Le Commonwealth, en deuil, rend hommage à la reine Elizabeth II

Phil Thurston, directeur du Rand Club, rend hommage à la reine Élisabeth II en accrochant un voile sur un portrait d'elle au Rand Club de Johannesburg, le 9 septembre 2022. (Photo de Wikus De Wet / AFP)
Phil Thurston, directeur du Rand Club, rend hommage à la reine Élisabeth II en accrochant un voile sur un portrait d'elle au Rand Club de Johannesburg, le 9 septembre 2022. (Photo de Wikus De Wet / AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Le Commonwealth, en deuil, rend hommage à la reine Elizabeth II

  • Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit «peiné par la disparition» de celle qui en accédant au trône en 1952, devenait le premier souverain britannique à ne pas avoir régné sur l'Empire des Indes
  • Elizabeth II avait visité le Pakistan deux fois, en 1961 et 1997, lorsque le pays fêtait les 50 ans de son indépendance de l'empire britannique des Indes

NEW DELHI : Les dirigeants des nations du Commonwealth du monde entier ont salué la dignité de la reine Elizabeth II, «qui restera dans les annales de l'histoire mondiale» et «laissera un grand vide», après son décès jeudi à l'âge de 96 ans.

Après son accession au trône en 1952, la reine a pris la tête du Commonwealth, un groupe d'anciens territoires de l'Empire britannique qui s'étend sur six continents. Bon nombre des 56 pays membres du bloc ont obtenu leur indépendance sous son règne, alors que les mouvements de décolonisation gagnaient du terrain en Afrique et en Asie, y compris dans certaines nations ayant gardé un souvenir douloureux de la domination coloniale.

Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit «peiné par la disparition» de celle qui en accédant au trône en 1952, devenait le premier souverain britannique à ne pas avoir régné sur l'Empire des Indes, disparu en 1947 avec la Partition et les indépendances de l'Inde et du Pakistan.

La souveraine britannique a été «un guide inspirant pour sa nation et son peuple», a déclaré M. Modi en offrant ses condoléances à la famille royale et aux Britanniques.

Il a rappelé que lors d'une rencontre entre les deux dirigeants en Grande-Bretagne, la Reine lui avait montré un mouchoir que lui avait donné à son mariage le héros de l'indépendance indienne, le Mahatma Gandhi.

- «La dignité et la pudeur» -

«Je chérirai toujours ce geste», a écrit M. Modi sur Twitter, ajoutant qu'Elizabeth II «symbolisait la dignité et la pudeur dans la vie publique». La Reine s'était rendu trois fois en Inde sous son règne.

Arif Alvi, président du Pakistan, le deuxième pays le plus peuplé du Commonwealth après l'Inde, a salué la mémoire d'«une grande et bienfaisante dirigeante».

Sa mort laisse un immense vide dont le souvenir «restera gravé en lettres d'or dans les annales de l'histoire mondiale», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a lui aussi offert ses «sincères condoléances».

- «Présence constante» -

Elizabeth II avait visité le Pakistan deux fois, en 1961 et 1997, lorsque le pays fêtait les 50 ans de son indépendance de l'empire britannique des Indes. La Grande-Bretagne est le premier partenaire économique du Pakistan, et abrite l'une de ses plus grandes diasporas.

Elle «restera dans les annales de l'histoire mondiale avec des mots d'or», a-t-il ajouté.

La souveraine britannique était une «présence constante» dans la vie des Canadiens et «restera à jamais une partie importante de l'histoire de notre pays», a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

«Les Canadiens se souviendront et chériront toujours la sagesse, la compassion et la chaleur de Sa Majesté», a-t-il ajouté sur Twitter.

Le président des Maldives, Mohamed Ibrahim Solih, a déclaré que la reine était un «exemple brillant de service public, de résilience et de dévouement à son pays».

- «Décence intemporelle» -

Le Premier ministre australien Anthony Albanese - un républicain déclaré - a rendu hommage à la «décence intemporelle» d'Elizabeth II, soulignant que son décès marquait la «fin d'une époque».

«Un règne historique et une longue vie consacrée au devoir, à la famille, à la foi et au service ont pris fin», a-t-il déclaré.

La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a déclaré avoir appris le décès de la reine quand un «officier de police a braqué une torche dans ma chambre vers cinq heures moins dix ce matin». Elle avait lu l'annonce de la mauvaise santé de la reine avant d'aller se coucher, a-t-elle raconté. «Quand la torche est entrée dans ma chambre, j'ai immédiatement su ce que cela signifiait», a-t-elle poursuivi. «Je suis profondément triste».

Le président malawite Lazarus Chakwera a écrit sur Facebook: «Nous pleurons le décès d'un grand monarque», exprimant ses «plus profondes condoléances», notant que la reine Elizabeth a également été reine du Malawi entre 1964 et 1966.

«Pour nous, en tant que nation, son héritage inimitable en tant qu'amie du Malawi sera à jamais gravé dans nos cœurs et marqué de manière indélébile dans les pages de notre histoire».

- «Un pilier de force» -

La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, sur Twitter, s'est dite «profondément attristée» du décès de la reine Elizabeth II, ajoutant que «le monde entier se souviendra de la Reine comme d'un pilier de force, de paix, d'unité et de stabilité».

Le président gabonais Ali Bongo, dont le pays a rejoint le Commonwealth le 25 juin 2022, a adressé dans un tweet ses «sincères condoléances au peuple britannique, à (son)ami Sa Majesté le Roi Charles III et à toute sa famille «.

Il a loué «une grande amie de l'Afrique qui l'aimait en retour», ajoutant «ce soir, la famille du Commonwealth porte le deuil de la Reine Elizabeth II».

Le président du Zimbabwe qui s'est retiré du Commonwealth en 2003 après sa suspension en raison de problèmes liés aux droits de l'homme, et des décennies de relations glaciales avec l'ancienne colonie, a présenté ses condoléances aux Britanniques. «Qu'elle repose en paix», a écrit Emmerson Mnangagwa.

La monarque avait été une «force motrice» au sein du Commonwealth, a estimé Harsh V. Pant, professeur de relations internationales au King's India Institute de Londres. Sa mort pourrait soulever des questions sur l'avenir du groupe, a-t-il déclaré à l'AFP. «Que va-t-il advenir de ce Commonwealth maintenant : survivra-t-il à l'avenir ?»

Edimbourg pleure la reine et s'attelle aux préparatifs

Tristesse, bruine, mais aussi une forme étrange d'effervescence. Edimbourg pleure la reine Elizabeth II et se prépare à accueillir le cercueil de la monarque qui s'est éteinte jeudi dans son château écossais de Balmoral.

Contre un mur humide qui ceint Holyroodhouse, palais officiel de la monarchie dans la capitale écossaise, les fleurs se font de plus en plus nombreuses.

Gary Millar, technicien de 45 ans, dépose un bouquet et se recueille en silence. Dès le petit matin, il est venu pour témoigner son «respect» envers la reine.

«Elle nous a honorés pendant tout son règne en accomplissant son devoir», souligne-t-il la voix serrée. C'est le moment pour le public de «lui rendre un peu de ce qu'elle a offert au pays pour marquer son respect».

En Ecosse, dirigée par un gouvernement indépendantiste, la reine est bien plus populaire que la monarchie elle-même. Mais pour Gary Millar, la souveraine a «maintenu le pays ensemble». «Elle a été là toute ma vie».

La foule se fait de plus en plus nombreuse, va et vient, fait la queue pour voir et prendre en photo l'annonce officielle de la mort de la reine placardée sur les grilles.

La lire «rend peut-être les choses plus réelles», explique Emma Bennett, médecin de 47 ans qui vit non loin d'Edimbourg.

L'un de ses premiers souvenirs est d'être allée voir passer le navire de la reine en Irlande du Nord, dont elle est originaire, à l'occasion de son jubilé d'argent, en 1977.

Des barrières sont mises en place, tout comme une estrade où prendront places les caméras qui retransmettront dans le monde entier les images du cortège.

- Le «bon monarque pour l'époque» -

C'est à Holyroodhouse que le cercueil de la reine est attendu dans les prochains jours. La dépouille sera ensuite portée en procession par le Royal Mile, l'artère principale de la capitale écossaise, jusqu'à la cathédrale Saint-Gilles où un service religieux se tiendra en présence de la famille royale et le public pourra se recueillir.

Le cercueil sera ensuite acheminé vers Londres.

A pied du mur fleuri, des jardiniers arrangent la pelouse sur un fond sonore de tondeuse et de débroussailleuse, dans une odeur humide mêlant essence et herbe coupée.

Emue aux larmes, Rebecca Evans, 44 ans est simplement «triste», bien que la disparition de la reine ne soit pas «inattendue».

«Elle a accueilli la nouvelle Première ministre» Liz Truss mardi et semblait «aller bien» et «jeudi elle nous quitte», sanglote-t-elle.

«Il se passe tellement de choses au Royaume-Uni en ce moment», poursuit cette femme blonde vêtue d'un sweat-shirt fuchsia, énumérant le Brexit, «ce gouvernement», la «crise de l'énergie», «la récession». La mort de la reine représente une «telle tristesse».

Les Ecossais sont «notoirement grincheux», relève-t-elle, mis «on aime vraiment la reine» et «la famille royale». Travaillant pour un cercle de réflexion sur l'environnement, elle prédit que le roi Charles III, de longue date attaché à la défense de la nature et du climat, sera le «bon monarque pour cette époque».

- «Jamais en grève» -

Le fait que le cercueil de la reine repose dans un premier temps en Ecosse est selon elle une source de fierté localement, alors que «tout est centré sur Londres».

Par respect pour la reine, postiers et cheminots ont annulé leurs grèves. «C'est peut-être la réponse la plus britannique», parce que la reine «ne s'est jamais mise en grève», souligne Rebecca Evans.

Irlandaise de 48 ans installé à Edimbourg, Orla Bell est venue pour déposer des fleurs car sa mère est une «grande fan de la famille royale». Tant et si bien qu'il y a 25 ans, elle avait laissé un bouquet pour sa mère quand la princesse Diana est morte.

«La reine était comme une mère pour tout le pays», songe-t-elle, «je crois que Tony Blair l'avait qualifiée de matriarche du pays». Mais «même si vous n'êtes pas un fan de la famille royale ou n'êtes pas Britannique, je crois que c'est important pour tout le monde».


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".