À Kiev, le choc après les bombardements russes

Un secouriste transporte des chiens alors qu'il escorte une résidente d'un immeuble partiellement détruit à Kiev, le 10 octobre 2022 (Photo, AFP).
Un secouriste transporte des chiens alors qu'il escorte une résidente d'un immeuble partiellement détruit à Kiev, le 10 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

À Kiev, le choc après les bombardements russes

  • Assis sur un banc en contrebas du parc, Ivan Poliakov est encore livide. Le jeune homme de 22 ans peine à s'exprimer
  • «J'ai vu des enfants et des femmes pleurer. J'aime Kiev, les gens sont bons, ils sont courageux. Mais en un instant... C'est la mort»

KIEV: Dans le joli parc boisé Taras Chevtchenko, au centre de Kiev, le missile a creusé un profond cratère et défiguré l'air de jeux pour enfants. Une petite fumée blanche s'en échappe encore. Les branches des arbres autour sont coupées net.

Peu après 8H00 lundi (05H00 GMT), deux frappes ont touché ce quartier cossu, en moins d'une minute d’intervalle, et à 300 m l'une de l'autre.

Dans la rue qui longe le parc, les vitres des immeubles ont volé en éclats. Des morceaux de verre jonchent le sol. Le souffle de l'explosion a descellé la porte d'un restaurant. Des employés s'affairent déjà à balayer les débris.

À un angle du parc, la première frappe a touché un croisement de rues, tout près d'un bâtiment administratif blanc de trois étages, dont les vitres ont là aussi été soufflées.

Le missile a creusé un cratère sur la route, soulevant l'asphalte. Plusieurs voitures stationnées à côté ne sont plus que des carcasses tordues et noircies.

Un journaliste de l'AFP a vu un corps entièrement recouvert d'une couverture thermique.

La mort en un instant

Une canalisation a été touchée. Comme un ruisseau, l'eau dévale la rue qui mène à la principale artère du centre-ville.

Assis sur un banc en contrebas du parc, Ivan Poliakov est encore livide. Le jeune homme de 22 ans peine à s'exprimer.

"Je suis très choqué. Je suis arrivé à Kiev ce matin. Je marchais dans la rue... quand il y a eu les explosions", dit-il.

"J'ai vu des enfants et des femmes pleurer. J'aime Kiev, les gens sont bons, ils sont courageux. Mais en un instant... C'est la mort".

Ksenia Riazantseva et son mari habitent dans la rue qui longe le parc, côté cour, juste en face de l'aire de jeux pour enfants.

"Nous étions en train de dormir et nous avons entendu la première explosion", au croisement des rues, raconte-elle.

"Nous nous sommes réveillés et sommes allés vérifier, puis la deuxième explosion est arrivée (dans le parc). Nous ne comprenions pas ce qui s'était passé", poursuit-elle.

"Nous avons vu la fumée, puis les voitures, et nous nous sommes rendus compte que nous n'avions plus de fenêtre. Heureusement que nous habitons côté cour", ajoute cette enseignante de 39 ans.

"Il y a une université, deux musées, il n'y a pas de cible militaire ou du même genre. Ils tuent juste des civils", conclut-elle en colère.

Interrogée sur ses sentiments après l'attaque, la première depuis le 26 juin sur la capitale, elle répond :"Eh bien, nous sommes en guerre !".

Pour Serguii Agapov, un homme qui était occupé à repeindre l'encadrement d'un buste sur le mur d'un immeuble en face du parc, pas de doute, les frappes sont des représailles après l'explosion samedi sur le pont de Crimée.

Pourquoi?

"Après le pont de Crimée, tout a commencé. Hier Zaporijjia, aujourd'hui Kiev. Oui, je pense que ce sont des représailles, très horribles et cruelles parce que les civils souffrent", dit-il.

Il ressent "de la peur et le désir que ça se termine bientôt. On ne comprend pas pourquoi ils nous font ça, quel est le but de tout ça ?", ajoute-t-il.

Autour des deux impacts des frappes, des experts font des relevés autour des cratères. Un ruban rouge et blanc est tiré tout autour et les zones sont gardées par des policiers en arme.

Après les attaques, les passants se faisaient rare dans la rue Krechtchatyk, la principale artère du centre-ville, qui traverse la place Maïdan. Les nombreux magasins sont restés fermés.

La veille, dimanche après-midi, la foule s'y promenait encore, sous un beau soleil.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.