Les Alliés veulent bâtir une défense antiaérienne «patchwork» pour l'Ukraine

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, tient une conférence de presse à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres de la Défense de l'alliance au siège de l'OTAN à Bruxelles le 13 octobre 2022. (Photo de Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, tient une conférence de presse à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres de la Défense de l'alliance au siège de l'OTAN à Bruxelles le 13 octobre 2022. (Photo de Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Les Alliés veulent bâtir une défense antiaérienne «patchwork» pour l'Ukraine

  • Pour mettre sur pied le «bouclier antiaérien» réclamé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, il faut créer ce que les militaires appellent une défense sol-air multi-couches
  • Ces trois niveaux permettront de protéger les objectifs stratégiques ukrainiens, comme les grandes villes, les infrastructures clés ou les centres de pouvoir, contre les missiles balistiques, les missiles de croisière ou encore les drones

WASHINGTON: Washington fait pression sur les alliés de l'Ukraine pour bâtir de toute urgence une défense antiaérienne "patchwork" à partir d'équipements aux standards de l'Otan et donc compatibles, certains ultra-modernes, d'autres plus anciens, pour protéger les principaux objectifs stratégiques ukrainiens des bombardements russes.

"Ce que la direction (ukrainienne) a décrit comme la chose dont ils avaient le plus besoin immédiatement, c'est la défense antiaérienne", a rappelé jeudi à Bruxelles le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, au lendemain d'une réunion des 50 pays alliés qui coordonnent leur soutien militaire à Kiev.

Or, pour mettre sur pied le "bouclier antiaérien" réclamé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, il faut créer ce que les militaires appellent une défense sol-air multi-couches.

"Ce sont des systèmes à courte portée, basse altitude, ensuite des systèmes à moyenne portée, moyenne altitude, et enfin des systèmes à longue portée, haute altitude", a expliqué mercredi à la presse le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Ces trois niveaux permettront de protéger les objectifs stratégiques ukrainiens, comme les grandes villes, les infrastructures clés ou les centres de pouvoir, contre les missiles balistiques, les missiles de croisière ou encore les drones.

Les Etats-Unis ont promis le système de défense antiaérienne NASAMS, dont les deux premiers exemplaires doivent arriver prochainement en Ukraine. Ils en ont commandés six de plus au fabriquant Raytheon, mais la livraison de ces systèmes de courte à moyenne portée et à altitude moyenne, pourrait ne pas intervenir avant deux à trois ans.

L'Allemagne a livré un premier système de défense allemand de dernière génération Iris-T à Kiev, qui devra attendra l'an prochain pour les trois autres promis. Ce système à moyenne portée mais haute altitude est destiné à protéger une petite ville.

Pour accélérer le processus, les Etats-Unis ont pressé mercredi leurs alliés de fournir leurs équipements antiaériens disponibles, mêmes plus anciens, pourvu qu'ils soient aux standards de l'Otan.

«Hawks» espagnols

L'Espagne a été la première à répondre positivement, dès jeudi: elle va envoyer à l'Ukraine quatre systèmes sol-air "Hawk" de moyenne portée, a annoncé M. Austin, saluant cette "réponse très, très rapide".

Ces systèmes datant de la Guerre froide ont été modernisés au fil des ans. L'Espagne en a remis certains à neuf afin de prolonger leur durée de vie.

Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France allait livrer à Kiev "des radars, des systèmes et des missiles pour protéger (les Ukrainiens) des attaques, en particulier pour les protéger des attaques de drones".

Il n'a pas précisé le modèle des systèmes antiaériens prévus mais un responsable militaire américain a mentionné le système de défense sol-air de haute altitude SAMP/T, dit "Mamba", le concurrent européen du Patriot américain, en service en France, en Italie et à Singapour.

De conception franco-italienne, ce système participe actuellement à la défense antiaérienne de l'Otan.

"Les Italiens sont, semble-t-il, disposés à voir ce que l'on peut donner comme SAMP-T, mais tout ça est très complexe et doit être vu avec d'autres partenaires", a-t-on indiqué jeudi à l'Elysée. "C'est un travail qui est en cours compte tenu des demandes ukrainiennes."

Paris a également fourni des missiles sol-air de courte portée "Crotale", a rappelé l'exécutif français.

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi l'envoi de missiles AMRAAM, destinés aux systèmes NASAMS fournis par les Etats-Unis.

«Compliqué techniquement»

Washington s'intéresse aussi au système espagnol Spada 2000, fabriqué comme le Mamba par le constructeur européen MBDA, a indiqué le responsable américain ayant requis l'anonymat. Version modernisée d'un système d'altitude et de portée moyennes en service depuis les années 1980 en Italie, il a été vendu à l'Espagne, au Koweït et au Pakistan.

Pour assurer la défense contre des missiles balistiques, Washington envisage de doter l'Ukraine de batteries à longue portée Patriot. L'armée américaine, qui en possède un stock limité, fait pression sur d'autres pays en ayant acheté pour qu'ils participent à l'effort. Washington cherche aussi à convaincre Israël de livrer des éléments de son système antiaérien "Iron Dome".

"Beaucoup de pays ont des Patriot. Beaucoup de pays ont d'autres systèmes", a noté le général Milley à Bruxelles. "Il y a toute une série de systèmes israéliens qui sont très efficaces", a-t-il ajouté.

Une fois tous ces systèmes livrés, il faudra "s'assurer qu'ils peuvent être reliés entre eux par les systèmes de commandement et de communication, et qu'ils ont des radars qui puissent communiquer entre eux, pour qu'ils puissent repérer leur cible en vol d'approche", a expliqué le chef d'état-major américain.

"C'est compliqué techniquement", a-t-il ajouté. "Cela va prendre un peu de temps."


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

Short Url
  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Short Url
  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.