En France, horizon incertain pour une fonderie aéronautique

Facture d'électricité bientôt multipliée par dix: comme beaucoup d'entreprises, la fonderie Aluminium Sabart, dans l'Ariège, voit sa viabilité compromise. (AFP).
Facture d'électricité bientôt multipliée par dix: comme beaucoup d'entreprises, la fonderie Aluminium Sabart, dans l'Ariège, voit sa viabilité compromise. (AFP).
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Publié le Lundi 12 septembre 2022

En France, horizon incertain pour une fonderie aéronautique

  • Dans cette fonderie édifiée en 1929 par Pechiney, Aluminium Sabart fabrique un alliage d'aluminium de haute qualité pour Airbus, Boeing Défense, Dassaut Aviation et la division aéronautique de Rolls Royce
  • Au plus fort de son activité, dans les années 1950, elle employait 1.000 personnes et le bourg vivait au rythme de l'usine

TARASCON-SUR-ARIEGE: Facture d'électricité bientôt multipliée par dix: comme beaucoup d'entreprises, la fonderie Aluminium Sabart, dans l'Ariège, voit sa viabilité compromise, faute de pouvoir répercuter sur ses clients du secteur aéronautique la hausse du coût de production.

"En 2001, ma facture d'électricité était de 25.000 euros par mois. Elle est passée à 50.000 euros en 2022, ça pique, mais ça passe. Maintenant, mon fournisseur m'annonce 600.000 à 800.000 euros par mois à partir du 1er janvier", déplore le directeur général de cette usine, Thierry Cavinato.

"Je n'ai pas la marge dans mon chiffre d'affaire pour absorber l'augmentation et mes clients iront voir ailleurs si je répercute proportionnellement la hausse. Nos produits vont devenir invendables", souligne cet homme de 52 ans, précisant que "l'énergie représente déjà 25% du coût de production".

Dans cette fonderie édifiée en 1929 par Pechiney, Aluminium Sabart fabrique un alliage d'aluminium de haute qualité pour Airbus, Boeing Défense, Dassaut Aviation et la division aéronautique de Rolls Royce. Environ 70% de la production est exportée sous forme de billettes, pièces tubulaires de 80 kg à huit tonnes, selon les besoins du constructeur.

A Tarascon-sur-Ariège, qui compte 3.000 habitants, au pied des Pyrénées, elle emploie une vingtaine de salariés et réalise un chiffre d'affaires de trois millions d'euros par an.

Au plus fort de son activité, dans les années 1950, elle employait 1.000 personnes et le bourg vivait au rythme de l'usine. En liquidation judiciaire en 2017, elle a été reprise par le groupe chinois Hangzhou Jinjiang Group.

Dans la fonderie, aux murs et à la toiture noircis par l'activité métallurgique, les salariés vêtus de combinaisons argentées s'affairent autour des vieux fours, dont la température s'affiche à 750 degrés sur l'écran de contrôle.

Autonomie électrique révolue 

"Dans la métallurgie, on consomme beaucoup d'énergie, on travaille à haute température. On a besoin d'une énergie pas trop chère et d'eau pour le refroidissement. Aujourd'hui, souligne le dirigeant de la fonderie, l'équation est insoluble. J'ai du mal à trouver le sommeil."

Jadis, l'usine était alimentée en électricité par une centrale hydroélectrique construite en 1927, deux ans avant la mise en service de la fonderie, à laquelle elle assurait une autonomie énergétique.

Depuis la route qui relie Toulouse à l'Andorre, se distingue une conduite qui descend de la falaise sur plus de 200 mètres et achemine l'eau d'un lac, sous pression, jusqu'aux turbines, situées près de la fonderie.

Pour couvrir ses besoins en électricité à l'époque, Pechiney construisait une centrale hydroélectrique pour chaque usine. Ces centrales ont été nationalisées après la Seconde Guerre mondiale et appartiennent désormais à EDF.

Désormais privé de cette autonomie, Thierry Cavinato doit aujourd'hui négocier sur tous les fronts: avec son fournisseur d'électricité, l'espagnol Iberdrola, mais aussi avec ses clients, notamment Airbus, "qui a un levier, une capacité de négociation, sur le coût de l'énergie, plus important que le mien".

Enrayer la hausse ou disparaître 

L'inquiétude est générale parmi les entreprises sous-traitantes de l'aéronautique du bassin toulousain.

A l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) d'Occitanie, Alexandre de Capèle, responsable de la commission du développement industriel, essaie d'accompagner les PMI dans leur stratégie financière.

"Le problème se pose pour les entreprises industrielles dont le contrat de fourniture d'électricité ou de gaz arrive à échéance", dit-il, évoquant des "sociétés pour lesquelles les coûts de l'énergie sont multipliés par cinq, par six ou plus"."

"Entre le Covid, les problèmes d'approvisionnement, la hausse du coût des matières premières et la flambée des prix de l'énergie, il y a une fragilisation de la situation financière, surtout pour les petites entreprises de sous-traitance industrielle", s'inquiète-t-il.

Ainsi Aluminium Sabart sort d'un plan social, six emplois ont été supprimés.

"On s'est battus pour sauver l'usine, j'espère que ces sacrifices n'auront pas servi à rien et qu'on ne baissera pas le rideau parce qu'on ne peut pas payer le jus", espère le directeur général de la fonderie, qui a fait toute sa carrière dans la métallurgie.

Pour lui, la seule solution passe par un plafonnement du prix de l'électricité. "Sans ça, estime-t-il, c'est la fin de l'industrie lourde et de la métallurgie en Europe de l'Ouest."


Signature d’un partenariat stratégique entre FAMCO KSA et Ashok Leyland

Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
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  • La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029
  • L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

RIYAD : FAMCO Arabie saoudite a conclu un partenariat stratégique avec Ashok Leyland, un géant mondial et quatrième plus grand fabricant d'autobus au monde. Cette collaboration marque une étape importante dans la feuille de route de FAMCO pour une expansion commerciale rapide dans la région.

Le transport et la logistique sont un objectif majeur des programmes de la Vision 2030 du Royaume et un facteur vital pour les secteurs économiques vers un développement durable.

Fondée en 2011, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA est l'un des principaux fournisseurs de produits et de services au Royaume d'Arabie saoudite, spécialisé dans les secteurs de la construction et de l'énergie. En tant que distributeur exclusif de poids lourds de l'industrie tels que Volvo, Everdigm, CompAir, AGG et SDLG, FAMCO KSA offre des solutions de premier ordre à ses clients.

Stimulée par la Vision 2030, l'Arabie saoudite progresse rapidement vers une transformation et une croissance économique sans précédent. Les analystes du secteur s'attendent à ce que le marché des véhicules utilitaires du pays double presque, passant de 16,76 milliards de dollars US en 2022 à 30,93 milliards de dollars US en 2030.

La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029).

La stratégie prévoit le développement des infrastructures, le lancement d'un grand nombre de plates-formes et de zones logistiques dans le Royaume, la mise en œuvre de modèles et de systèmes d'exploitation avancés, et l’établissement et l'amélioration de partenariats efficaces entre les secteurs public et privé.

Récemment, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA s'est développé dans l'industrie du transport grâce à un partenariat stratégique avec Ashok Leyland à Riyad. L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

Ashok Leyland est une marque établie et redoutable qui détient une part de marché importante dans le segment des bus et des camions. Le constructeur est présent dans plus de 50 pays et propose une large gamme de véhicules commerciaux, notamment des camions, des autobus et des véhicules spéciaux, destinés à des secteurs économiques essentiels tels que la logistique, la construction et les transports publics.

Par ailleurs, le plan comprend des objectifs environnementaux, notamment une durabilité accrue, une réduction de la consommation du carburant de 25 % et la fourniture de solutions intelligentes aux défis du transport grâce à l'adoption de technologies mondiales innovantes de pointe.

Dans le paysage dynamique de l'Arabie saoudite, FAMCO KSA et Ashok Leyland sont deux entités bien placées pour devenir des acteurs à part entière.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.