Entre Pékin et Moscou, un vrai rapprochement, mais des différences stratégiques

Le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine posent avec le président mongol lors de leur réunion trilatérale en marge du sommet des dirigeants de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Samarcande le 15 septembre 2022. (AFP)
Le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine posent avec le président mongol lors de leur réunion trilatérale en marge du sommet des dirigeants de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Samarcande le 15 septembre 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 16 septembre 2022

Entre Pékin et Moscou, un vrai rapprochement, mais des différences stratégiques

  • Convergence idéologique, intérêts économiques, militaires, volonté de dépasser l'ordre multilatéral finissant érigé par un Occident dont les valeurs les menacent: les président chinois et russe partagent beaucoup de vues
  • Mais ils ne sont pas alliés, chacun jouant dans une catégorie différente et ayant ses propres intérêts bien compris, soulignent des experts

PARIS: Bloc, alliance, partenariat ? Le rapprochement entre la Chine et la Russie jeudi à Samarcande en Ouzbékistan met en scène l'avènement d'une alternative à l'Occident, mais ses contours et ses ressorts restent incertains, compte tenu des différences stratégiques entre Pékin et Moscou.

Convergence idéologique, intérêts économiques, militaires, volonté de dépasser l'ordre multilatéral finissant érigé par un Occident dont les valeurs les menacent: les président chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine partagent beaucoup de vues. Mais ils ne sont pas alliés, chacun jouant dans une catégorie différente et ayant ses propres intérêts bien compris, soulignent des experts.

"Ce n'est pas un bloc mais un vrai partenariat, déséquilibré et hétérogène", estime le chercheur Cyrille Bret, de l'Institut Jacques Delors à Paris.

Pour autant, il ne s'agit pas uniquement d'"un mariage d'intérêt" analyse la chercheuse Alice Ekman, analyste responsable de l'Asie à l'Institut d'études de sécurité de l'Union européenne (EUISS). "Il existe beaucoup de points de convergences" entre eux.

"La Chine a une lecture assez convergente avec celle de la Russie sur les tensions avec les Etats-Unis, avec l'Otan, et ce qu'il considère +l'Occident+ au sens large", estime Mme Ekman. "Ce n'est pas un bloc bien défini, mais on est clairement dans une polarisation du monde".

"Il n'y a pas de ciment idéologique entre les deux pays, mais une vision commune des relations internationales, de +désoccidentalisation+ du monde", pour M. Bret.

Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Securité en Europe (IPSE), qui préfère pour sa part parler de "bloc élastique", souligne "la réalité stratégique de ce rapprochement", illustrée par des exercices militaires conjoints qui se multiplient.

Les deux pays collaborent aussi dans les domaines énergétiques, spatial, et coordonnent leurs actions dans les instances internationales existantes.

Au final, pour M. Dupuy, une configuration se met en place à travers plusieurs organisations, dont l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS, cadre de la réunion Xi-Poutine de jeudi, ndlr), confirmant "une +orientalisation+ des relations internationales".

Cela "va d'ailleurs sans doute s'exprimer de manière plus unitaire lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies", alors qu'au sommet de l'OCS à Samarcande étaient conviés les dirigeants du Belarus, d'Iran, d'Inde, du Pakistan et de plusieurs pays d'Asie centrale qui ont pu partager leurs vues avec Xi Jinping et Vladimir Poutine à quelques jours de la réunion des dirigeants mondiaux à New-York.

Pas d'alliés mais des partenaires 

Mais Pékin et Moscou ne sont pas sur un pied d'égalité, très loin de là.

"La Russie va à Canossa en se rapprochant de cette organisation créée par la Chine, initialement pour limiter l'action russe en Asie centrale. Cela montre à quel point Poutine a besoin de la Chine", estime M. Dupuy.

Isolée et sanctionnée à l'Ouest, "la Russie doit faire un pivot vers l'est et elle n'a pas mille possibilités", résume M. Bret.

"La Chine est plus forte que la Russie. Et ses intérêts sont plus globaux et plus divers. L'objectif de Pékin est de préserver son entente avec la Russie au niveau stratégique, pour contrer le pouvoir américain", juge Evan Feigenbaum du centre Carnegie Endowment for International Peace.

"Mais sans avoir à soutenir Moscou au niveau tactique, puisque Pékin bénéficie de l'accès aux marchés mondiaux, évite les sanctions et noue des relations avec des pays, comme ceux d'Asie centrale, qui sont terrifiés par la Russie".

"La Chine n'a pas d'alliés mais des partenaires, elle a une stratégie de coalition, rappelle Mme Ekman.

Pour l'historien Pierre Grosser, le soutien de Xi Jinping à Poutine peut s'avérer "un piège pour la Chine".

L'hostilité russe envers l'Occident "obligent à suivre une pente dangereuse de confrontation qui rend difficile une coexistence pacifique, alors que la Chine a encore besoin économiquement et technologiquement des échanges avec les grands pays capitalistes", écrit-il dans la revue Politique étrangère de l'Ifri.

Néanmoins, selon Mme Ekman, "dans un contexte de tensions très fortes et prolongées entre Pékin et Washington", la Chine "considère avoir intérêt à accélérer son rapprochement avec la Russie".

Une situation qui ne laisse pas d'inquiéter, notamment à Taïwan, où le gouvernement a estimé vendredi que le renforcement des liens entre Moscou et Pékin nuisait à "la paix internationale".


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

Short Url
  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Short Url
  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".