Mobilisation artistique «sans précédent» pour les 50 ans de la mort de Picasso

Un visiteur prend une photo de la peinture «Femme au béret rouge-orange» lors d'une exposition de peintures et de céramiques de Pablo Picasso à la Bellagio Gallery of Fine Art, le 21 octobre 2021 à Las Vegas, Nevada. (Photo, AFP)
Un visiteur prend une photo de la peinture «Femme au béret rouge-orange» lors d'une exposition de peintures et de céramiques de Pablo Picasso à la Bellagio Gallery of Fine Art, le 21 octobre 2021 à Las Vegas, Nevada. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

Mobilisation artistique «sans précédent» pour les 50 ans de la mort de Picasso

Un visiteur prend une photo de la peinture «Femme au béret rouge-orange» lors d'une exposition de peintures et de céramiques de Pablo Picasso à la Bellagio Gallery of Fine Art, le 21 octobre 2021 à Las Vegas, Nevada. (Photo, AFP)
  • Préparée depuis 18 mois par la France et l'Espagne, l'«année Picasso» mobilisera «38 institutions majeures en Europe et aux Etats-Unis»
  • L'objectif est de « présenter Picasso tel qu'il était», en mettant en avant son «héritage artistique» et «la permanence de son œuvre», a souligné Miguel Iceta

MADRID: Du Prado au Centre Pompidou en passant par le Met de New York, 42 expositions vont être organisées dans le monde pour le cinquantenaire de la mort de Picasso, une "mobilisation sans précédent" pour "l'artiste le plus célèbre de l'art moderne", selon Madrid et Paris.

Préparée depuis 18 mois par la France et l'Espagne, l'"année Picasso" mobilisera "38 institutions majeures en Europe et aux Etats-Unis", a annoncé lundi devant la presse le ministre espagnol de la Culture, Miquel Iceta, en lançant les célébrations au musée Reina Sofia de Madrid.

Ces expositions permettront de "montrer toutes les facettes" de l'artiste espagnol, né en 1881 à Malaga (sud de l'Espagne) et mort en 1973 à Mougins (sud-est de la France), avec une série de "colloques" et de "débats" sur le peintre et sur son œuvre, a ajouté la ministre de la Culture française, Rima Abdul Malak.

Les célébrations débuteront le 23 septembre à la Fondation Mapfre, à Madrid, avec l'exposition "Pablo Picasso et la dématérialisation de la sculpture". Elles prendront fin en avril 2024 au Petit Palais, à Paris, avec une rétrospective sur "Le Paris des modernes (1905-1925)".

Sept pays accueilleront des expositions consacrées au peintre espagnol, décrit par la ministre française comme l'"artiste le plus célèbre et le plus emblématique de l'art moderne": l'Espagne, la France, les Etats-Unis mais aussi l'Allemagne, la Suisse, la Roumanie et la Belgique.

Parmi les institutions mobilisées figurent le Metropolitan Museum of Art ("Met") de New York (Etats-Unis), le musée madrilène du Prado, le musée Guggenheim de Bilbao (Espagne), le Centre Pompidou de Paris et les musées Picasso de Barcelone (Espagne) et Paris.

«Excès» et «contradictions»

Ces différentes expositions seront l'occasion de mettre en lumière "l'immense héritage" laissé par l'artiste espagnol, dont l'oeuvre "continue de servir de référence absolue pour des artistes du monde entier", a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lors d'une cérémonie de lancement de l'année Picasso.

Un message également relayé par Miquel Iceta, qui a insisté sur la "permanence" et la richesse de son oeuvre. Les célébrations permettront "de profiter" d'un art "qui est toujours vivant", tout en symbolisant "le XXe siècle", a-t-il insisté devant le tableau Guernica, peint par Picasso en 1937.

Cette peinture - elle immortalise le massacre de la ville basque de Guernica, bombardée en avril 1937 par l'aviation nazie venue soutenir le général Franco durant la Guerre civile espagnole - est "un manifeste pour la paix", a ajouté Rima Abdul Malak.

Ce plaidoyer "prend une connotation forcément particulière" à l'heure "où la guerre fait rage aux portes de l'Europe et où nous nous tenons aux côtés du peuple ukrainien", a insisté la ministre, en référence à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Au-delà des références politiques et historiques, les rétrospectives organisées dans le cadre de l'"année Picasso" seront l'occasion, selon les organisateurs, de se pencher également sur les "excès" et les "contradictions" de l'artiste.

La figure de Picasso, longtemps déifié pour son génie pictural, est écornée depuis plusieurs années par des accusations de misogynie et de violences envers ses compagnes, placées sous les feux des projecteurs depuis le mouvement #MeToo.

L'auteur des "Demoiselles d'Avignon" et de "La femme qui pleure", qui a passé l'essentiel de sa vie en France, a notamment été accusé par la journaliste Sophie Chauveau dans son ouvrage "Picasso, le Minotaure" d'être un homme "jaloux", "pervers" et "destructeur".

"Il est important que le public connaisse mieux Picasso et connaisse aussi la part de violence qu'il y avait en lui. C'est quelque chose qu'il ne faut pas cacher", a reconnu lundi Rima Abdul Malak, tout en jugeant nécessaire de "ne pas réduire toute l’œuvre de Picasso" à ce sujet.

Le rapport aux femmes du peintre et sculpteur espagnol sera notamment abordé dans le cadre d'une exposition prévue au Brooklyn Museum (New York) à l'été 2023.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.