Irak: Aqra, la cité kurde qui dit «non» au tout béton

Un travailleur irakien se tient à côté d'un réseau de fils électriques, utilisé pour tirer de l'électricité de générateurs privés en raison d'un approvisionnement électrique national peu fiable, dans la ville centrale irakienne de Kerbala, le 3 octobre 2022 (Photo, AFP).
Un travailleur irakien se tient à côté d'un réseau de fils électriques, utilisé pour tirer de l'électricité de générateurs privés en raison d'un approvisionnement électrique national peu fiable, dans la ville centrale irakienne de Kerbala, le 3 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Irak: Aqra, la cité kurde qui dit «non» au tout béton

  • Aqra, qui compte 100000 habitants, se veut proactive dans la lutte contre les effets du changement climatique
  • Si le béton est autorisé dans les quartiers périphériques, il ne peut plus être utilisé pour construire et rénover dans le centre historique depuis 1991

QASBAT AQRAH: Pierre contre bétonnière: loin du tout béton qu'affectionne le reste de l'Irak, Aqra cultive sa différence. Dans le centre historique de cette ville du Kurdistan, on construit uniquement avec de la pierre, par souci du détail et "contre le changement climatique".

Ici, les ruelles sont parfois si étroites que seuls quelques ânes parviennent à transporter humains et marchandises. C'est sur ce flanc difficilement prenable qu'Aqra a été fondée il y a plus de 2 700 ans, en plein Croissant fertile, là où les hommes auraient découvert l'agriculture il y a 10 000 ans.

Aujourd'hui, cette région située à 500 km au nord de Bagdad subit de plein fouet les effets du changement climatique. Comme tout le reste du pays.

Entre températures caniculaires et pénuries d'eau, l'Irak est l'un des cinq pays les plus exposés au monde à certains effets de ces mutations, selon l'ONU.

Face à la léthargie des autorités irakiennes, Aqra, qui compte 100 000 habitants, se veut proactive dans la lutte contre les effets du changement climatique et mise sur des techniques ancestrales.

Si le béton est autorisé dans les quartiers périphériques, il ne peut plus être utilisé pour construire et rénover dans le centre historique depuis 1991, l'année où la région du Kurdistan est devenue autonome du reste de l'Irak.

"Les bâtiments en pierre sont nettement plus résistants", explique Bilend Redha Zoubeir, maire d'Aqra. La pierre "nous permet de réduire les effets du changement climatique. Le béton quant à lui retient la chaleur, augmente la température et affecte l'environnement".

Un excellent isolant

Résultat: la couleur des façades en pierre du centre historique varie de l'ocre pâle au brun minéral, à l'instar de l'imposant bâtiment qui se dresse à l'entrée de la vieille ville.

Construite en 1853, la bâtisse est un héritage de l'Empire ottoman dont l'Irak faisait partie. "C'est une ancienne base militaire" en chantier, raconte Jamil Sadiq, ingénieur qui supervise la rénovation de maisons dans la région.

Les pierres utilisées pour la rénovation "proviennent des montagnes environnantes. C'est du calcaire", explique assure M. Sadiq. "Pour les gens qui vivent à Aqra, le calcaire est facile à utiliser. Il est bon marché et il y en a beaucoup."

C'est surtout un excellent isolant, car "quand les parpaings font seulement 20 cm d'épaisseur, les blocs de pierre en font 40 à 60", souligne-t-il.

Biwar Majeed, 37 ans, vit sur les hauteurs d'Aqra. Sur le pas de sa porte, des chatons gambadent par 40 degrés à l'ombre. Mais à l'intérieur, la température est supportable grâce à la pierre calcaire des murs.

"Je n'ai pas besoin d'air climatisé, j'ai un refroidisseur. Ca me suffit et c'est moins cher", dit-il, en pointant du doigt un caisson fonctionnant à l'eau.

La politique volontariste de la municipalité est cependant tributaire des finances publiques. Entre 2011 et 2014, les autorités locales ont restauré 25 maisons anciennes et une mosquée. Mais en 2014, les financements ont été suspendus "à cause de la crise financière", regrette Bilend Redha Zoubeir.

Rien n'empêche cependant les particuliers de rénover ou de construire par leurs propres moyens, à condition d'oublier le béton, sauf "s'il est ensuite recouvert par la pierre", souligne le maire d'Aqra.

Miser sur le tourisme

Parier sur le patrimoine architectural, c'est aussi parier sur le tourisme. Le Kurdistan autonome a accueilli 1,7 million de visiteurs au cours du premier quadrimestre 2022, dont une immense majorité d'Irakiens, selon l'autorité régionale du tourisme.

La région, qui cultive une image de stabilité, loin des violences qui ont ensanglanté le reste de l'Irak ces dernières années, n'est pourtant pas épargnée par les incidents sécuritaires.

La Turquie voisine y mène régulièrement des opérations militaires -- pour éliminer les insurgés kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le groupe, classé "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, dispose de bases arrière dans la région.

En juillet dernier, à quelques dizaines de kilomètres d'Aqra, des frappes d'artillerie ont tué neuf civils dans une zone touristique du Kurdistan. Bagdad a accusé la Turquie, mais Ankara a rejeté ces accusations.

Malgré ces incidents répétitifs, à Aqra, on n'aime pas parler de politique. Ali, vendeur de glaces, préfère éviter ce sujet et affirme se "réjouir" quand viennent les touristes. "Nous avons des Irakiens, des Allemands et des Français. Ils aiment notre centre historique".


Festival de Fès 2025: consolidation du lien entre tradition, spiritualité et modernité

Durant neuf jours, plus de 200 artistes issus de 15 pays, dont la France, la Turquie, l’Italie, la Suisse, le Sultanat d’Oman, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana se produisent dans les hauts lieux patrimoniaux de la ville. (Photo Arlette Khouri))
Durant neuf jours, plus de 200 artistes issus de 15 pays, dont la France, la Turquie, l’Italie, la Suisse, le Sultanat d’Oman, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana se produisent dans les hauts lieux patrimoniaux de la ville. (Photo Arlette Khouri))
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  • Entre concerts, rencontres intellectuelles et hommages aux patrimoines vivants, le festival confirme son rôle de trait d’union entre les cultures et de laboratoire de paix par l’art
  • Le choix du thème « Renaissances » s’inscrit pleinement dans l’identité historique et spirituelle de Fès

FES: Du 16 au 24 mai, la ville de Fès située au nord du Maroc est à la fête, à l’occasion de la 28ᵉ édition du Festival des Musiques Sacrées du Monde, organisé cette année sous le thème évocateur de « Renaissances ». 

Entre concerts, rencontres intellectuelles et hommages aux patrimoines vivants, le festival confirme son rôle de trait d’union entre les cultures et de laboratoire de paix par l’art.

Vendredi 16 mai, au cœur de la majestueuse place Bab Al Makina, la Princesse Lalla Hasnaa (sœur du roi du Maroc Mohamed VI) a présidé la cérémonie d’ouverture de l'événement qui s’inscrit dans une tradition désormais bien établie, faire de Fès, cité millénaire et carrefour des spiritualités, un haut lieu de dialogue entre les civilisations.

Le concert d’ouverture, intitulé « Renaissances, de la Nature au Sacré – Création », a donné le ton d’une édition ambitieuse et profondément enracinée dans les valeurs du festival. 

Dans une scénographie spectaculaire portée par le producteur artistique français Alain Weber, alliant sons, lumières et chorégraphies, le public est convié à un voyage sensoriel et symbolique célébrant la beauté du monde, ses métamorphoses et ses mémoires.

De la danse mystique du Sama de Meknès aux Tambours du Burundi, en passant par les femmes de Mayotte perpétuant le rituel soufi du Deba, l’ensemble Areej du Sultanat d’Oman ou encore la mezzo-soprano Battista Acquaviva, les artistes ont incarné la diversité des expressions du sacré et l’énergie créatrice de l’Afrique. 

À l’issue de la soirée, la Princesse Lalla Hasnaa a remis le Prix Jeunes Talents Esprit de Fès aux lauréats du Conservatoire de musique de la ville, un geste symbolique fort en faveur de la relève artistique marocaine.

Président de la Fondation Esprit de Fès, Abderrafih Zouitene, (depuis 2013) incarne la vision portée par le festival dont il est l’architecte en chef.

Pour lui, le choix du thème « Renaissances » s’inscrit pleinement dans l’identité historique et spirituelle de la ville, et traduit un moment particulier de renouveau culturel au Maroc.

Le pays connaît aujourd’hui une dynamique culturelle remarquable portée par une série d’initiatives majeures telles que la rénovation des médinas, au premier rang desquelles celle de Fès, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Dans le même esprit, Zouitene souligne que la création de musées couvrant de nombreuses thématiques témoigne aussi de la vitalité culturelle, que l’on retrouve à l’échelle du continent africain auquel est ancré le Maroc.

Sur la thématique de la Renaissance, Zouitene souligne le lien naturel avec l’Italie, berceau du renouveau culturel au XVI siècle, rappelant que Fès est jumelée avec Florence, la capitale toscane, ce qui confère une dimension symbolique forte à cette édition. 

Durant neuf jours, plus de 200 artistes issus de 15 pays, dont la France, la Turquie, l’Italie, la Suisse, le Sultanat d’Oman, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana se produisent dans les hauts lieux patrimoniaux de la ville. 

Bab Al Makina, ancien arsenal construit par les italiens au XIX siècle, les jardins de Jnan Sbil, la cour de la Quaraouiyine ou encore Bab Boujloud deviennent les théâtres d’un dialogue musical universel.

La programmation alterne entre spiritualité, création contemporaine et festivités populaires, parmi les temps forts figurent le Concerto pour Sokou, les Master Musicians of Jajouka, et une grande création andalouse le 22 mai, réunissant 44 musiciens pour célébrer les 44 ans de l’inscription de la médina de Fès au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En marge des concerts, le Forum de Fès, organisé le 17 mai, s’est imposé comme un espace de réflexion incontournable. Deux thématiques majeures y ont été débattues :

« Cultures et patrimoines : quelles expressions des renaissances ? », avec des interventions de spécialistes des civilisations africaines comme Jillali El Adnani ou Youssef Bokbot ;

« Intelligence artificielle et transmission patrimoniale », réunissant des figures du monde académique et politique, telles qu’Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique, et Mohammed Benlahsen, président de l’université de Picardie Jules Verne.

Ce croisement entre traditions et technologies illustre l’un des objectifs clés du festival : faire dialoguer les temps, les savoirs et les territoires dans une dynamique de transmission vivante.

Fidèle à la vision du Roi Mohammed VI, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde s’inscrit dans une politique de rayonnement culturel fondée sur le respect de l’altérité, le dialogue interreligieux et la valorisation du patrimoine immatériel.

 Il est devenu, au fil des éditions, une plateforme reconnue mondialement pour la coopération Sud-Sud et la diplomatie culturelle.

En cette année 2025, où le monde questionne ses repères, Fès réaffirme son rôle d’espace de jonction entre passé et futur, entre Afrique et Méditerranée, entre sacré et création. 

 


Des Syriens rêvent de gagner dans les arènes équestres autrefois réservées aux Assad

Un homme caresse un cheval à l'écurie avant le quatrième championnat équestre de saut d'obstacles Al-Nasr au Club équestre central de Dimas, au nord-ouest de Damas, le 9 mai 2025. (AFP)
Un homme caresse un cheval à l'écurie avant le quatrième championnat équestre de saut d'obstacles Al-Nasr au Club équestre central de Dimas, au nord-ouest de Damas, le 9 mai 2025. (AFP)
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  • A l'entrée du club équestre de Dimas, près de Damas, trône une statue de Bassel al-Assad à cheval, fils aîné de l'ancien président Hafez al-Assad et frère de Bachar, et dont la tête est recouverte du nouveau drapeau syrien
  • Destiné à succéder à son père, Bassel est mort dans un accident de voiture, laissant la place à Bachar, devenu président en 2000

DAMAS: Pour la première fois, Ziad Abou al-Dahab vise la victoire dans une compétition d'équitation près de Damas, un scénario impensable sous Assad, dont le clan contrôlait étroitement ce sport en Syrie.

"Les résultats étaient connus d'avance, toujours en faveur des cavaliers proches du pouvoir", avant la chute de l'ancien président Bachar al-Assad en décembre, raconte Ziad Abou al-Dahab, 25 ans.

"Mon plus grand rêve, à l'époque, était de finir troisième", ajoute-t-il, en marchant aux côtés de son cheval bai. "Il était impossible de rivaliser avec la famille au pouvoir, car nos chevaux locaux ne faisaient pas le poids face à leurs chevaux européens."

A l'entrée du club équestre de Dimas, près de Damas, trône une statue de Bassel al-Assad à cheval, fils aîné de l'ancien président Hafez al-Assad et frère de Bachar, et dont la tête est recouverte du nouveau drapeau syrien.

syrie
A l'entrée du club équestre de Dimas, près de Damas, trône une statue de Bassel al-Assad à cheval, fils aîné de l'ancien président Hafez al-Assad et frère de Bachar, et dont la tête est recouverte du nouveau drapeau syrien. (AFP)

Destiné à succéder à son père, Bassel est mort dans un accident de voiture, laissant la place à Bachar, devenu président en 2000.

L'équitation en Syrie a connu un essor remarquable dans les années 1990, lorsque Bassel al-Assad en a fait sa passion, participant à des compétitions locales et internationales et se faisant connaître comme "le premier cavalier du pays".

Sa popularité et son statut politique ont contribué à mettre en lumière ce sport et à en élargir la pratique. Depuis, l'équitation a été fortement associée au nom de Bassel al-Assad et intégrée à l'identité sportive officielle de l'Etat.

L'ancien pouvoir a même donné le nom de "Bassel" à de nombreuses institutions publiques et infrastructures, et érigé dans plusieurs villes des statues le représentant à cheval, renforçant le lien entre le clan Assad et l'équitation, au point que ce sport est devenu un symbole de leur influence dans l'espace public.

"Compétition impossible" 

Cette présence s'est transmise à la génération suivante, notamment à travers Cham, fille de Maher al-Assad, le frère de l'ex-président, qui a participé à des compétitions internationales.

Ses participations, largement couvertes par les médias, ont illustré l'usage de ce sport par le régime comme outil de propagande.

Ce monopole sur l'équitation a poussé le père de la cavalière Mounana Chaker, 26 ans, à lui interdire de poursuivre son rêve de monter à cheval, par crainte de l'ancien pouvoir, jusqu'à sa chute.

"Mon père m'a interdit de pratiquer ce sport, car il avait peur de la famille au pouvoir, il me répétait sans cesse que la compétition était impossible", relate-t-elle en caressant sa jument blanche.

"Il ne voulait absolument pas que nous côtoyions les membres de la famille Assad. Il m'a raconté l'histoire de ce cavalier emprisonné après avoir battu Bassel al-Assad. Il ne voulait pas me mettre en danger", explique-t-elle.

Dans les années 1990, le cavalier Adnan Qassar s'est fait un nom en brillant dans une même compétition que Bassel, ce qu'il lui a valu 21 ans d'emprisonnement, avant d'être libéré par décret présidentiel en 2014.

"J'ai longtemps été éloignée de ce sport, mais il est temps de revenir avec force. Je suis de la famille Chaker, pas de la famille Assad", déclare Mme Chaker.

"Un rêve devenu réalité" 

Alors que les préparatifs vont bon train pour une compétition locale, l'entraîneur Chadi Abou al-Dahab, 48 ans, supervise environ 240 chevaux, parmi lesquels des races européennes, autrefois réservées aux Assad, dans un centre dédié à Dimas.

"Environ quarante chevaux et juments étaient exclusivement réservés à la famille Assad. Personne n'avait le droit de s'en approcher."

A présent, il constate l'arrivée de nombreux nouveaux visages désireux de s'inscrire et de participer à ce sport. "Nous avons désormais beaucoup de cavaliers ambitieux", se réjouit-il.

Tout ému, l'entraîneur Salah Al-Ahmad, 52 ans, encourage son fils Jawad, qui réalise enfin son rêve de monter la jument Topsy, longtemps réservée à Cham al-Assad.

"Il rêvait de la toucher, de lui caresser la tête. Aujourd'hui, dans cette nouvelle ère, la jument est à lui. Il a remporté deux compétitions avec elle. C'est un rêve devenu réalité."

 


Les chefs saoudiens veulent mettre en avant la gastronomie locale

La chef saoudienne Maryam Marwan Atiq présente les plats saoudiens dans un style contemporain et international, sans en compromettre l'essence authentique. (Photo Fournie)
La chef saoudienne Maryam Marwan Atiq présente les plats saoudiens dans un style contemporain et international, sans en compromettre l'essence authentique. (Photo Fournie)
La chef saoudienne Maryam Marwan Atiq présente les plats saoudiens dans un style contemporain et international, sans en compromettre l'essence authentique. (Photo Fournie)
La chef saoudienne Maryam Marwan Atiq présente les plats saoudiens dans un style contemporain et international, sans en compromettre l'essence authentique. (Photo Fournie)
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  • la chef saoudienne primée Maryam Marwan Atiq s'est imposée comme une pionnière, célébrée pour sa créativité et son engagement à mettre en valeur la cuisine saoudienne sur la scène mondiale.
  • Pour Mme Atiq, la cuisine saoudienne n'est pas une simple collection de recettes, mais une « mer de saveurs et d'ingrédients » façonnée par la riche diversité géographique et culturelle du Royaume.

MAKKAH : Sur la scène culinaire en plein essor du Royaume, la chef saoudienne primée Maryam Marwan Atiq s'est imposée comme une pionnière, célébrée pour sa créativité et son engagement à mettre en valeur la cuisine saoudienne sur la scène mondiale.

Forte de plus de 15 ans d'expérience, Maryam Marwan Atiq présente les plats saoudiens dans un style contemporain et attrayant à l'échelle internationale, sans en compromettre l'essence authentique. Elle fait actuellement partie de l'équipe de femmes chefs saoudiennes à l'origine du restaurant Tairat Al-Boulevard à Riyad.

Pour Mme Atiq, la cuisine saoudienne n'est pas une simple collection de recettes, mais une « mer de saveurs et d'ingrédients » façonnée par la riche diversité géographique et culturelle du Royaume. Cette profondeur, estime-t-elle, confère à la cuisine saoudienne son caractère distinctif et sa capacité à servir de pont entre les cultures. 

En participant à des expositions locales et internationales, Mme Atiq a pu constater que les saveurs saoudiennes captivent les gens du monde entier.

L'une de ses rencontres les plus mémorables, dit-elle, a été celle d'un nonagénaire qui goûtait le jareesh pour la première fois lors d'une exposition. Profondément émue par le plat, sa réaction a réaffirmé sa conviction de l'attrait universel de la cuisine saoudienne.

« La nourriture est l'ambassadrice de la culture », a-t-elle déclaré à Arab News. "La combinaison de saveurs et d'ingrédients saoudiens avec des techniques de présentation internationales permet de transmettre la cuisine saoudienne plus rapidement et plus facilement, ce qui la rend plus attrayante pour les palais internationaux. 

Mme Atiq a félicité le ministère de la culture et la commission des arts culinaires pour leurs efforts de documentation et de préservation du patrimoine alimentaire saoudien. Elle a elle-même contribué à documenter les recettes traditionnelles de deux régions du Royaume.

Elle a également souligné le rôle des plateformes en ligne dans la promotion de la cuisine saoudienne auprès d'un public mondial. Mme Atiq a appelé les professionnels des médias et les créateurs de contenu à participer à cette « mission culturelle » dont elle est l'un des principaux acteurs. 

« Je poursuivrai mes efforts pour diffuser la cuisine saoudienne - avec ses saveurs authentiques et son esprit culturel - dans le monde entier, en en faisant une ambassadrice culturelle digne de la richesse et de la diversité du Royaume », a-t-elle déclaré. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com