Un an après son big bang, Meta encore loin de convaincre sur le métavers

En octobre 2021, Mark Zuckerberg annonçait que Facebook devenait Meta, qui a déjà investi quelque 10 milliards de dollars dans ces nouvelles technologies l'année dernière. (AFP)
En octobre 2021, Mark Zuckerberg annonçait que Facebook devenait Meta, qui a déjà investi quelque 10 milliards de dollars dans ces nouvelles technologies l'année dernière. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Un an après son big bang, Meta encore loin de convaincre sur le métavers

  • Meta manque de souffle. Le groupe fait face à la mauvaise conjoncture économique et à la concurrence de l'utra-populaire TikTok, entre autres
  • Les avatars vont s'inviter sur Instagram, et Meta prépare des passerelles avec Teams (logiciel de collaboration de Microsoft) et Peacock (la plateforme de vidéos de la chaîne NBCUniversal)

SAN FRANCISCO: Un an après sa transition de Facebook à Meta, le géant des réseaux sociaux se démène pour cultiver la flamme du métavers au-delà des passionnés, promettant des équipements plus sophistiqués, des revenus pour les créateurs et des jambes pour les avatars.

"L'avenir n'est pas si loin", a assuré mardi Mark Zuckerberg, le fondateur du groupe californien, lors d'une conférence sur les progrès de l'entreprise dans la construction du métavers, considéré comme le futur d'internet.

"Le ton était beaucoup plus mesuré qu'il y a un an, comme un retour sur terre", a commenté Carolina Milanesi, de Creative Strategies. "Ils se sont rendus compte à quel point c'était compliqué de créer ce monde, et aussi peut-être que les gens ne veulent pas y vivre 24 heures sur 24."

En octobre 2021, Mark Zuckerberg annonçait que Facebook devenait Meta, qui a déjà investi quelque 10 milliards de dollars dans ces nouvelles technologies l'année dernière.

Mardi, le patron a mis en avant un nouveau casque de réalité virtuelle (VR) -- le Quest Pro, un outil à 1 500 dollars destiné aux professionnels -- mais aussi de nombreuses autres portes d'entrée, via les ordinateurs et les smartphones.

Les avatars vont s'inviter sur Instagram, et Meta prépare des passerelles avec Teams (logiciel de collaboration de Microsoft) et Peacock (la plateforme de vidéos de la chaîne NBCUniversal).

"Vous devez pouvoir rejoindre vos amis dans le métavers où que vous soyez", a souligné le directeur technologique Andrew Bosworth. "Nous voulons que chacun puisse avoir l'expérience la plus immersive possible, mais cela va prendre un moment avant qu'il y ait suffisamment de casques."

«Sensation»

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp estime que le métavers a commencé à prendre forme, notamment grâce aux jeux vidéo et applications de fitness en VR. A la fin 2021, plus de 10 millions de casques Quest 2 avaient été vendus dans le monde, d'après Counterpoint.

Selon Meta, les utilisateurs ont dépensé, à ce stade, plus de 1,5 milliard de dollars sur la plateforme et environ un tiers des 400 titres disponibles ont dépassé le million de dollars de ventes.

Côté innovation, des avatars plus réalistes sont en chemin. Ils devraient bientôt avoir des jambes et les ingénieurs du groupe travaillent à des représentations photoréalistes "pour créer une véritable sensation de présence de l'autre", a précisé l'un d'eux.

Sur le Quest Pro, des caméras internes reproduisent les expressions du visage de l'utilisateur sur celui de son avatar.

"La réalité virtuelle s'améliore, les applis aussi. Mais je ne vois pas le métavers se concrétiser en tant qu'univers commun. Il ne s'agit encore que d'expériences individuelles", constate Carolina Milanesi.

Mark Zuckerberg a comme toujours insisté sur la vocation de son entreprise -- numéro deux mondiale de la publicité: "créer du lien" entre les gens.

Mais Horizon Worlds, la plateforme de création et d'interaction sociale en VR de Meta, peine à convaincre.

"Beaucoup d'entre nous ne passent pas tellement de temps sur Horizon", a écrit Vishal Shah, le vice-président du groupe chargé du métavers, dans une note à ses employés mi-septembre, reprise par The Verge.

Il y rapportait des retours d'expérience peu flatteurs et s'interrogeait: "Si nous n'adorons pas (la plateforme), comment pouvons-nous espérer que nos utilisateurs l'adorent?"

«Surprise»

Mark Zuckerberg a toujours prévenu que le métavers mettrait des années à émerger.

"Le secteur est dans une phase d'emballement intense, qui va retomber d'ici un an environ", prédit Rolf Illenberger, fondateur de VRdirect, une société de conseil en réalité virtuelle.

"C'est un cycle normal pour n'importe quelle technologie. Mais le smartphone va être remplacé, c'est une certitude, par des méthodes plus intuitives, comme la VR, la réalité augmentée ou la reconnaissance vocale", a-t-il ajouté.

Le Quest Pro "va être un appareil pour tester les cas d'usage" et concevoir ensuite une version grand public, a tweeté mardi l'investisseur Jack Soslow.

Mais Meta manque de souffle. Le groupe fait face à la mauvaise conjoncture économique et à la concurrence de l'utra-populaire TikTok, entre autres.

Et les autres géants de la tech arrivent aussi dans le métavers. Le marché espère qu'Apple sorte son premier casque l'année prochaine.

"Le métavers va arriver par surprise", a assuré Mark Rabkin, le vice-président de Meta chargé de la VR, lors d'un briefing mercredi.

"On va avoir l'impression que c'est très loin, et puis il va y avoir des cas d'usage probants, des poches de créateurs, des pans de la population qui y passeront plus de temps (...) et tout d'un coup on y sera."


Les Rencontres Économiques de l’IMA: la place des femmes dans l’économie à l’ère de l’IA

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  • Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique
  • Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais

PARIS: Organisée par l’Institut du Monde Arabe à Paris autour du thème « Femmes, business et innovation », la 16ᵉ édition des Rencontres économiques du monde arabe a décortiqué tous les aspects de l’économie au féminin.

Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique, l’entrepreneuriat et la création, ainsi que sur les moyens de favoriser des synergies franco-arabes.

Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais, des femmes d’affaires telles que Hajar El Haddaoui, directrice générale de Digital Cooperation Organization (Maroc–Arabie saoudite), ou encore Olfa Zorgati, membre du conseil d’administration d’Ubisoft, ainsi que des ambassadrices comme Delphine O, et Shayna Al Zuhairi, directrice générale du Iraq Business Women Council.

IA et leadership

Parmi les temps forts figuraient un fireside chat sur l’intelligence artificielle et le leadership, plusieurs tables rondes réunissant cheffes d’entreprise et responsables d’institutions, ainsi qu’une keynote consacrée à la transformation des médias.

Dans le fireside chat dédié à l’IA et au leadership, Amal El Fallah Seghrouchni et Anne Bouverot (envoyée spéciale pour l’IA en France) ont croisé leurs visions, soulignant l’importance d’une gouvernance responsable et partagée de l’IA entre l’Europe et le monde arabe, conciliant innovation et protection des droits.

Elles ont également mis en avant la place centrale des femmes et de l’éducation dans la formation, pour réduire la fracture numérique et encourager l’industrialisation de solutions locales.

La programmation, détaillée par l’IMA, a alterné débats sur l’intelligence artificielle et le leadership, sessions sur les industries culturelles et créatives (ICC), et interventions consacrées au financement et à la coopération institutionnelle.

Les intervenantes issues du monde de la tech et du secteur privé (start-up, entreprises, écosystèmes) ont discuté des opportunités de co-développement entre acteurs français et arabes, ainsi que du besoin d’écosystèmes favorables (financement, cadres réglementaires, formation) pour transformer le talent féminin en entreprises viables.

La transformation des médias à l’ère des transitions

Une autre table ronde, réunissant un panel mixte de diplomates et de femmes actives dans les secteurs des financements publics, du droit et de l’IA, a insisté sur la nécessité d’aligner les réponses aux défis climatiques, énergétiques et numériques à travers des partenariats bilatéraux et multilatéraux.

Rima Abdul Malak a prononcé une courte keynote sur la transformation des médias à l’ère des transitions, montrant comment innover avec l’IA tout en préservant la déontologie et la diversité culturelle.
Elle a également souligné le rôle des femmes dirigeantes dans la recomposition du paysage médiatique.

Les tables rondes de l’après-midi ont porté sur les industries culturelles et créatives, les synergies franco-arabes pour la création artistique, les modèles de financement (fondations, philanthropie, fonds publics) et la médiation culturelle à l’ère de l’IA.

Sur le fond, deux lignes directrices ont traversé les discussions. D’abord, l’idée que l’émancipation économique des femmes constitue un levier stratégique de développement. Les intervenantes, issues des secteurs public et privé, ont insisté sur la nécessité de traduire les discours en dispositifs concrets : accès au financement, incubateurs dédiés, formations techniques et réseaux de mentorat.

Ensuite, la nécessité d’une coopération pratique à travers des partenariats, des centres d’excellence et des mécanismes de financement conjoints, plutôt que de simples déclarations d’intention.

Tout au long de la journée, les intervenantes françaises et arabes ont appelé à bâtir des cadres éthiques communs et des programmes de formation destinés à réduire la fracture numérique.
L’enjeu n’est plus seulement technique, a-t-il été rappelé, mais également politique. Il concerne la régulation, la souveraineté technologique et la capacité des pays du Sud à développer des solutions adaptées à leurs usages.

La table ronde dédiée aux industries culturelles et créatives a insisté sur l’importance des modèles hybrides — mécénat, fonds d’impact, structures de coopération publique-privée — permettant de soutenir la création sans l’enfermer dans des logiques purement marchandes.

Les intervenantes issues du monde de l’art et des fondations ont partagé leurs retours d’expérience et proposé des pistes concrètes pour professionnaliser les filières tout en préservant la diversité culturelle.

Plusieurs participantes ont également souligné l’importance d’instruments financiers adaptés : garanties publiques, fonds de capital-risque dédiés aux entrepreneures et dispositifs de venture philanthropy pour accompagner les premières étapes des projets culturels et technologiques.

Ces rencontres confirment la maturation d’un agenda franco-arabe centré sur l’économie du savoir et la création, et réaffirment que la question du genre ne peut demeurer un simple enjeu symbolique, mais doit se traduire par une véritable architecture d’accompagnement (financement, formation, incubateurs, réglementation).

Pour que les promesses tiennent, les participantes ont appelé à une feuille de route opérationnelle, assortie de calendriers, de budgets et d’indicateurs, afin de transformer l’énergie du plaidoyer en actions mesurables.


Budget: un effort d'une trentaine de milliards d'euros, selon le ministre de l'Economie

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025. (AFP)
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • "Il y a une partie qui va se faire par des hausses de prélèvements obligatoires", à hauteur de 14 milliards d'euros, a-t-il détaillé
  • "Face à ça, il y a des économies de dépenses", a-t-il ajouté, citant le montant de 25 milliards d'euros

PARIS: L'effort budgétaire prévu par le gouvernement pour 2026 est d'une trentaine de milliards d'euros, dont 14 milliards d'euros de nouveaux prélèvements obligatoires, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie Roland Lescure, soulignant que le projet de budget était ouvert à "négociation".

"C'est les ordres de grandeur", a indiqué Roland Lescure sur RTL, répondant à la question de savoir si l'effort serait de 30 ou 31 milliards d'euros.

"Il y a une partie qui va se faire par des hausses de prélèvements obligatoires", à hauteur de 14 milliards d'euros, a-t-il détaillé.

"Face à ça, il y a des économies de dépenses", a-t-il ajouté, citant le montant de 25 milliards d'euros. Ce chiffre est à comprendre hors hausse de la charge de la dette, qui devrait augmenter l'an prochain d'environ 8 milliards d'euros à plus de 60 milliards d'euros, deuxième poste budgétaire après l'éducation nationale.

Dans un avis publié mardi qui reprenait des chiffres du gouvernement, le HCFP avait indiqué que le projet de budget (PLF) prévoyait autour de 14 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires et environ 17 milliards d'économies de dépenses.

L'objectif présenté dans le PLF est de ramener le déficit public de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,7% en 2026.

"Bien sûr que c'est l'objectif, parce que c'est une marche (...) qui permettra de poursuivre l’escalier jusqu’à la stabilisation de la dette publique en France", a déclaré Roland Lescure sur RTL.

"Je serai le garant du cadre du budget. Cela veut dire (qu') on doit respecter nos engagements européens", à savoir le retour du déficit public sous 3% du PIB en 2029, un niveau permettant de stabiliser la dette, a-t-il ajouté.

Le ministre a toutefois rappelé que le projet de budget était "une copie de départ" ouverte à "négociation" au Parlement.

"C'est la négociation qui permettra d'avoir le chiffre final" du déficit, a indiqué Roland Lescure. "Mais le compromis, ce n'est pas la compromission", a-t-il poursuivi, mettant en garde contre les tentations de "matraquage fiscal (qui) ne marche pas".

 


General Motors: charge de 1,6 milliard de dollars au 3T liée aux véhicules électriques

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
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  • L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge
  • Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs

NEW YORK: Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé mardi l'inscription d'une charge de 1,6 milliard de dollars dans ses comptes du troisième trimestre, qu'il doit présenter le 21 octobre, du fait d'un "réalignement" stratégique dans les véhicules électriques.

Il précise avoir pris cette décision "à la suite de récents changements de politiques de la part du gouvernement américain", et prévient que des charges supplémentaires pourraient être nécessaires dans les prochains mois.

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge.

Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs mais les experts s'attendent à un creux dans les prochains mois.

Une situation qui s'inscrit dans le sillage d'une prise de conscience dès 2024 que les consommateurs américains n'étaient pas aussi friands de ce type de motorisation que ce qui avait été anticipé.

Les constructeurs avaient par conséquent déjà réduit la voilure, repoussé voire abandonné des projets d'expansion ou de construction d'usines.

GM "a procédé à des investissement importants et à des engagements contractuels dans le développement des véhicules électriques pour aider la gamme du groupe à se conformer aux régulations qui devaient être de plus en plus drastiques en terme d'émissions (de gaz à effet de serre) et de consommation de carburant", explique le groupe mardi.

Mais, du fait du rétropédalage politique, "nous nous attendons à ce que le taux d'adoption des véhicules électriques ralentisse", a-t-il poursuivi, précisant avoir dès lors "réévalué" ses capacités et ses infrastructures de production.

Résultat: le 7 octobre, le comité d'audit de son conseil d'administration a approuvé une charge de 1,6 milliard concernant GM North America (GMNA) au troisième trimestre en fonction de ce "réalignement stratégique".

Elle est constituée d'une charge notamment pour dépréciation de 1,2 milliard et de 400 millions au titre de frais d'annulation et d'accords commerciaux.

General Motors prévient également que son processus d'évaluation se poursuit, en particulier concernant sa production de batteries, et qu'il est "raisonnablement possible" que des charges additionnelles soient nécessaires à l'avenir.

Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action GM reculait de 2,28%.