La Commission européenne ouverte à un plafonnement du prix du gaz dans l'UE

 La Commission européenne est prête à «examiner» un plafonnement des prix de gros du gaz, a indiqué mercredi sa présidente, Ursula von der Leyen. (AFP)
 La Commission européenne est prête à «examiner» un plafonnement des prix de gros du gaz, a indiqué mercredi sa présidente, Ursula von der Leyen. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

La Commission européenne ouverte à un plafonnement du prix du gaz dans l'UE

  • La Commission européenne avait auparavant évoqué un plafonnement du prix uniquement pour le gaz russe
  • Mais une majorité d'Etats membres --quinze, dont la France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la Pologne-- réclame un plafonnement général du prix de gros du gaz

STRASBOURG: La Commission européenne est prête à "examiner" un plafonnement des prix du gaz sur le marché européen, comme le réclame une majorité d'Etats membres pour faire face à la hausse des factures énergétiques, a indiqué mercredi sa présidente, Ursula von der Leyen.

"Un tel plafonnement des prix du gaz doit être conçu correctement afin de garantir la sécurité de l'approvisionnement", a toutefois ajouté la responsable allemande devant le Parlement européen à Strasbourg.

La Commission européenne avait auparavant évoqué un plafonnement du prix uniquement pour le gaz russe, redoutant, comme l'Allemagne, qu'une limitation du prix de toutes les importations de gaz pousse les producteurs à préférer d'autres destinations.

Mais une majorité d'Etats membres --quinze, dont la France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la Pologne-- réclame un plafonnement général du prix de gros du gaz.

La Commission doit présenter des propositions avant un sommet de l'UE vendredi et une réunion des ministres de l'Energie les 11 et 12 octobre.

Mme von der Leyen a d'ores et déjà indiqué que la Commission était "prête à discuter d'un plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité", qui serait "une première étape vers une réforme structurelle du marché de l'électricité" européen.

"Mais nous devons aussi examiner les prix du gaz (...) qui concernent l'industrie, le chauffage", a-t-elle poursuivi.

"Nous allons travailler avec les Etats membres pour réduire les prix du gaz et limiter leur volatilité, afin de limiter l'impact de la manipulation des prix par la Russie", a ajouté la cheffe de l'exécutif communautaire.

"Davantage de pays membres y sont favorables et nous sommes mieux préparés", a-t-elle estimé, soulignant qu'un plafonnement des prix du gaz en général serait une "solution temporaire" dans une "période exceptionnelle".

Accord de l'UE sur de nouvelles sanctions contre Moscou

Les Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi sur une nouvelle série de sanctions contre la Russie après l'annexion de quatre régions ukrainiennes, a annoncé la présidence tchèque de l'UE.

L'accord a été conclu au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept. Les noms et entités ciblés par ces nouvelles sanctions doivent être publiés jeudi au Journal officiel de l'UE, ce qui signifiera leur entrée en vigueur effective.

"Nous venons de parvenir à un accord politique sur de nouvelles sanctions contre la Russie, une réponse forte de l'UE à l'annexion illégale de territoires par Poutine", a déclaré l'ambassadrice tchèque Edita Hrda.

Il s'agit du 8e paquet de sanctions du bloc européen depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.

Dimanche, dans un échange au téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron s'était engagé à travailler avec ses partenaires de l'UE à ce nouveau train de sanctions.

Le 28 septembre l'UE avait réagi à l'annexion de quatre régions occupées totalement ou partiellement par Moscou en proposant notamment de plafonner le prix du pétrole russe et d'ajouter de nouvelles restrictions aux échanges commerciaux avec Moscou.

Les capitales occidentales refusent de reconnaître les référendums organisés en territoire ukrainien occupé qui ont mené à ces annexions.

Les sanctions consistent généralement en un gel des avoirs et à une interdiction de séjour dans l'UE des personnalités ou responsables d'entreprises visés.

Un porte-parole de la Commission a précisé à la presse que cette proposition était encore en train d'être travaillée et serait détaillée dans une lettre envoyée aux dirigeants européens avant le sommet de vendredi à Prague.

Selon lui, cela concernera "le marché de gros du gaz en Europe" et pas directement le prix payé pour le gaz importé, même s'"il y a des liens entre le prix du gaz échangé au sein de l'Europe et le prix du gaz que nous achetons en dehors".

Dans un texte voté mercredi, les députés européens ont réclamé pour leur part à la Commission "un plafond tarifaire sur les importations de gaz" et "un embargo immédiat et complet sur les importations russes" d'énergie.

Devenue le principal fournisseur de gaz vers l'Europe depuis la réduction des livraisons russes dans le sillage de la guerre en Ukraine, la Norvège --qui n'est pas membre de l'UE-- a répété mercredi son hostilité à un plafonnement du prix.

"Un plafonnement du prix sur le marché de gros du gaz ne résoudra pas la difficulté de l'Europe, à savoir un manque de gaz, mais empirera plutôt la situation puisqu'on peut s'attendre à ce qu'une telle solution contribue à une consommation accrue et des livraisons moindres", a réagi le ministre norvégien de l'Energie, Terje Aasland.

"Personne ne peut utiliser plus de gaz et d'énergie qu'il n'y en a", a-t-il fait valoir dans un courriel à l'AFP à Oslo.

L'Allemagne, qui était le pays le plus dépendant du gaz russe, a aussi jusqu'à présent rejeté l'idée.

Mais Berlin est sous pression depuis l'annonce la semaine dernière d'un plan national de 200 milliards d'euros pour protéger son économie contre la hausse des prix de l'énergie.

Accusant l'Allemagne de faire cavalier seul, certains pays redoutent un avantage aux entreprises allemandes par rapport à leurs concurrentes de pays n'ayant pas les moyens de financer un tel "bouclier".

"Il est primordial que nous préservions des conditions de concurrence équitable au sein de l'Union européenne dans notre marché unique", a souligné Mme von der Leyen, sans toutefois mentionner l'Allemagne. "Sans solution européenne, nous risquons la fragmentation", a-t-elle averti.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.