Paris, nouvelle place forte de l'art contemporain africain

Un couple regarde les œuvres du peintre ivoirien Armand Boua exposées à la galerie Cecile Fakhoury à Abidjan le 23 août 2019. (AFP)
Un couple regarde les œuvres du peintre ivoirien Armand Boua exposées à la galerie Cecile Fakhoury à Abidjan le 23 août 2019. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

Paris, nouvelle place forte de l'art contemporain africain

  • La capitale française, longtemps à la traîne derrière Londres et New York, devient une place forte de l'art d'Afrique
  • Lorsque le Royaume-Uni a choisi de sortir de l'Union européenne, «il y a eu un rapatriement des activités à Paris», souligne la galeriste Carole Onambélé Kvasnevski

PARIS: Dans l'un des quartiers les plus chics de Paris, les conversations feutrées s'arrosent au champagne pour les invités d'un vernissage estival. En arrière-plan, des oeuvres contemporaines africaines. La capitale française, longtemps à la traîne derrière Londres et New York, devient une place forte de l'art d'Afrique.

Le Béninois Dimitri Fagbohoun, élevé au Cameroun mais depuis des années dans l'Hexagone, est l'un des six artistes exposés. L'une de ses installations, neuf masques noirs entourant un coeur rouge hérissé de pics, domine l'assistance.

Il est "indéniable" que "de plus en plus d'artistes africains" sont présents "en France et dans les galeries parisiennes", affirme-t-il quelques semaines plus tard, interrogé par l'AFP dans son atelier situé près de Paris.

"Il faudrait être aveugle pour ne pas le constater", poursuit l'artiste, tout en retravaillant des agrandissements de photos prises durant la présence coloniale française. Derrière lui, des statues africaines traditionnelles qu'il a fortement relookées semblent le contempler.

"Il y a un boom de la scène africaine à Paris", opine Marc-Antoine Fortuné, ex-footballeur français devenu collectionneur d'art, rencontré au vernissage.

La Galerie Cécile Fakhoury, où se tenait l'évènement, est située à quelques minutes à peine des Champs-Elysées et du "triangle d'or", où le luxe se vend et s'exhibe dans la capitale, pointe-t-il. Une autre structure consacrée à l'art noir et africain s'est récemment installée à proximité.

"Ce quartier devient un quartier important pour l’art contemporain africain", affirme l'ancien sportif.

«Pas de géant»

Paris revient de loin par rapport à New York ou Londres, où les diasporas africaines ont misé beaucoup plus tôt sur les artistes de leurs pays d'origine, expliquent des experts à l'AFP.

Si la capitale française a accueilli plusieurs expositions majeures d'art contemporain africain depuis 2000, leur programmation trop irrégulière, liée à une certaine frilosité hexagonale, ont nui à l'enracinement de la discipline, poursuivent-ils.

"Ça a été un combat de survivre jusqu'à ce que la mayonnaise prenne", se souvient la Française d'origine camerounaise Carole Onambélé Kvasnevski, qui a ouvert sa galerie à Paris en 2010. A ce moment là, "on me disait : +Il n'y a pas de marché pour ça, pas de clients, pas de collectionneurs+."

Cécile Fakhoury, une Française ayant créé une importante structure il y a dix ans en Côte d'Ivoire, puis une seconde il y a quatre ans au Sénégal, avant de s'établir l'an passé à Paris, raconte les "pas de géant" d'un secteur qui "partait de pas grand chose".

L'art africain est "bouillonnant, passionnant, les choses s'organisent petit à petit. La prise de conscience se fait", s'enthousiasme-t-elle.

"Le regard a été transformé" sur les artistes africains, autrefois victimes de "condescendance" et de "clichés", leur art n'étant souvent perçu que comme "traditionnel", opine son directeur parisien, Francis Cordaboeuf.

Désormais ils parlent "d'égal à égal avec des créateurs américains, européens, asiatiques", se réjouit-il.

D'autant que l'art se structure et prend de l'ampleur sur le continent africain. Lagos, Kinshasa ou Dakar ont leur Biennale, Le Cap ou Marrakech leur foire. Les galeries bourgeonnent partout. Grâce à internet, de nombreux artistes ont fait leur réputation en ligne.

Dès que l'un d'entre eux "bat des records aux enchères ou est présenté dans un grand musée, on détruit un peu plus ce plafond de verre", se réjouit M. Cordaboeuf.

Rapatriement post-Brexit 

A Paris, les choses se sont aussi accélérées grâce au Brexit.

Lorsque le Royaume-Uni a choisi de sortir de l'Union européenne, "il y a eu un rapatriement des activités à Paris", souligne la galeriste Carole Onambélé Kvasnevski, la France étant restée dans le marché commun, alors que faire des affaires depuis Londres requiert désormais de pesantes démarches, dit-elle.

"Toutes les plus grandes galeries ont ouvert des branches à Paris si elles n'en avaient pas déjà. C'est Paris qui brille !", affirme Victoria Mann, la fondatrice d'AKAA ("Also known as Africa" - Egalement connu comme l'Afrique, NDLR), une foire dédiée à l'art contemporain africain qu'elle organise depuis 2016.

Dans ce nouvel environnement, "le marché de l'art consacré aux scènes d'Afrique s'est engouffré dans la brèche", poursuit-elle.

Plusieurs structures dédiées ont ouvert. De nombreuses autres, plus généralistes, représentent désormais des artistes africains.

"Paris, c'est une très belle ville, c'est une ville qui sait accueillir" ... les acheteurs, observe le sculpteur Dimitri Fagbohoun. Mais pour les artistes, les ateliers se font rares et les refus de visas par les autorités françaises touchent même des créateurs reconnus, grince-t-il.

Entre des Africains qui monnayent mieux leurs créations et une France devenue plus compétitive à la faveur du Brexit, l'avènement de l'art africain dans la capitale française répond donc, selon lui, à des contingences "qui dépassent l’art". "Tout simplement" mercantiles : "L'argent se déplace et on suit l'argent".


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.


L'Américain Paul Auster, auteur de la «Trilogie new-yorkaise», disparaît à l'âge de 77 ans

L'écrivain américain Paul Auster regarde à Lyon le 16 janvier 2018. Paul Auster, l'auteur américain prolifique dont les œuvres incluent « La trilogie new-yorkaise », est décédé des suites d'un cancer du poumon, a rapporté le New York Times le 30 avril 2024. (AFP)
L'écrivain américain Paul Auster regarde à Lyon le 16 janvier 2018. Paul Auster, l'auteur américain prolifique dont les œuvres incluent « La trilogie new-yorkaise », est décédé des suites d'un cancer du poumon, a rapporté le New York Times le 30 avril 2024. (AFP)
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  • Né en 1947 dans l'Etat du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur d'une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues
  • Ecrivain vénéré en France qu'il considère comme son "deuxième pays", il reçoit le Prix Médicis étranger pour le "Léviathan" en 1993

NEW YORK: Paul Auster, auteur américain prolifique de romans, poèmes et films propulsé sur la scène littéraire internationale par sa "Trilogie new-yorkaise", est mort de complications d'un cancer du poumon à l'âge de 77 ans, a annoncé une amie de la famille.

L'écrivain est décédé à son domicile de Brooklyn, à New York (Etats-Unis), a indiqué Jacki Lyden dans un email à l'AFP, après avoir informé le New York Times.

"Paul s'est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches", a écrit mardi Mme Lyden.

Son épouse, l'écrivaine Siri Hustvedt, avait annoncé l'an dernier qu'il souffrait d'un cancer. Fin août, dans un long post poignant sur Instagram, accompagné de photos du couple jeune, elle indiquait que Paul Auster n'était pas sorti d'affaire, après avoir annoncé six mois auparavant, sur le même réseau social, le cancer de son époux soigné à New York.

"Nous n'avons pas encore passé le panneau +Vous quittez le Cancerland+ qui marque la frontière du pays", avait-elle dit.

Comparant le sort de son mari à celui "d'enfants malades", elle avait estimé que "Paul (avait) de nombreuses années derrière lui, son enfance, sa jeunesse, l'âge adulte" et qu'"il (était) aujourd'hui âgé."