Le roi Charles III couronné le 6 mai 2023 à Londres

Le roi Charles III, à Édimbourg, le 3 octobre 2022. (Photo, AFP)
Le roi Charles III, à Édimbourg, le 3 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Le roi Charles III couronné le 6 mai 2023 à Londres

Le roi Charles III, à Édimbourg, le 3 octobre 2022. (Photo, AFP)
  • Huit mois après le décès de la reine Elizabeth II, qui s'est éteinte le 8 septembre à l'âge de 96 ans, la cérémonie religieuse sera dirigée comme le veut la tradition par l'archevêque de Canterbury Justin Welby
  • Après le décès d'Elizabeth II, Charles a enregistré un bond de popularité (70% d'opinions favorables) mais reste derrière son fils William (84%) et l'épouse de ce dernier, Kate (80%)

LONDRES: Le roi Charles III sera couronné le 6 mai 2023 à l'abbaye de Westminster à Londres, aux côtés de son épouse la reine consort Camilla, lors d'une cérémonie "tournée vers l'avenir", a annoncé mardi le Palais de Buckingham. 

Huit mois après le décès de la reine Elizabeth II, qui s'est éteinte le 8 septembre à l'âge de 96 ans, la cérémonie religieuse sera dirigée comme le veut la tradition par l'archevêque de Canterbury Justin Welby. 

Charles III, 73 ans, sera "oint, béni et consacré" par le chef spirituel de l'Eglise anglicane, dont le monarque est le gouverneur suprême. 

"Le couronnement reflètera le rôle du monarque aujourd'hui et sera tourné vers l'avenir, tout en étant enraciné dans la longue tradition et la pompe de la monarchie", a précisé le palais de Buckingham dans un communiqué. 

La cérémonie, dans un pays actuellement en proie à une grave crise économique et sociale, devrait garder la structure des couronnements de la monarchie britannique depuis un millénaire, tout en incluant des éléments contemporains. 

Les couronnements des monarques britanniques ont lieu depuis 900 ans à l'abbaye de Westminster. Depuis la conquête normande en 1066, la cérémonie a presque toujours été menée par l'archevêque de Canterbury. 

L'événement se tient traditionnellement dans les mois qui suivent l'accession au trône. Cette période permet à la fois d'observer le deuil national et le deuil royal, et d'organiser la cérémonie. 

Plus court, moins cher et plus représentatif 

Devenue reine le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, Elizabeth II avait été couronnée 16 mois plus tard, le 2 juin 1953. Pour la première fois, la cérémonie avait été retransmise à la télévision et regardée par 27 millions de Britanniques, pour 36 millions d'habitants à l'époque. 

Dans les années de l'après-Guerre, elle avait duré plus de trois heures, devant 8.251 invités massés dans l'Abbaye. 129 nations et territoires étaient officiellement représentés. 

Conformément au souhait de Charles d'une monarchie resserrée, la cérémonie devrait être plus courte, plus petite et moins dispendieuse, mais aussi plus représentative de la diversité du Royaume-Uni moderne. 

La capacité de l'Abbaye n'est plus aujourd'hui que d'environ 2.000 personnes, ce qui correspond au nombre de personnes, parmi lesquels chefs d'Etat et membres de familles royales, qui avaient assisté aux funérailles d'Etat d'Elizabeth II à l'Abbaye de Westminster le 19 septembre dernier. 

Son fils Charles est automatiquement devenu roi après son décès. 

La reine consort Camilla - un titre voulu par Elizabeth II pour la deuxième épouse de son fils - sera aussi couronnée pendant la cérémonie, dont les préparatifs sont connus sous le nom d'"Operation Golden Orb". 

Charles est le roi le plus âgé à accéder au trône dans l'histoire de la monarchie britannique, après les sept décennies de règne d'Elizabeth II, qui avait célébré en juin dernier son jubilé de platine. 

Serment du couronnement 

Lors de la cérémonie, l'archevêque de Canterbury présente d'abord le nouveau souverain à l'auditoire, qui l'acclame. 

Le souverain prononce le serment du couronnement. Par ce "Coronation Oath Act", rédigé en 1688, il s'engage notamment à "faire tout son possible" pour préserver l'Église anglicane et la religion protestante. 

Installé dans la chaise du roi Édouard, trône de bois fabriqué en 1300 et utilisé à chaque couronnement depuis 1626, le roi recevra ensuite onction et bénédiction de l'archevêque. 

Charles III recevra enfin ses attributs royaux, notamment un sceptre, puis la couronne, déposée sur sa tête par l'archevêque de Canterbury. 

Dix jours de deuil national ont suivi le décès de la reine. Plus de 250.000 personnes ont fait la queue des heures durant pour aller se recueillir devant son cercueil, d'abord à Edimbourg, puis à Londres, à Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique. 

Des milliers d'autres personnes se sont pressées le long des routes pour voir une dernière fois le cercueil de cette reine immensément populaire dans son pays. 

Après le décès d'Elizabeth II, Charles a enregistré un bond de popularité (70% d'opinions favorables) mais reste derrière son fils William (84%) et l'épouse de ce dernier, Kate (80%). 

Les joyaux de la couronne, éléments clés du couronnement

Symboles de pouvoir et de spiritualité, les joyaux de la couronne britannique, gardés sous haute surveillance à la Tour de Londres, quitteront le célèbre monument pour être utilisés lors du couronnement du roi Charles III le 6 mai. 

La couronne impériale d'apparat 

La couronne impériale d'État a été créée pour le couronnement du roi George VI en 1937. C'est la couronne qu'a portée Elizabeth II à la suite de son couronnement. 

La reine l'a également utilisée à d'autres occasions, comme lorsqu'elle ouvrait officiellement chaque année le Parlement. 

Pesant un peu plus d'un kilo et mesurant 31,5 centimètres de haut, cette imposante couronne est sertie de 2.868 diamants, 17 saphirs, 11 émeraudes, 269 perles et 4 rubis. 

Le sceptre à la colombe 

Créé pour le couronnement de Charles II en 1661, ce sceptre en or est surmonté d'une colombe aux ailes déployées juchée sur une croix pour symboliser le Saint-Esprit. 

Il représente le rôle spirituel et pastoral du souverain. 

Long de 110 centimètres, il pèse 1.150 grammes. 

Le sceptre à la croix 

Ce sceptre représente le pouvoir temporel du souverain. Il a été utilisé à chaque couronnement depuis celui de Charles II en 1661. 

Il pèse 1.170 grammes pour 92 centimètres de long. 

En 1911 y a été ajouté l'impressionnant diamant Cullinan I de 530,2 carats. Un diamant si lourd que le sceptre a dû être renforcé pour supporter son poids. 

L'orbe royal 

Ce globe surmonté d'une croix symbolise le monde chrétien. Il est constitué d'une sphère creuse en or sertie d'émeraudes, de rubis et de saphirs entourés de diamants et encadrés par deux rangées de perles. 

Une croix sertie de diamants avec d'un côté un saphir au centre et de l'autre une émeraude, surmonte le globe. 

Lors de la cérémonie de couronnement, l'orbe est placé dans la main droite du monarque, avant d'être déposé sur l'autel. 

L'orbe mesure 27,5 centimètres de haut et pèse 1.320 grammes. 

L'Ampoule 

Cet objet en or en forme d'aigle aux ailes déployées contient l'huile consacrée utilisée lors de l'onction du souverain. 

L'archevêque de Canterbury verse l'huile depuis la tête de l'aigle dans une cuillère, et oint le monarque sur les mains, la poitrine et la tête, lors de ce qui constitue le moment le plus sacré de la cérémonie du couronnement. 

La figure de l'aigle vient d'une légende selon laquelle la Vierge Marie est apparue à Saint Thomas Becket, et lui a remis un aigle en or et une fiole d'huile destinée à l'onction des futurs rois d'Angleterre. 

Les éperons 

Ces éperons en or, symbolisant la chevalerie, sont utilisés depuis le couronnement de Richard Cœur de Lion en 1189. Ils sont attachés aux chevilles des souverains, et dans le cas des reines simplement placés sur l'autel. 

L'anneau 

Cette bague en or a été réalisée pour le couronnement de Guillaume IV en 1831. Elle est composée d'un saphir entouré de diamants et incrusté de rubis formant une croix. Lors de la cérémonie du couronnement, elle est placée à l'annulaire du souverain par l'archevêque, en signe de "dignité royale". 

La couronne de Saint Edouard 

Réalisée pour le couronnement de Charles II, la couronne de Saint Edouard est la plus importante et la plus sacrée de toutes les couronnes. Elle n'est utilisée qu'au moment même du couronnement. 

Cette couronne en or massif sertie de pierres semi-précieuses, dont des rubis, des améthystes et des saphirs, et dotée d'une bande d'hermine est particulièrement lourde à porter: elle pèse plus de 2 kilos. 


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.


L'envoyé de Trump rencontre Netanyahu, Israël face à des critiques accrues

L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël
  • Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël

Jérusalem, Non défini: L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël.

Après 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.

Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon la Défense civile locale qui a fait état de 38 Palestiniens tués jeudi.

Plusieurs dizaines de corps gisaient empilés à la morgue de l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza, dans l'attente d'être collectés par leurs proches, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas CAPITULE ET LIBÈRE LES OTAGES !!!", a déclaré le président américain Donald Trump sur X.

Rien n'a filtré de la rencontre entre MM. Witkoff et Netanyahu mais en début de semaine, M. Trump a semblé se distancer de son allié israélien en évoquant une "vraie famine" à Gaza.

Avant l'arrivée jeudi de l'émissaire de M. Trump, des dizaines de mères et proches d'otages encore aux mains du Hamas ont manifesté devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, exigeant un "accord global" qui garantirait la libération des 49 otages encore détenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée.

- "Position minoritaire" -

L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza jugées fiables par l'ONU. La campagne aérienne et terrestre a dévasté le territoire et provoqué un désastre humanitaire.

Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a lui rencontré à Jérusalem son homologue israélien Gideon Saar, avant de rencontrer M. Netanyahu.

Avant de décoller pour Israël, M. Wadephul a estimé qu'Israël était "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un Etat palestinien sans processus de négociation préalable".

Ces visites interviennent après la multiplication des alertes d'organisations internationales sur une famine à Gaza et l'échec de négociations indirectes, sous médiation américaine, qatarie et égyptienne, entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu.

Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une pause limitée dans l'offensive afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le petit territoire pauvre où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens.

Mais ces aides sont jugées insuffisantes par les organisations internationales face aux besoins immenses de la population.

- "Pression déformée"

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'Etat de Palestine, après que plusieurs pays dont le Canada, la France et le Royaume-Uni ont annoncé leur intention de faire de même en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Dans ce contexte, Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".

Les Etats-Unis, qui ont dénoncé les annonces sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, ont imposé des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), accusant les deux organismes d'avoir pris des mesures pour "internationaliser leur conflit avec Israël" et de "continuer à soutenir le terrorisme".

Le gouvernement Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza et a annoncé son intention de contrôler le territoire, semble peiner à trancher sur une solution politique d'après-guerre.

Dans ce contexte, la frange la plus radicale de sa coalition gouvernementale plaide pour un retour des colonies à Gaza, évacuées en 2005 avec le retrait unilatéral israélien du territoire après 38 ans d'occupation.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le retrait du nord de Gaza de sa 98e Division, composée d'unités parachutistes et de commandos d'élite, qui a "se prépare désormais à de nouvelles missions".


Une experte de l’ONU : « La famine imposée à Gaza est une atteinte grave à la dignité humaine »

Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
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  • Alice Jill Edwards dénonce une privation prolongée de nourriture entraînant malnutrition, défaillances d’organes et décès, notamment chez les nourrissons et femmes enceintes
  • « Des règles changeantes, une distribution militarisée et l’incertitude permanente sur l’accès aux besoins de base provoquent désespoir, stress et traumatismes », alerte-t-elle

NEW YORK: La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a exprimé mercredi sa vive inquiétude face à l’augmentation du nombre de décès liés à la famine parmi les Palestiniens de Gaza.

Elle a qualifié la famine infligée aux civils de « meurtrière, inhumaine et dégradante », appelant à une aide humanitaire rapide et sans entrave vers l’enclave dévastée.

« Priver des gens de nourriture, d’eau et de dignité constitue une violation grave et répétée dans ce conflit. Cela doit cesser », a-t-elle déclaré, citant des rapports « choquants » de civils tués en faisant la queue pour se nourrir, et des cas généralisés de faim et de malnutrition.

Elle a alerté sur un risque croissant de famine généralisée à Gaza, soulignant que toutes les parties au conflit ont des obligations juridiques, au regard du droit international, d’assurer un accès à l’eau et à la nourriture pour les civils sous leur contrôle, et de faciliter l’aide humanitaire.

« Ils ne doivent ni voler, ni détourner, ni bloquer délibérément l’acheminement de l’aide », a-t-elle averti.

Elle a décrit les « conséquences physiologiques catastrophiques » de la privation prolongée de calories : malnutrition, défaillance d’organes et décès, touchant particulièrement les groupes vulnérables comme les nourrissons et les femmes enceintes.

« L’impact psychologique d’un tel déni est d’une cruauté intrinsèque », a-t-elle poursuivi.

« Des règles constamment changeantes, des distributions militarisées, et une incertitude quotidienne sur l’accès aux besoins fondamentaux plongent les gens dans un désespoir et une détresse extrêmes. »

Elle a salué l’annonce par Israël de pauses humanitaires permettant au Programme alimentaire mondial d’opérer pendant trois mois, tout en soulignant que « davantage doit être fait » pour mettre fin aux hostilités et établir une paix durable fondée sur la solution à deux États.

« Personne ne devrait subir l’humiliation de devoir mendier pour se nourrir, surtout quand des stocks suffisants sont disponibles », a-t-elle déclaré.

Edwards a également renouvelé son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à la libération des Palestiniens détenus arbitrairement, et à la mise en place d’enquêtes indépendantes sur les allégations de torture, de mauvais traitements et d’éventuels crimes de guerre, de la part de toutes les parties.

Elle a indiqué avoir exprimé ses préoccupations à plusieurs reprises aux autorités concernées et continuer de réclamer une pleine reddition de comptes.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils sont indépendants, ne sont pas membres du personnel des Nations unies et travaillent bénévolement.