Au Kurdistan d'Irak, des Iraniens portent en eux la peur de la répression

Des hommes kurdes irakiens vêtus de vêtements traditionnels se tiennent le long d'une rue dans le district de Penjwen, dans la région autonome du Kurdistan irakien, le 22 septembre 2022. (Photo : Safin Hamed / AFP)
Des hommes kurdes irakiens vêtus de vêtements traditionnels se tiennent le long d'une rue dans le district de Penjwen, dans la région autonome du Kurdistan irakien, le 22 septembre 2022. (Photo : Safin Hamed / AFP)
Short Url
Publié le Lundi 26 septembre 2022

Au Kurdistan d'Irak, des Iraniens portent en eux la peur de la répression

  • Les Iraniens kurdes rencontrés à Penjwen refusent de parler devant la caméra, craignant d'être interrogés par les services de renseignement ou d'être détenus à leur retour dans leur pays
  • Les échanges entre Kurdistan d'Irak et Kurdistan d'Iran sont vitaux et constants: on parle le même dialecte kurde et nombreux sont ceux qui comptent des parents dans les deux pays

PENJWEN, Irak : Grève générale, jeunes scandant «mort au dictateur», portraits incendiés du guide suprême: pour évoquer les manifestations en Iran et la répression, la parole se libère difficilement chez les Iraniens qui franchissent quotidiennement la frontière pour aller au Kurdistan d'Irak.

En visite pour voir des proches ou à la recherche d'un travail, ces Iraniens kurdes rencontrés par l'AFP à Penjwen, ville du Kurdistan irakien située à dix kilomètres de la frontière, ont requis l'anonymat pour parler du mouvement de contestation qui secoue leur pays à la suite de l'annonce le 16 septembre du décès de Mahsa Amini, 22 ans, qui est morte trois jours après son arrestation à Téhéran pour «port de vêtements inappropriés».

Depuis, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des femmes brûler leur voile et d'autres manifestants scander des slogans hostiles au guide suprême iranien Ali Khamenei.

«Les manifestations débutent en soirée et se poursuivent jusqu'au milieu de la nuit», confie Kawa Krimi (nom modifié), un quinquagénaire venu de Marivan, en Iran.

Vêtu du traditionnel sarouel bouffant, il attend à Penjwen son bus pour retrouver sa famille à Souleimaniyah, grande ville du Kurdistan d'Irak.

Autour de lui, des dizaines de travailleurs journaliers kurdes, originaires du nord-ouest de l'Iran. Tout comme Mahsa Amini, dont le prénom en kurde est Jhina.

Les échanges entre Kurdistan d'Irak et Kurdistan d'Iran sont vitaux et constants: on parle le même dialecte kurde et nombreux sont ceux qui comptent des parents dans les deux pays.

- «Contre la mort de Jhina» -

«Une grève générale a commencé lundi (dans l'ouest de l'Iran), tous les commerces et marchés sont fermés» en signe de protestation, explique Kawa Krimi.

A Marivan, ni les arrestations, ni les tirs des forces de l'ordre qui ont blessé un garçon à la tête, selon lui, n'ont suffi à éroder la mobilisation, dit-il.

Au moins 35 personnes ont été tuées dans les manifestations, selon le dernier bilan de la télévision d'Etat iranienne. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état vendredi d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations.

Amnesty International a dénoncé une «répression brutale» et «le recours illégal aux tirs de grenailles, billes d'acier, gaz lacrymogènes, canons à eau et coups de bâton pour disperser les manifestants».

Les Iraniens kurdes rencontrés à Penjwen refusent de parler devant la caméra, craignant d'être interrogés par les services de renseignement ou d'être détenus à leur retour dans leur pays. Quand ils évoquent Mahsa Amini, ils utilisent son prénom kurde, Jhina.

Dans un champ près de Penjwen, Kochar s'active avec d'autres journaliers chargeant des tomates dans une camionnette. Cela fait deux jours que le jeune homme est en Irak, laissant derrière lui les troubles à Marivan.

«La plupart des manifestants sont des jeunes hommes et femmes», raconte-t-il.

«Face aux forces (de sécurité) ils brandissent des portraits de Jhina et scandent des slogans hostiles à la République islamique devant les bureaux du gouverneur de la ville», ajoute Kochar.

Il évoque lui aussi la fermeture des commerces depuis lundi, «en protestation contre la mort de Jhina et les politiques de la République islamique».

Illustrant l'ampleur de la crise économique, le jeune homme de 27 ans restera un mois au Kurdistan d'Irak.

- «La femme, la vie, la liberté» -

«Dans nos régions il n'y a pas de travail», déplore Kochar. «Et même si on en trouve, on est payé deux fois moins qu'au Kurdistan d'Irak».

A Penjwen, Azad Husseini rentre chez lui à Souleimaniyah, après une dizaine de jours dans son Iran natal, à Baneh.

Le charpentier dit ne pas avoir participé aux rassemblements. Même si une fois il s'est retrouvé sur un trottoir près d'une manifestation où les policiers ont eu recours, dit-il, aux gaz lacrymogènes, matraques et tirs à balles réelles pour disperser des protestataires équipés «de bâtons et de cailloux».

«Ils scandaient +Mort au dictateur+, +La femme, la vie, la liberté+», poursuit-il, évoquant des portraits incendiés du guide suprême iranien.

Les raisons de la colère? «La conjoncture économique difficile que traverse l'Iran», avance M. Husseini, citant également «la répression des libertés, en particulier celles des femmes, et des droits du peuple iranien, qui ont mené à l'implosion de la situation».

«Je ne pense pas que les manifestations dans les villes iraniennes vont se finir de sitôt», conclut-il.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com