Convertir les commerces au numérique: plus facile à dire qu'à faire

Comment se convertir, dans l'urgence, à la vente en ligne ? (Photo, AFP)
Comment se convertir, dans l'urgence, à la vente en ligne ? (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 05 novembre 2020

Convertir les commerces au numérique: plus facile à dire qu'à faire

  • « C'est un deuxième métier Internet, il me faudrait une personne dédiée à cela uniquement »
  • « J'ai un peu de mal sur l'opposition entre commerce physique et en ligne »

PARIS : Comment se convertir, dans l'urgence, à la vente en ligne ? « C'est un deuxième métier, Internet ! », s'exclame un commerçant, alors que le gouvernement doit annoncer jeudi un appel d'offres pour identifier les meilleures solutions, parmi les nombreuses que proposent les professionnels, notamment les grands acteurs du e-commerce.

Thierry Delorme est propriétaire de deux magasins de chaussures et d'articles de sport « moyen haut-de-gamme » dans la petite ville de Renaison, dans la Loire. Il assure une vente sur le pas de la porte, pour dépanner. Passer en ligne? « C'est un deuxième métier Internet, il me faudrait une personne dédiée à cela uniquement », explique-t-il. « J'ai 15 à 20.000 articles sur les deux magasins, c'est un capharnaüm ».

Pour Marie Jimenez, qui travaille seule dans son institut de beauté à Bayonne, passer au numérique ne résout rien non plus. « J'ai du stock de produits de beauté, on va dire que je peux les proposer sur Internet à mes clientes, mais ce qui me fait gagner ma vie, ce sont les soins, les prestations ». Elle « ne veut pas encore d'autres subsides de l'Etat », mais « rester indépendante comme elle l'a toujours été ».

Pour Marie Even, directrice générale adjointe de CDiscount, le numérique est devenu un impératif: « On comprend qu'il y ait une interrogation pour les commerçants qui ne sont pas encore en ligne, mais il faut franchir le pas du digital, non pas uniquement maintenant parce que nous sommes dans une situation d'urgence, mais de manière durable », dit-elle.

« Achetez en Autunois »

CDiscount, dauphin d'Amazon (hors grandes surfaces alimentaires) dans l'Hexagone en termes de volume de ventes en ligne selon le panéliste Kantar, revendique 22 millions de visiteurs différents par mois et plaide que « maintenant, les clients vont indifféremment du commerce en ligne au commerce physique, il n'y a plus deux canaux de vente ».

« J'ai un peu de mal sur l'opposition entre commerce physique et en ligne », abonde Céline Saada-Benaben, directrice générale d'eBay France. « En 2020, il est difficile de dire que l'un se fait complètement au détriment de l'autre ».

Exemple dans le Morvan bourguignon: « les habitants n'avaient pas tous le réflexe d'acheter en ligne », reconnaît Benoît Laly, caviste à Autun (Saône-et-Loire) et président de l'Agence de promotion du Grand Autunois Morvan. Mais au moment du premier confinement, une association d'une trentaine de commerçants a mis en place une plateforme en ligne, offrant un service de livraison gratuit sur les 55 communes de la région, environ 40.000 habitants.

Réactivée pour ce reconfinement, « Achetez en Autunois » avait permis aux magasins de sauver environ 20% de leur chiffre d'affaires, selon Benoît Laly, et plus de 7.000 personnes s'étaient connectées entre le 15 mars et le 15 mai.

Si CDiscount, par exemple, entend jouer sur le fort attachement des Français à leurs commerces locaux – « les clients peuvent rentrer leur code postal pour accéder aux commerçants de leur zone géographique », 5.000 entreprises françaises étant vendeuses sur CDiscount selon Marie Even -, les plateformes de vente en ligne mettent aussi en avant l'impressionnant élargissement de la zone de chalandise des commerçants vendant sur leur site respectif.

Boutique « en une heure »

« Pendant cette période, nous proposons à tous nos nouveaux inscrits trois mois complètement gratuits », plaide Céline Saada-Benaben. « Cela permet de vendre à l'ensemble de la population en ligne en France, mais aussi, si les vendeurs le souhaitent, à l'étranger où ils auront accès aux 183 acheteurs de la plateforme eBay ».

« Juste avec un ordinateur, on peut ouvrir en une heure sa boutique sur Rakuten », plaidait aussi récemment le PDG France du Japonais Rakuten, Fabien Versavau. Chacun de ces spécialistes, qui prennent une commission sur les ventes, proposent aux commerçants une assistance pour pour les aider à mettre en ligne leur catalogue de produits.

Comment s'y retrouver dans cette offre pléthorique? Le gouvernement doit annoncer jeudi les premières « offres labellisées » dans le cadre d'un appel à projet qui doit recenser les solutions existantes pour réaliser la transformation numérique des commerçants. Les acteurs seront notamment choisis selon leur capacité à fournir une offre gratuite ou peu onéreuse pendant le confinement, ainsi que leur aptitude à promouvoir la proximité.

A Renaison, Thierry Delorme a lui surtout hâte de pouvoir rouvrir ses commerces. Si possible dès le 13 novembre, puisqu'Emmanuel Macron a annoncé une réévaluation de la situation des petits commerces 15 jours après le début de ce nouveau confinement. 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.