Gérald Darmanin attendu à Alger: vers l’expulsion des fichés S?

L’échange des renseignements et la coopération entre les services de sécurité des deux pays est un point constant de l’ordre du jour des discussions entre les ministres de l’Intérieur des deux pays (Photo, AFP).
L’échange des renseignements et la coopération entre les services de sécurité des deux pays est un point constant de l’ordre du jour des discussions entre les ministres de l’Intérieur des deux pays (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 novembre 2020

Gérald Darmanin attendu à Alger: vers l’expulsion des fichés S?

  • Les sujets appelés à être discutés avec ses interlocuteurs algériens peuvent s’avérer assez sensibles
  • Il existe en France depuis déjà plusieurs années une propension des autorités françaises à vouloir se débarrasser de ces personnes «à risque» en les expulsant vers l’Algérie

ALGER: Après avoir été programmé puis reporté, en raison de l’odieux assassinat de Samuel Paty, la visite du ministre de l’Intérieur français en Algérie reste d’actualité. En effet, les sujets appelés à être discutés avec ses interlocuteurs algériens samedi et dimanche peuvent s’avérer sensibles, notamment la question inhérente à l’expulsion vers l’Algérie de certains éléments (islamistes) fichés S, susceptibles de glisser à n’importe quel moment dans la violence et le terrorisme.

Rappelons que le ministre de l’Intérieur a réuni récemment les préfets de France et leur a donné pour instruction d’accélérer les procédures d’expulsion de 231 étrangers qui se trouvent dans le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSRPT). Parmi les 231 personnes concernées, 180 personnes sont actuellement en prison, les 51 autres, encore en liberté, vont être arrêtées dans les prochaines heures.

En effet, il existe en France depuis déjà plusieurs années, et même pendant les années 1990 (années du terrorisme en Algérie, baptisées «décennie noire»), une propension des autorités françaises à vouloir se débarrasser de ces personnes «à risque» en les expulsant vers l’Algérie.

Les demandes françaises de ce genre ne semblent pas toujours recueillir l’assentiment des autorités algériennes. Ces dernières estiment, à juste titre d’ailleurs, que ces éléments radicalisés et présentant un grand danger potentiel pour la sécurité, qui sont nés et ont grandi en France, n’ont, pour la grande majorité d’entre eux, jamais séjourné en Algérie où ils n’ont d’ailleurs aucune attache.

D’autre part, Gérald Darmanin essayera à coup sûr d’obtenir le feu vert des autorités algériennes  pour accélérer la réadmission des citoyens algériens résidant clandestinement en France, et identifiés comme «à risque» par les services consulaires algériens.

En effet, ces clandestins, les «Harragas», ont bénéficié d’une trêve de plus de huit mois, en raison de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture des frontières qui en résulte.

La reprise normale des vols entre les deux pays sera l’occasion pour la partie française de rattraper le retard cumulé sur ce dossier.

Si cette exigence française se retrouve satisfaite par les autorités algériennes, elle constituera incontestablement une victoire politique à mettre à l’actif de Gérald Darmanin.

En outre, s’agissant des récents attentats en France, les responsables algériens feront certainement valoir dans leurs échanges avec le ministre de l’intérieur français l’efficience de la politique de déradicalisation appliquée dans leur pays.

Cette politique a non seulement permis de contenir de façon quasi définitive la violence terroriste en Algérie, mais son efficacité se vérifie aussi du fait que très peu d’algériens venus du pays ont été impliqués ces dernières années dans les attentats terroristes perpétrés sur le sol français, ou ailleurs en Europe et dans le monde.

L’échange des renseignements et la coopération entre les services de sécurité des deux pays est un point constant de l’ordre du jour des discussions entre les ministres de l’Intérieur des deux pays.

La France a pu, à maintes reprises, comme l’ont certifié de hauts responsables sécuritaires français, compter sur l’aide et l’assistance des services algériens pour démêler l’écheveau de certaines affaires criminelles et terroristes ou pour prévenir des attentats sur le sol français.

La question des mineurs «Harragas»

Le problème des enfants mineurs qui sont sur le sol français illégalement est un autre sujet délicat. Le phénomène va crescendo et le nombre d’immigrants clandestins appartenant à cette tranche d’âge pose un problème sérieux à la fois pour leurs pays d’origine – qui ne peuvent que pâtir de la mauvaise presse induite par ce phénomène et paraissent, à juste titre, indignes devant leurs populations et auprès de l’opinion publique – et pour les pays européens d’accueil, comme la France, où les lois imposent aux autorités une prise en charge adéquate et onéreuse de ces enfants.

Les informations reprises par certains médias selon lesquelles pas moins de deux cents enfants algériens se trouveraient actuellement en France de manière illégale n’ont cependant pas pu être confirmées.

Des sources généralement bien informées à Alger indiquent que ce chiffre est déraisonnablement exagéré et que la très grande majorité de ces enfants clandestins sont originaires d’autres pays de la région et non d’Algérie.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.