé à la cannelle, sa boutique en sert une version au citron noir inspirée du dessert saoudien klēja, à base de pâte briochée moelleuse, de miel et de biscuits. 

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(Photo fournie) 

D’autres options novatrices incluent des petits pains au zaatar et à la feta, des pâtisseries mélangeant chocolat et cardamome, ainsi qu’un biscuit au tahini, pour lequel il utilise la technique française classique du beurre fondu pour ajouter «une saveur plus profonde». 

Depuis son ouverture en septembre, LÂM est rapidement devenu un lieu prisé. Alors que la plupart des clients sont «des habitants du quartier», M. Alrashoudi, qui parle couramment le français, espère que les mois à venir attireront davantage de visiteurs originaires du Golfe, en particulier à l’approche des jeux Olympiques, qui se tiendront dans la ville cet été. 

Mais avant que des millions de visiteurs du monde entier ne se rendent à Paris pour un mois d’épreuves sportives, Abullatef Alrashoudi se concentre sur le ramadan, avec des heures de jeûne dans la capitale française allant de 5 h 30 à 19 h cette année. 

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(Photo fournie) 

Pour marquer le mois sacré, il sert des dattes saoudiennes avec chaque café et il prévoit de perpétuer cette habitude après la fin du ramadan parce que les clients «apprécient vraiment cela». 

Impossible d’ôter à un Saoudien sa générosité. Conformément aux principes de la hafawa («hospitalité»), M. Alrashoudi réserve chaque soir une tasse de café à son voisin tunisien, un restaurateur qui fait le ramadan. 

Abullatef Alrashoudi est déjà connu dans le quartier comme «le chef saoudien» et ses clients lui demandent toujours des nouvelles de son pays natal – en particulier sur la transformation culturelle que connaît le Royaume ces dernières années dans le cadre de l’initiative Vision 2030 du prince héritier, Mohammed ben Salmane. 

Le jeune boulanger attribue une grande partie de son succès à ces changements. C’est la fondation Misk du prince héritier qui lui a accordé une bourse pour étudier au Cordon Bleu avec un groupe d’autres jeunes Saoudiens, qui depuis dirigent des restaurants dans le Royaume et au-delà. 

«Quand j'étais jeune, nombre de gens ne connaissaient pas l’Arabie saoudite, mais ces dernières années, cela a changé», explique M. Alrashoudi, qui reconnaît que LÂM est l’un des rares lieux culinaires du Golfe à travers le monde à avoir une incidence positive sur la perception que les gens ont de la région. 

Mais malgré la représentation croissante de la culture du Golfe sur la scène mondiale, pour la plupart des gens, la cuisine arabe évoque encore principalement des images de plats levantins comme le chawarma, le houmous et le falafel. 

Cela se reflète dans le paysage culinaire des grandes villes. Les statistiques de TripAdvisor révèlent que Londres et New York ne comptent, à elles deux, qu’un seul restaurant saoudien, bien qu’elles abritent des centaines de restaurants libanais et égyptiens. 

Abullatef Alrashoudi estime qu’il est temps de changer la donne, en particulier à une époque où les convives souhaitent de plus en plus élargir leurs horizons. 

«Le gouvernement déploie des efforts considérables pour inciter les gens à visiter l’Arabie saoudite et pour exporter notre culture», souligne-t-il. «C’est mon pays natal et je l’adore. Il est nécessaire que le reste du monde se familiarise avec notre culture.» 

 

Muffins à l’orange et au safran d’Abullatef Alrashoudi 

Ingrédients: 

200 g de sucre; zeste de 2 oranges; 2 œufs moyens; 105 ml d’huile d’olive; 2 cuillères à café d’essence de vanille; 300 g de farine tout usage; 1/2 cuillère à café de bicarbonate de soude; une généreuse pincée de sel; 60 g de farine d’amande; 120 g de babeurre; 120 ml de jus d’orange; 20 g de sucre; une pincée de safran 

Instructions: 

1. Mélangez 200 g de sucre avec le zeste d’orange jusqu'à ce que le mélange soit parfumé et que le sucre soit légèrement humide – cela aide à libérer les huiles du zeste, apportant une touche de saveur d’orange. 

2. Cassez les œufs dans le mélange sucre-zeste. Fouettez énergiquement jusqu’à ce que le tout soit bien mélangé. Ajoutez ensuite l’huile d’olive en fouettant. Il faut que le tout soit émulsifié, donnant à vos muffins une belle texture légère. Ajoutez ensuite l’essence de vanille. 

3. Dans un autre bol, fouettez ensemble la farine tout usage, le bicarbonate de soude, le sel et la farine d’amande. 

4. Creusez un puits au centre de vos ingrédients secs. Versez le mélange d’œufs, d’huile et de zeste. Mélangez le tout. 

5. Ajoutez le jus d’orange et le babeurre. Le mélange devrait maintenant être doré. Dans un autre bol, mélangez 20 g de sucre avec le safran pour saupoudrer les muffins. 

6. Versez la pâte dans des moules à muffins. Saupoudrez avec le mélange safran-sucre. Cuire au four préchauffé à 200°C pendant dix à quinze minutes, ou jusqu’à ce que les muffins soient dorés et qu’un cure-dents en ressorte propre. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Versace et Carolina Herrera collaborent avec Jessica Kahawaty pour les campagnes du ramadan

Jessica Kahawaty pose dans une robe longue à manches évasées signée Versace. (Instagram)
Jessica Kahawaty pose dans une robe longue à manches évasées signée Versace. (Instagram)
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  • Jessica Kahawaty a travaillé avec des marques de luxe comme Tod’s, Prada, Boucheron, Chloé, Gucci et bien d’autres
  • Elle a également été sollicitée par Boss pour une nouvelle campagne ce mois-ci

DUBAÏ: Le mannequin australo-libanais Jessica Kahawaty a diffusé, sur les réseaux sociaux, des images de sa collaboration avec la marque de luxe italienne Versace pour le mois du ramadan, quelques jours après que l’influenceuse a participé à une campagne pour le ramadan avec la marque new-yorkaise Carolina Herrera. 

Mannequin et restauratrice – elle a fondé le restaurant Mama Rita à Dubaï aux côtés de sa mère – Jessica Kahawaty a diffusé une série d’images faisant la promotion de l’édition du ramadan de Versace auprès de ses 1,5 million d’abonnés sur Instagram. Elle apparaît dans une robe longue de couleur rose. Elle se distingue par des manches évasées et un décolleté orné de perles et de cristaux roses, blancs et argentés très élaborés. Pour compléter le look, Jessica Kahawaty porte un minisac à main orné de rose assorti, tandis que sa coiffure rappelle le style des années 1990. 

 

«Ramadan avec Versace», a-t-elle écrit, en publiant des images de son look en plan rapproché. 

Ce n’est pas la première fois que le mannequin travaille avec Versace. L’année dernière, elle s’est associée à la marque à l’occasion d’une campagne pour l’Aïd al-Fitr. 

«Je suis enfin une “Versace girl”», écrivait-elle à l’époque. «Cela fait des années que j’ai envie de travailler avec Versace.» 

«C’est une marque qui me rappelle l’enfant que j’étais dans les années 1990. C’est une marque qui n’a jamais cédé aux modes ou aux tendances, une marque qui est restée fidèle à sa philosophie italienne de famille, de convivialité, d’héritage et d’authenticité», avait-elle ajouté. 

Inaugurée au début du ramadan, la campagne de Carolina Herrera met en vedette Jessica Kahawaty. Elle y présente une sélection de vêtements sobres de la marque, combinant motifs caractéristiques et couleurs vives. Sur les photographies, elle porte plusieurs tenues, notamment des combinaisons et des robes longues. 

Jessica Kahawaty a travaillé avec des marques de luxe comme Tod’s, Prada, Boucheron, Chloé, Gucci et bien d’autres. 

Elle a également été sollicitée par Boss pour une nouvelle campagne ce mois-ci. Dans les images de type Polaroid qu’elle a publiées sur Instagram, Jessica Kahawaty porte un blouson aviateur marron associé à une chemise blanche. Ce look est complété par un sac noir orné d’une grosse boucle et d’une chaîne en or. 

Boss a publié des images similaires avec d’autres vedettes, notamment la superstar américaine Demi Lovato, le mannequin britannique Jourdan Dunn, la star de Bollywood Sonam Kapoor, le chanteur et compositeur colombien Maluma, l’acteur sud-coréen Jeon Changha et le pilote automobile belgo-canadien Lance Stroll. 

La campagne numérique, qui a commencé en janvier 2023, mettait initialement en vedette le producteur palestino-américain DJ Khaled; le mannequin américain d’origine néerlando-palestinienne, Gigi Hadid; la nageuse olympique syrienne, Yusra Mardini; l’influenceuse et entrepreneuse libanaise, Karen Wazen; l’animateur émirati, Anas Bukhash, et la para-athlète irakienne, Zainab al-Eqabi. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com