Le tourisme mondial se saisit des enjeux environnementaux

Un bateau de tourisme dans les calanques de Marseille ( Photo : croisieres-marseille- calanques.com)
Un bateau de tourisme dans les calanques de Marseille ( Photo : croisieres-marseille- calanques.com)
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Publié le Vendredi 23 septembre 2022

Le tourisme mondial se saisit des enjeux environnementaux

  • Ce secteur «est à la fois très vulnérable aux changements climatiques et une source d’émissions de gaz à effet de serre, l’une des causes du réchauffement planétaire», a reconnu l'OMT
  • Au salon IFTM Top Résa, ces questions, encore évoquées du bout des lèvres il y a quelques années, étaient quasi omniprésentes ces derniers jours

PARIS : Eviter le tourisme de masse et les voyages en avion éclair, respecter les zones protégées, aller moins loin : le secteur du tourisme prend conscience des enjeux environnementaux et cherche à s'adapter comme en a témoigné cette semaine le salon professionnel IFTM Top Résa organisé à Paris.

En 2019, avant la pandémie de Covid, quelque 1,5 milliard de touristes s'étaient encore promenés sur la planète, générant 1.500 milliards de dollars de recettes, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Mais la pandémie, qui a mis un coup d'arrêt brutal aux voyages, et les aléas climatiques ont fait l'effet d'un électrochoc sur les professionnels du secteur touristique. Un secteur qui «est à la fois très vulnérable aux changements climatiques et une source d’émissions de gaz à effet de serre, l’une des causes du réchauffement planétaire», a ainsi reconnu l'OMT.

Selon une étude de l'organisation, publiée en décembre 2019 pour la COP25, les émissions de CO2 du secteur «devaient augmenter d’au moins 25% d’ici 2030». «Il reste donc urgent d’accroître l’action climatique dans le tourisme», soulignait déjà l'OMT, estimant qu'«au bout du compte, le coût de l’inaction climatique sera(it), à la longue, plus élevé que celui d’une autre crise».

Au salon IFTM Top Résa, ces questions, encore évoquées du bout des lèvres il y a quelques années, étaient quasi omniprésentes ces derniers jours.

Sur le stand de la Malaisie, son ambassadeur en France, Dato’ Zamruni Khalid, explique à l'AFP que l'une des principales conséquences du changement climatique pour son pays est «l'abondance de pluies qui peuvent provoquer des inondations soudaines». Ces pluies ont évidemment un impact sur l'économie du tourisme qui représentait 15,9% du PIB de la Malaisie en 2019.

Un plan de modernisation des infrastructures a été lancé par le gouvernement et le pays protège «quelques îles où le nombre de touristes est limité, notamment sur la côte de Sabah» et quelques parcs nationaux, détaille le diplomate. Mais il le reconnaît : «On ne peut pas stopper le tourisme de masse.»

L'Equateur «n'a jamais été une destination de tourisme de masse comme d'autres endroits dans le monde (...) et nous voulons préserver cela», explique pour sa part le ministre équatorien du Tourisme, Niels Olsen.

- Prise de conscience des touristes -

Le pays a élargi en janvier sa réserve naturelle aux Galapagos, destination phare. Mais le ministre était aussi à Paris pour promouvoir des destinations plus locales, rurales et familiales, ciblant des voyageurs «de qualité».

«Il s'agit davantage de monter en qualité de voyageurs qu'en volume», souligne-t-il alors que le tourisme ne représente que 1,5% du PIB équatorien.

«Le voyage ne va pas disparaître, mais il faut le rendre plus vertueux», estime Eric La Bonnardière, fondateur de l'agence de voyage Evaneos, spécialisée dans les périples conçus sur mesure. «Les gens vont probablement moins voyager dans le futur, moins prendre l'avion et il faudra assumer que le voyage devienne quelque chose d’exceptionnel», poursuit-il.

Selon une étude du cabinet Protourisme conduite en France, 44% des personnes interrogées pensaient changer leurs pratiques de vacances en 2022 en raison de préoccupations environnementales (+7 points par rapport à 2021 et +16 points par rapport à 2019).

Plus le voyageur est jeune, plus ces questions le préoccupent. 72% des 18-24 ans envisageaient de changer leurs pratiques, contre 34% seulement des 50-64 ans.

«Nous avons une voyageuse partie en Martinique qui nous a demandé de lui organiser un voyage qui ne nécessitait pas de prendre une seule voiture», raconte Eric La Bonnardière, une demande «qu'on ne voyait pas il y a quelques années».

Pour autant, constate-t-il, «il y a une hétérogénéité de la prise de conscience (sur l'environnement) selon les zones dans le monde». Pour certaines, où «le sujet numéro un est la sortie de la pauvreté, l'enjeu climatique vient ensuite», relève le fondateur d'Evaneos.

Quelques exemples de démarches environnementales dans le tourisme

Petites et grandes entreprises du tourisme cherchent des solutions pour diminuer leur impact environnemental, aidées souvent par de jeunes start-up, en voici quelques exemples.

Sauver l'eau

La start-up montpellieraine Aquatech Innovation est spécialisée dans la collecte, le traitement et le recyclage des eaux usées. Elle installe, entre autres, des micro- centres d'épuration dans les campings, hôtels ou collectivités permettant de traiter les eaux usées, sans apport chimique ni production de chlore. Les eaux rejetées sont de qualité "eau de baignade" ou "eau d'irrigation". La start-up est notamment partenaire du groupe Vacanceselect.

Faire un état des lieux

Murmuration, bureau d'étude basé à Toulouse, propose grâce à des données satellitaires, de qualité de l'air ou de biodiversité de mieux comprendre les flux touristiques et de cartographier l'impact du tourisme sur un lieu donné. Murmuration s'adresse aux entreprises, collectivités ou organisations internationales. Elle travaille actuellement, entre autres, avec le ministère du Tourisme de Malte.

zéro déchets à bord

Le navire Ultramarine du voyagiste Quark Expéditions, spécialisé dans les croisières polaires, est équipé du MAGS (Système de Micro Auto Gazéification), qui convertit les déchets en énergie thermique. D'une croisière de dix jours avec 200 passagers et 140 membres d'équipage, il ne ressortira qu'un petit pots de confiture de "bio-charbon", le reste aura été transformé énergie thermique, explique à l'AFP Laurence Deloison de la compagnie Quark Expéditions.

Petits gestes

L'agence de Voyage Evaneos permet non seulement à ses équipes de télétravailler depuis le bout du monde mais leur propose un jour de vacances supplémentaire s'ils partent en congés en train plutôt qu'en avion. "Prendre le train prend plus de temps, on donne ce temps de prendre le temps", explique à l'AFP le fondateur d'Evaneos Eric La Bonnardière.

L'agence marseillaise Exotisme a abandonné les catalogues imprimés, passant à la brochure numérique mise à jour en temps réel. Elle réalise ainsi près d'un million d'euros d'économie.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.