Comment les sites du patrimoine attireront les touristes culturels en Arabie saoudite

La première place, du moins dans le cœur des Saoudiens, revient au quartier de Turaif, à Diriyah, considéré comme le berceau du Royaume et inscrit sur la liste de l’Unesco en 2010. (Photo fournie).
La première place, du moins dans le cœur des Saoudiens, revient au quartier de Turaif, à Diriyah, considéré comme le berceau du Royaume et inscrit sur la liste de l’Unesco en 2010. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 22 septembre 2022

Comment les sites du patrimoine attireront les touristes culturels en Arabie saoudite

  • Chacun des six sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial montre que les racines de l’Arabie saoudite sont bien plus profondes qu’on ne l’imagine
  • La région de Diriyah, qui est soigneusement préservée et protégée, est le joyau de la couronne de l’un des mégaprojets les plus notables en Arabie saoudite.

LONDRES: Alors même que l’Arabie saoudite écrit le prochain chapitre de son histoire, défini par l’ambition de sa Vision 2030, elle redécouvre et accepte un passé qui va jouer un rôle central dans son ouverture sur le monde extérieur.

Depuis 2008, l’Arabie saoudite a inscrit six sites de «valeur universelle exceptionnelle» sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Dix autres sites figurent sur sa liste indicative – des sites dont l’inscription est envisagée –, notamment le chemin de fer du Hijaz, trois routes de pèlerinage historiques et la zone archéologique d’Al-Faw, à la limite nord-ouest du Quart Vide. Ce dernier est un site d’occupation humaine depuis l’époque nomade préhistorique; la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère a vu l’essor et la prospérité d’une ancienne cité caravanière.

Certes, les sites qui pourraient être sélectionnés pour de futures inscriptions ne manquent pas: le Registre national des antiquités d’Arabie saoudite compte plus de dix mille sites historiques.

Chacun des six sites du patrimoine mondial est la pièce d’une mosaïque fascinante qui montre non seulement que les racines saoudiennes sont bien plus profondes que ce que beaucoup auraient pu imaginer, mais aussi que le patrimoine saoudien est une composante essentielle de l’histoire de l’humanité.

Il s’agit d’une histoire vivante. Chaque site jouera – et, dans certains cas, joue déjà – un rôle crucial dans l’ouverture du Royaume en tant que destination pour les touristes culturels du monde entier.

L’un des sites de l’Unesco les plus époustouflants est le site archéologique de Hégra, pièce maîtresse des projets de la Commission royale pour AlUla. Ces derniers ont pour objectif de transformer judicieusement plus de 22 000 km2 du paysage spectaculaire de la région d’AlUla, avec sa vallée d’oasis luxuriante et ses montagnes imposantes, en une destination majeure.

Le joyau de la couronne d’AlUla est l’ancienne ville de Hégra, la capitale méridionale des Nabatéens, qui ont également construit Pétra, dans l’actuelle Jordanie.

Et l’étonnante collection de plus de cent tombes sculptées à la main, dont beaucoup présentent des façades et des inscriptions élaborées, taillées dans des affleurements de grès, ne constitue que la partie visible d’un véritable iceberg archéologique.

Une douzaine d’équipes archéologiques internationales explorent actuellement les cultures anciennes d’AlUla et du champ volcanique voisin de Harrat Khaybar. Le volume étonnant des découvertes qu’elles ont déjà documentées, de la préhistoire au début du XXe siècle, incite à repenser radicalement la préhistoire de la péninsule Arabique.

Une équipe de l’université d’Australie-Occidentale a passé ces quatre dernières années à identifier et à cataloguer toute l’archéologie visible du comté d’AlUla et de Harrat Khaybar. Les dizaines de milliers de structures découvertes, dont la plupart ont entre quatre mille et sept mille ans, racontent l’histoire d’un paysage magnifique et d’un climat autrefois tempéré.

Au total, le projet d’archéologie aérienne dans le royaume d’Arabie saoudite a permis d’identifier treize mille sites à AlUla et, dans le comté de Khaybar, pas moins de cent trente mille de toutes les époques, de l’âge de pierre au XXe siècle. La grande majorité d’entre eux remontent à la préhistoire.

À AlUla, une zone «centrale» de 3 300 m2 a été étudiée séparément par la société britannique Oxford Archaeology, qui, en collaboration avec le personnel et les étudiants de l’université du roi Saoud, à Riyad, a pu identifier plus de seize mille autres sites archéologiques.

Le Dr Hugh Thomas, chercheur principal à l’université d'Australie-Occidentale, explique à Arab News que dans le passé, les archéologues s’étaient concentrés sur le Croissant fertile. 

«Cependant, au fur et à mesure que les recherches avancent, nous nous rendons compte que cette région comptait bien plus que des petites communautés indépendantes qui ne disposaient que de peu de moyens et ne faisaient pas grand-chose dans une zone aride.

La réalité, c’est que, au néolithique, ces régions étaient nettement plus vertes; de très grandes populations humaines et des troupeaux d’animaux s’y seraient déplacés.»

Parmi les découvertes les plus intrigantes répertoriées par l’équipe d’Aerial Arachaeology in the Kindgom of Saudi Arabia (Aaksa) figurent les mystérieux mustatils – des structures souvent immenses et rectangulaires construites par un peuple préhistorique inconnu il y a plus de huit mille ans. Ces bâtiments, probablement uniques dans la péninsule Arabique, auraient eu des fonctions rituelles.

On en compte aujourd’hui plus de mille six cents sur une superficie de 300 000 km2 dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, principalement dans les environs d’AlUla et de Khaybar.

D’autres preuves du passé préhistorique de l’Arabie saoudite se trouvent dans les immenses collections, particulièrement impressionnantes, de gravures rupestres néolithiques ou de pétroglyphes. Elles se situent dans la province de Haïl sur deux sites distants de 300 kilomètres qui ont tous deux été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2015.

Le premier se trouve à Jabal Umm Sinman, un affleurement rocheux qui se trouve à l’ouest de la ville moderne de Jubbah et dont l’origine remonte à l’aube de la civilisation arabe. Il y a quelque six mille ans, les collines environnantes donnaient sur un lac aujourd’hui perdu sous les sables du désert du Néfoud.

Selon les termes du document de mise en candidature de l’Unesco, c’est sur les collines d’Umm Sinman que les ancêtres des Saoudiens d’aujourd'hui «ont laissé des traces de leur présence, de leurs religions, des perspectives sociales, culturelles, intellectuelles et philosophiques de leurs croyances sur la vie et la mort, et de leurs idéologies métaphysiques et cosmologiques».

Le second site se trouve à Jabal al-Manjor et Jabal Raat, à 220 kilomètres au sud-ouest de Jubbah, près du village de Shuwaymis.

Ensemble, les sites jumeaux racontent plus de neuf mille ans d’histoire de l’humanité, depuis les premières traces picturales de la chasse jusqu’au développement de l’écriture, de la religion et de la domestication d’animaux tels que les vaches, les chevaux et les chameaux.

L’art rupestre de la région de Haïl est considéré comme l’une des collections les plus importantes au monde. Il renferme «des expressions visuellement stupéfiantes du génie créatif humain, comparables aux messages laissés par des civilisations condamnées en Mésoamérique ou sur l’île de Pâques [...], d’une valeur universelle exceptionnelle».

Parmi les autres sites de l’Arabie saoudite qui figurent sur la liste de l’Unesco, citons l’aire culturelle de Hima, inscrite en 2021. Il s’agit d’une importante collection d’images d’art rupestre réalisées il y a plus de sept mille ans par les armées et les voyageurs qui passaient dans la région en suivant une ancienne route caravanière dans le désert, dans le sud-ouest du pays.

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L'aire culturelle de Hima. (Photo fournie).

La ville historique de Djeddah, inscrite par l’Unesco en 2014, a été établie au VIIe siècle comme le principal port de la mer Rouge et s’est rapidement développée en tant que porte d’entrée pour les pèlerins de La Mecque qui arrivaient par la mer. Djeddah, qui s’est transformée en «un centre multiculturel florissant», était «caractérisée par une tradition architecturale typique, notamment des maisons-tours construites à la fin du XIXe siècle par l’élite marchande de la ville». Beaucoup d’entre elles existent encore aujourd’hui.

Al-Hassa, une «série de paysages culturels», dans la province d’Ach-Charqiya, abrite la plus grande et sans doute la plus ancienne oasis du monde. Il s’agit d’un ensemble tentaculaire de douze éléments distincts et de 2,5 millions de palmiers dispersés sur une superficie totale de 85 km2.

Classée par l’Unesco en 2018 comme «un paysage culturel évolutif», Al-Hassa «conserve des traces matérielles représentatives de toutes les étapes de l’histoire de l’oasis, depuis ses origines, pendant la période néolithique, jusqu’à aujourd’hui».

Al-Hassa, qui se situe entre le désert rocheux d’Al-Ghawar, à l’Ouest, et les dunes du désert d’Al-Jafurah, à l’Est, est associée à la civilisation Dilmun, qui s’est épanouie lors du troisième millénaire avant J.-C. dans ce qui est aujourd’hui l’Arabie saoudite orientale. La découverte de poteries qui datent de la période d’Obeïd, il y a quelque sept mille ans, suggère également que la région d’Al-Hassa pourrait être l’une des premières de l’Arabie orientale à avoir été colonisée par l’homme.

La première place, du moins dans le cœur des Saoudiens, revient au quartier de Turaif, à Diriyah, considéré comme le berceau du Royaume et inscrit sur la liste de l’Unesco en 2010.

Dans un méandre du Wadi Hanifah, à quelques kilomètres au nord-ouest de la métropole moderne de Riyad, sont conservés les vestiges d’un ensemble époustouflant de palais, de maisons et de mosquées en briques de terre crue. Il s’agit d’un «exemple prééminent du style najdi, une importante tradition architecturale qui s’est développée dans le centre de l’Arabie [...] et a contribué à la diversité culturelle du monde».

D’abord colonisée par les ancêtres de la dynastie Al-Saoud au XVe siècle, l’oasis de Diriyah est devenue la capitale du premier État saoudien, établi en 1744.

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Le quartier de Turaif. (Photo fournie).

Elle a été détruite en 1818 après une campagne de six ans menée par un Empire ottoman vengeur. Ce dernier redoutait en effet que ce premier État saoudien ne menace sa domination sur l’Arabie et les Villes saintes de La Mecque et de Médine.

Finalement, comme le relate l’histoire, c’est la dynastie Al-Saoud qui l’a emporté. En 1902, Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud, mieux connu sous le nom d’«Ibn Saoud», a reconquis Riyad avant de réunir les royaumes du Najd et du Hijaz en 1932 pour former le royaume d’Arabie saoudite.

Le quartier de Turaif, dans la ville de Diriyah, a été détruit par les Ottomans et ne sera plus jamais habité. Toutefois, il a été soigneusement préservé et constitue aujourd’hui le fleuron de l’un des plus importants mégaprojets de l’Arabie saoudite: l’aménagement de la zone élargie par l’Autorité de développement de Diriyah Gate, qui en a fait «l’un des lieux de rassemblement culturel les plus incroyables du monde».

Le plan de 50 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro) qui vise à transformer Diriyah en une destination historique, culturelle et de mode de vie mondiale permettra de créer 55 000 emplois et d’attirer 27 millions de visiteurs chaque année. Ces derniers pourront ainsi découvrir l’histoire et la culture d’un royaume qui, en moins de trois cents ans, est passé d’une idée née dans une petite communauté du désert à l’une des nations les plus influentes du monde.

Sur ce site d’une superficie de 7 km2, les visiteurs trouveront des musées, des galeries, des hôtels de classe internationale, des restaurants, des boutiques, des maisons ainsi que des installations éducatives et culturelles. Tous ces bâtiments reflètent le style architectural traditionnel najdi.

Au cœur du projet se trouve Turaif, qui, comme tant de sites historiques d’Arabie saoudite, constitue un élément inestimable du passé. Il contribue aujourd’hui à façonner l’avenir du Royaume.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BD Angoulême : les financeurs publics demandent aux organisateurs de renoncer au festival 2026

 Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
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  • L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes
  • Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir"

ANGOULEME: Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué".

"Il nous apparaît plus que compliqué d'organiser le maintien de l'édition 2026", sans les éditeurs et des auteurs, a annoncé le maire d'Angoulême Xavier Bonnefont lors d'une conférence de presse des collectivités locales et d'un représentant de l’État, qui financent l’événement à hauteur de 50%.

"Ce sont les auteurs et autrices, avec leurs maisons d'édition, qui font le festival. Sans eux et sans festivaliers, pas de festival et sans festival, pas de subvention publique", a ajouté l'élu.

"Nous demandons donc à l'association du FIBD (propriétaire de l'événement) et à l'organisateur (la société 9eArt+) de tirer les conclusions que cette réalité impose", a-t-il expliqué, assurant "se mettre en ordre de marche" pour trouver "un nouvel opérateur" afin d'organiser l'édition 2027.

L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes, à l'instar de la lauréate du Grand Prix 2025, Anouk Ricard.

Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir", en dépit de la nouvelle gouvernance proposée par les partenaires publics pour l'organisation future de l'événement.

Le ministère de la Culture avait cependant appelé mercredi à maintenir la 53e édition prévue du 29 janvier au 1er prochains. Contacté jeudi par l'AFP après l'annonce faite à Angoulême, il a maintenu cette position.

Depuis la dernière édition du festival en janvier dernier, la société 9e Art est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d'une salariée après son dépôt d'une plainte pour viol.