La rabbin Delphine Horvilleur invoque Romain Gary pour lutter contre les «assignations identitaires»

Cette photo d'archives prise le 17 juin 2019 montre la rabbinesse française Delphine Horvilleur posant lors d'une séance de photos en marge du 1er congrès mondial «Women in Judaism» à Troyes. (Photo de Bertrand Guay / AFP)
Cette photo d'archives prise le 17 juin 2019 montre la rabbinesse française Delphine Horvilleur posant lors d'une séance de photos en marge du 1er congrès mondial «Women in Judaism» à Troyes. (Photo de Bertrand Guay / AFP)
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

La rabbin Delphine Horvilleur invoque Romain Gary pour lutter contre les «assignations identitaires»

  • Dans son dernier livre «Il n'y a pas de Ajar», qui sort jeudi, la rabbin, figure en France du judaïsme libéral (progressiste) donne la parole à un personnage fictif, Abraham Ajar, qui serait le fils d'Emile Ajar
  • «Il faudrait être aveugle pour ne pas percevoir combien, depuis quelques années, il y a de gens autour de nous obsédés par leur identité», souligne Delphine Horvilleur

PARIS : L'écrivain Romain Gary - ou son pseudonyme Emile Ajar - «détient une clé pour nous aider à traverser ces temps d'obsessions identitaires» qui «nous enferment et nous assassinent», affirme Delphine Horvilleur, à travers son dernier livre «Il n'y a pas de Ajar».

Dans ce conte philosophique qui sort jeudi (Grasset, 90 p.), la rabbin, figure en France du judaïsme libéral (progressiste) donne la parole à un personnage fictif, Abraham Ajar, qui serait le fils d'Emile Ajar. Un monologue durant lequel ce personnage projette son lecteur dans l'univers de l'écrivain, questionne la Bible, la mystique ou l'humour juifs, et surtout, interpelle sur les débats d'aujourd'hui.

A l'origine de ce texte, il y a d'abord une «passion» pour l'oeuvre de Romain Gary. Et la fascination pour cette «entourloupe littéraire», ce «pied de nez au monde» qu'a été l'utilisation par l'écrivain de son pseudonyme, déclare Delphine Horvilleur, dans un entretien à l'AFP.

Et puis, «le sentiment très fort que Gary, ou Ajar, détient une clé pour nous aider à traverser ces temps d'obsessions identitaires», poursuit-elle.

«Car il faudrait être aveugle pour ne pas percevoir combien, depuis quelques années, il y a de gens autour de nous obsédés par leur identité..., tout en étant incapable de la définir, mais qui la lient à quelque chose de leur origine, de leur naissance, de leur ethnie, de leur +race+, de leur genre, de leur ressenti.»

Des «assignations identitaires qui nous enferment et nous assassinent littéralement !» résume-t-elle.

«Il a quelques années, je m'étais dit qu'il faudrait créer une journée nationale, à l'image de la Pâque juive ou des Pâques chrétiennes, une +Fête du pas que+, où on se rappellerait qu'on n'est pas +qu'une chose+. C'est parti d'une blague mais c'est parce que je constatais - beaucoup après les attentats de 2015  - que lorsque j'étais interrogée, je n'était plus que +juive+», explique-t-elle.

- Seul en scène -

L'oeuvre de Gary permet donc «de revisiter les éléments de millefeuille de nos identités» et de «tout ce qu'on pourrait encore être», dit-elle..

A travers ce texte, Delphine Horvilleur veut par ailleurs «poser une autre question : est-on les enfants de nos parents et de notre temps ou est-on les enfants des livres qu'on a lus et des histoires qu'on nous a racontés ?»

En ces «temps de conflit intergénérationnel», il est urgent de «retisser les liens de la conversation entre les générations» et pour cela «il y a les récits et les histoires qui se transmettent», répond-elle.

Singularité: «Il n'y a pas de Ajar» est, dès sa sortie, joué sur les planches: le monologue d'Abraham est interprété dans un «seul en scène» aux Plateaux sauvages à Paris, du 19 au 29 septembre, avant une tournée dans d'autres théâtres à l'automne et cet hiver.

Et c'est une comédienne, Johanna Nizard, qui interprète Abraham. «Je trouvais ça beaucoup plus fort qu'il puisse aussi avoir les traits et le corps d'une femme, qu'il puisse aussi incarner le féminin», explique l'autrice, car «cela introduit du trouble» et permet de «surprendre».

Attention, met toutefois en garde la responsable de culte; ce texte n'est «pas un plaidoyer rabbinique», cela reste «une farce théâtrale», avec un «personnage qui pousse un peu le trait».


La marque saoudienne Ashi Studio défilera lors de la semaine de la haute couture à Paris

Ashi est le premier couturier de la région du Golfe à être invité à présenter sa collection lors du programme officiel de la semaine de la mode de la fédération. (Instagram)
Ashi est le premier couturier de la région du Golfe à être invité à présenter sa collection lors du programme officiel de la semaine de la mode de la fédération. (Instagram)
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  • Mohammed Ashi est le premier couturier de la région du Golfe à être invité à présenter sa collection lors du programme officiel de la semaine de la haute couture
  • «Cette nomination est le point culminant de ma carrière», a confié Ashi dans un communiqué publié sur Instagram

DUBAÏ: Le créateur saoudien Mohammed Ashi, fondateur du label parisien Ashi Studio, devrait rejoindre la Fédération de la haute couture comme membre invité, et présenter ses dernières créations lors du programme officiel de la semaine de la haute couture à Paris, le 6 juillet.

Ashi, qui a lancé son label il y a dix-sept ans, est le premier couturier de la région du Golfe à être invité à présenter sa collection lors du programme officiel de la semaine de la mode de la fédération.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Ashi et son atelier sont établis à Paris depuis 2018. Ses créations ont été portées par des célébrités comme Beyoncé, Lady Gaga, Jennifer Hudson, Kylie Minogue, Penélope Cruz, Deepika Padukone, Sonam Kapoor, la reine Rania de Jordanie et d’autres encore. 

«Cette nomination est le point culminant de ma carrière», a confié Ashi dans un communiqué publié sur Instagram. «Je rendrai ainsi hommage aux grands couturiers qui m'ont précédé et que j'accompagne aujourd'hui dans la poursuite de cette grande tradition d'excellence en matière de créativité et de savoir-faire.»

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Aujourd’hui, je me rappelle les jours où je m'évadais dans le jardin pour rêver, et ce premier jour où j'ai engagé une couturière pour donner vie aux images que j’avais dans ma tête. Exigeante et joyeuse, la couture continue de mettre à nu mon énergie intérieure, afin que je puisse donner le meilleur de moi-même au service de son grand art», a-t-il ajouté.

«Cette reconnaissance fait naître en moi une intense émotion. Elle m'offre l'opportunité de partager avec vous qui je suis. Alors que s’ouvre ce nouveau chapitre, je reconnais qu'aujourd'hui, rien ne serait pas possible sans le talent et le dévouement exceptionnels de mon atelier. Je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé pour donner vie à mes rêves», a écrit Ashi sur Instagram.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Je suis extrêmement fier de mes racines saoudiennes… mes créations sont souvent influencées par le patrimoine saoudien», avait récemment déclaré Ashi à Arab News. En février, le créateur a ouvert son tout premier magasin phare à Riyad. «J'ai hâte d'apporter le faste et la fantaisie de la couture dans mon pays d'origine», avait-il affirmé à Arab News avant l'inauguration.

«La scène de la mode en Arabie saoudite est florissante, et la Commission de la mode fait un excellent travail pour soutenir les nouveaux  talents saoudiens», avait ajouté Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La première dame des États-Unis, Jill Biden, en robe Reem Acra à Marrakech

Jill Biden et la princesse Lalla Hasnaa. (Instagram)
Jill Biden et la princesse Lalla Hasnaa. (Instagram)
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  • La première dame américaine a porté cette semaine un ensemble mauve de la créatrice lors d'une rencontre avec la princesse marocaine Lalla Hasnaa
  • Jeudi, Jill Biden avait porté une autre robe de Reem Acra lors du mariage du prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah II et de Rajwa al-Hussein

DUBAÏ: La première dame des États-Unis, Jill Biden, a maintenu sa relation de longue date avec la créatrice de mode libanaise Reem Acra en portant un ensemble mauve de la créatrice lors d'une rencontre avec la princesse marocaine Lalla Hasnaa cette semaine.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«La première dame, la Dr Jill Biden, rayonnante d'élégance et de prestance lors de sa rencontre avec Son Altesse royale la princesse Lalla Hasnaa à Marrakech, vêtue d'une robe mauve royale Reem Acra», a publié la marque sur Instagram.

Il y a à peine quelques jours, Jill Biden avait porté une autre robe de Reem Acra lors du mariage du prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah II et de Rajwa al-Hussein, née Al-Saïf, à Amman.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Elle avait déjà auparavant porté la même robe pour un dîner officiel à la Maison Blanche, en l'honneur du président sud-coréen.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Riyad accueille la seconde édition du Festival du film européen

Le VOX cinéma, situé au sein du centre commercial Sahara Mall, projettera 16 films européens durant tout le festival. (Photo fournie)
Le VOX cinéma, situé au sein du centre commercial Sahara Mall, projettera 16 films européens durant tout le festival. (Photo fournie)
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  • L’événement, organisé du 7 au 14 juin dans la capitale saoudienne, projettera 16 films
  • Le Festival du film européen joue un rôle primordial dans la mise en valeur des talents locaux et leur intégration progressive sur le marché international du film

RIYAD: Riyad accueille la seconde édition du Festival du film européen du 7 au 14 juin. L’événement est organisé par la délégation de l’Union européenne (UE) en coopération avec les ambassades des États membres de l’UE et la compagnie Arabia Pictures Entertainment. 

Le VOX cinéma, situé au sein du centre commercial Sahara Mall, projettera 16 films européens durant tout le festival, notamment venus d’Autriche, de Chypre, du Danemark, d’Estonie, de France, d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, de Lettonie, de Lituanie, de Malte, des Pays-Bas, du Portugal, de Slovénie, d’Espagne et de la Suède.   

Au programme du festival cette année, le long-métrage Quiet Girl, nominé pour l’Oscar du meilleur long métrage international. Le film se déroule dans l’Irlande rurale de 1981 et raconte l’histoire de Cáit, une fille tranquille et négligée par sa famille, envoyée loin de ses proches dysfonctionnels pour vivre avec une cousine éloignée pendant l’été. Elle s’épanouit grâce à leurs soins, mais dans cette maison où il ne devrait pas y avoir de secrets, elle en découvre un…

Le film suédois I am Zlatan, de Jens Sjogren, est également au programme. Il retrace l'histoire de la célèbre star du ballon rond. Fils d’immigrants balkaniques, Zlatan Ibrahimovic, né en Suède, est devenu, après une enfance difficile, un champion de football international pendant plusieurs années. 

Sugar and Stars, réalisé par Riadh Belaïche, fera sa première mondiale lors du festival. Le film retrace la destinée de Yazid, qui depuis son plus jeune âge, est passionné de pâtisserie. Élevé entre familles d’accueil et foyers, le jeune homme tente de réaliser son rêve: travailler avec les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur.

D’autres réalisations européennes seront également à l’honneur cette année, notamment Invisible, Io sto Bene, Les bâtisseurs de l’Alhambra, Miss Viborg, Mitra, My Grandfather’s Demons, The Senior, Sanremo, Sister Apart, Sonne, ou encore The Little Comrade.  

À l’occasion du festival, l’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Mr Patrick Simonnet, a déclaré être «très heureux d’accueillir, pour la deuxième fois, le Festival du film européen en Arabie saoudite».

«En tant qu’Union européenne, nous tenons à faire partie de la scène culturelle croissante de l’Arabie saoudite via divers événements culturels, qui favorisent les échanges et engagent les Européens et les Saoudiens sur des thématiques communes, comme le cinéma. L’engagement entre les peuples est l’un des piliers importants du partenariat stratégique de l’UE avec le Golfe», a-t-il ajouté.

Fondateur d’Arabia Pictures Entertainment, Abdelelah al-Ahmary s’est félicité que son entreprise ait le privilège d’organiser le Festival du film européen en Arabie saoudite pour la deuxième année consécutive. «Arabia Pictures Entertainment continuera de soutenir l’événement avec tous les outils nécessaires pour en faire une expérience cinématographique spéciale pour tous les cinéphiles saoudiens», a-t-il affirmé.

En plus d’offrir l’opportunité aux films européens d’être projetés et promus dans le monde arabe, le Festival du film européen joue également un rôle primordial dans la mise en valeur des talents locaux  et leur intégration progressive sur le marché international. Il sert par ailleurs de plate-forme pour les cinéastes européens et saoudiens, pour qu’ils puissent se connecter et échanger leurs expériences, espoirs, défis et ambitions.

Destiné à faciliter les échanges culturels et à promouvoir le cinéma européen, le festival favorise également les contacts entre les cinéastes européens et saoudiens à travers l’organisation d’événements parallèles dédiés.

Parmi les invités figureront les réalisateurs Nuno Beato, Sébastien Tulard et Isabel Fernández, respectivement du Portugal, de France et d’Espagne, qui rencontreront le public et dialogueront ouvertement avec les cinéastes et les amateurs de cinéma. L’actrice Zübeyde Bulut, qui joue  dans le film allemand Sisters Apart, présenté au festival, évoquera lors d’une table ronde la relation entre les agents et les acteurs. Le Néerlandais Willemien Sanders participera lui à une table ronde sur la narration d’histoires de femmes dans le cinéma.