Avec le Lion d'Or, la Mostra braque les projecteurs sur la crise des opiacés

Le jury présidé par l'actrice Julianne Moore a décerné son Lion d'Or à la réalisatrice, Laura Poitras, 58 ans, et sacre ainsi une troisième réalisatrice d'affilée, après la Française Audrey Diwan l'an dernier ("L'Evènement") et la Sino-Américaine Chloé Zhao ("Nomadland") en 2020. (Photo, AFP)
Le jury présidé par l'actrice Julianne Moore a décerné son Lion d'Or à la réalisatrice, Laura Poitras, 58 ans, et sacre ainsi une troisième réalisatrice d'affilée, après la Française Audrey Diwan l'an dernier ("L'Evènement") et la Sino-Américaine Chloé Zhao ("Nomadland") en 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 septembre 2022

Avec le Lion d'Or, la Mostra braque les projecteurs sur la crise des opiacés

  • Le jury présidé par l'actrice Julianne Moore a décerné son Lion d'Or à la réalisatrice, Laura Poitras
  • Il distingue surtout une personnalité pugnace qui sonde sans relâche les zones d'ombre de l'Amérique

VENISE : La Mostra de Venise a braqué les projecteurs sur le drame des opiacés en sacrant un documentaire sur la photographe Nan Goldin et sa lutte acharnée contre ce scandale sanitaire qui a fait des centaines de milliers de morts aux Etats-Unis.

Le jury présidé par l'actrice Julianne Moore a décerné son Lion d'Or à la réalisatrice, Laura Poitras, 58 ans, et sacre ainsi une troisième réalisatrice d'affilée, après la Française Audrey Diwan l'an dernier ("L'Evènement") et la Sino-Américaine Chloé Zhao ("Nomadland") en 2020.

Il distingue surtout une personnalité pugnace qui sonde sans relâche les zones d'ombre de l'Amérique: après avoir travaillé sur l'occupation américaine en Irak puis Guantanamo, elle devient la confidente du lanceur d'alerte Edward Snowden et réalise "Citizenfour" (2015), qui obtient l'Oscar du meilleur documentaire.

Pas de révélations fracassantes cette fois dans "All the Beauty and the Bloodshed", le film primé à Venise, mais un voyage à travers la vie de Nan Goldin, photographe de 68 ans connue pour ses clichés du New York underground et qui a tant côtoyé la mort, du sida à la crise des opiacés, son dernier combat.

Car Nan Goldin, qui était repartie de Venise et n'a pas pu venir chercher son prix, a pris la tête d'un combat à la David contre Goliath contre la famille Sackler, principaux producteurs d'opiacés, des antidouleurs qui ont rendu dépendants et tué un demi-million d'Américains ces deux dernières décennies.

"J'ai connu beaucoup de personnes courageuses dans ma vie, mais personne comme (Nan Goldin), qui a combattu cette famille très puissante", a déclaré la réalisatrice en recevant son prix.

Le jury de Venise a envoyé un autre signal politique en décernant un Prix spécial au réalisateur Jafar Panahi, montrant que le cinéma ne plierait pas devant la censure en Iran et offrant son soutien à un cinéaste qui paie de sa liberté son envie de créer.

Lion d'or en 2000 avec "Le Cercle", Panahi est le seul cinéaste en compétition à n'avoir pas pu fouler le tapis rouge, emprisonné depuis juillet par le régime des mollahs. Dans "No Bears" ("Les Ours n'existent pas"), le film primé, il met en abyme sa propre situation, un pied de nez brillant à la censure.

 

Les vainqueurs des principaux prix

Voici les vainqueurs des principaux prix décernés samedi soir lors de la cérémonie de clôture de la 79ème édition du festival de Venise:

 

Lion d'or du meilleur film : "All the Beauty and the Bloodshed" de Laura Poitras (Etats-Unis)

Lion d'argent - Grand Prix du Jury et Lion du futur - Meilleur première oeuvre : "Saint-Omer" d'Alice Diop (France)

Lion d'argent - Prix de la meilleure réalisation: l'Italien Luca Guadagnino pour "Bones and all"

Prix d'interprétation féminine: l'Australienne Cate Blanchett pour son rôle dans "Tàr" de Todd Field

Prix d'interprétation masculine: l'Irlandais Colin Farrell pour son rôle dans "The Banshees of Inisherin" de Martin McDonagh

Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir masculin ou féminin : l'actrice Taylor Russell pour son rôle dans "Bones and all" de Luca Guadagnino

Prix spécial du jury: "Les ours n'existent pas" de Jafar Panahi (Iran)

Prix du meilleur scénario : "The Banshees of Inisherin" de l'Irlandais Martin McDonagh

Claque pour Netflix

Mais la cérémonie vénitienne, qui fait figure de rampe de lancement pour les Oscars, après les "success stories" de films comme "Nomadland" de Chloé Zhao, Lion d'Or en 2020 ou "Roma" d'Alfonso Cuaron, deux ans auparavant, n'a pas oublié pour autant le glamour.

Les prix d'interprétation ont été remis à des stars des tapis rouges, Cate Blanchett ("Tár") et Colin Farrell ("The Banshees of Inisherin").

Le palmarès sonne par contre comme une claque pour le géant de la vidéo en ligne Netflix, en quête de légitimité cinéphile à Venise. Privé de compétition cannoise car ses films ne sortent pas en salle, il a son rond de serviette sur le Lido où il présentait pas moins de quatre films.

Las, ni la performance d'Ana de Armas en Marilyn Monroe dans le biopic "Blonde", en ligne fin septembre, ni la démesure du Français Romain Gavras dans sa description de l'insurrection d'une banlieue ("Athena") n'ont convaincu le jury. Pas plus que le Mexicain Alejandro González Iñárritu, qui a perdu les spectateurs dans les méandres de son "Bardo", ou l'Américain Noah Baumbach, qui n'a pas retrouvé le charme de ses films précédents avec "White Noise".


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.