Ukraine: Zelensky revendique des avancées «puissantes» et remercie Biden

Zelensky a remercié son homologue Joe Biden pour le «soutien militaire et financier continu» des Etats-Unis (Photo, AFP).
Zelensky a remercié son homologue Joe Biden pour le «soutien militaire et financier continu» des Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Ukraine: Zelensky revendique des avancées «puissantes» et remercie Biden

  • Des cartes montrées par l'armée russe mardi confirment l'avancée de Kiev dans les régions ukrainiennes clefs de Kharkiv (nord-est) et Kherson (sud)
  • La carte de la région de Kharkiv montre notamment que les Russes ont quitté la quasi-totalité de la rive orientale de la rivière Oskil

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a revendiqué mardi soir des avancées "puissantes" de son armée dans le sud de l'Ukraine, évoquant des "dizaines" de localités reprises et remerciant Joe Biden pour le "soutien militaire continu" des Etats-Unis, déterminante dans cette grande contre-offensive de Kiev.

L'armée ukrainienne réalise des avancées "assez rapides et puissantes dans le sud de notre pays", a déclaré Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. "Des dizaines de localités ont été libérées rien que cette semaine" dans les quatre régions annexées en fin de semaine dernière par la Russie, dit-il.

Il a aussi remercié son homologue Joe Biden pour le "soutien militaire et financier continu" des Etats-Unis face à l'invasion russe lors d'une conversation téléphonique, après l'annonce par Washington d'un nouvel envoi d'armes à Kiev, notamment quatre nouveaux systèmes de lance-roquettes Himars, très appréciés par les Ukrainiens.

Le nouveau volet d'aide militaire américaine comporte aussi 32 canons Howitzer, des dizaines de milliers de munitions légères et de munitions d'artillerie, des systèmes de mines, et 200 véhicules blindés.

Des cartes montrées par l'armée russe mardi confirment l'avancée de Kiev dans les régions ukrainiennes clefs de Kharkiv (nord-est) et Kherson (sud). La carte de la région de Kharkiv montre notamment que les Russes ont quitté la quasi-totalité de la rive orientale de la rivière Oskil, dernière zone de la région qu'ils contrôlaient encore.

L'armée russe n'a pas pour autant annoncé de retrait et les autorités d'occupation russes dans le Sud de l'Ukraine ont appelé à ne "pas paniquer", malgré cette série de revers cuisants, alors que plus de 200 000 personnes ont été mobilisées dans l'armée russe depuis l'annonce d'une mobilisation "partielle" le 21 septembre.

Réunion d'urgence à l'ONU lundi

Ce revers apparent de Moscou intervient à quelques jours d'une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU, après les annexions de quatre régions d'Ukraine par la Russie.

L'Assemblée générale, qui rassemble les 193 Etats membres de l'ONU, se réunira lundi à partir de 15H00 (19H00 GMT), à la demande de l'Ukraine et de l'Albanie.

Elle intervient aussi au moment où le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, "se rendra à Kiev puis à Moscou cette semaine" afin de discuter de la mise en place d'une zone de protection autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, selon un communiqué publié mardi soir.

Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de bombardements sur le site depuis plusieurs mois.

Son directeur, Igor Mourachov, avait été arrêté vendredi par la Russie et détenu pendant plus de deux jours. "Il est désormais avec sa famille (...) et ne reprendra pas ses fonctions" à la centrale", a précisé l'AIEA.

Harceler les troupes russes

L'une des unités en charge de lancer des salves d'obus pour harceler les troupes russes dans la région de Kharkiv est la 14e Brigade mécanisée.

Mardi, cette unité d'artilleurs opérait avec un lance-roquettes multiple "BM-21 Grad", modèle de 1963 ayant traversé avec lui les âges et les guerres, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Pour Dmytro, le jeune commandant de 22 ans, la vétusté de l'appareil ne l'empêche pas d'être très utile et de viser les premières lignes russes de l'autre côté du front.

"Bang, bang, bang...": les obus de 122 mm sont lâchés dans les airs. Une petite pause, puis de nouveau une salve crachée dans le ciel.

Depuis le champ d'où l'équipe a tiré, il est impossible de dire si la cible a été touchée. Mais Dmytro, lui, se veut confiant."Je suis sûr qu'on les a touchés. Ils avaient des missions (mais là) ils ne pourront pas les remplir", se félicite-t-il.

Depuis plusieurs jours, des vidéos de soldats ukrainiens hissant leur drapeau dans des villages du nord de la région de Kherson se sont multipliées en ligne.

Le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, a lui publié un message d'emoticons sur Telegram montrant des drapeaux ukrainiens et une pastèque, fruit dont la région de Kherson est une grande productrice.

Après une série de défaites cuisantes dans le nord et l'est de l'Ukraine, la Russie a décidé d'annexer les régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia, qu'elle contrôle au moins en partie, et décrété une mobilisation de centaines de milliers de réservistes.

Mais dès le surlendemain de la cérémonie d'annexion, le président Zelensky annonçait la reprise de Lyman, noeud ferroviaire stratégique dans l'est de l'Ukraine, infligeant un nouveau camouflet à Moscou.

Exode et opposition en Russie

La perspective d'être envoyé au front a cependant aussi provoqué un exode de dizaines de milliers de Russes, qui ont quitté le pays notamment vers la Géorgie, le Kazakhstan, la Mongolie et la Finlande.

En Russie, l'organisation de l'opposant incarcéré Alexeï Navalny a annoncé rouvrir ses bureaux régionaux pour lutter "contre la guerre et la mobilisation", malgré de possibles représailles judiciaires.

Les conséquences sur l'économie ukrainienne sont aussi considérables: le PIB devrait se contracter de 35% en 2022 selon une nouvelle prévision de la Banque mondiale.

Basketteuse détenue en Russie: Washington dénonce un «simulacre» avant une audience en appel

"Nous sommes au courant de l'annonce par la Russie d'un autre simulacre de justice qui sera imposé à Brittney Griner", star du basket féminin condamnée à une lourde peine de prison par la justice russe, a dit mardi la porte-parole de la Maison Blanche.

"Elle devrait être immédiatement remise en liberté", a ajouté Karine Jean-Pierre lors de sa conférence de presse quotidienne.

Brittney Griner, condamnée en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis, a fait appel de sa condamnation, et cet appel sera examiné le 25 octobre par un tribunal russe.

Son cas, ainsi que celui d'un autre Américain détenu dans le pays, l'ancien militaire Paul Whelan, ont pris une ampleur géopolitique dans le contexte de la crise entre Moscou et Washington liée à l'offensive russe en Ukraine.

Le président américain Joe Biden avait rencontré en septembre les familles de Brittney Griner et Paul Whelan pour les assurer de son soutien.

Les Etats-Unis assurent avoir fait une offre à Moscou pour leur libération.

Les Russes doivent maintenant "faire une contre-offre sérieuse", a dit mardi Karine Jean-Pierre.


L'aide américaine n'est pas une «baguette magique» pour l'Ukraine

Des militants brandissent des drapeaux ukrainiens devant le Capitole américain à Washington, DC, le 23 avril 2024. (AFP)
Des militants brandissent des drapeaux ukrainiens devant le Capitole américain à Washington, DC, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • «Cela a été un parcours difficile. Cela aurait dû être plus facile. Cela aurait dû arriver plus vite», a reconnu Joe Biden mercredi
  • Jake Sullivan a averti qu'il était "possible que la Russie réalise des avancées tactiques supplémentaires dans les semaines à venir", alors que Kiev s'attend à une nouvelle offensive russe prochaine

WASHINGTON: Un soutien massif, pas une "baguette magique": l'aide américaine à l'Ukraine ne résoudra pas tous les problèmes sur les fronts, et les Etats-Unis sont les premiers à le reconnaître.

"Cela a été un parcours difficile. Cela aurait dû être plus facile. Cela aurait dû arriver plus vite", a reconnu Joe Biden mercredi.

Il venait de promulguer une loi, âprement débattue pendant des mois au Congrès américain, qui prévoit 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique pour Kiev.

"C'est un montant important", mais "ce délai a coûté cher", souligne Garret Martin, chercheur à l'American University de Washington.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, en a convenu lui-même.

"Il va falloir du temps pour sortir du fossé creusé par les six mois d'attente" au Congrès, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Il a averti qu'il était "possible que la Russie réalise des avancées tactiques supplémentaires dans les semaines à venir", alors que Kiev s'attend à une nouvelle offensive russe prochaine.

"Le chemin qui est devant nous n'est pas facile", mais "nous pensons que l'Ukraine peut, et va, gagner", a encore indiqué" Jake Sullivan, en se gardant bien toutefois de définir ce que serait une "victoire" ukrainienne.

Au-delà du montant très conséquent voté par le Congrès, les Etats-Unis ont aussi décidé d'aller plus loin dans la nature des armes fournies.

Ils ont ainsi commencé, discrètement, à livrer aux Ukrainiens des missiles longue portée de type "ATACMS", et vont continuer à le faire.

Mobilisation

L'Ukraine avait utilisé pour la première fois en octobre contre la Russie des missiles américains ATACMS, mais ceux dont il est question désormais peuvent frapper plus loin, jusqu'à 300 km de distance.

"Cela aura un impact", mais "ce n'est pas un seul équipement qui résoudra tout", a dit le conseiller à la sécurité nationale.

Par ailleurs, "il y a une chose que cette aide ne peut pas faire, à savoir résoudre le problème du manque de combattants" de Kiev, souligne Garret Martin, même s'il estime que le vote du Congrès américain pourrait doper le moral des troupes ukrainiennes.

Ce sujet de la mobilisation a fait l'objet de discussions entre Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la Maison Blanche.

L'Ukraine est confrontée à une pénurie de soldats volontaires, après plus de deux ans de guerre contre l'envahisseur russe, qui ont fait des dizaines de milliers de morts.

Kiev vient d'élargir la mobilisation, abaissant l'âge des Ukrainiens pouvant être appelés de 27 à 25 ans.

Le pays, qui cherche à faire revenir sur son territoire ses citoyens en âge de combattre, ne délivrera par ailleurs plus de passeports à l'étranger aux hommes âgés de 18 à 60 ans, selon un texte publié par le gouvernement mercredi.

Max Bergmann, Directeur au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS), souligne lui que l'impact de l'aide américaine dépendra aussi, en partie, de l'attitude des Européens.

Ces derniers "doivent doper dès maintenant la production" d'armement, écrit-il dans une note récente, avec pour "objectif de pouvoir combler la lacune que laisseraient les Etats-Unis" si le financement américain devait s'arrêter pour de bon, par exemple en cas de victoire du républicain Donald Trump à la présidentielle de novembre.

Pour l'expert, l'Ukraine devra s'attacher en 2024 à "tenir ses positions, fatiguer les forces russes, reconstruire et restaurer ses propres forces et ses capacités de défense civile", avant, éventuellement, de repartir "à l'offensive" l'an prochain.


Pakistan: Malala critiquée pour une comédie musicale produite avec Hillary Clinton

La Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, est sous le feu des critiques dans son pays natal après une publicité réalisée pour une comédie musicale sur les suffragettes qu'elle produit avec Hillary Clinton. (AFP).
La Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, est sous le feu des critiques dans son pays natal après une publicité réalisée pour une comédie musicale sur les suffragettes qu'elle produit avec Hillary Clinton. (AFP).
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  • Sur X, anonymes et commentateurs lui reprochent d'être apparue à Broadway aux côtés de l'ex-secrétaire d'Etat américaine -sous le mandat de laquelle des frappes de drones ont tué des civils au Pakistan- et de ne pas se prononcer sur la guerre à Gaza
  • Si Malala Yousafzai, 26 ans, est une militante obstinée des droits des femmes louée à travers le monde, les cercles islamistes et une partie importante de l'opinion publique pakistanaise voient en elle un "agent des Etats-Unis"

LAHORE: La Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, est sous le feu des critiques dans son pays natal après une publicité réalisée pour une comédie musicale sur les suffragettes qu'elle produit avec Hillary Clinton.

Sur X, anonymes et commentateurs lui reprochent d'être apparue à Broadway aux côtés de l'ex-secrétaire d'Etat américaine -sous le mandat de laquelle des frappes de drones ont tué des civils au Pakistan- et de ne pas se prononcer sur la guerre à Gaza, y voyant un "deux poids, deux mesures".

Si Malala Yousafzai, 26 ans, est une militante obstinée des droits des femmes louée à travers le monde, les cercles islamistes et une partie importante de l'opinion publique pakistanaise voient en elle un "agent des Etats-Unis" créé pour corrompre la jeunesse.

Après la première représentation de "Suffs", le cercle des critiques semble s'être élargi à des figures du féminisme au Pakistan.

"J'ai défendu bec et ongle Malala toutes ces années mais, là, je ne la suis pas. C'est vraiment difficile de la défendre depuis six mois", écrit ainsi la militante Leena Ghani, en référence à la guerre lancée par Israël à Gaza en réponse à l'attaque meurtrière du Hamas sur son sol le 7 octobre.

"J'admire Malala depuis 2011", affirme l'éditorialiste Mehr Tarar sur X, mais "sa collaboration théâtrale avec Hillary Clinton -qui défend le soutien infaillible de l'Amérique au génocide des Palestiniens- est un vrai coup à sa crédibilité comme défenseuse des droits humains".

« Tu nous as laissés tomber »

Mme Clinton a dit soutenir la guerre contre le Hamas et rejeté des appels au cessez-le-feu à Gaza. Elle a aussi réclamé la protection des civils dans le petit territoire contrôlé par le mouvement islamiste depuis 2007.

"Quelle déception Malala, tu nous as laissés tomber", écrit de son côté la professeure et militante féministe Nida Kirmani.

De nombreuses voix au Pakistan ont accusé Malala Yousafzai de ne pas avoir exprimé sa solidarité avec les Palestiniens. La jeune femme avait pourtant précédemment publiquement condamné la mort de civils à Gaza et réclamé un cessez-le-feu.

Le New York Times rapporte qu'elle portait un pin's rouge et noir pour la première représentation de "Suffs", un signe de soutien au cessez-le-feu.

Après ces critiques, la jeune femme a affirmé mardi sur le réseau social X son soutien aux habitants de Gaza et condamné la guerre menée par Israël.

"Je veux qu'il n'y ait aucune confusion quant à mon soutien à la population de Gaza", a écrit Malala Yousafzai.

"Nous n'avons pas besoin de voir davantage de cadavres, d'écoles bombardées et d'enfants affamés pour comprendre qu'un cessez-le-feu est urgent et nécessaire".

"J'ai condamné et je continuerai à condamner le gouvernement israélien pour ses violations du droit international et ses crimes de guerre", a-t-elle ajouté.

La jeune fille originaire de la verdoyante vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, avait été blessée par balle au visage en 2012 par des islamistes.

Soignée en urgence en Grande-Bretagne, elle est ensuite devenue un symbole mondial de résistance à l'extrémisme religieux et la porte-voix des filles privées d'instruction, puis en 2014 la plus jeune prix Nobel de la Paix de l'histoire.

Depuis qu'elle a été attaquée, elle n'est revenue que deux fois dans son pays.


Gaza: montée des tensions entre étudiants et la police sur les campus américains

La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie. (AFP).
La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie. (AFP).
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  • "Si la situation n'est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale"
  • Depuis le regain de tensions la semaine dernière à Columbia, le mouvement s'est étendu à d'autres campus

AUSTIN: La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie.

En visite à l'université Columbia à Manhattan -- d'où est parti cette dernière vague de manifestations étudiantes commencées en octobre -- le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Mike Johnson, a menacé: "si la situation n'est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale".

Pour "rétablir l'ordre sur ces campus", a martelé le dirigeant conservateur.

Un avertissement qui résonne douloureusement aux Etats-Unis: le 4 mai 1970, la Garde nationale de l'Ohio avait ouvert le feu à l'université d'Etat de Kent sur des manifestants étudiants pacifiques, dont quatre avaient été tués.

M. Johnson, proche de l'ex-président républicain Donald Trump candidat à sa réélection, a averti qu'il exigerait du président démocrate Joe Biden d'"agir" et jugé que les manifestations pro-palestiniennes "mettaient une cible sur le dos d'étudiants juifs aux Etats-Unis", qui comptent le plus de juifs au monde (quelque six millions) après Israël.

« Liberté d'expression »

Depuis le début du conflit à Gaza en octobre, les universités américaines sont secouées par des débats parfois violents sur la liberté d'expression et des accusations d'antisémitisme et d'antisionisme qui ont coûté leurs postes cet hiver aux présidentes de Harvard et de l'université de Pennsylvanie.

"Profitez de votre liberté d'expression", a lancé, provocateur, M. Johnson, hué par des centaines d'étudiants de Columbia vent debout contre la guerre d'Israël contre le Hamas qui a tué quelque 34.200 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

L'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le Hamas a fait 1.170 morts, essentiellement civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Mercredi, la Maison Blanche a réaffirmé que le président Biden, qui espère être réélu en novembre, "soutenait la liberté d'expression, le débat et la non discrimination" dans les universités.

Depuis le regain de tensions la semaine dernière à Columbia, le mouvement s'est étendu à d'autres campus.

Alliance Etats-Unis-Israël 

Notamment dans les Etats de la Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est, où des prestigieuses universités ont demandé à la police d'interpeller des manifestants étudiants qui dénoncent l'alliance militaire, diplomatique et économique des Etats-Unis avec Israël et critiquent les conditions actuelles des Palestiniens.

"En tant que Palestinien, est-ce de ma responsabilité d'être là et de montrer ma solidarité avec la population de Gaza? Absolument!", a répondu à l'AFP Yazen, un Américain de 23 ans d'origine palestinienne qui campe depuis quelques jours dans des tentes montées sur le campus de Columbia.

La présidence de l'université a salué "des progrès importants" dans les discussions avec des étudiants pour évacuer ce campement d'ici vendredi.

Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes avaient été brièvement interpellées devant l'université de New York (NYU), au coeur de Manhattan. A Yale, dans le Connecticut, une cinquantaine de manifestants ont aussi été interpellés.

Sa concurrente Harvard, la plus ancienne des Etats-Unis, en banlieue de la cité historique de Boston, a vu aussi mercredi se monter sur son campus arboré un campement.

Police anti-émeute 

A l'autre bout du pays, l'université du Texas à Austin a été le théâtre d'un face-à-face, finalement bon enfant, entre des centaines d'étudiants pro-palestiniens et la police, dont nombre d'officiers à cheval et en tenue anti-émeute.

Certains brandissaient des drapeaux palestiniens et portaient le keffieh, d'autres, encadrés par des policiers, s'étaient enveloppés dans des drapeaux d'Israël.

Et à l’université de Californie du sud (USC), plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté aux cris de "libérez la Palestine", "révolution par l'intifada".

Dans la foule très diverse, certains agitaient des drapeaux palestiniens, d'autres portaient des keffiehs et des pancartes appelant à "arrêter le génocide" et à un  "cessez-le-feu".

Des centaines de manifestants s'étaient rassemblés mardi soir à Brooklyn, le plus grand arrondissement de New York, à l'appel de Jewish Voice for Peace, un groupe d'Américains juifs de gauche pro-palestiniens, à l'occasion du séder, le rituel de la Pâque juive. Nombre d'entre eux ont été interpellés.

"Nous sommes (les Américains) les instigateurs d'une telle violence, d'une telle haine, c'est terrible", a tonné sur place Rebecca Lurie.