Tension autour des discussions sur l'avenir de la Corse, Darmanin reporte sa visite

Tension autour des discussions sur l'avenir de la Corse, Darmanin reporte sa visite
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Tension autour des discussions sur l'avenir de la Corse, Darmanin reporte sa visite

  • Gérald Darmanin devait rencontrer jeudi et vendredi des élus corses, dans le cadre d'une réunion intermédiaire au cycle de concertation prévu sur une année à Paris
  • Il devait évoquer la question des déchets et de l'énergie, en présence du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires Christophe Béchu

BASTIA: "Les conditions d'un débat serein" ne sont "pas réunies": Gérald Darmanin a reporté mardi son déplacement en Corse, dans le cadre du cycle de concertation sur l'avenir de l'île, après des tensions sur le refus d'aménager la peine d'un membre du +commando Erignac+.

"Afin de préserver la qualité des échanges tenus jusqu'à présent et recréer les conditions de la poursuite sereine du processus de dialogue engagé entre la Corse et l'Etat, le ministre a décidé de reporter son déplacement de quelques semaines", a annoncé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur, selon qui "les conditions d'un débat serein avec les maires" n'étaient "pas réunies".

Un avis partagé par le président de l'exécutif corse, l'autonomiste Gilles Simeoni, pour qui "ce report est une bonne chose". "Après l'émotion et l'incompréhension suscitées par la décision de justice qui a maintenu en détention Pierre Alessandri, les conditions n'étaient pas réunies pour un dialogue serein", a estimé l'élu auprès de l'AFP, évoquant un "trouble à l'ordre public en Corse".

"Je vais proposer à la délégation des élus corses qui discutent avec Paris de se réunir dans la semaine, pour voir comment nous pouvons dépasser la situation de blocage", a-t-il ajouté.

"Il s'agit d'un report qui ne remet pas en cause le principe des discussions, qui doivent se poursuivre dans de bonnes conditions", a réagi de son côté le député et ex-maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli (Horizons).

Paul-Félix Benedettti, leader du mouvement indépendantiste "Core in Fronte", minoritaire à l'Assemblée de Corse, a de son côté appelé le gouvernement à faire "son examen de conscience" et à "arrêter de jouer avec le feu".

«Manoeuvres dangereuses»

"Nous ne sommes pas dans une logique d'un report de quelques semaines. Nous voulons une revoyure de la méthode, (...) solder le problème des prisonniers, (...) que chacun vienne avec un respect absolu de l'autre sans chercher à faire des manoeuvres frauduleuses et dangereuses", a-t-il expliqué à l'AFP.

Gérald Darmanin devait rencontrer jeudi et vendredi des élus corses, dans le cadre d'une réunion intermédiaire au cycle de concertation prévu sur une année à Paris. Il devait évoquer la question des déchets et de l'énergie, en présence du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires Christophe Béchu.

Mais ce processus s'est donc enrayé avec le rejet par la cour d'appel de Paris fin septembre d'une énième demande de semi-liberté de Pierre Alessandri, 64 ans, condamné à la perpétuité en 2003 pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac et libérable depuis 2017.

Les élus de l'Assemblée de Corse avaient aussitôt fait part de leur "indignation". Le lendemain, une association de défense des prisonniers avait appelé les élus à suspendre les discussions avec le gouvernement, ce qu'avait annoncé faire le parti indépendantiste Core in Fronte.

Le parti autonomiste Femu a Corsica de Gilles Simeoni avait néanmoins réaffirmé "sa détermination" à poursuivre le dialogue avec le gouvernement, tout en dénonçant "la logique de vengeance" qui aurait motivé, selon lui, cette décision de justice qui fait "peser un risque majeur sur le processus" de discussion.

Des élus d'opposition de droite corse du parti "Un soffiu novu" avaient également appelé samedi à poursuivre le dialogue avec le gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur, qui s'était engagé en mars à discuter de l'avenir de l'île, jusqu'à une potentielle autonomie, avait mis sur pied en juillet un comité stratégique, quatre mois après l'agression mortelle en prison du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, autre membre du commando Erignac condamné à perpétuité, qui avait suscité de violentes manifestations dans l'île.

Ce cycle de concertation doit s'étaler sur un an, à raison d'une réunion toutes les six semaines à Paris. Après une première réunion mi-septembre sur le "modèle économique et social" de la Corse, la deuxième, vers la fin octobre, devrait porter sur  "la spéculation financière, l’urbanisme et le logement" et la troisième, prévue "avant la fin 2022", sur "la langue et la culture corses".


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.