De Doha à Dubaï, un Mondial grand luxe et des supporters sur la touche

La ville côtière qatarie de Lusail, avant la Coupe du monde de football Qatar 2022 (Photo, AFP).
La ville côtière qatarie de Lusail, avant la Coupe du monde de football Qatar 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 09 octobre 2022

De Doha à Dubaï, un Mondial grand luxe et des supporters sur la touche

  • Dubaï propose de combler un éventuel déficit d'hébergements pour la Coupe du Monde de football
  • Quelque 1,2 million de visiteurs sont attendus du 20 novembre au 18 décembre au Qatar, petit mais riche Etat gazier de 2,8 millions d'habitants

DUBAI: Situé à un jet de pierre du Qatar, Dubaï propose de combler un éventuel déficit d'hébergements pour la Coupe du Monde de football qui se tient chez son voisin, mais les fans les moins fortunés risquent malgré tout de rester sur la touche.

Quelque 1,2 million de visiteurs sont attendus du 20 novembre au 18 décembre au Qatar, petit mais riche Etat gazier de 2,8 millions d'habitants, qui promet un Mondial exceptionnel.

Face à une offre d'hébergements limitée à Doha, Dubaï s'est mis sur les rangs pour attirer une partie des amateurs de football fortunés.

A une heure à peine d'avion, Dubaï, aux Emirats arabes unis, est le temple des hôtels et restaurants de luxe et du shopping.

L'entreprise Expat Sport, qui se présente comme le leader du tourisme sportif dans le Golfe, y est basée et propose différents forfaits aux supporters du Mondial, incluant un billet d'avion pour Doha.

"Ce nouveau public comprendra des personnes qui ne se sont jamais aventurées dans cette région auparavant", souligne à l'AFP Sue Holt, directrice de Expat Sport.

L'entreprise propose des forfaits à Dubaï à partir de 1.500 dollars pour quatre nuits. Selon elle, des réservations ont été déjà faites pour des clients d'Amérique du Nord, d'Europe, de Chine ou d'Inde.

Trop chers
L'offre phare de la société comprend plusieurs nuitées dans un nouvel hôtel gigantesque au cœur d'une île artificielle en forme de palmier.

Mais que ce soit à Doha ou à Dubaï, de nombreux fans risquent d'être surpris par les prix des logements et des restaurants qui sont loin d'être à la portée de toutes les bourses.

Selon Ronan Evain, directeur de Football Supporters Europe, une grande partie des Européens ayant acheté des billets pour des matchs risquent "d'annuler parce qu'ils ne peuvent pas se permettre ce genre de budget" pour se loger.

"Au Brésil, en Russie, vous pouvez prendre un train, louer une voiture, aller loger à 200 kilomètres, venir juste pour le jour du match, vous pouvez camper, louer un appartement pour deux. Tout ça n'est pas possible au Qatar", constate-t-il. Et Dubaï n'est "pas forcément plus abordable".

"Il y a effectivement une clientèle premium qui vient aux Coupes du monde, mais ce n'est pas ça qui remplit les stades, c'est marginal", insiste-t-il.

La plupart des supporters "ne sont pas des gens qui peuvent se permettre des séjours en paquebot à 5.000 dollars la semaine", ironise-t-il.

Trouver un équilibre
Ronan Evain reproche à la Fifa d'avoir "joué un rôle", par sa complaisance, dans l'entêtement du Qatar à ne pas "évoluer" et "revoir son modèle".

Pour le Qatar, l'organisation de la Coupe du monde est "une question de prestige" et n'est pas destinée à "ouvrir la voie à une refonte totale du modèle touristique du pays", fait remarquer Robert Mogielnicki, chercheur au centre de réflexion Arab Gulf States Institute.

"Ce que les Qataris ne veulent pas, c'est se retrouver avec une surabondance d'infrastructures touristiques pour une catégorie de touristes qui n'aura probablement pas une présence régulière et constante dans le pays", explique cet expert du Golfe à l'AFP.

Selon lui, l'émirat va probablement continuer à chercher à attirer des touristes "issus des cercles d'élite".

Les responsables qataris doivent pourtant trouver "un équilibre entre les besoins immédiats liés à la Coupe du monde et les objectifs touristiques à plus long terme", estime Robert Mogielnicki.

Mais, constate le chercheur, la tendance régionale va surtout dans le sens "du luxe et du haut de gamme", y compris en Arabie saoudite, qui cherche désormais à attirer plus de touristes, autres que les pèlerins musulmans de La Mecque.


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
Short Url
  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.