Blinken entame en Colombie une rare tournée en Amérique latine

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors d'une conférence de presse à Washington DC, le 30 septembre 2022 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime lors d'une conférence de presse à Washington DC, le 30 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 03 octobre 2022

Blinken entame en Colombie une rare tournée en Amérique latine

  • Le déplacement de M. Blinken intervient au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle à haute intensité au Brés
  • La tournée démarre aussi après l'annonce samedi d'un échange de prisonniers entre les Etats-Unis et le Vénézuela

WASHINGTON: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken entame lundi en Colombie une tournée en Amérique latine visant à raffermir les liens avec des alliés clés dirigés depuis peu par des présidents venant de la gauche.

Le déplacement de M. Blinken, dont le pays avec son prisme asiatique et la guerre en Ukraine est parfois accusé de négliger ses partenaires de l'hémisphère sud, intervient au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle à haute intensité au Brésil opposant le chef de l'Etat sortant Jair Bolsonaro à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Ce dernier est arrivé légèrement en tête mais un second tour le 30 octobre sera nécessaire pour les départager.

M. Blinken s'est félicité dans un tweet dimanche soir de la bonne tenue du scrutin et dit espérer que "le second tour se tiendra dans le même esprit de paix et de devoir civique".

La tournée démarre aussi après l'annonce samedi d'un échange de prisonniers entre les Etats-Unis et le Vénézuela, qui s'inscrit dans un contexte de réchauffement des relations entre les deux pays, même si Washington n'a jamais reconnu la réélection en 2018 de Nicolas Maduro.

"Nous n'avons jamais eu des relations aussi fortes avec l'hémisphère" sud, a assuré vendredi à des journalistes le sous-secrétaire d'Etat américain Brian Nichols, chargé de l'Amérique latine, réfutant l'idée que les Etats-Unis aient négligé leurs partenaires du Sud.

Lutte anti-drogue 

"Nous ne jugeons pas les pays selon où ils se situent sur l'échiquier politique mais plutôt selon leur respect de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'Homme", a-t-il ajouté.

A Bogota lundi et mardi, Antony Blinken, dont ce sera le deuxième déplacement en Colombie, rencontrera le président Gustavo Petro, devenu début août le premier président de gauche de l'histoire du pays.

La lutte contre le narco-trafic et ses conséquences sur la sécurité, la santé et l'environnement ainsi que l'immigration, dont la protection accordée par la Colombie aux migrants vénézuéliens que Washington juge comme un "modèle pour la région", seront parmi les sujets évoqués.

En août dernier, au moment de l'investiture du président Petro, des responsables américains s'étaient dits disposés à tenir une "conversation ouverte et honnête" sur la guerre anti-drogues avec le nouveau président colombien, qui veut y mettre fin en raison de son échec.

La Colombie, qui a connu plusieurs décennies de guerre civile, est le premier producteur mondial de cocaïne, et les Etats-Unis son principal marché.

Le chef de la diplomatie américaine se rendra ensuite à Santiago mercredi, là aussi avec une rencontre prévue avec le président chilien de gauche de 36 ans, Gabriel Boric, qui a pris ses fonctions en mars dernier.

La voix de l'OEA 

Le secrétaire d'Etat se rendra enfin à Lima jeudi et vendredi, pour notamment participer à l'Assemblée générale annuelle de l'Organisation des Etats américains (OEA).

L'assemblée, qui regroupe les pays du continent américain au nord et au sud, doit adopter plusieurs résolutions appelant à mettre fin à "l'agression russe en Ukraine" -- certaines capitales latino-américaines ont exprimé leurs réserves --, sur les abus des droits de l'Homme au Nicaragua, pays honni par Washington et qui a claqué la porte de l'organisation au printemps dernier, ou encore sur la situation à Haïti.

M. Blinken aura par ailleurs un entretien jeudi avec le président de la gauche radicale au Pérou, Pedro Castillo, visé depuis son arrivée au pouvoir il y a un peu plus d'un an par plusieurs enquêtes pour corruption et trafic d'influence.

Le département d'Etat a précisé, dans un communiqué vendredi, que M. Blinken évoquerait à travers ce voyage les thèmes de la démocratie, de l'immigration, des droits humains et de la lutte contre le changement climatique, des sujets chers au président américain Joe Biden.

Il s'agit en particulier pour Washington de mettre en musique les suites du "Sommet des Amériques" qui s'était tenu à Los Angeles en juin et au cours duquel avait été lancé un partenariat sur l'immigration en Amérique latine.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.