Bouclier tarifaire sur le gaz: mode d'emploi

Le président français Emmanuel Macron discute avec des travailleurs à bord d'un bateau lors d'une visite au parc éolien offshore de Saint-Nazaire, au large de la péninsule de Guérande, dans l'ouest de la France, le 22 septembre 2022. (Photo par Stephane Mahe / Pool / AFP)
Le président français Emmanuel Macron discute avec des travailleurs à bord d'un bateau lors d'une visite au parc éolien offshore de Saint-Nazaire, au large de la péninsule de Guérande, dans l'ouest de la France, le 22 septembre 2022. (Photo par Stephane Mahe / Pool / AFP)
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Publié le Samedi 24 septembre 2022

Bouclier tarifaire sur le gaz: mode d'emploi

  • «Tous les ménages», ainsi que les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites localités, c'est-à-dire la majorité des communes du territoire, sont concernés par le bouclier tarifaire
  • Le bouclier tarifaire 2022 a gelé jusqu'à fin décembre les tarifs au niveau de fin 2021 et s'applique à tous les clients

PARIS : Le bouclier tarifaire, que le gouvernement français s'est engagé à prolonger en 2023 en limitant la hausse des tarifs à 15%, s'applique à l'électricité mais aussi à tous les contrats de gaz, sauf rares exceptions locales.

- Qui est concerné?

«Tous les ménages», soit 10 millions d'abonnés au gaz, ainsi que les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites localités, c'est-à-dire la majorité des communes du territoire, sont concernés par le bouclier tarifaire 2023, a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne.

En France, un foyer abonné au gaz naturel sur quatre est souscripteur du tarif dit «réglementé» chez le fournisseur historique Engie (ex-GDF Suez) et d'autres entreprises historiques locales de distribution. Les autres ont souscrit à une offre dite «de marché», auprès de fournisseurs historiques ou alternatifs, qui proposent un tarif indexé sur le tarif réglementé, ou un tarif qui restera fixe pendant un an ou plusieurs années.

Le bouclier tarifaire 2022 a gelé jusqu'à fin décembre les tarifs au niveau de fin 2021 et s'applique à tous les clients, qu'ils aient un contrat au tarif réglementé ou un contrat indexé sur le tarif réglementé, explique l'association de consommateurs CLCV.

Les autres offres de marché à prix fixes sont également éligibles mais seulement depuis le 1er septembre, grâce à un mécanisme de compensation par lequel l'Etat compense les pertes des fournisseurs d'énergie, qui continuent de s'alimenter au prix fort sur les marchés de gros.

«La totalité des fournisseurs, qu'ils soient en offre à prix fixe, ou en offre proche des tarifs réglementés de vente, peuvent faire bénéficier leurs clients du bouclier tarifaire», résume Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

- Changer d'opérateur? C'est possible -

Les offres de marché à prix fixe, généralement sur un à trois ans, pouvaient être avantageuses avant la crise énergétique, car elles protégeaient de la forte volatilité des cours de gaz.

Mais ces derniers mois, des abonnés se sont vu proposer, à l'échéance de leurs contrats, des renouvellements à des prix astronomiques, calqués sur les nouveaux cours du marché; des «prix fous» a prévenu lui-même Emmanuel Macron, en lançant aux consommateurs: «ne les signez pas!».

Les consommateurs dont les contrats arrivent à échéance ont le droit de choisir une autre offre chez leur fournisseur, ou d'aller chez un concurrent. Le site du médiateur de l'énergie, energie-info.fr, propose un comparateur qui montre que de multiples offres de marché sont proposées à des tarifs raisonnables.

Il n'est plus possible depuis 2019 de souscrire un nouveau contrat au tarif réglementé car celui-ci disparaîtra le 1er juillet 2023, dans le cadre de la libéralisation du marché.

«On peut toujours changer de fournisseur, sauf dans les cas très particuliers de monopoles de fait comme à Bordeaux», souligne Emmanuelle Wargon.

- ... sauf à Bordeaux... -

Dans la métropole de Bordeaux, certains clients de l'opérateur historique Gaz de Bordeaux ont en effet reçu une douche froide en découvrant des hausses de prix de plus de 450%.

Ces contrats à prix fixe sur trois ans arrivant à échéance en novembre, l'opérateur a proposé dernièrement à ses abonnés de nouveaux tarifs reflétant les cours actuels, c'est-à-dire bien supérieurs. Pour ces clients-là, le bouclier n'a pas été appliqué, même s'il vient d'être étendu au 1er septembre à l'ensemble des fournisseurs. Les courriers avaient été envoyés avant les annonces du gouvernement le 14 septembre sur la prolongation du bouclier.

Les clients peuvent-ils aller voir d'autres fournisseurs? Impossible car Gaz de Bordeaux se trouve en situation de monopole de fait.

Devant cet imbroglio, la CRE a demandé jeudi à Gaz de Bordeaux de revoir ses tarifs. «On travaille avec eux pour voir comment ils peuvent faire une offre qui s'ajusterait mieux avec le bouclier tarifaire», a indiqué à l'AFP Mme Wargon.

- Et la fin du tarif réglementé en 2023? -

La loi prévoit la suppression pour les ménages du tarif réglementé de gaz, jugé anti-concurrentiel par Bruxelles, au 1er juillet 2023.

La CRE devrait mettre en place «un prix de référence» reprenant le mode de calcul du tarif réglementé, et indique «travailler sur l'accompagnement de cette suppression dans les meilleures conditions».


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.