L1: L'officialisation du rachat de l'OL par l'Américain Textor reportée

Le président du club de football lyonnais Jean-Michel Aulas (à droite) et l'homme d'affaires américain John Textor (Photo, AFP).
Le président du club de football lyonnais Jean-Michel Aulas (à droite) et l'homme d'affaires américain John Textor (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

L1: L'officialisation du rachat de l'OL par l'Américain Textor reportée

  • Vendredi, l'action OL Groupe a enregistré à la Bourse de Paris une baisse de 0,35%
  • De récents doutes avaient été soulevés dans les médias

LYON: L'officialisation de la cession d'OL Groupe, la holding qui chapeaute l'Olympique lyonnais (Ligue 1 de football), au milliardaire américain John Textor a été différée au 21 octobre, le groupe évoquant des étapes techniques à finaliser.

"Ce délai supplémentaire sera utilisé pour finaliser la documentation juridique et les dernières étapes préalables à la réalisation de l'opération", explique un communiqué d'OL Groupe reçu par l'AFP vendredi soir au sujet de cette prise de contrôle valorisée à près de 800 millions d'euros, et qui était initialement attendue le 30 septembre.

Dans la matinée, le groupe avait annoncé le report de l'opération "dans les tous prochains jours", assurant que la cession demeurait en bonne voie.

Vendredi, l'action OL Groupe a enregistré à la Bourse de Paris une baisse de 0,35%, pour être fixée à 2,82 euros à la clôture.

Date indicative 

Mercredi, une source proche du dossier avait confié à l'AFP que l'opération de conclusion suivait son cours et avait prévenu qu'une annonce différée de quelques jours n'était pas à exclure, comme cela peut parfois se produire dans les transactions de ce volume.

La date du 30 septembre avait été avancée dans un premier temps à titre indicatif dans un prospectus adressé aux actionnaires après l'Assemblée générale extraordinaire d'OL Groupe du 29 juillet.

"La réalisation de l'opération devrait intervenir dès septembre 2022 et en tout état de cause au cours du second semestre 2022. L'augmentation de capital devrait être réalisée au cours de l'été. La clôture de l'offre pourrait avoir lieu au cours du quatrième trimestre de 2022", était-il stipulé également dans le communiqué de presse publié le 8 juillet après la signature du contrat relatif aux conditions d'acquisition.

Au travers de la société Eagle Football Holdings LLC, John Textor doit acquérir la totalité des actions et la moitié des Osranes (obligations convertibles en actions pour financer la construction du Groupama stadium) détenues par Holnest -la holding de la famille Aulas-, plus la totalité des actions et des Osranes détenues par Pathé (Jérôme Seydoux) et le fonds d'investissement chinois IDG Capitals.

Holnest détient 27,72% du capital. Pathé et IDG qui ont respectivement 19,36% et 19,85% avaient annoncé le 9 mars vouloir céder leurs parts en mandatant pour cela la banque Raine.

Toutefois, pour financer l'opération, Textor, qui doit prendre dans un premier temps 79% des parts contre 8% pour Holnest, ne vient pas seul. L'homme d'affaires américain s'est appuyé sur des investisseurs comme James Salter (propriétaire d'une trentaine de marques comme Reebok et Sports illustrated) et Bill Foley (patron du club de hockey sur glace de Las Vegas).

John Textor est déjà présent au capital du club londonien de Crystal Palace et actionnaire majoritaire de Botafogo, au Brésil, et du RWD Molenbeek (2e div. belge).

Ares en renfort 

De récents doutes avaient été soulevés dans les médias, notamment après que la part de financement de Foley eut été refusée par les banques.

Mais un nouvel investisseur très puissant s'est engagé dans le rachat. Il s'agit d'Ares Credit Group, l'une des quatre unités de la société d'investissement alternatif américaine Ares Management Corporation, qui a pris en 2021 une participation dans l'Atlético Madrid.

"Il ne faut pas laisser penser que les choses pourraient ne pas se faire. L'accord signé est un accord ferme sans condition suspensive depuis le début. (...) Rien ne suscite d'interrogations", a répété Jean-Michel Aulas dans un entretien à l'Equipe le 20 septembre.

L'accord prévoit aussi une augmentation de capital de 86 M EUR destinée au désendettement et, pour une autre partie, au secteur sportif, actée par l'AGE de juillet.

Par la suite, Eagle Football et Holnest, qui resteraient à terme les deux seuls actionnaires d'OL Groupe, lanceront d'ici novembre une OPA sur les actions restantes au prix de trois euros par action et 265,57 euros par Osrane.

Au terme du processus, l'OL, septuple champion de France, deviendra le onzième club français racheté par un investisseur étranger, même si Jean-Michel Aulas, à la tête du club depuis 1987, restera président exécutif dans le cadre d'un contrat de trois ans.

Fleuron du sport-spectacle en France, OL Groupe contrôle les équipes femmes et hommes de l'OL, le club de football féminin américain OL Reign et un tiers du capital du club de basket de l'Asvel Lyon-Villeurbanne.

L'entreprise est propriétaire du Groupama Stadium et s'est engagée dans la construction d'une Arena multifonctions de 12.000 places sur le site d'OL Vallée, dont l'inauguration est prévue à l'automne 2023.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".