Au moins 100 morts dans les affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

Une vue du village nouvellement reconstruit d'Agali dans le district de Zangilan le 19 juillet 2022. L'Azerbaïdjan a entamé le 19 juillet 2022 le processus de retour de son peuple sur les terres reprises aux séparatistes arméniens dans ce que Bakou appelle "Le Grand Retour" à la suite d'un Guerre de 2020 sur le Haut-Karabakh contesté. (AFP).
Une vue du village nouvellement reconstruit d'Agali dans le district de Zangilan le 19 juillet 2022. L'Azerbaïdjan a entamé le 19 juillet 2022 le processus de retour de son peuple sur les terres reprises aux séparatistes arméniens dans ce que Bakou appelle "Le Grand Retour" à la suite d'un Guerre de 2020 sur le Haut-Karabakh contesté. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 13 septembre 2022

Au moins 100 morts dans les affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

  • «Cinquante militaires azerbaïdjanais ont été tués à la suite d'une provocation arménienne d'une grande ampleur» à la frontière entre les deux pays, a annoncé dans la soirée le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué
  • L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent mutuellement d'avoir lancé ces hostilités

EREVAN: Au moins une centaine de soldats arméniens et azerbaïdjanais ont été tués mardi dans les combats les plus violents depuis la guerre entre les deux pays en 2020, la communauté internationale appelant à la "retenue" et un règlement pacifique du conflit.

"Cinquante militaires azerbaïdjanais ont été tués à la suite d'une provocation arménienne d'une grande ampleur" à la frontière entre les deux pays, a annoncé dans la soirée le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué.

Pour sa part, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a fait état dans la matinée de 49 militaires arméniens tués, lors d'une intervention devant le Parlement à Erevan, tout en précisant que "ce n'est malheureusement pas le nombre définitif".

Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir lancé les hostilités.

Cette éruption de violence intervient alors que Moscou, qui a déployé une force de maintien de la paix dans la région après la guerre de 2020, a les mains occupées avec les difficultés de son offensive militaire en Ukraine.

Si la Russie a annoncé un cessez-le-feu en vigueur depuis 06H00 GMT, l'Azerbaïdjan a accusé dans l'après-midi l'Arménie de le violer "de manière intense".

"Malgré un cessez-le-feu (...), des unités des forces armées arméniennes (...) ont ouvert le feu à l'artillerie contre les positions de l'armée azerbaïdjanaise" à la frontière azerbaïjdano-arménienne, a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense, en faisant état des "mesures de riposte" à ces tirs.

Plus tôt dans la journée, Bakou a pourtant assuré avoir "rempli tous ses objectifs" dans les combats à la frontière avec l'Arménie.

"Malgré une forte diminution de l'intensité des bombardements, l'ennemi continue d'essayer d'avancer", avait indiqué pour sa part un peu plus tôt le ministère arménien de la Défense.

Appels à la retenue 

L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, la dernière ayant eu lieu en 2020.

Les nouveaux combats, qui ont éclaté dans la nuit, illustrent combien la situation reste explosive.

M. Pachinian a appelé la communauté internationale à réagir, lors d'entretiens avec plusieurs dirigeants étrangers dont les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron.

L'Union européenne a réclamé l'arrêt des hostilités et annoncé que le président du Conseil européen Charles Michel, qui dirige une médiation entre Erevan et Bakou, allait discuter avec les deux belligérants.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé les dirigeants d'Azerbaïdjan et d'Arménie pour les exhorter à parvenir à la paix. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a, lui, appelé les deux pays à "prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions".

La Russie est "extrêmement préoccupée" et appelle à "la retenue", a déclaré à la presse le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Le conseil de sécurité de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire menée par Moscou, s'est réuni mardi soir par visioconférence avec participation de Vladimir Poutine, à la demande d'Erevan, selon le Kremlin.

Blinken exhorte les dirigeants d'Azerbaïdjan et d'Arménie à la paix

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mardi les dirigeants d'Azerbaïdjan et d'Arménie pour les exhorter à parvenir à un règlement pacifique après les pires affrontements entre les deux pays voisins depuis la guerre de 2020.

En visite dans l'Etat de l'Indiana, dans le nord des Etats-Unis, M. Blinken a exprimé sa "profonde préoccupation" dans des appels séparés au président azerbaïdjanais Ilham Aliev et au Premier ministre arménien Nikol Pachinian, a indiqué à la presse le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Il a dit aux dirigeants des deux pays que les Etats-Unis allaient "faire pression pour un arrêt immédiat des combats et un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", a ajouté le porte-parole.

Cette initiative américaine intervient alors que la Russie - dont les relations avec les Etats-Unis sont au plus mal depuis son invasion de l'Ukraine - a affirmé avoir négocié un cessez-le-feu entre les deux anciennes républiques soviétiques.

Le diplomate américain Phil Reeker, récemment chargé de lancer des négociations entre ces deux pays du Caucase, se trouvait mardi dans la capitale de l'Azerbaïdjan Bakou pour une visite organisée avant cette nouvelle éruption de violence, qui a fait 49 morts dans les rangs des militaires arméniens.

La Russie «mal en point»

M. Poutine est "personnellement impliqué" et fournit "tous les efforts possibles pour aider à réduire les tensions", a souligné le Kremlin.

Si des heurts opposent régulièrement les deux pays le long de leur frontière commune depuis la fin de la guerre de 2020, les combats de mardi constituent un événement inédit.

"L'escalade est la conséquence d'une impasse dans les pourparlers de paix", estime l'analyste Tatoul Hakobian, pour qui le conflit en Ukraine "a modifié l'équilibre des forces dans la région", la Russie, soutien de l'Arménie, "étant mal en point".

Selon lui, Bakou souhaiterait profiter de cette situation pour "obtenir des concessions de l'Arménie dès que possible".

Mais pour Farid Chafiev, président du Centre d'analyse des relations internationales à Bakou, "un obstacle majeur à la paix" est tout simplement "la présence illégale de soldats arméniens" en Azerbaïdjan, en référence au Nagorny Karabakh.

Poudrière du Karabakh 

Historiquement compliquées, les relations entre Erevan et Bakou continuent d'être empoisonnées par leur différend au sujet du Nagorny Karabakh, enclave majoritairement peuplée d'Arméniens ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan avec le soutien de l'Arménie.

Après une première guerre qui a fait plus de 30 000 morts au début des années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle de cette région montagneuse.

Plus de 6 500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre, perdue par l'Arménie.

Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu alors négocié par Moscou, qui a déployé des soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh, Erevan a cédé d'importants territoires à l'Azerbaïdjan.

Cette issue a été vécue comme une humiliation en Arménie.


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Short Url
  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

Short Url
  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."