Virus: le riche nord de l'Italie de nouveau en confinement

 Un officier de la police nationale italienne parle à une personne dans une voiture à l'entrée de la petite ville de Casalpusterlengo, au sud-est de Milan, le 23 février 2020. (AFP).
Un officier de la police nationale italienne parle à une personne dans une voiture à l'entrée de la petite ville de Casalpusterlengo, au sud-est de Milan, le 23 février 2020. (AFP).
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Publié le Vendredi 06 novembre 2020

Virus: le riche nord de l'Italie de nouveau en confinement

  • Tragique épicentre de la pandémie lors de son apparition en Europe, le riche nord de l'Italie se reconfine vendredi, et pour quatre semaines, dans l'espoir d'endiguer la deuxième vague
  • Le chef du gouvernement Giuseppe Conte s'est pour sa part dit conscient « d'imposer des sacrifices économiques » aux entreprises et à la population mais a promis « de mettre sur la table des indemnisations et de créer une ceinture de protection de l'Etat

Tragique épicentre de la pandémie lors de son apparition en Europe, le riche nord de l'Italie se reconfine vendredi, et pour quatre semaines, dans l'espoir d'endiguer la deuxième vague. 

L'Italie, qui déplore plus de 40.000 morts pour plus de 820.000 cas, tente de juguler la recrudescence de l'épidémie en prenant des mesures localisées pour éviter un reconfinement généralisé, comme au printemps dernier, avec des coûts sociaux et économiques très élevés.

Le gouvernement a pour cette raison divisé le pays en trois couleurs - jaune, orange et rouge - et les régions classées dans cette dernière catégorie sont soumises à un confinement rigide, provoquant le malaise de la population et des protestations.

Ainsi dès vendredi soir, la Lombardie, principale région du nord de la botte, le Piémont et le Val d'Aoste frontaliers de la France, mais aussi la Calabre dans le sud, seront sous clés.

A quelques heures de l'entrée en vigueur du reconfinement, le centre de Milan d'ordinaire très animé était très calme, les rares passants se rendant au travail ou sortant pour s'approvisionner sous un ciel ennuagé.

« C'est pénible de ne pas pouvoir se sentir libre. Le confinement, cette contrainte qui nous est imposée, me vole une partie de ma vie. Mais je pense que le confinement est nécessaire parce que le virus se développe trop vite », se résignait Mario Belloni, 56 ans, un habitant de Lodi, dans les environs de la capitale lombarde, interrogé par l'AFP.

Même fatalisme chez Gianfranco Baldin, 59 ans, originaire de Padoue (nord), pour qui le tour de vis est un mal nécessaire, même si « du point de vue économique, le verrouillage est pénalisant pour certaines catégories ». « La décision, si elle est prise sur la base du nombre de contagions, est correcte ».

Susy Porcu, une Milanaise de 55 ans, disait regretter le traitement différencié des régions. « C'est un peu injuste. En tout cas, nous n'avons rien appris de l'expérience que nous avons vécue en mars ».

Des mois difficiles

Le ministre de la Santé Roberto Speranza a reconnu que le pays « a devant lui des mois difficile » mais a assuré aussi qu'il a « la force pour les affronter ».

« Si nous n'abaissons pas la courbe des contaminations, le personnel sanitaire n'aura pas la force de supporter l'onde de choc », a-t-il mis en garde.

Le chef du gouvernement Giuseppe Conte s'est pour sa part dit conscient « d'imposer des sacrifices économiques » aux entreprises et à la population mais a promis « de mettre sur la table des indemnisations et de créer une ceinture de protection de l'Etat pour affronter l'avenir avec davantage de sérénité et de confiance ».

Les mesures adoptées par le gouvernement, le couvre-feu sur tout le territoire à partir de 22H00 (21H00 GMT) et le confinement des quatre régions, ont provoqué un fort mécontentement dans une partie de la population et de nombreuses manifestations, parfois violentes, ont eu lieu ces dernières semaines.

Et pourtant, le professeur Massimo Galli, chef du département des maladies infectieuses de l'hôpital Sacco de Milan, estime que l'exécutif n'avait pas d'autre alternative, et surtout qu'il devait agir vite afin d'éviter la submersion du système de santé.

« J'espère que les dernières mesures du gouvernement n'ont pas été prises trop tard », a-t-il réagi lors d'une conférence virtuelle avec la presse étrangère en Italie.

« La situation est difficile mais pas encore grave, c'est une situation de pression croissante » sur les hôpitaux, a-t-il poursuivi, « et il devient difficile de maintenir à un bon niveau le moral de nos équipes médicales qui se trouvent dans une situation semblable à celle de mars », en pleine crise, a assuré l'expert.


Ukraine: des attaques russes font trois morts et visent des infrastructures énergétiques

Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
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  • Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine
  • Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local

KIEV: Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays.

Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine.

Cette localité est située sur les rives du fleuve Dniepr, qui fait office de ligne de front dans cette partie de l'Ukraine.

Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local.

Cette ville avait été occupée par l'armée russe pendant plusieurs mois lors de la première année de la guerre en 2022, puis libérée par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive.

Elle borde aussi le Dniepr, et est presque constamment bombardée par les soldats russes postés de l'autre côté du fleuve.

Le ministère ukrainien de l'Energie a lui affirmé que des "infrastructures énergétiques et de transport de gaz" avaient été touchées par d'autres attaques dans six régions du pays.

Une frappe de drone a endommagé une infrastructure de Soumy, grande ville du nord-est du pays, ce qui a provoqué d'importantes coupures de courant, selon le ministère.

Une autre attaque a provoqué des "dégâts significatifs" sur des installations de transport de gaz dans la région de Poltava (centre-est), d'après cette même source.

Le ministère a dénoncé la "politique délibérée de la Fédération de Russie visant à détruire les infrastructures civiles de l'Ukraine" à l'approche de l'automne.

Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a affirmé mercredi qu'une frappe russe avait touché l'une de ses usines la veille.

Cette installation, qui fournit du charbon pour la production énergétique du pays, est "complètement paralysée", selon l'opérateur.

En plus de trois ans d'invasion, la Russie a ravagé le réseau énergétique de l'Ukraine.

Les frappes contre ce type d'infrastructures, qui laissent les civils sans chauffage ou électricité, constituent un problème de taille pour ce pays d'Europe de l'est où les hivers sont rudes.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.