Charles III aura beaucoup à faire pour (re)conquérir la communauté noire britannique

Sur cette photo d'archive prise le 4 mai 2022, le roi Charles III, alors prince de Galles, rencontre Maureen dans son entreprise de camionnettes alimentaires lors d'une visite au Dexters Adventure Playground à Brixton (Photo : Aaron Chown / Pool/ AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 4 mai 2022, le roi Charles III, alors prince de Galles, rencontre Maureen dans son entreprise de camionnettes alimentaires lors d'une visite au Dexters Adventure Playground à Brixton (Photo : Aaron Chown / Pool/ AFP)
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

Charles III aura beaucoup à faire pour (re)conquérir la communauté noire britannique

  • Charles III est attendu au tournant pour affronter le passé colonialiste d'une monarchie accusée de racisme
  • De nombreux Britanniques noirs ne veulent plus taire le racisme ancré selon eux au coeur des institutions britanniques

LONDRES : «Qu'a fait la reine Elizabeth pour la communauté noire ?». Voix dissonante dans un océan d'hommages, ce tweet n'est pas pour autant anecdotique: Charles III est attendu au tournant pour affronter le passé colonialiste d'une monarchie accusée de racisme.

Au milieu des hommages mondiaux à la souveraine née sous l'Empire britannique, des critiques sont rapidement apparues sur les réseaux sociaux, allant jusqu'à célébrer son décès, mentionnant notamment la colonisation.

A sa mort, la souveraine restait cheffe d'Etat de 14 royaumes en plus du Royaume-Uni, dont des pays caribéens où les tentations républicaines sont vives.

«Je ne pleure pas la reine», osait Kehinde Andrews, professeur de «Black studies» à l'Université de Birmingham, dans une tribune sur le site Politico.

«Elle a peut-être été perçue comme une institution. Mais pour nous, elle était l'incarnation du racisme institutionnel que nous rencontrons au quotidien».

- «Nouvelle mission» -

De nombreux Britanniques noirs ne veulent plus taire le racisme ancré selon eux au coeur des institutions britanniques.

Le sujet est à fleur de peau depuis les manifestations du mouvement Black Lives Matter, marqué par des appels à déboulonner les statues de personnalités historiques liés à l'esclavage.

En plein deuil national suivant la mort de la reine, des dizaines de personnes ont manifesté à Londres après la mort de Chris Kaba, un jeune noir non armé tué par un policier.

La monarchie s'est retrouvée directement entraînée dans le débat sur le racisme lors d'une interview en mars 2021 du prince Harry, le fils cadet de Charles, et de son épouse métisse Meghan. Le couple avait affirmé qu'un membre de la famille royale - qu'ils n'avaient pas nommé - s'était inquiété de la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie, né en 2019.

Le prince William, héritier du trône, avait réagi vivement: «Nous ne sommes pas du tout une famille raciste».

La reine avait affirmé prendre «très au sérieux» les accusations, tout en ajoutant que l'affaire se règlerait «en privé».

Dès son premier discours en tant que roi, Charles a tenu à dire son «amour» pour Harry et Meghan, une main tendue au couple dont la rupture avec la monarchie avait été vue par certains comme une occasion manquée.

Pour Patrick Vernon, historien britannique d'origine jamaïcaine et co-auteur du livre «100 grands Britanniques Noirs», si «la reine ne s'est jamais penchée sur les questions autour de la race et de la discrimination (...) le roi a une nouvelle mission».

«Il s'agit de démontrer non seulement à la communauté noire, mais aussi à d'autres, qu'il sera différent de la reine», explique-t-il à l'AFP.

Il souligne que Charles a prononcé ces deux dernières années «plusieurs discours sur la contribution des Noirs en Grande-Bretagne dans les forces armées, l'économie, etc.».

- Relents colonialistes -

La question est d'autant prégnante que le souverain britannique dirige aussi le Commonwealth, association chérie par Elizabeth II comprenant 56 pays, pour la plupart des ex-colonies britanniques.

La plupart de ses 2,4 milliards d'habitants ne sont pas blancs et «60% d'entre eux ont moins de 29 ans», souligne dans le Guardian David Olusoga, auteur du livre «Noirs et Britanniques: une Histoire oubliée».

Revenant sur la tournée «catastrophique» aux Caraïbes du prince William et de Kate en mars, il relève un «changement de conscience» sur le colonialisme qui n'avait jusqu'à présent «pas été compris au palais de Buckingham».

Certaines images du voyage princier avaient choqué, comme cette parade, en uniforme militaire pour lui et robe immaculée pour elle, tous deux debout à bord du même Land Rover utilisé 50 ans auparavant par Elizabeth.

William avait été appelé à s'excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni et a depuis exprimé son «éternelle reconnaissance» envers la génération Windrush, ces dizaines de milliers d'immigrés caribéens, principalement de Jamaïque, venus aider à la reconstruction du Royaume-Uni après la Deuxième Guerre mondiale, par la suite privés de droits, voire renvoyés.

Concernant Charles III, Ashok Viswanathan, directeur adjoint de l'ONG Operation Black Vote, estime que le travail réalisé au sein de sa première organisation caritative, le Prince’s Trust, qui a aidé depuis 1976 plus d'un million de jeunes défavorisés, notamment issus de la diversité, «parle de lui-même».

Pour conquérir les Britanniques noirs et en particulier les jeunes, le roi «devra favoriser cette relation dans ses nouvelles fonctions», estime-t-il.

C'est au nom de cet engagement «en coulisses» contre les discriminations, qu'encore prince, Charles avait été invité en septembre comme rédacteur en chef d'honneur d'un numéro spécial pour les 40 ans de The Voice, magazine de la communauté africaine et caribéenne au Royaume-Uni.

Face au tollé d'une partie de ses lecteurs, la publication avait ensuite appelé la monarchie à s'excuser pour les «horreurs du colonialisme».


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.