Biden et le « football », ou comment Washington déclencherait une frappe nucléaire

Joe Biden a hérité du pouvoir nucléaire d'une manière totalement inédite. Donald Trump ayant boudé la cérémonie d'investiture, impossible de transmettre physiquement la mallette et la procédure d'identification. (AFP).
Joe Biden a hérité du pouvoir nucléaire d'une manière totalement inédite. Donald Trump ayant boudé la cérémonie d'investiture, impossible de transmettre physiquement la mallette et la procédure d'identification. (AFP).
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Biden et le « football », ou comment Washington déclencherait une frappe nucléaire

  • Si la Constitution américaine donne au Congrès le pouvoir de déclarer la guerre, elle attribue au président le titre de "commandant en chef"
  • Chaque fois que Joe Biden se déplace, un militaire chargé de cette lourde mallette en cuir noir le suit, en hélicoptère, en avion, en voiture, jusque dans l'ascenseur

WASHINGTON: Une lourde mallette de cuir, surnommée "ballon de foot", et une carte d'identification, appelée le "biscuit"... En quelques minutes, où qu'il se trouve, le président des Etats-Unis peut décider de déclencher une frappe nucléaire.

Si la Constitution américaine donne au Congrès le pouvoir de déclarer la guerre, elle attribue au président le titre de "commandant en chef", dont découle aujourd'hui sa compétence en matière nucléaire.

Le président américain peut évidemment mener des consultations avant de décider d'une frappe. Mais lui seul peut utiliser le "football", le "ballon de foot".

Chaque fois que Joe Biden se déplace, un militaire chargé de cette lourde mallette en cuir noir le suit, en hélicoptère, en avion, en voiture, jusque dans l'ascenseur.

Avec l'avion Air Force One et "The Beast", la Cadillac blindée du président des Etats-Unis, cette mallette est l'attribut par excellence du pouvoir présidentiel.

Place Rouge 

Depuis sa première apparition pendant la présidence de John Fitzgerald Kennedy, le "football" a sillonné les Etats-Unis et le monde - passant même par la Place Rouge, lors de la rencontre en 1988 entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

Le contenu de la valisette d'une vingtaine de kilos, renforcée d'acier, est confidentiel. Mais, à la lecture de divers témoignages et articles de presse, une chose est sûre: elle ne contient pas de gros bouton rouge, plutôt des codes ainsi que des listes de cibles et de stratégies.

Pour activer la procédure, le président doit s'identifier avec un "biscuit", code imprimé sur un support en plastique de la taille d'une carte de crédit, dont il ne se sépare jamais... en théorie.

Car l'histoire est évidemment riche d'incidents plus ou moins vérifiés. Jimmy Carter aurait oublié sa carte dans la poche d'un costume envoyé au nettoyage à sec. Ou, plus dramatique: lorsque Ronald Reagan est hospitalisé après une tentative d'assassinat en 1981, la carte reste dans les effets mis de côté à la hâte par le personnel médical, avant que la police fédérale (FBI) ne la retrouve.

Ces codes permettent à l'état-major militaire de savoir que c'est bien le président qui est à l'origine de l'ordre.

La commande serait ensuite transmise à un sous-marin ou à un centre de lancement terrestre, et exécutée en quelques minutes.

Les Etats-Unis disposent, selon un inventaire de la revue scientifique "Bulletin of Atomic Scientists", de 3.708 ogives nucléaires dont 1.744 actuellement déployées.

Garde-fou 

Le feu nucléaire ne reste jamais sans décisionnaire. Quand Joe Biden a subi une anesthésie pour un examen médical en novembre 2021, la vice-présidente Kamala Harris en a été, brièvement, la maîtresse.

Les emportements de Donald Trump - qui s'était vanté sur Twitter d'avoir un "bouton nucléaire plus gros" que celui de la Corée du Nord - ont évidemment relancé le débat sur cette responsabilité écrasante.

Si l'ordre du président est conçu comme incontestable et irréversible, ce n'est pas lui qui, concrètement, déclenche la frappe nucléaire. La "chaîne de commandement" dont il est le premier maillon est humaine.

"Nous y pensons beaucoup", avait dit en 2017 John Hyten, ancien chef du centre de commandement nucléaire de l'armée américaine. "Si (l'ordre est) illégal, que se passe-t-il à votre avis? Je dis "M. le président, c'est illégal."

La Constitution américaine prévoit un garde-fou ultime avec son 25e amendement: en cas d'incapacité physique ou mentale du "commandant en chef", il est remplacé par le vice-président.

Il faut, pour simplifier, que le vice-président et une majorité de ministres constatent l'incapacité et en informent le pouvoir législatif. Et le président peut la contester.

Ce parcours institutionnel obligé contraste avec la rapidité de la procédure nucléaire, conçue à l'origine pour répondre à une attaque soviétique massive.

Joe Biden a hérité du pouvoir nucléaire d'une manière totalement inédite. Donald Trump ayant boudé la cérémonie d'investiture, impossible de transmettre physiquement la mallette et la procédure d'identification.

Le républicain est donc, selon la presse américaine, parti pour sa résidence de Floride avec le militaire porteur du "football" et avec son "biscuit". Tandis que le président élu s'est vu remettre les mêmes attributs, mais encore inactifs.

Le pouvoir nucléaire a changé de main le 20 janvier 2021 à midi pile, quand Joe Biden est devenu le 46ème président des Etats-Unis.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.