Banque et assurance : les syndicats veulent des augmentations à hauteur de l'inflation

Les principaux établissements ont proposé des augmentations allant de 1,5% à 3,5%, soit bien mieux que fin 2021. (Photo, AFP)
Les principaux établissements ont proposé des augmentations allant de 1,5% à 3,5%, soit bien mieux que fin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Banque et assurance : les syndicats veulent des augmentations à hauteur de l'inflation

  • En plus des hausses de salaires, qui entreront en vigueur au 1er janvier, des primes ont été proposées, visant selon les syndicats à compenser la perte de pouvoir d'achat des derniers mois liée à une inflation à 5,9% sur un an en août
  • Celles-ci peuvent par exemple atteindre 1 500 euros à la Macif, qui entend verser en deux fois à l'ensemble de ses salariés, avant le début des NAO (négociations annuelles obligatoires) prévues pour janvier

PARIS : Face à l'inflation galopante de ces derniers mois, les syndicats des secteurs de la banque et de l'assurance haussent le ton pour obtenir des augmentations de salaires plus conséquentes que celles de l'an dernier. Non sans un certain succès.

Pour l'instant,"ça va plutôt dans le bon sens", a commenté auprès de l'AFP Frédéric Guyonnet, président national du SNB/CFE-CGC, premier syndicat du secteur bancaire.

Selon lui, les principaux établissements ont proposé des augmentations allant de 1,5% à 3,5%, soit bien mieux que fin 2021, quand les hausses allaient de 0,6% pour BNP Paribas, à 1% pour Crédit Mutuel et HSBC. À l'époque, c'était la première fois depuis des années qu'autant de banques avaient accordé des augmentations collectives.

En plus des hausses de salaires, qui entreront en vigueur au 1er janvier, des primes ont été proposées, visant selon les syndicats à compenser la perte de pouvoir d'achat des derniers mois liée à une inflation à 5,9% sur un an en août.

Celles-ci peuvent par exemple atteindre 1 500 euros à la Macif, qui entend verser en deux fois à l'ensemble de ses salariés, avant le début des NAO (négociations annuelles obligatoires) prévues pour janvier.

Chez Axa, les négociations ont débuté mercredi, soit plus tôt qu'habituellement, notamment pour répondre au contexte inflationniste.

En comptabilisant les augmentations, les primes, l'intéressement, la participation et les augmentations individuelles, qui sont très répandues dans la banque, "quand vous mettez tout bout à bout, ça pèse, en fait", souligne Frédéric Guyonnet.

Grève à Groupama

Pour autant, certains points de friction demeurent.

Chez Groupama, une grève a ainsi eu lieu mardi, avant même la première réunion de NAO, prévue le 18 octobre.

L'intersyndicale réclame des augmentations à hauteur de l'inflation, tandis que l'entreprise n'a accordé aucune augmentation générale depuis dix ans et que les négociations de fin 2021 n'avaient pu aboutir à un accord.

"Le principe d'une augmentation générale a été actée", a commenté la direction, qui rappelle avoir déjà versé en septembre une prime allant de 400 à 800 euros.

Au sein du groupe Société Générale, en revanche, les négociations ont déjà débuté et les syndicats SNB, CFDT et CFTC réclament ensemble "une augmentation collective pérenne pour tous les salariés, qui doit compenser au minimum l'inflation que nous subissons".

La banque au logo rouge et noir a d'autant plus la pression qu'elle "doit embarquer l'ensemble des salariés sur son projet" de fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord, décrypte M. Guyonnet, jugeant que "tout le monde veut aboutir à un accord".

Une nouvelle réunion sur les salaires doit se tenir le 3 octobre.

Rapport de force

D'une manière générale, "je ne dirais pas que c'est tendu, mais il y a quand même un rapport de force qui se constitue", résume Thierry Tisserand, secrétaire national de la CFDT banque et assurance, premier syndicat dans l'assurance et deuxième chez les banques.

"Il y a une très forte attente des salariés avec un contexte quand même anxiogène", ajoute-t-il.

Chez BNP Paribas, la direction propose 2,9% d'augmentation avec un plancher de 1.100 euros minimum par an pour tous les salariés gagnant moins de 80 000 euros par an.

Elle a également offert une prime de 800 euros pour les salaires allant jusqu'à trois fois le Smic et de 500 euros pour les autres.

Pour Rémi Gandon, délégué syndical du SNB, syndicat disposant de la majorité à lui seul chez BNP Paribas, l'augmentation devrait concerner tous les salariés et la prime devrait être plus importante pour compenser la perte de pouvoir d'achat des derniers mois.

Dans les Caisses d'Épargne, la direction a proposé une hausse de 2,8%, avec un minimum de 1.000 euros par an.

Un niveau jugé insuffisant par trois syndicats de la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées (CGT, FO et Sud), qui ont fait grève ce jeudi. Outre la question des salaires, il s'agissait également de demander l'ouverture de négociations sur les méthodes et conditions de travail.

Pour répondre au mécontentement, la direction a décidé d'avancer la NAO dédiée à la caisse régionale au 6 octobre, alors qu'elle avait traditionnellement lieu en décembre, a indiqué une représentante de FO.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com