Marie-Anne Barbat-Layani proposée à la présidence de l'Autorité des marchés financiers

Diplômée de l'ENA, Mme Barbat-Layani, 55 ans, affiche une carrière qu'elle qualifiait de "très variée" à "dominante secteur public" . (Photo, AFP)
Diplômée de l'ENA, Mme Barbat-Layani, 55 ans, affiche une carrière qu'elle qualifiait de "très variée" à "dominante secteur public" . (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Marie-Anne Barbat-Layani proposée à la présidence de l'Autorité des marchés financiers

  • Le Parlement doit encore se prononcer sur sa candidature
  • D'ici là Jean-Claude Hassan, membre du Collège de l'AMF depuis 2013, assurera la présidence par intérim

PARIS: L'actuelle secrétaire générale de Bercy Marie-Anne Barbat-Layani est en passe de devenir la première présidente de l'Autorité des marchés financiers (AMF), succédant à Robert Ophèle dont le mandat s'est terminé fin juillet.

Sa candidature a été retenue par le président de la République Emmanuel Macron, sur proposition de la Première ministre, pour effectuer un mandat non-renouvelable de cinq ans à la présidence du gendarme boursier français.

Diplômée de l'ENA, Mme Barbat-Layani, 55 ans, affiche une carrière qu'elle qualifiait de "très variée" à "dominante secteur public" dans une interview donnée en 2020 à l'association des anciens élèves de l'ENA, l'école nationale d'administration remplacée par l'Institut national du service public (INSP) cette année.

Sa nomination renouerait avec la tradition de nommer un énarque à la tête du gendarme boursier français, Robert Ophèle était le premier président de l'AMF à ne pas avoir suivi ce cursus.

Crypto et climat au menu

Elle a également travaillé pour le secteur bancaire privé. De 2014 à 2019 elle a été directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), organisme qui défend les intérêts du secteur bancaire, et avait occupé avant cela le poste de directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit Agricole pendant trois ans, où elle s'occupait des affaires financières, bancaires, juridiques, fiscales et européennes.

Sur son compte Linkedin, elle se dit passionnée par "la régulation financière , l’Europe, la transformation, le développement durable".

Des sujets d'intérêt opportuns au vu des enjeux qui devraient occuper son mandat : réglementation européenne des crypto-actifs, accompagnement de la montée en puissance de la finance durable et la lutte contre le greenwashing dans ce domaine.

Le profil de Mme Barbat-Layani a été choisi lors d'un processus de recrutement ouvert, organisé par le ministère de l'Economie et des Finances pour la seconde fois concernant la nomination du président de l'AMF.

Début septembre, une vingtaine d'acteurs, se qualifiant de "défenseurs reconnus des épargnants" avaient soutenu la candidature de Guillaume Prache, directeur de Better finance, une organisation de défense des intérêts des épargnants européens.

Sur Twitter, la députée européenne Aurore Lalucq s'est interrogée sur le choix d'une "ancienne des lobbys bancaires pour superviser… la finance" et "être à la tête d’une autorité indépendante".

Ancienne du cabinet Fillon

Avant son poste de secrétaire générale du ministère de l'Economie, débuté en décembre 2019, Marie-Anne Barbat-Layani avait eu une première expérience au gouvernement en tant que directrice adjointe du cabinet de François Fillon de 2010 à 2012, lorsqu'il était Premier ministre.

Ancienne élève de Sciences-Po Paris et de l'ENA --promotion Léon Gambetta (1991-1993) -- Mme Barbat-Layani, a fait un long passage à la direction du Trésor, de 1993 à 1997 puis de 2002 à 2007 et a travaillé trois ans à l'Inspection générale des Finances à partir de 2012.

De 1997 à 1999, elle fut attachée financière à la Représentation permanente de la France auprès de l'Union Européenne à Bruxelles.

Elle occupa très brièvement de février à mai 2000 le poste de conseiller technique chargé des affaires européennes au cabinet du ministre socialiste de l'Economie Christian Sautter.

Née en 1967 en Corrèze et mère de deux enfants, Mme Barbat-Layani a encore des liens avec les établissement d'enseignement supérieur qu'elle a fréquentés, en tant que présidente du groupe "finance" de l'Association des anciens élèves de Sciences Po et d'administrateur de l'Institut national du service public (INSP).

Le Parlement doit encore se prononcer sur sa candidature: "la Présidente de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat sont saisis de ce projet de nomination, afin que la commission intéressée de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues" par la Constitution, précise le communiqué de l'Elysée.

D'ici là Jean-Claude Hassan, membre du Collège de l'AMF depuis 2013, assurera la présidence par intérim, comme c'est le cas depuis la fin du mandat de l'ancien président Robert Ophèle le 31 juillet dernier.


Journalisme: le prix Daphne Caruana Galizia décerné à une enquête sur les enfants migrants

Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
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  • Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe
  • Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

STRASBOURG : Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe.

Une vingtaine de journalistes d'investigation originaires de différents pays européens, dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni, participent au projet journalistique « Lost in Europe » (Perdus en Europe).

Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

« Sur les 27 pays européens auxquels nous avons demandé des données, en y ajoutant la Moldavie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, seuls 20 ont répondu à nos demandes, et seuls 13 pays ont fourni des données. Des pays importants comme l'Espagne et la France n'ont même pas répondu correctement. »

Elle a rappelé que « les États membres de l'Union européenne sont responsables de ces enfants ».

Parmi ces jeunes migrants, certains ont pu tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains, être forcés à mendier ou à se prostituer.

« Avec ce prix, nous sommes encore plus motivés pour continuer à enquêter sur le sort et l'exploitation de milliers d'enfants migrants disparus en Europe », a déclaré Geesje van Haren.

Le nom des gagnants du prix Daphne Caruana Galizia a été annoncé lors d'une cérémonie au Parlement européen par Stavros Malichudis, représentant des lauréats 2023, le média d'investigation grec Solomon, l'organisation Forensis et la chaîne publique allemande StrgF/ARD. Ils avaient été récompensés pour une enquête sur le naufrage d'un navire de migrants en Méditerranée ayant fait plusieurs centaines de victimes.

Soutenu par le Parlement et décerné pour la première fois en 2021, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé en hommage à cette journaliste et militante maltaise anti-corruption, tuée à 53 ans le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une voiture piégée.

Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile issus des 27 États membres de l'UE, et doté de 20 000 euros, il est décerné chaque année autour de la date anniversaire de son assassinat.

Il est ouvert aux journalistes ayant diffusé un sujet dans l'un des 27 États membres de l'UE et entend récompenser « un journalisme d'excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l'UE : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et droits de l'homme ».


Muriel Jourda, auteure de la dernière loi sur l'immigration, a été élue présidente de la commission des Lois

Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
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  • Muriel Jourda succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.
  • Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025.

PARIS : Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires.

La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 pour le socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls). Elle succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.

Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale (une alliance LR-centristes) assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, etc.).

Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix de ce profil incarnant une ligne dure de la droite par les LR, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.

Muriel Jourda, âgée de 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe, devenu ministre de l'Intérieur : Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.

La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait créé un malaise chez une grande partie de « l'aile gauche » des macronistes.

Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.

Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025. Celui-ci reprendrait les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.


Entretien Macron-Mikati en amont de la conférence de soutien au Liban

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée
  • Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée. Cet entretien intervient en amont de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui se tiendra le jeudi 24 octobre à Paris.

Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

Lors de la conférence du 24 octobre, c’est Najib Mikati qui représentera le Liban. Selon les informations données par l’Elysée, le but de la  conférence est d’apporter une aide humanitaire urgente aux libanais déplacés et en situation de grande vulnérabilité et de discuter du renforcement des institutions libanaises ainsi que d’un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Najib Mikati prononcera une allocution devant les participants à la conférence qui sera inaugurée par Emmanuel Macron.