Énergie : les Européens ouvrent la voie à des mesures d'urgence «sans précédent»

Kadri Simson (G), commissaire européenne chargée de l’énergie, s’exprime lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de l’Industrie et du Commerce de la République tchèque, Jozef Sikela (C), dans le cadre d’une réunion des ministres de l’énergie de l’UE visant à trouver des solutions à la hausse des prix de l’énergie au siège de l’UE, à Bruxelles le 9 septembre 2022 (AFP)
Kadri Simson (G), commissaire européenne chargée de l’énergie, s’exprime lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de l’Industrie et du Commerce de la République tchèque, Jozef Sikela (C), dans le cadre d’une réunion des ministres de l’énergie de l’UE visant à trouver des solutions à la hausse des prix de l’énergie au siège de l’UE, à Bruxelles le 9 septembre 2022 (AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Énergie : les Européens ouvrent la voie à des mesures d'urgence «sans précédent»

  • La Commission propose de plafonner les revenus des opérateurs du nucléaire et d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydroélectrique) qui vendent leur électricité à un prix très au-dessus de leurs coûts de production
  • Malgré des mix énergétiques très différents d'un pays à l'autre, la mesure suscite un large consensus

BRUXELLES: Les ministres européens de l'Énergie se sont dits favorables vendredi à une série de mesures d'urgence pour enrayer la flambée des factures de gaz et d'électricité, évoquant même un plafonnement du prix des importations de gaz de l'UE.

Réunis à Bruxelles, les représentants des Vingt-Sept se sont entendus sur une "orientation commune" pour enrayer l'envolée des prix de l'énergie provoquée par l'offensive russe en Ukraine.

Ils ont demandé à la Commission européenne de préparer en quelques jours "une proposition solide et concrète", a déclaré le ministre tchèque de l'Industrie Jozef Sikela, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE.

"Nous présenterons la semaine prochaine des mesures sans précédent pour répondre à une situation sans précédent", a répondu la commissaire à l'Énergie Kadri Simson. "Nous allons connaître un hiver très difficile, mais notre union énergétique est solide et prévaudra".

En amont de la réunion, l'exécutif européen avait soumis aux États membres plusieurs pistes de mécanismes, souvent complexes, avec l'espoir d'aboutir d'ici mercredi à un projet législatif suffisamment consensuel pour être rapidement approuvé.

Si l'idée de confisquer les superprofits du nucléaire et des renouvelables pour les redistribuer a été bien accueillie, tout comme un possible objectif pour réduire la consommation d'électricité, la proposition de plafonner le prix du gaz payé à la Russie a fait débat.

 "Solide majorité" 

Alors que Moscou menace de cesser ses livraisons si un tel mécanisme est appliqué, la Hongrie, encore très dépendante des hydrocarbures russes, a affiché sa farouche opposition à cette "nouvelle sanction déguisée" susceptible de causer une "pénurie", tandis que Prague dénonçait "une idée non constructive".

Au final, "l'opinion dominante a été que nous avions besoin d'un plafond sur le gaz", quelle que soit sa provenance, "mais il faut donner à la Commission du temps pour affiner la façon de le mettre en œuvre", a indiqué M. Sikela.

Comme le gaz russe ne représente plus que 9% des importations européennes (contre 40% avant la guerre), plusieurs États dont l'Italie préconisaient un plafonnement complet des prix du gaz acheté par l'UE, y compris le gaz naturel liquéfié (GNL). "Quinze pays se sont clairement prononcés en faveur (...), une solide majorité", s'est félicité le ministre italien Roberto Cingolani.

"Rien n'est exclu (...) mais il faut veiller à ne saper la sécurité de nos approvisionnements" pendant l'hiver, a réagi Mme Simson, rappelant que l'UE devait rester suffisamment attractive dans un marché mondial très disputé, où l'offre est tendue et où les navires de GNL peuvent aisément trouver d'autres destinations.

"Sous l'appellation +plafonnement du prix du gaz+, on peut mettre beaucoup de choses", a insisté la ministre française Agnès Pannier-Runacher, "qu'il s'agisse du GNL, du gaz acheminé par gazoduc depuis la Norvège et l'Algérie", ou encore du plafond imposé par l'Espagne au prix du gaz payé par les centrales thermiques.

"Il y a beaucoup de propositions très différentes, c'est beaucoup trop tôt pour dire que ferons ceci ou cela", a abondé vendredi à Berlin le chancelier allemand Olaf Scholz.

Redistribuer les "superprofits" 

Au coeur des débats : les dysfonctionnements du marché européen de l'électricité, où le prix de gros est indexé sur le prix de revient de la dernière centrale mobilisée pour répondre à la demande – souvent une centrale au gaz.

La Commission propose de plafonner les revenus des opérateurs du nucléaire et d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydroélectrique) qui vendent leur électricité à un prix très au-dessus de leurs coûts de production. Les États pourraient prélever la différence entre ce plafond et le prix du marché pour redistribuer ces "superprofits" aux ménages et entreprises vulnérables.

Malgré des mix énergétiques très différents d'un pays à l'autre, la mesure suscite un large consensus. Berlin et Paris, sous pression politique pour taxer les "superprofits", réclamaient un tel "mécanisme de contribution".

Parallèlement, la Commission veut réclamer "une contribution temporaire de solidarité" aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole, favorisés par l'envolée des cours.

Après l'accord des Vingt-Sept fin juillet pour sabrer leur consommation de gaz, Bruxelles propose également de fixer "des objectifs contraignants" pour réduire la demande d'électricité, avec une baisse "d'au moins 10% de la consommation mensuelle nette" et de 5% aux heures de pointe.

"Comme pour le gaz, ce serait d'abord une approche volontaire, avec la possibilité de passer à des réductions obligatoires à partir d'un niveau qu'il reste à discuter", a tempéré M. Sikela.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.