Après la fusion ratée, TF1 et M6 mettent en route leur « plan B»

Cette opération, annoncée en mai 2021 et qui devait permettre de réunir les première et troisième chaînes du paysage audiovisuel français pour créer un géant de la télévision, a été subitement annulée en raison des réticences de l'Autorité française de la concurrence. (Photo, AFP)
Cette opération, annoncée en mai 2021 et qui devait permettre de réunir les première et troisième chaînes du paysage audiovisuel français pour créer un géant de la télévision, a été subitement annulée en raison des réticences de l'Autorité française de la concurrence. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 septembre 2022

Après la fusion ratée, TF1 et M6 mettent en route leur « plan B»

  • Après 18 mois de travaux et d'importants frais dépensés en vain, les deux groupes ont donc dû se résoudre à revoir leurs projets
  • Du côté de M6, propriété de l'allemand Bertelsmann via le groupe RTL, le temps presse car l'autorisation d'émettre de la chaîne expire en mai 2023

PARIS: Nouveau patron pour l'un, nouvel actionnaire pour l'autre : une semaine après l'abandon brutal de leur projet de mariage, les deux groupes de télévision TF1 et M6 s'emploient à mettre en œuvre un "plan B" face aux plateformes de streaming.

Entre les anciens fiancés redevenus concurrents, TF1, propriété du géant de la construction Bouygues, est le premier à abattre ses cartes.

Il a annoncé vendredi la nomination prochaine à sa tête de Rodolphe Belmer, 53 ans, qui a construit l'essentiel de sa carrière à la tête d'un autre poids lourd de l'audiovisuel français, Canal+.

C'est aussi une figure connue du monde de la tech et des télécoms, en tant qu'ex-dirigeant d'Eutelsat et d'Atos.

"Il va gérer la mise en place d'un plan B, la réinvention de TF1 pour faire face aux plateformes", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Libre après son départ prématuré du groupe informatique Atos durant l'été, Rodolphe Belmer est également administrateur du géant américain du streaming Netflix depuis 2018.

"Son parcours à la tête de plusieurs grands groupes français, leaders et internationaux, son expérience dans le secteur des médias et le streaming, constituent les meilleurs atouts pour relever les défis qui sont devant nous et conduire le développement du groupe TF1 sur le long terme", a salué l'actuel PDG de TF1, Gilles Pélisson, dans un communiqué.

M. Pélisson lui cédera le 27 octobre le poste de directeur général, puis la présidence du conseil d'administration le 13 février 2023, pour devenir alors "directeur général adjoint du groupe Bouygues en charge des médias et du développement", comme cela était prévu en cas de fusion réussie avec M6.

Cette opération, annoncée en mai 2021 et qui devait permettre de réunir les première et troisième chaînes du paysage audiovisuel français pour créer un géant de la télévision, a été subitement annulée en raison des réticences de l'Autorité française de la concurrence.

L'institution subordonnait son feu vert à la cession des chaînes TF1 ou M6 à un autre acteur, pour éviter la création d'un mastodonte qui aurait, selon elle, faussé notamment le marché de la publicité.

Après 18 mois de travaux et d'importants frais dépensés en vain, les deux groupes ont donc dû se résoudre à revoir leurs projets.

Ils comptaient initialement sur leurs "synergies" pour peser face à l'essor de Netflix, Amazon Prime ou Disney+, qui grignotent leur audience, projettent d'investir le marché publicitaire et achètent à prix d'or des programmes y compris sportifs.

M6 toujours à vendre

Du côté de M6, propriété de l'allemand Bertelsmann via le groupe RTL, le temps presse car l'autorisation d'émettre de la chaîne expire en mai 2023. Or, la loi française interdit tout changement de l'actionnaire principal pendant cinq ans après son renouvellement.

RTL Group, qui organise dans l'urgence un "test de marché", a rapidement confirmé être toujours vendeur de sa participation de 48,3% dans le groupe de télévision et de radios.

Selon le quotidien économique Financial Times, les candidats au rachat avaient jusqu'à vendredi pour envoyer leur offre.

"Nous avons été inondés de marques d'intérêt", a indiqué jeudi un porte-parole du groupe à l'AFP, qui temporise toutefois en assurant que RTL "n'est pas pressé de vendre".

Ces enchères sont susceptibles d'attirer de nombreuses offres, notamment des candidats malheureux en mai 2021, parmi lesquels les milliardaires Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi, Xavier Niel ou Daniel Kretinsky, ou des acteurs européens comme le milliardaire italien Silvio Berlusconi via le groupe MediaForEurope.

De source proche du dossier, un "groupement" composé du producteur audiovisuel Stéphane Courbit, du financier Marc Ladreit de Lacharrière et de Rodolphe Saadé, le patron de l'armateur CMA-CGM, va aussi se positionner.

Face à ces perspectives, le titre M6 bondissait de plus de 9% vendredi à 12h30 à la Bourse de Paris, portant la valorisation du groupe à plus de 1,8 milliard d'euros.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.