Présidence de LR: rentrée en force pour Ciotti

Eric Ciotti, du parti de droite français Les Républicains, arrive au siège du parti pour assister à une réunion politique à Paris le 21 juin 2022, deux jours après le deuxième tour des élections législatives en France. (Photo de Thomas COEX / AFP)
Eric Ciotti, du parti de droite français Les Républicains, arrive au siège du parti pour assister à une réunion politique à Paris le 21 juin 2022, deux jours après le deuxième tour des élections législatives en France. (Photo de Thomas COEX / AFP)
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Publié le Samedi 10 septembre 2022

Présidence de LR: rentrée en force pour Ciotti

  • Eric Ciotti affrontera le 3 décembre le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, avec vraisemblablement pour challenger le numéro 3 du parti Aurélien Pradié
  • Il aura le soutien du président des jeunes LR Guilhem Carayon, des députés Eric Pauget et Michèle Tabarot, de l'eurodéputée Nadine Morano

PARIS: Candidat à la tête des Républicains sur une ligne de fermeté, Eric Ciotti fait sa rentrée politique samedi soir dans son fief des Alpes-maritimes, lors d'un grand rassemblement aux allures de démonstration de force.

"Nous serons plus de 4.000", a promis le député vendredi sur twitter, sous une photo du grand pré de Levens, dans l'arrière-pays niçois, où il s'exprimera vers 19H00.

A trois mois de l'élection du président de LR, ce traditionnel "dîner des amis d'Eric Ciotti" permettra un étalage de forces pour le patron de la fédération des Alpes-maritimes, qui fait campagne sur la fermeté en matière de sécurité et d'immigration.

Il affrontera le 3 décembre le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, avec vraisemblablement pour challenger le numéro 3 du parti Aurélien Pradié.

"Je ne sais pas si je suis favori, mais je ressens, sur le terrain, la confiance des militants", a-t-il assuré samedi au journal Nice-Matin, en détaillant sa "ligne claire d'une droite populaire, fière d'elle-même, libérée du politiquement correct".

Cette droite non "édulcorée", pour ne pas laisser de place au Rassemblement national, parle à la base: "Les adhérents restés chez LR sont les purs et durs", estime un cadre du parti plutôt pro-Ciotti.

Pour ce cadre, "l'élection se jouera sur deux facteurs: la notoriété, et là, Ciotti écrase le match, et la capacité à faire des cartes" d'adhésion.

La fédération LR des Alpes-maritimes est redevenue la première du pays avec 3.500 adhérents (contre 3.400 à Paris). Les fédérations ont jusqu'au 3 novembre pour recruter de nouveaux membres.

M. Ciotti aura le soutien du président des jeunes LR Guilhem Carayon, des députés Eric Pauget et Michèle Tabarot, de l'eurodéputée Nadine Morano...

Mais certains chez LR s'inquiètent de son langage très musclé et des accointances idéologiques avec Eric Zemmour (Reconquête!), redoutant que l'aile modérée ne quitte le navire, notamment pour rejoindre Horizons d'Edouard Philippe, s'il devient patron de LR.

Les alliés centristes notamment sont sceptiques, Hervé Morin (Les Centristes) menaçant dans ce cas de rompre le lien avec LR.

Dans ce contexte, la candidature de Bruno Retailleau apparaît comme une alternative plus modérée, même si le sénateur de Vendée, héritier du parti de François Fillon Force républicaine, représente lui aussi l'aile conservatrice de LR.

Il était même "chez Philippe de Villiers" avant de rejoindre l'UMP, a rappelé Eric Ciotti mardi sur RTL, en soulignant que lui-même était "issu du RPR" et "toujours resté fidèle" à sa famille politique.

M. Retailleau a engrangé divers soutiens: Gérard Larcher, François-Xavier Bellamy, Philippe Juvin... Ancien porte-parole d'Eric Ciotti, le sénateur Stéphane Le Rudulier l'a aussi rejoint.

La situation rappelle la primaire de 2021 lorsque Eric Ciotti était arrivé en tête du premier tour, à la surprise du parti, mais avait totalisé 39% seulement au deuxième contre une Valérie Pécresse jugée moins clivante.

"Le tout-sauf-Ciotti a débouché sur une situation vue comme un échec total par les militants. Mais le même moteur ne fonctionnera pas", assure-t-on dans l'entourage du député en soulignant qu'il a cette fois "beaucoup plus de soutiens, de fédérations, de cadres..."

"Ca va être les cadres contre les militants", assure un responsable des jeunes LR.

Pour un pro-Retailleau, une différence tient à l'image d'Eric Cotti qui "a changé" et pourrait dissuader certains de reprendre leur carte: "Il n'y a plus l'effet surprise, et certains peuvent lui en vouloir d'avoir rallié Pécresse".

Dans sa stratégie M. Ciotti affiche un soutien sans faille à Laurent Wauquiez, l'une des rares figures charismatiques à LR, qu'il compte faire désigner dès 2023 candidat à l'élection présidentielle s'il prennait la tête de LR.

Le député des Alpes-maritimes sait aussi qu'il doit aussi sortir du seul régalien pour convaincre: s'il est élu à la tête de LR, le "coeur" de son projet "sera tourné vers une baisse des prélèvements obligatoires, des impôts et des charges", de l'ordre d""au moins 125 milliards d'euros", a-t-il assuré à Nice-Matin.


La dissolution de la BRAV-M n'est «pas à l'ordre du jour», selon le préfet de police

Brigades de répression de l'action violente (BRAV) en formation lors d'affrontements avec des manifestants en marge d'une manifestation à Paris le 7 mars 2023 (Photo, AFP).
Brigades de répression de l'action violente (BRAV) en formation lors d'affrontements avec des manifestants en marge d'une manifestation à Paris le 7 mars 2023 (Photo, AFP).
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  • «Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité»
  • Deux autres enquêtes judiciaires ont été ouvertes cette semaine et confiées à l'IGPN à la suite de deux plaintes

PARIS: Le préfet de police Laurent Nuñez a indiqué samedi que le démantèlement de la BRAV-M, une unité mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, n'est "évidemment pas à l'ordre du jour".

"Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité", a déclaré le préfet sur France Info.


Raffinerie de Normandie: Un recours contre les réquisitions examiné en référé

Un syndicaliste CGT se tient près des camions-citernes lors d'une manifestation de blocage de l'entrée du dépôt pétrolier de Frontignan (Photo, AFP).
Un syndicaliste CGT se tient près des camions-citernes lors d'une manifestation de blocage de l'entrée du dépôt pétrolier de Frontignan (Photo, AFP).
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  • Agnès Pannier-Runacher avait annoncé les réquisitions de plusieurs grévistes de la raffinerie afin d'alimenter en kérosène les aéroports parisiens
  • A l'issue de l'audience, l'avocate de la CGT de TotalEnergies Elsa Marcel a fustigé les arguments «lunaires» de la préfecture

RENNES: Le tribunal administratif de Rouen a examiné samedi après-midi la requête en référé de la CGT contestant la légalité des réquisitions de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime) opérées vendredi par la préfecture, a-t-on appris de sources concordantes.

Vendredi, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher avait annoncé les réquisitions par la préfecture de Seine-Maritime de plusieurs grévistes de la raffinerie afin d'alimenter en kérosène les aéroports parisiens.

Dans leur recours, les avocats de la CGT ont avancé que la loi n'autorise les réquisitions qu'en cas "d'événement majeur de la plus haute gravité".

La requête souligne aussi que les installations pétrolières figurent dans la liste des services "ne souffrant aucune restriction à l’exercice du droit de grève".

"Aucun service essentiel à la sécurité des personnes et des biens n’est affecté par les difficultés d’approvisionnement", assurent-ils.

A l'issue de l'audience, l'avocate de la CGT de TotalEnergies Elsa Marcel a fustigé les arguments "lunaires" de la préfecture.

"Elle dresse un portrait apocalyptique de la situation à Roissy, où il y aurait 25.000 voyageurs en train d'errer. (...) Elle met aussi en avant la sécurité aérienne", a déclaré Me Marcel à l'AFP.

"La réalité, c'est que le gouvernement veut en finir avec cette grève et fait comme si il y avait un motif impérieux. Mais on ne parle pas d'essence pour les ambulances, on parle de kérosène pour des avions. (...) Quand les travailleurs arrêtent de travailler, oui, il y a des baisses de production", a-t-elle insisté.

De son côté, le secrétaire général CGT de TotalEnergies Alexis Antonioli a salué, une audience "bien soutenue en dehors" du tribunal, évoquant un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes.

La décision est attendue d'ici dimanche soir.


150 influenceurs aux députés: «Ne cassez pas notre modèle»

 Parmi ces influenceurs, des stars comme Squeezie, Cyprien ou Seb la Frite (Photo, Youtube).
Parmi ces influenceurs, des stars comme Squeezie, Cyprien ou Seb la Frite (Photo, Youtube).
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  • Ils demandent aux députés de ne pas les «considérer comme une menace»
  • Bruno Le Maire a présenté vendredi une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu'ici largement sans contraintes

PARIS: "Ne cassez pas notre modèle" à cause des "dérives d'une minorité", ont lancé dimanche aux députés 150 influenceurs, dont des stars comme Squeezie, Cyprien ou Seb la Frite, avant l'examen la semaine prochaine d'une proposition de loi pour encadrer leur activité.

"Nous entendons parler des +influvoleurs+, +du combat à mener+ contre nous. Nous pensons que c'est une erreur. Qu'une minorité est devenue une généralité", plaident les influenceurs dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a présenté vendredi une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu'ici largement sans contraintes. En particulier, il veut soumettre les 150.000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, "aux mêmes règles" publicitaires que les médias traditionnels.

Le petit monde des stars d'Instagram, YouTube et TikTok s'inquiète d'être assimilé à ceux qui sont accusés de tromper les consommateurs.

"Votre seule boussole doit être la protection des consommateurs des dérives d'une minorité qui se croit tout permis et la préservation de nos activités et des emplois que nous créons. Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France avec et pour les Français. Comprenez-le, protégez-le, faites-le grandir", demandent les influenceurs.

"Arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses, certains ont fait croire ces derniers mois qu'ils étaient représentatifs de notre secteur alors qu'il ne représentent qu'une minorité. Ce sont leurs dérives que nous souhaitons d'abord dénoncer", insistent-ils.

"Nous ne sommes certainement pas parfaits. Nous avons fait des erreurs. Mais notre priorité est et sera toujours la protection des consommateurs, de nos communautés. Nous sommes favorables à un encadrement du secteur", assurent les signataires, en s'écriant : "Nous ne sommes pas des panneaux publicitaires ambulants".

Ils demandent aux députés de ne pas les "considérer comme une menace" ni "mettre à mal une économie florissante" qui représente "des milliers d'emplois" en aidant à promouvoir les entreprises. "Le débat n'est pas d'être pour ou contre l'influence", concluent-ils.

En janvier, la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur, avec tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués, voire d'injections "par des esthéticiens et des non professionnels de santé". La proposition de loi transpartisane qui doit être examinée cette semaine prévoit également d’interdire la promotion de la chirurgie esthétique.