La reine Elizabeth II est décédée à l'âge de 96 ans

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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

La reine Elizabeth II est décédée à l'âge de 96 ans

  • La reine Elizabeth II, monarque la plus célèbre de la planète, est décédée jeudi à 96 ans dans son château écossais de Balmoral
  • «La reine est morte paisiblement à Balmoral cet après-midi. Le Roi et la Reine consort resteront à Balmoral ce soir et retourneront à Londres demain», a indiqué le palais de Buckingham dans un communiqué

LONDRES: Monarque la plus célèbre de la planète, la reine Elizabeth II est morte jeudi à 96 ans dans sa résidence écossaise de Balmoral, ouvrant une nouvelle ère pour la couronne britannique à laquelle elle avait dédié sa vie.

La disparition de la souveraine, dont l'état de santé s'était dégradé depuis un an, a suscité une immense émotion au Royaume-Uni et dans le monde. Son fils et héritier accède au trône à 73 ans avec le nom de Charles III.

"La reine est morte paisiblement à Balmoral cet après-midi. Le Roi et la Reine consort resteront à Balmoral ce soir et retourneront à Londres demain", a indiqué le palais de Buckingham dans un bref communiqué.

Symbole de stabilité ayant traversé imperturbable les époques et les crises, elle avait côtoyé, depuis la mort de son père George VI en 1952 alors qu'elle n'avait que 25 ans, Nehru, Charles de Gaulle ou Mandela qui l'appelait "mon amie".

Sur le trône, elle a assisté à la construction puis la chute du mur de Berlin, et a rencontré 12 présidents américains.

Elle venait de nommer mardi son 15e Premier ministre, Liz Truss, occasion d'une dernière photo, frêle et souriante, appuyée sur une canne.

Tout au long de son règne de 70 années, le plus long de l'histoire britannique, elle a rempli son rôle avec un sens du devoir inébranlable.

Elle avait su garder au fil des crises traversées par son royaume et la royauté, un soutien massif des Britanniques, venus par dizaines de milliers pour l'apercevoir quelques minutes sur le balcon du palais de Buckingham en juin dernier pour son jubilé de platine, célébrations de ses 70 ans de règne aux allures d'adieu.

«Aimée dans le monde entier»

"Je me sens très triste, j'ai l'impression que ma grand-mère est morte", réagit Tonnie Cunningham, 35 ans, interrogée par l'AFP dans les rues de Londres.

"C'est la seule monarque que j'aie jamais connue", observe Margaret Caselton, 75 ans, "extrêmement triste".

Les télévisions et radios ont interrompu leurs programmes pour annoncer le décès de la souveraine, veuve depuis le décès en avril 2021 de son époux Philip.

Des portraits d'Elizabeth II au sourire bienveillant s'affichent en Une des sites des médias britanniques. "Goodnight Ma'am", titre The Sun. "La reine meurt paisiblement à l'âge de 96 ans, après 70 ans de service remarquable laissant La Grande-Bretagne et le monde en deuil", écrit le tabloïd.

The Times rend hommage à la monarque dont "le règne a été marqué par un engagement inébranlable envers son peuple et son pays". "Thank you Ma'am… for everything", écrit le Daily Mirror alors que le Telegraph titre simplement: "La famille royale et la nation en deuil".

"Le décès de ma mère bien-aimée, Sa Majesté la Reine, est un moment de très grande tristesse pour moi et tous les membres de ma famille", a déclaré le nouveau roi Charles III dans son premier communiqué comme souverain. "Nous pleurons profondément la disparition d'une souveraine chérie et d'une mère bien aimée. Je sais que sa perte sera profondément ressentie dans tout le pays, les royaumes et le Commonwealth, ainsi que par d'innombrables personnes dans le monde entier".

Charles s'était rendu dans la matinée à Balmoral dès que le palais avait fait état d'une dégradation de l'état de santé de la monarque, rejoint dans la journée par sa soeur Anne puis en fin d'après-midi ses frères Andrew et Edward, accompagnés du nouvel héritier du trône William. L'épouse de ce dernier, Kate, était restée à Windsor avec leurs trois enfants qui commençaient l'école.

Le prince Harry, fils cadet de Charles, est arrivé dans la soirée, sans son épouse Meghan. Le couple qui vit en Californie devait participer jeudi soir à une cérémonie à Londres.

Sur le perron du 10, Downing Street, la Première ministre a rendu hommage à une souveraine "aimée et admirée dans le monde entier". "La mort de Sa Majesté constitue un choc énorme pour la nation et le monde", a-t-elle souligné, appelant les Britanniques à "s'unir" derrière le nouveau roi, avec lequel elle s'est entretenue une première fois.

À l'étranger, les hommages ont afflué, des dirigeants politiques et des têtes couronnées. Emmanuel Macron a salué "une amie de la France, une reine de cœur" ayant "marqué à jamais son pays et son siècle". Joe Biden, reçu par Elizabeth II l'an dernier, a rendu hommage à "une femme d'Etat d'une dignité et d'une constance incomparables", tandis que Vladimir Poutine a souligné son "autorité sur la scène mondiale".

Une minute de silence a été observée au Conseil de Sécurité de l'ONU. La tour Eiffel n'a pas scintillé à chaque heure dans la soirée. Les drapeaux de la Maison Blanche, des bâtiments publics aux Etats-Unis, des ambassades, des bases militaires et des navires de guerre seront mis en berne jusqu'au jour des funérailles d'Elizabeth II, au coucher du soleil.

L'ordre de succession au trône britannique

Voici l'ordre de succession au trône britannique après la mort d'Elizabeth II:

 

1. Le prince William, duc de Cambridge. Né le 21 juin 1982, fils aîné de Charles.

2. Le prince George de Cambridge. Né le 22 juillet 2013, fils aîné du prince William.

3. La princesse Charlotte de Cambridge. Née le 2 mai 2015, fille du prince William.

4. Le prince Louis de Cambridge. Né le 23 avril 2018, deuxième fils du prince William.

5. Le prince Harry, duc de Sussex. Né le 15 septembre 1984, deuxième fils du prince Charles.

6. Archie Mountbatten-Windsor. Né le 6 mai 2019, fils aîné du prince Harry.

7. Lilibet Mountbatten-Windsor. Née le 4 juin 2021, fille du prince Harry.

8. Le prince Andrew, duc d'York. Né le 19 février 1960, deuxième fils de la reine Elizabeth.

9. La princesse Beatrice d'York. Née le 8 août 1988, fille aînée du prince Andrew.

10. Sienna Elizabeth Mapelli Mozzi. Né le 18 septembre 2021, fille de la princesse Beatrice.

11. Le princesse Eugenie d'York. Née le 23 mars 1990, deuxième fille du prince Andrew.

12. August Brooksbank. Né le 9 février 2021, fils d'Eugenie.

13. Le prince Edward, comte d'Essex. Né le 10 mars 1964, troisième fils de la reine Elizabeth.

14. James Mountbatten-Windsor, vicomte Severn. Né le 17 décembre 2007, fils du prince Edward.

15. Lady Louise Mountbatten-Windsor. Née le 8 novembre 2003, fille du prince Edward.

16. La princesse Anne, princesse royale. Née le 15 août 1950, fille de la reine Elizabeth.

17. Peter Phillips. Né le 15 novembre 1977, fils de la princesse Anne.

18. Savannah Phillips. Née le 29 décembre 2010, fille aînée de Peter Phillips

19. Isla Phillips. Né le 29 mars 2012, deuxième fille de Peter Phillips

20. Zara Tindall. Née le 15 mai 1981, fille de la princesse Anne.

21. Mia Tindall. Née le 17 janvier 2014, fille aînée de Zara Tindall

22. Lena Tindall, née le 18 juin 2018, deuxième fille de Zara Tindall.

23. Lucas Tindall. Né le 21 mars 2021, fils de Zara Tindall.

Billets et timbres

La mort de la souveraine, qui avait limité les apparitions depuis une nuit à l'hôpital en octobre 2021 et avait reconnu des difficultés à se déplacer, ouvre une période de deuil national, jusqu'à ses funérailles dans une dizaine de jours.

Elizabeth Alexandra Mary Windsor n'était pas destinée à devenir reine à sa naissance, le 21 avril 1926. Mais fin 1936, son oncle Edouard VIII abdique, préférant épouser Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée.

Le père d'Elizabeth devient alors le roi George VI et elle devient héritière de la Couronne. Le 6 février 1952, alors qu'elle effectue un voyage au Kenya, elle apprend la mort de son père, d'un cancer, à 56 ans. Elle retourne immédiatement au Royaume-Uni, puis est couronnée le 2 juin 1953.

Elizabeth II était à sa mort cheffe d'État de 15 royaumes, de la Nouvelle-Zélande aux Bahamas, qu'elle a parcourus au fil de son règne, toujours vêtue de tenues assorties, souvent de couleurs vives.

Elle est surtout pour l'immense majorité de ses sujets la seule souveraine qu'ils aient jamais connue, présente sur les billets de banque, les timbres (qui vont devoir changer de visage) et soumise à l'attention permanente des tabloïds.

Unité du royaume

Elle a préservé l'institution malgré plusieurs crises, parmi lesquelles la mort en 1997 à Paris de l'ex-femme de Charles, Diana, pourchassée par des paparazzis. Elizabeth II avait été accusée de manquer de compassion face à l'immense émotion suscitée par la disparition de "la princesse du peuple".

Elle a aussi gardé le silence face aux accusations d'agressions sexuelles visant son fils Andrew, qui y a mis fin en mars dernier en déboursant des millions de dollars, et est restée stoïque face aux allégations de racisme visant la famille royale, de la part de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan Markle.

L'avenir de la monarchie s'annonce plus compliqué avec Charles, à la popularité bien plus faible. Les Britanniques lui préfèrent le prince William, désormais héritier de la couronne, et son épouse Kate.

Il accède au trône à un moment où l'unité du Royaume-Uni se fissure, sous l'effet du Brexit, qui a réveillé les velléités d'indépendance de l'Écosse et les tensions communautaires en Irlande du Nord. Dans les ex-colonies britanniques restées des royaumes, les critiques se font aussi vives sur le passé colonialiste et les velléités républicaines se renforcent.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.