Des chefs-d’œuvre en provenance du Moyen-Orient présentés aux enchères chez Christie’s

 Hayv Kahraman, L’Interprète. (Photo fournie).
Hayv Kahraman, L’Interprète. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 23 septembre 2022

Des chefs-d’œuvre en provenance du Moyen-Orient présentés aux enchères chez Christie’s

  • Les points forts mis en lumière lors d’une exposition au showroom de Christie’s à Dubaï jusqu’au 24 septembre comprennent des chefs-d’œuvre de l’art arabe et iranien moderne, ainsi que des œuvres d’éminents artistes du continent africain
  • Angelus II-1 est une œuvre abstraite poignante de 2017, composée d’une série de lignes entrecroisées colorées, de feu le peintre et historien de l’art palestinien, Kamal Boullata

DUBAÏ: Les points forts de plusieurs ventes à venir chez Christie’s à Londres – principalement les ventes concernant le Moyen-Orient qui se déroulent du 15 au 19 octobre – révèlent une gamme variée d’art qui ne se limite pas à la région du Moyen-Orient.

Il y a le diptyque L'interprète, minutieusement peint en 2016 par l’artiste irakienne basée aux États-Unis, Hayv Kahraman; l’œuvre satirique Hollyland, de l’artiste palestinien Hazem Harb, qui superpose des lettres en acrylique comparables à la célèbre enseigne de Hollywood sur une photographie d’archive de Jérusalem; la sculpture en boule disco de feu l’artiste iranienne Monir Farmanfarmaian dans les années 1970 et même l’œuvre emblématique du peintre britannique L.S. Lowry, Going to the Match, exposée en l’honneur de la prochaine Coupe du monde de la Fifa au Qatar. Les points forts mis en lumière lors d’une exposition au showroom de Christie’s à Dubaï jusqu’au 24 septembre comprennent des chefs-d’œuvre de l’art arabe et iranien moderne, ainsi que des œuvres d’éminents artistes du continent africain, notamment El Anatsui et les peintures émouvantes de Lynette Yiadom-Boakye, ce qui met en valeur l’intérêt régional croissant pour l’art africain.

L’exposition est la première organisée par la nouvelle direction de Christie’s dans la région.

 

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«La création et l’expansion d’une plate-forme mondiale pour l’appréciation des œuvres et la vente d’œuvres d’art du Moyen-Orient constituent un objectif essentiel pour Christie’s depuis 2005 et nous organisons des ventes exceptionnelles dans la région», déclare le nouveau vice-président de Christie’s Middle East, le Dr Ridha Moumni, dans un communiqué.

«Nous avons des clients qui font des achats si différents qu’organiser une vente d’art du Moyen-Orient est un défi; nous ne voulons pas reproduire des œuvres d’avant et nous voulons proposer une offre qui montre ce que les clients veulent désormais acheter», explique Meagan Kelly Horsman, la nouvelle directrice générale régionale, à Arab News.

Un bon exemple serait la célèbre œuvre Evolution of Man (2010) de l’artiste saoudien Ahmed Mater, qui explore la croissance rapide du Royaume depuis la découverte du pétrole en 1938. Elle devrait se vendre entre 28 000 et 35 000 dollars (1 dollar = 1,02 euro).

On peut également évoquer Angelus II-1, une œuvre abstraite poignante de 2017, composée d’une série de lignes entrecroisées colorées, de feu le peintre et historien de l’art palestinien, Kamal Boullata, et dont la valeur est comprise entre 28 et 40 000 dollars, ainsi qu’une pièce rare du peintre irakien Dia Azzawi, Lettres colorées, qui date des années 1970. Le prix de vente est évalué entre 34 000 et 45 000 dollars.

 

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 Kamal Boullata, Angélus II-1. (Photo fournie)

L’une des œuvres les plus chères exposées est Broken Land (2015) du peintre iranien basé à New York, Ali Banisadr. Construite dans son style rythmique et abstrait caractéristique, une intense impression de mouvement – et de l’émotion – est immédiatement transmis par une série de figures et d’objets dans des scènes à peine reconnaissables pour le spectateur.

Parmi les œuvres africaines exposées figure L’arbre (2003) d’Ibrahim el-Salahi. Il s’agit d’une composition géométrique abstraite qui fait partie d’une série faisant allusion à l’arbre Haraz originaire de son pays natal, le Soudan. Né au Soudan en 1930, M. El-Salahi est l’un des artistes africains vivants les plus importants et une figure centrale dans le développement du modernisme africain. Son travail est actuellement présenté dans l’exposition principale baptisée «Le lait des rêves» à la 59e Biennale de Venise.

 

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Monir Farmanfarmaian, Mirror Ball. (Photo fournie).

 

Il y a aussi une image de 1997 du photographe nigérian Samuel Fosso intitulée Le chef, celui qui a vendu l’Afrique aux colons qui vaut entre 17 000 et 23 000 dollars. Parmi la collection Sina Jina de Robert Devereux, il y a l’acrylique Drying Line (2002) d’El Anatsui, sur des boiseries sculptées (le prix est estimé entre 68 000 et 91 000 livres sterling; 1 livre sterling = 1,13 euro) et Magic (2007) de Lynette Yiadom-Boakye, une série de trois peintures à l’huile pour un montant compris entre171 000 et 228 000 dollars.

«Robert Devereux est connu comme l’un des premiers partisans de l’art africain et sa collection présente une large variété d’œuvres en provenance du continent», déclare Isabel Miller, spécialiste de l’art d’après-guerre et contemporain chez Christie’s à Londres, dans un entretien accordé à Arab News.

 

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Samuel Fosso, Le chef, celui qui a vendu l’Afrique aux colons. (Photo fournie).

 La collection de Robert Devereux, qui est la plus grande collection personnelle d’art contemporain africain à être exposée sur le marché, sera vendue le 13 octobre à Londres.

«Les goûts en matière de collection dans la région sont désormais plus internationaux que régionaux», affirme Suzy Sikorski, spécialiste chez Christie’s Middle East. «Même les personnes qui ont commencé à collectionner dans cette région se tournent désormais vers l’art africain et international.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.